Filtrer
Max Obione
-
Il n'y a pas plus indépendant que le journaliste Bob Mougin. Le reporter havrais n'a pas son pareil pour fourrer son nez dans les affaires douteuses et les révéler dans Web Hebdo, le journal alternatif qu'il a lui-même monté. On n'est jamais mieux servi... Quand un parc éolien surgit dans les vertes prairies du pays de Caux, il n'hésite pas une seconde, enfourche Rosalinde, sa moto mythique, et part prendre le pouls des autochtones. Tandis qu'à la ville, des oiseaux décapités viennent ensanglanter la jolie place de la mairie, à la campagne, quelques rétifs s'opposent à l'implantation des géants ailés, qui défigurent le paysage et vrombissent à rendre fou. Ils osent mettre en question le tout éolien pourtant prôné comme une alternative crédible au tout nucléaire : de véritables criminels climatiques. Et si le criminel était ailleurs ?
-
Villers , Normandie, années 50. En vacances, le jeune Louis Hortiz, s'évade sur sa bicyclette, bien content d'échapper aux tâches ménagères. Il rencontre un vieil homme bourru, le père Carillon, comme il le nomme, passionné par le Tour de France et par son superbe side-car « Daisybelle ». Les légers conflits intergénérationnels passés, une belle relation s'installe...
Le père Carillon propose à Louis d'assister à une étape du Tour de France qui passe non loin de là. Il leur faut prendre Daisybelle, qui a un certain âge mais est encore vaillante ! Louis la regarde avec envie...
Mais leur belle aventure sera pleine de dangers, car des hommes sans morale, malhonnêtes et avides sévicent sur le Tour.
Un roman à rebondissements, sur fond de dopage, hélas toujours d'actualité. -
Un soir d'été, Azrael Zirekian, dit Le Calmar, débarque à Méandreuse-sur-Seine, connue pour sa douceur de vivre "bien à la française". Mais, les nouveaux élus y ont rompu le pacte financier permettant de faire régner l'ordre dans la cité. La tension monte et l'affrontement avec la « Ligue des Bienfaisants », qui souhaite éliminer les étrangers et les miséreux de la ville, paraît inévitable.Azrael laisse éclater sa colère face à cette société qui maltraite ses amis et voit l'autre comme un ennemi potentiel. Quel est le véritable objectif de cette organisation occulte ? Qui du vieux colonel qui la dirige ou du Calmar remportera cette guerre ?
"Calmar au sang est un formidable roman noir". Alex Maupain, L'esprit des lettres"Une écriture et une langue rafraîchissante, enrichie de néologismes bien sentis, alliant une narration précise à une certaine magie de la description" - Pol'Art NoirMax Obione est l'auteur d'une dizaine de romans notamment de polars, de livres jeunesse et de plus de d'une centaine de nouvelles. -
Pause-nouvelle, l'intégral
Max Obione, Aurélien Poilleaux, Catherine Perrot, Daniel Bruet, Emmanuelle Cart-Tanneur, Auteurs Autres, Stéphane Chamak
- L'anthologiste
- 4 Novembre 2013
- 9782366100310
Les 80 histoires de la collection Pause-nouvelle enfin réunies dans un seul livre numérique ! Découvrez la nouvelle dans toute sa variété et sa richesse grâce à cette anthologie exceptionnelle :
Avez vous déjà joué à Ozopoly, un jeu de société qui en dit long sur l'évolution de notre société ? Connaissez-vous Dream Factor, une émission de téléréalité assez... innovante ? Savez-vous ce qu'est un R.A.D.M. ? Comment fonctionne l'arnaque du flic et du plombier ? À quoi sert le bureau des condamnés ? Ou encore comment le Mickey Prize va devenir le prix littéraire le plus prestigieux de France ?
Toutes les réponses sont dans ce recueil.
Ces histoires vont vous faire voyager du parc Monceau à Central Park, de Mexico à Perth, d'une prison birmane jusqu'au bureau de Walt Disney lui-même, en passant par une petite balade dans l'espace. Vous traverserez aussi le temps, de la préhistoire jusqu'aux années 2100. Vous serez aux cotés d'un enfant qui fuit la guerre d'Algérie. Vous côtoierez même Dieu pendant la création du monde et serez le témoin de ses erreurs de Genèse.
