Ça l'a surpris tout gosse, ce virage du hasard ; rien ne le prédestinait à devenir champion. Repéré à douze ans pour son talent au triple saut, Victor quitte sa petite ville, son père ouvrier, leur duo-bulle. L'aventure commence : entraînements extrêmes, premières médailles, demain devenir pro, pourquoi pas les JO ? Victor court, saute, vole. Une année après l'autre, un sacrifice après l'autre. Car dans cette arène, s'élever vers l'idéal peut aussi prendre au piège.
Longtemps, Maxime Ronet a rêvé de laisser sa trace. Au coeur de son engagement politique, il y a ce désir de bouger les lignes, de changer - le système, les gens, la vie - et de préparer le monde de demain. Maxime gagne avec panache la mairie de Nevilly. Mais très vite, il se frotte aux limites de sa fonction et se sent à l'étroit. La gestion du quotidien remplace la vision politique. Jusqu'au jour où une jeune inconnue lui demande un rendez-vous - repoussé - puis un autre - manqué. L'impossible rencontre réveillera, chez Maxime, le goût, et le sens, de l'action.
Un petit garçon rentre de l'école. Un homme portant une boucle d'oreille lui demande s'il peut l'aider à retrouver son chat. Il conduit une Ford Mondeo. La forêt est toute proche.
Le petit garçon de sept ans est mort en partie ce soir-là et n'en dira rien à personne.
Délicatement, Arnaud Dudek monte sur le ring. Il raconte comment vit et grandit un enfant violé. Comment il devient adulte, père. Et ce qu'il fait lorsque, vingt-trois ans après les faits, il reconnaît l'homme à sa voix.
Quelques jours après son dixième anniversaire, Nicolas apprend que son père - avec qui rien n'est simple, tant l'homme et le garçon paraissent différents - n'est pas son père biologique. Que faire alors du généreux donneur de gamètes ? L'oublier ? Le nier ?
À 30 ans, Nicolas décide de partir à la recherche de son « bon génie » biologique malgré les obstacles administratifs qu'il s'attend à rencontrer.
Depuis ses premiers textes (Rester Sage, Alma, 2012), presque tous les romans d'Arnaud Dudek tournent autour de la paternité, de l'identité, de la transmission. Il a trouvé, une fois encore, le ton juste pour raconter, à sa manière, une quête des origines à la fois intime et universelle et pose toutes ces questions qui intriguent - sans avoir la prétention d'y répondre : Qu'est-ce qu'un père ? Que transmet-on ? Comment se construit-on quand on se sent si différent du modèle à suivre ?
Deux ans que Céline Carenti a disparu, en descendant chercher du pain. Depuis, pas de nouvelles. Installé dans l'appartement que sa grande soeur occupait, Jules cherche des réponses. Mais les souvenirs ne disent pas tout. Rêveur et solitaire, le jeune homme est surtout un menteur pathologique : il s'invente même des cancers, des histoires... Dans les pas de l'absente, il écrira la sienne.
Entre l'amour, qu'il découvre au palier du dessous, et son enquête au jour le jour, Jules apprendra la vie, entre autres vérités provisoires...
Les centres-villes fourmillent de vies mécaniques, fournies sans mode d'emploi. Comme chaque jour, à de menus détails près, l'aberration contemporaine déroule sa partition : un gosse réclame une cigarette à l'abribus, au salon de coiffure on médite son horoscope - des escalators, des trajectoires obliques, répétitives.
Sauf que.
Aujourd'hui, au volant de son Opel Corsa, un homme fraîchement licencié compte bien aller tuer son ex-patron. Mais d'abord, au comptoir du Pacha, il retrouve son ami d'enfance. Alors rester sage... ? À quoi bon ?
Ils ont la fuite chevillée au corps, le sens de l'esquive comme un instinct de survie. Il leur arrive de délaisser leur famille, sac au dos et clope au bec. Jacob a fini par prendre une échappatoire, qui ne mène nulle part. David, son fils, en trouvera une plus radicale, au fond d'une bouteille d'insecticide. Reste Joseph, le petit-fils, qui grandit sans père et avec un oncle qui pratique la marche à pied et l'art de la tangente.
