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Fleuve Editions
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Martial de la Boissière vit à l'écart de la société, protégé par les hauts murs de son manoir. Quand il en sort, c'est pour assister aux réunions du Cercle Cardan, toujours prêt à démasquer ceux qui se nourrissent de l'engouement pour les sciences occultes, des charlatans sans honneur. Sa prochaine mission : assister à une représentation du nouveau médium à la mode, Collas. Accompagné de son ami Alain, Martial se rend à Paris. Mais l'expérience tourne court : en pleine séance, le médium agrippe le bras d'Alain pour lui crier de s'enfuir avant de s'effondrer en crachant de l'eau de mer.
Ce qui paraît alors un stratagème grossier à Martial va se transformer en tragique prédiction quand il apprendra quelque temps plus tard la mort de son ami. Marin émérite, il a pourtant péri dans un accident de voilier au large de l'île de Bréhat. Et si, derrière les ombres d'une prophétie, se cachaient de terribles secrets ?
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1984. Des morceaux de corps humains sont découverts dans une rivière qui dévale vers la ville de Fontmile. On finit par identifier deux victimes, deux femmes portées disparues depuis longtemps. La peur et l'incompréhension s'emparent des habitants, jusqu'à l'arrestation de Pierre Neyrat, un chirurgien à la retraite. Ce dernier connaissait une des victimes, l'amie intime de son fils. Il a les compétences pour démembrer ainsi les cadavres et un passé trouble. Mais surtout, il a été dénoncé par sa propre fille.
Bouleversé par ces évènements qui réveillent la douleur de la perte de la femme de sa vie et font imploser sa famille, son fils François décide alors de remonter le cours de l'histoire. Car derrière les silences, ce sont les violences de l'Occupation que Pierre Neyrat a tenté d'oublier.
Mettant ses pas dans ceux de son père, François va reconstituer ce passé dont il ignorait tout, où se sont noués les fils fragiles de son existence.
Deux époques, deux enquêtes, pour un polar mené de main de maître.
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Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre.
Il faisait particulièrement doux ce soir-là.
Nous étions en été, un samedi soir, la fête annuelle de la base nautique des Crozes avait battu son plein toute la journée.
Justine avait demandé à ses parents, également présents, de pouvoir passer la nuit avec sa cousine et deux copains de classe sur l'îlot des Bois-Obscurs, au centre du lac. Un camping entre pré-adultes. Une récompense pour le bon travail fourni toute l'année. Promis, ils seraient de retour le lendemain, à 10 heures au plus tard.
Le dimanche matin, les adolescents se font attendre. L'un des parents, de rage, parcourt la distance à la nage. Sur l'îlot il découvre l'étendue du massacre : les corps meurtris, outragés, dénudés.
Les familles des victimes, des accusés, la région, tous vont connaître le chaos et le déclin.
Ma vie d'enfant a basculé ce jour-là. Quelqu'un - quelque chose -, au visage indéfini, malveillant, a pris possession de mon imaginaire, de mon âme.
Vingt ans après le drame, l'occasion de dépasser ce traumatisme collectif s'offre à moi.
Je vais enfin pouvoir donner un visage à mes peurs.