Avec Pause-nouvelle, sautez d'un univers à un autre, plongez dans d'improbables situations, rencontrez des personnages hilarants, touchants, machiavéliques ou simplement malchanceux et suivez-les dans leurs aventures les plus rocambolesques, les plus romantiques ou les plus sombres :
Un concours de mangeurs d'andouillettes, une agence qui vous fournit des amis pour vos réceptions, des emplois vendus aux enchères, une technique de drague imparable, un coming out inattendu, un cambrioleur extravagant, une version moderne de Barbe bleue...
Ces 80 histoires vont vous surprendre. Car la nouvelle est peut-être la forme de récit la plus libre, la plus intense et la plus imprévisible. Mais c'est aussi un format exigeant qui ne supporte ni banalité ni superflu. Une nouvelle, c'est une histoire originale, une idée innovante, un récit où chaque mot doit être à sa place. C'est l'acte d'un auteur généreux qui travaille avec passion et persévérance pour offrir à son lecteur un éclat de rire, une larme, un frisson d'effroi, un « Oh ! » de surprise. C'est ce qui fait mon plaisir et ce que je souhaite partager avec vous !
39 auteurs ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour vous faire découvrir ce genre littéraire un peu à part. Pour chaque nouvelle est indiquée la durée (toujours entre 5 et 20 minutes). Emportez ce recueil sur votre téléphone ou votre tablette, choisissez un texte en fonction du temps dont vous disposez et dégustez ces petits plaisirs à lire à tout moment de la journée. -
De préférence choisissez le format PDF avec la police adaptée...
Sur les routes du Tour de France, la rencontre d'un jeune garçon et d'un vieux motard au guidon de Daisybelle, sa moto side-car...
« Des voitures officielles nous dépassaient en filant à toute allure vers l'arrivée. Nous nous engageâmes donc en ouvreur de route sur la Daisybelle qui brillait, qui pétaradait, qui... Sans compter que l'allure du pilote portant des lunettes et une combinaison jaune, une tenue digne de Fantômas, ainsi que la dégaine du môme accroché derrière donnaient à cet équipage un look rétro du plus bel effet. Les gens qui nous voyaient passer croyaient à une attraction. Ils applaudissaient, les parents tiraient les gamins et leur montraient notre équipage. Rétrospectivement, je crois, que pris dans cette ambiance, j'ai dû saluer la foule comme une star. « C'est moi, oui, c'est moi, le gars Louis Hortiz, de la 4eme C du collège Marcel Cachin ! » Gonflé d'orgueil, important, reconnu. Je ne faisais pas le fier, j'étais fier ! « Oui, c'est moi, Loulou, le frère de Lucette. » Piètres titres de gloire. Mais à ce moment précis, j'étais Jules César de retour de Gaule triomphant dans Rome, j'étais Jeanne d'Arc entrant dans Orléans, j'étais Charles Lindbergh paradant dans les rues de Manhattan. J'en ris aujourd'hui. »
Dans cette évocation du Tour de France de son enfance, Max Obione, avec l'allant de son style imagé et vivant, nous restitue à travers la relation d'un enfant de 10 ans et d'un vieux grincheux ce qu'était cette grande compétition sportive avant la sponsorisation marchande, au temps de la télévision en noir et blanc et des équipes nationales et régionales. Une aventure souriante à deux doigts de verser dans le crime, pour les amoureux du Tour, de 8 à 108 ans.
De préférence choisissez le format PDF avec la police adaptée... -
Durant le pont du Quinze août, un tueur appelé au chevet de sa mère mourante prend des dispositions pour augmenter la statistique de mortalité caniculaire.
Il fait chier son serin. Il ne tient pas en place, il sautille comme un con, tombe de son perchoir, se couche sur le côté, se redresse puis saute encore, on dirait qu'il va crever aussi, il me donne chaud en plus. Il a chaud pardi. Comme tout le monde dans Mont-Mesly casbah, fichue cité de mon enfance, aux murs isolés avec du papier de chiotte. En plus, des fois, tu as le son quand les Benameur, une fois bien bourrés le jour du RSA, se cognent dessus ou que Miss Nadia au sixième gauche chante Ramona durant la montée vers son pied.[...]
