Charlemagne Persant, né au milieu du XIX? siècle dans une ferme de la région lyonnaise, aurait dû avoir la vie toute tracée d'un paysan désargenté. C'était compter sans son grand-père qui force le destin en donnant à l'enfant un étonnant prénom d'empereur. À lui répéter si souvent que sa destinée sera exceptionnelle, il développe chez lui un charisme qui pliera le monde à son bon vouloir. Jamais l'empathie, le remords ou la compassion n'auront de place dans les choix de Charlemagne. À ne rien donner, on ne transmet pas non plus, sinon la ruine et le malheur. Si les amours manquées feront de la fin de Charlemagne un brasier bien cruel, femme et enfant tenteront d'exister au-delà même de son souvenir. Vaste saga historique et familiale, L'affaire des vivants est aussi le portrait épique d'un pays au carrefour de son histoire.
Désespérée ne pas avoir déjà enfanté, la reine Marie-Antoinette se console en adoptant des orphelins. Comme ce gosse recueilli au bord d'une route et qu'elle prénomme Martin. Parce qu'il ne parle pas malgré sa bouille de chérubin, il gagne à Versailles une réputation de petit sauvage. C'est au Hameau, près du Petit Trianon, qu'il grandit, vacher d'une ferme modèle où la monarque aime s'imaginer une bergère. Mais quand arrive l'année 1789, Martin rencontre le peuple, brutal, miséreux et grondant, que la prise de la Bastille a conforté dans ses revendications. En 1790, empli de l'idéologie révolutionnaire, il entre dans la Garde nationale et participe à la guerre de Vendée...
Nous sommes en 2003. Lily est taxi. Elle accompagne un couple de vieux agriculteurs sur la route de Cannes, en pleine fournaise. Et si la canicule se prolongeait indéfiniment ? Sur l'autoroute, les bolides klaxonnent de loin, fusillent le rétroviseur d'appels de phares et passent en trombe. À mesure que la température monte, les personnages se dévoilent, entre amour et violence. Lily pense à sa fille aînée, Jessica, que l'adolescence expose aux premières déconvenues sentimentales. À son ex-mari, qui l'a quittée pour une femme plus jeune. À leurs anciens jeux érotiques... Il y a quelque chose de pourri dans l'atmosphère. Et toute cette poussière qui s'élève de la terre et vient coller à leurs songes, finirat-elle par les ensevelir ?
À cause d'un rêve extraordinaire, un jeune garçon porte les espoirs de son village : il pourrait devenir un messager des esprits. Pour accomplir sa destinée, il doit se rendre jusqu'au lieu de sa possible consécration. Accompagné d'un vieil homme, ancien mercenaire au passé trouble, ils vont entreprendre un voyage à travers des contrées fabuleuses, fait de rencontres qui les rapprocheront dans la réalisation de leurs quêtes individuelles : l'accomplissement d'un destin non désiré pour le garçon et la possibilité ultime de rédemption pour le vieil homme.
Récit de voyage et de rencontres, Christian Chavassieux nous offre un roman tout en subtilité et poésie à travers des territoires oniriques où celui qui apprend n'est pas celui qu'on croit.
Une écrivaine quitte la ville pour se réfugier dans le calme de Bourgogne. Elle tombe amoureuse de Malvoisie, vieille bâtisse en pierre qui l'accueille, avec ses portes qui grincent, son potager et ses rosiers magnifiques.
Mais qui est Antoine, ce mystérieux gardien des lieux qui vient profaner sa solitude ? D'intrus, le retraité devient confident, et le récit de son drame la matière d'un roman.
Celui qui a commis le pire peut-il être aussi le plus délicat des hommes ?
Pangée, terre immense au milieu de l'océan unique, continent de terre sèche et d'embruns où vit le peuple de Ghiom, dont l'histoire, en ce jour de la dixième chasse à l'Odalim, bascule.
Les Grands de Pangée ont parlé : le monstre marin doit mourir. Pour la paix. Pour l'ordre.
Pour la promesse d'une nouvelle ère faste à venir, dans ce monde rongé par les mésalliances et les guerres fratricides.
Pourtant, quand les Nefs s'engagent sur l'Océan, une seule question demeure : si la traque échoue, si l'Odalim survit, si l'union faillit, les enfants de Pangée se dévoreront-ils ? Cette dixième chasse ne serait-elle alors qu'un chant du cygne ?
Critique apaisé de Salammbô de Flaubert, Christian Chavassieux rappelle les volontés presque têtues de l'auteur et son travail acharné pour faire naître un roman qui veut lui échapper. Entre modernité de l'abstrait et recherche flaubertienne de la perfection viennent se glisser les ratés assumés d'un récit épique. Idéal pour redécouvrir un chef-d'oeuvre de la littérature française par le prisme d'une vision contemporaine.
