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Cristina Fallarás
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En 2016, le pape François décide d'élever Marie-Madeleine au rang d'apôtre des apôtres, brisant ainsi l'image de prostituée véhiculée depuis des siècles par l'Église. Mais qui est Marie de Magdala dont l'évangile apocryphe a toujours été discrédité ?
« Moi, Marie, fille de Magdala, appelée la Magdaléenne, je suis arrivée à l'âge où je ne crains plus la pudeur que je n'ai jamais eue. Moi, Marie la Magdaléenne, je garde intacte la fureur qui s'est emparée et s'empare encore de moi face à la bêtise, à la violence et au fer que les hommes utilisent sur les hommes et contre les femmes.
J'ai connu le Nazaréen. J'ai été la seule à ne jamais le quitter. Jamais. Ce n'est pas de la vanité. C'est ainsi et ceci est ce qui s'est passé, c'est ce que je suis et aussi notre reconnaissance mutuelle. J'entreprends de tout raconter pour que tous ces mensonges soient effacés et que l'on comprenne sa véritable fin. Rien ne sera rapporté en vain. ». -
Deux petites filles de trois et quatre ans sont enlevées en plein jour ; l'une d'elles est retrouvée morte, atrocement mutilée, l'autre est portée disparue.
Enceinte jusqu'aux dents, Victoria González, journaliste et détective, reçoit un chèque anonyme de 30 000 euros avec l'ordre d'enquêter sur l'enlèvement, et surtout de retrouver au plus vite la deuxième petite fille.
Flanquée parfois d'un adjoint accro à la bière brune, Victoria plonge alors au coeur de l'enfer. Elle écume les bas-fonds de Barcelone, du Raval, peuplé de prostituées, d'alcooliques et de tous les immigrés échoués là en attendant l'avenir, jusqu'aux Viviendas Nuevas, cité semi périphérique sinistrée, ghetto de pauvres où tout s'achète et se vend à ciel ouvert, y compris les pires perversions. Entre les toxicos qui divaguent, les clodos passifs, les tueurs à gages sentimentaux, les mères folles, toute la ville semble avoir un penchant pour l'horreur et personne ne sera sauvé. Victoria elle-même a bien du mal à échapper à ses vieux démons, à son passé de petite frappe bourrée d'addictions. Seul moyen de se calmer les nerfs : la haine systématique contre d'innocents petits animaux domestiques.
Féroce et sans concession, Cristina Fallarás nous entraîne bien loin du Barrio Gótico et de la Sagrada Família : ici la famille est un précipité de haine et les décors sont sordides, on est à l'envers de la ville. Une écriture coup de poing qui n'épargne personne.
Ce livre a reçu le prix international du roman noir L'H Confidencial 2011, ainsi que le prix Dashiell Hammett 2012.