Humour désespéré, rage existentielle sur fond d'amour filial endeuillé : un mélange forcément tendu... et émouvant, magnifié par le talent bien connu de Max Obione -
Personne ne l'a vu, personne ne le connaît. Violent, dangereux, il est le mal incarné, il est l'ennemi public N°1...
Quand la porte encadre ce beau mec avec ses boursoufflures musculaires appétissantes sous son t-shirt siglé « J' Le Havre », je lui cale dans les dents :
- Ça urge, panique maxi au sommet, j'ai besoin que tu m'allumes de tes lumières.
C'est un type réglo, et pas compliqué, il se désape recta. Un petit cul musclé d'enfer et une teub à tomber à genoux. Un profileur de ce gabarit, elle n'est pas née celle qui voudrait me le dérober. L'avantage, avec Jmamba, c'est son mode de réflexion, la forme de sa cogitation, le lieu d'extraction de ses intuitions. Il possède un mode opératoire pas banal. Pour émulsionner sa cervelle en vue de profiler les criminels, il a besoin d'une sieste crapuleuse à l'issue de laquelle ses idées naissent dans les volutes de sa Pall Mall. C'est le genre d'exercice intellectuel propice à contenter, et ma libido, et mon professionnalisme. Je n'ai pas le temps de lui faire un topo de la situation qu'il est déjà au lit, chapiteau dressé, les bras tendus vers moi dans une prière touchante et un voussoiement hiérarchique qui m'électrocute :
- Henriette, auriez-vous l'obligeance d'agiter mes grelots !
Le pays est au bord de l'implosion. Depuis quelques semaines un ennemi public se déchaîne, les attentats sanguinaires qu'il commet se multiplient. Les médias le surnomment la « Bête » tant la bestialité de ses crimes qu'elle signe d'un grand « N » traumatisent l'opinion. L'agente spéciale Bulot est chargée de « traiter » la « Bête » avec l'aide de Jmamba, le profileur spécialiste de la traque des humanoïdes déréglés. Le cortex de « N » aurait-il été hacké, transformant ce brave petit soldat du capitalisme mondialisé en soldat de l'« e-monde » ? La chasse à « N » est ouverte !
« Il est N » est une collection de récits courts, noirs, inscrits dans notre époque. Périodiquement un nouvel épisode du feuilleton par un nouvel auteur. Jérémy Bouquin qui a créé cette série dans l'esprit des feuilletons de la grande époque de la littérature populaire renoue avec l'esprit du mauvais genre. N serait-il un nouvel avatar de Fantômas qui aurait mangé du Poulpe enragé ? Max Obione a l'honneur d'ouvrir la série, d'autres auteurs piaffent pour apporter leur contribution de chaos et de fureur.
Version papier sur la librairie de TheBookEdition. -
Un recueil de 20 nouvelles dans lequel Max Obione fait mouche, en plein dans le coeur noir de la cible.
« Elle sentit une sueur chaude envahir le bas de son dos. Elle connaissait le danger, elle avait lu les cahiers, elle avait près d'elle cet écrivain que l'institution psychiatrique allait détruire à force d'électrochocs et de chimie. Elle n'était que sensations humides, troublée tant par le désir que par la transgression professionnelle. « J'ai lu vos cahiers. » murmura-t-elle en frissonnant. Elle souhaitait qu'il la caressât. Maintenant. Elle souhaitait qu'il la parcourût, qu'il jouît aussi de sa peau à elle, sur laquelle aucune main d'homme ne s'était posée depuis si longtemps, et aussi qu'il continue à écrire, un jour prochain, si bien. Sa peau à elle... La main d'Oskar se posa sur sa jambe.» (extrait de La peau des femmes)
Malgré sa bonne bouille de marin de haute mer coincé à terre, il ne titube pas, ne contemple pas les vagues inopérantes s'écrasant sur grèves et rivages divers, et s'ancre peu à peu dans la noirceur du paysage. Il écrit de ces textes clairs à force d'être sombres, évidents dans leur brutalité, souvent charnus et poétiques, dérangeants et patients, parfois pleins d'un humour cynique grand gabarit, récits qui nous renvoient parfois à cette littérature « hard boiled » que nous aimions tant, pour sa passion métaphorique et sa « vista » comportementaliste. Mais sans les archétypes et marronniers qui encombrent souvent le polar. [extrait de la préface de Jean-Bernard Pouy à L'ironie du short (Krakoen)]
What do you want to do ?