Mais quelles que soient les trajectoires que l'on prend, les routes finissent toujours par se croiser.
Dans son troisième roman publié chez Alma, Arnaud Dudek l'écrivain le plus narquois du moment, raconte l'histoire de deux solitudes couvertes par la banquise. Françoise, veuve, septuagénaire, peine à avancer depuis que son mari s'est éclipsé dans des circonstances aussi flamboyantes que pathétiques. Jean-Claude, jeune père divorcé, cache pas mal de bosses sous sa lisse bonhomie.
Aimantés par le hasard (qui prendra la forme d'un appareil photo perdu) ce duo improbable découvrira - en commençant par un petit porto - les bienfaits du réchauffement climatique. Jean-Claude apprendra à Françoise à manier l'ordinateur et les clubs de rencontre. Françoise l'encouragera à être fier de lui.
Autour d'eux gravitent en un ballet d'insolites trajectoires quelques personnages un rien fantasques : juriste qui se rêve dessinateur, couple de magiciens has been, blonde aussi piquante qu'un cactus, malfrats sur le retour.On peut les classer en deux catégories : les intrépides, genre même pas peur. Et les frileux, auxquels l'auteur, réserve un traitement de faveur : doucement, il les réchauffe, leur souffle dans le bec, pose quelques sparadraps et leur redonne des couleurs.
Avec beaucoup de gaieté, Arnaud Dudek nous offre ici de fines tranches de vie. Du léger raconté avec sérieux. Et inversement.
Tomber amoureux de la plus belle fille du lycée, comme tous les garçons de son âge ; finir la semaine au Café des Amis avec les collègues du chantier ; cuisiner un gâteau pour faire plaisir à sa mère, qui semble dormir sur le canapé du salon ; rencontrer par hasard au restaurant un ancien camarade de classe ; s'entendre dire par sa fille de quinze ans d' « aller se faire voir ». Une relation qui se termine, une autre qui commence. Une mémoire qui flanche, une vie qui bascule...
Dans Les vies imperméables , chacune des nouvelles saisit avec humour et tendresse des instants de vie ordinaires. Il est parfois difficile d'échapper à son quotidien, aussi terne soit-il. D'ailleurs, personne n'essaie vraiment. Les personnages se contentent de vivre, ils espèrent des lendemains meilleurs, une rencontre, un signe.
Si vous souhaitez changer de profession et améliorer votre situation financière, le métier de voyant est fait pour vous. Mais attention, la brigade d'inspection des parasciences veille... Ses inspecteurs contrôlent en effet les affirmations des devins de toute sorte... Mais parfois ils ne savent plus très bien où est le paranormal.
Les fins de mois des pigistes sont parfois difficiles à boucler. Las de laver des cheveux pour pouvoir s'en sortir, las de son studio vermoulu, Lucas Fugio décide un beau matin de fuir. Histoire de voir ailleurs si le quotidien a meilleur allure. Dans sa quête de certitudes, il tombe sur un ami d'enfance. Ils joindront leur solitude pour le meilleur et pour le pire.
Timéo, l'ennemi intime de Gustave - celui qui le traite de "Tête-de-betterave"-, a eu un grave accident. Il est dans le coma. Alors que tout le monde est choqué et pleure, Gustave, lui, n'arrive pas à être triste. Timéo, il ne l'aimait vraiment pas. Mais est-ce que ça fait de lui un monstre ? Au même moment, Franck, le meilleur ami de son père, débarque à la maison. Gustave est fasciné par ce "gars cool", ce baroudeur toujours à droite à gauche, qui prend la vie avec le sourire. Gustave voudrait lui ressembler, mais la joie de Franck est de façade. Le garçon comprend qu'il n'a pas à chercher à être un autre, mais à devenir lui-même : "ce qu'on te reproche, cultive-le. C'est toi". Avec humour et bienveillance, l'auteur sait mettre des mots sur les émotions changeantes de son héros.