Par les caprices du labyrinthe monstrueux au-dessus duquel elle s'est étendue, Saint-Étienne vibre et danse, questionne le regard du minotaure égaré entre ses murs. C'est une ville où, singulièrement, la verticale des immeubles impose cet exercice rare au piéton : penser à sa propre verticalité. C'est une ville dont le dessin des rues reprend ponctuellement le méandre des eaux. C'est une ville couchée sur des kilomètres de rivière turbulente et des kilomètres de galeries éteintes. C'est vivant et c'est mort, c'est demain et c'est ancien, c'est là et ce n'est pas là, c'est là.
Dans un futur indéterminé, mais situé après de vastes troubles géopolitiques, au coeur de Sargonne, cité aux ruelles sombres où les portes s'ouvrent sur des vieillards acariâtres, une bâtisse cistercienne abrite un palais et une fabuleuse bibliothèque. Une des dernières de ce monde, car les livres sont atteints d'une lèpre qui les répand en cendres, inéluctablement... Livre complexe, labyrinthique, aux entrées multiples, sa trame et ses personnages se rattachent à plusieurs genres littéraires : polar, SF, fantastique, intimiste, poétique, historique. Influencé par George Orwell, Kafka, Buzzatti, il semble un hybride de Serge Brussolo et d'Umberto Eco.
Psychopompe, nom masculin (du grec psukhopompos) : celui qui conduit les âmes des morts. Tel se veut Nathan Charon, journaliste misanthrope et alcoolique, chargé de la rubrique nécrologique de l'unique hebdomadaire de la petite ville de Croizan-sur-Loire. La mort, Il se la représente comme un bloc découpé dans la nuit posé sur le ventre du cadavre. "La fréquentation des êtres enfin rendus à la modestie de la mort ne provoquait chez lui d'autre plaisir que de lui permettre de rendre à la personne qui fut vivante et factice, la vérité de son existence." Dans un style féroce et sardonique, Christian Chavassieux nous entraîne à la suite de son psychopompe dans une série d'aventures saignantes qui agitent le morne quotidien d'une ville endormie dans son ennui !
En convoquant historiens, écrivains, artistes mais aussi clochards, passants, ouvriers, par le savoir, l'érudition ou simplement par la persistance d'une mémoire familiale, par l'expérience physique de la déambulation, par l'expérience sensible de la méditation, l'auteur brasse en un élan toutes les perceptions, les mêlent aux réflexions les plus intimes et parvient à offrir aux Roannais [et aux autres], le portrait le plus original et le plus riche que cette ville a jamais inspiré.
«Voici donc un texte, annonce son préfacier Daniel Arsand, qui peut prendre aisément sa place aux côtés de ces joyaux que sont La forme d'une ville de Julien Gracq, Canisy suivi de Chef-lieu de Jean Follain, de L'étoile Vesper de Colette et de certaines pages inspirées de Histoire de ma vie de George Sand.» Dans une écriture très soignée, sinueuse, tissant tous ces éléments disparates en un flot continu.
Les prémices d'un destin de légende.Au début du XVIe siècle, les dettes accumulées par la couronne espagnole poussent Charles Quint à lancer de nouvelles expéditions au coeur du Nouveau Monde. Pour cette mission, c'est le plus fou, le plus audacieux et le plus ambitieux des hidalgos de La Havane qui est désigné: Hernàn Cortés. À quelques centaines de kilomètres, dans la capitale de Tenochtitlan, l'empereur Moctezuma II apprend sans surprise l'arrivée de ces troupes étrangères venues par vaisseaux. Il sait que la rencontre est inévitable, mais certains éléments lui échappent. Ces étranges aventuriers ne sont pas suffisamment nombreux pour constituer une menace, alors que veulent-ils? Comment-devra-t-il les traiter lorsqu'il finira par les rencontrer?Diptyque plein d'aventures, de romances, de trahisons et de grand spectacle, Cortés conte dans son premier tome la conquête de l'Empire aztèque par les conquistadors de Cortés. Dans leur récit, Cédric Fernandez et Christian Chavassieux équilibrent les points de vue et exposent autant les déboires de Cortés que les difficultés de l'empereur aztèque à maintenir l'ordre et la sérénité sur son territoire.
« Si je ferme les yeux, je retourne sans effort près de ce fleuve. Voici ses eaux, tranquilles sous la lune. Et parmi les gazelles venues s'abreuver, trois fois plus haut que leurs échines, te voici, Enkidu. Enkidu, je te devine dans la nuit, massif comme un roc, vif pourtant, ramassé dans un geste au milieu des roseaux, la chevelure hirsute tombée sur ton visage, ta bouche qui lampe à grand bruit l'eau du Tigre. Le jour, les bergers effrayés fuient ta silhouette immense, ton regard fauve, tes muscles couverts de pelage. Le soir, ils redoutent tes cris sauvages, ta folie, ton mystère. Tu chasses leur gibier, tu mènes ta harde, impunie, au milieu de leurs champs. Et contre toi, les chiens sont impuissants. »