New mailCopy
-
La femme de service entoure des plus douces attentions cet accidenté sur son lit d'hôpital, on se demande bien pourquoi...
« La voici. « Bonjour ! » Sa voix est enjouée, elle me regarde tandis qu'elle pousse son chariot chargé de ses ustensiles, ses chiffons, ses détergents, tout son barda de nettoyeuse. Elle entame sa corvée, j'admire les déplacements de son corps, je lui trouve une certaine grâce, son avant bras est recouvert d'un duvet brun, je n'avais pas remarqué combien elle était brune, sa peau est mate aussi. Elle lit l'écriteau, le toubib n'a rien dit de ce qu'il y avait écrit, elle, elle va me le dire. « Rémission, 80 %, vous savez ce que ça signifie ? »
Une nouvelle d'Obione promet toujours une surprise dans la manière de traiter une histoire. Ici, deux voix intérieures dialoguent jusqu'à la chute finale d'une noirceur absolue.
-
Dans le train Paris-Venise, un couple roucoule, il est observé par un autre voyageur...
- J'ai envie de toi, je mouille, chut !...
- Oh toi, alors ! Je te promets que je vais t'aimer comme jamais, dans la belle chambre d'hôte qu'ils nous ont trouvée, en plein coeur de Venise.
- Avec leur budget, je crains le pire, je vois d'ici une auberge de jeunesse déguisée en demeure de caractère, remplie de traîne-savates crasseux, jouant du Bob Dylan toute la nuit. Et le croucrou infernal des pigeons dès les premières lueurs du jour. Crou, crou, crou, crou... Mortel !
- Un lit, un simple lit dans une petite chambrette, à Venise, ça ne te fait pas rêver, toi ?
- Oh, dis, si on allait se m'amourer dans les toilettes... tout de suite.
- Pfff, ce que tu es romantique.
Dans cette nouvelle entièrement dialoguée, où l'ambigüité le cède à la noirceur suggérée, Max Obione nous entraine vers Venise en compagnie d'un jeune couple fraichement marié. La touche juste, l'indice parcimonieux, bref encore du Obione pur sucre !
-
L'hilarante confusion d'un jeune amateur de cinéma dans les années cinquante.
Il a dit : Dimanche, y a les micochonnes à l'Arquebuse. J'ai bien entendu. Ou plutôt : Viens voir les micochonnes à l'Arquebuse. Ou alors : On va bien se marrer avec les micochonnes à l'Arquebuse. Je ne me rappelle plus exactement ses paroles, mais, à coup sûr, il est question de l'Arquebuse, le cinéma. Ce cinoche de notre bled, près de Melun, que le père de Bicensssssse tient dans l'arrière-boutique de son bistrot-épicerie, place de l'église. Les micochonnes ? J'ai tout de suite pigé l'allusion : il s'agit de Solange Furon et d'Huguette - Guéguette - Bardinet, deux filles de Sainte-Colombe, de vraies filles qui n'ont pas froid aux yeux, ce qui veut dire qu'elles ont chaud partout. Et surtout des filles qui s'arrangent avec les péchés mortels. La preuve, pour un Roudoudou à la fraise, elles montrent leurs genoux, et même un peu plus haut ! Juste à la frontière du territoire dont le mystère alimente nos conversations. Les poils, la touffe en particulier...
Max Obione nous livre avec humour un épisode biographique de sa jeunesse. Sa formation au cinéma, vécue dans les années cinquante dans un village de Seine et Marne, fut exclusivement basée sur des nanards de série Z. Nul doute que ça vous marque ! Mais cette saveur du passé est délectable... -
Une plongée dans un réel décalé par l'imagination de l'auteur, du fantastique sauce noire, rire jaune garanti...
Il avait soif, son gosier criait sécheresse, il se pencha au robinet du lavabo et siffla quelques gorgées d'eau tiède, écoeurant breuvage, cocktail de javel, de terre et de tuyaux ferreux. En se relevant, un décavé le fixait bêtement dans la glace, un clodo ayant deux bouts de papier roulottés dans ses trous de nez.
- T'es qui, toi ?
Le mec du miroir ne répondit rien. La journée risquait d'être longue.
Il passa sa main dans sa barbe piquante des lendemains de défonce. Mais qu'est-ce que je fous-là ? se demanda-t-il.
Arpenter les lisières du genre, détourner les codes du noir, instiller l'étrange, faire un pas de côté dans des histoires qui vous transportent ailleurs, telles sont les mauvaises actions commises par Max Obione dans cette compilation où le morbide est souvent affublé des atours de l'humour noir, jusqu'à grinçant parfois... -
Les céréales qui leurrent envahissent la plaine... les papys flingueurs font le ménage !...
« Cette terre est morte, elle est stérile aujourd'hui, l'abus des techniques productivistes a ruiné la fertilité de nos plaines, cette terre épuisée ne donne qu'à la condition qu'on la gave de semences pré traitées, d'engrais à haute dose, de produits chimiques de toute sorte. Et ce, pour n'obtenir que des grains de qualité médiocre pour l'alimentation humaine... ».
Le plan suivant montrait une manif. Au premier rang, sous une banderole, on reconnaissait Mornand aux côtés de Septeuil. Daphné Mornand interrompit le visionnage.
- J'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose.
Une enquête menée tambour battant par un flic haut en couleur et fort en gueule en compagnie d'un juge qui se dessale, tous deux à la retraite. Ils s'en donnent désormais à coeur joie pour débusquer les salauds en appliquant la loi, la Leur !... Max Obione nous donne un polar jubilatoire et écologique, enfin presque question méthode... -
Le destin tragicomique des enfants siamois de Rosa, la femme canon...
Joe, durant les après-midi, jouait de son accordéon au pied de notre roulotte. Il connaissait tous les morceaux de la Terre. Ce fut lui qui m'encouragea vraiment. On répéta quelques chansonnettes rythmées par mon tambourinaire de frère. Je maudissais chaque jour l'individu qui lui avait offert cet horrible instrument en fer-blanc. Ça énervait Joe ces battements à contretemps, mais il supportait cet inconvénient car il regardait souvent mes yeux. Joe m'a dit un soir qu'il n'avait jamais vu un bleu aussi profond. Un bleu de lagon comme sur les photos des îles lointaines. Après son numéro de pirouettes et de contorsions, Joe Kaoutchouc, l'acrobate élastique, revenait me jouer Le Dénicheur. Je chantais ; il me disait : « T'as une belle voix, tu sais ? »
Dans sa galerie de portraits des personnages difformes, estropiés, monstrueux, dignes des Freaks de Tod Browning, Max Obione nous présente des soeur-frère siamois, enfants de la femme Canon, la plus grande attraction du cirque Karnas. Une histoire cocasse, cruelle mais sensible. Assurément, votre sourire restera figé sur vos lèvres... -
Libéré sur paroles après dix ans de pénitencier, Mosley Varell vivote dans le Montana. Il écrit des scénarios de dessins-animés. Mais on vient de lui commander un scénario de biopic sur David Goodis, ce grand auteur de roman noir. Un matin, il reçoit une lettre de son père. Il entame une grande diagonale routière jusqu'en Louisiane pour le rencontrer. La fatalité, un temps en sommeil, l'entraînera à ponctuer son périple de meurtres comme autant de cailloux blancs que Le Nain, un détective teigneux lancé à ses trousses, saura ramasser?
Max Obione fait le noir, le noir profond, sans rémission ni lueur rédemptrice ; il y conjugue ' no future ' à tous les temps de l'imparfait de l'existen... -
Une enquête palpitante de deux cybers journalistes entre Morlaix et Le Havre... PERPLEXITE AU HAVRE et à Morlaix !
La suceuse de la drague repêche un Morlaisien, exportateur de légumes, au fond d'un bassin du port du Havre.
Dans le même temps, on découvre le corps d'une femme sur la grève de Dourduff, un couteau planté dans le dos.
Quel peut bien être le rapport entre les deux cadavres ?
Léo et son compère Bob Mougin, cyber-journaliste havrais, vont se lancer à résoudre cette énigme sur laquelle plane l'ombre tutélaire du poète Tristan Corbière.
Leur enquête nous entraîne en pays de Morlaix et au coeur de la communauté bretonne du Havre. Max Obione brosse avec brio le portrait de ces deux héros de papier. La rencontre de Bob Mougin, le cyber journaliste du Havre, avec son alter ego breton, Léo Tanguy est un moment jubilatoire dans une enquête aux nombreuses chausse-trapes au coeur de la diaspora bretonne, et sous l'égide du poète maudit Tristan Corbière. Edition numérique du roman paru chez La Gidouille dans la collection des nouvelles enquêtes de Léo Tanguy (n°23), personnage récurent bien connu des amateurs de polar bretons. -
1943 -Fuir pour sauver sa vie mais aussi faire des rencontres qui la changent... Accoudé au bastingage à la proue du navire, je souffle et ferme les yeux. Enfin ! mais mon coeur se serre à m'en faire mal, car je pars seul, laissant derrière moi mon père et ma mère qui n'ont pu échapper à la rafle. Ainsi que mon amant. Avocat stagiaire, il fuit la France sous le nom de Michel Maillard à bord d'un cargo qui relâche au Havre. A bord, un marin l'emmènera au Japon...À New-York, lui fera-t-on bon accueil chez les cousins Salzman ?
-
Panne d'électricité dans le métro...l'angoisse grandit...
- Ce sont des cris que l'on entend ?
- Oui...
- Cela fait combien de temps déjà.
- Aucune idée...
- Dans quel coin vous trouvez-vous ?
- Au milieu...
- S'il y a d'autres personnes qu'elles se manifestent !
- On est seulement deux ?
- Quand je suis monté à Sèvres, il n'y avait que vous...
- Alors, on est seulement deux...
- Personne d'autre n'est monté...
Malgré l'angoisse, le dialogue se noue dans l'obscurité propice aux confidences. La chute est ouverte aux interprétations... -
L'heure de la révolte de la jeunesse a sonné au Japon, le massacre des parents peut commencer... Le salopard sadique creuse toujours à coups de pioche des galeries dans la chair de ses organes. Il entasse toujours les cailloux dans la mine de ses reins à vif. Depuis hier, une colique insupportable irradie son dos et son bassin qui sont devenus une boule unique de douleur. À hurler ! L'effet bénéfique de la morphine s'estompe. Mais putain le cinoche !
Quel scénario ! Je le tiens !
Le jour se lève.
Shuji Terayama tente de se dresser en roulant sur le côté. Keiichiro est déjà partie, il appelle Toshiyuki. La morphine comme inspiratrice, la douleur comme aiguillon, le scénario fou émerge d'une cervelle moribonde et malade. En référence aux Béruriers noirs et au film de Shuji Terayama - Empereur Tomato Ketchup - 1971. « Encre noire, orbites noires, sinistres encriers suintant, encre noire faite de sang, sang, sang répandu sur le monde de Zondaï.... » -
Fiction ou réalité, un auteur de polar est en plein trip... Une mise en abyme piégeuse... ÇA FAISAIT LONGTEMPS qu'il n'avait pas croisé sa gueule dans un miroir. Un temps. Immobile. Puis je lève le nez de mon clavier et relit la dernière phrase que je viens de taper. Les yeux me piquent. Sur l'écran, cette phrase est déjà morte, je le pressens. M'est avis qu'elle frise le poncif, j'ai déjà lu mille fois ce genre de phrase, je l'ai déjà écrite autant de fois. Une impression ? À quoi est-ce dû ? Je ressens un grand coup de mou dans ma corde à noeud, depuis hier. Dans le mental. Pour le reste, j'ai la tremblote, je devrais modérer le Redspeed. Elle monte, la crise, je la sens qui m'escalade. La proximité de l'échéance en est la cause, comme chaque mois, lorsque la date à laquelle je dois livrer approche et qu'il me reste encore deux cents pages à tartiner. Quitte à cuisiner une daube, autant qu'elle ait un peu de goût. Qui est finalement le héros de cette nouvelle ? L'écrivain ? Son personnage ? ou encore un troisième larron caché en embuscade dans la chute qui vous retourne l'affaire comme une crêpe ? Max Obione pousse l'art de la nouvelle à son paroxysme dans son style si délicieusement hard-boiled à la française.
-
La barricade de la place Blanche une fois tombée, Loulou échappe à la répression sanglante de la Commune de Paris (mai 1871) en sautant le mur d'un couvent. Pour se protéger, la fille de joie devient soeur Angélique de Miséricorde divine... Dans le Paris de la IIIe République naissante, on la surnomme Soeur Fouettard. Mais c'est toujours l'amour de sa vie : Luigi, le beau maçon piémontais disparu dans les turbulences de la guerre franco-prussienne qui l'obsède. Au cours ce ce récit, Loulou croisera Gustave Courbet, Guy de Maupassant, Tristan Corbière ainsi que Louise Michel, Nathalie Le Mel, Jules Vallès...
L'itinéraire rocambolesque et amoureux de Loulou conté par Max Obione est un régal !
-
La mésaventure d'un petit commerçant du sexe dont les projets d'expansion ont été brutalement contrariés par la concurrence sauvage...
« C'est qu'il voulait causer, ce con ! On cause pas quand on a le canon de mon gun dans le trou de son nez, on chie dans son froc. Il devait avoir des Pampers, ma parole ! Il nasillait des choses que je pigeais même pas. Ses yeux disaient : « T'es pas cap ! » C'était la guerre. Ah ce con, il était pas de taille, sa tête a explosé, ça m'a fait des salissures. Ginette, elle a dit : « C'est-y-pas malheureux de gâcher un si beau costard que j'ai payé à la sueur de mon cul. » J'aime pas quand elle cause de cette manière pas élégante pour une dame du goudron. Elle a sa bouche qui se tord, ça lui fout des rides. »
Max Obione affectionne la langue verte aux accents surannés évoquant un autre temps où prospéraient les « julots casse-croûte ». Sa nouvelle est en quelque sorte une parabole dénonçant d'une manière cocasse le capitalisme sauvage et la mondialisation. Un must du genre ! -
Les papys flingueurs déboulent en Corse... Ils nettoient les nuisibles au gros calibre...
« C'est quoi ça ? »... L'éclat d'un canon de fusil dépassant la portière.
« Maintenant ! » J'allumai les mèches, d'un coup de coude je poussai violemment les volets et balançai tour à tour deux brûlots explosifs. Le premier atterrit sur la portière, le second sur la plate-forme arrière. Vlouf ! Le moteur rugit, les pneus crissèrent. Au même moment Lucien sortit dix mètres derrière sur la route, déchargea le Uzi. La rafale crépita, la volée de balles siffla au-dessus de la bagnole qui déboula en trombe, une crinière de flammes aux trousses. Un coup de feu sourd ; elle disparut de ma vue à l'amorce du premier virage. Tandis que Lucien arrivait devant la maison, on entendit l'explosion ; l'embrasement incendia le ciel noir.
Il rigolait :
- Encore un accident, les routes sont dangereuses dans ce bled. Tu lui as foutu le feu au cul au Fangio !
Après leurs exploits en Beauce (Les vieilles décences), nos deux retraités de la police et de la magistrature s'activent toujours pour débusquer les malfaisants et faire le ménage. Bien des obstacles les attendent en Corse où une bande de malfrats est déterminée à contrarier leur action. Nos deux compères mettront tout en oeuvre pour « faire le job », leur puissance de feu est impressionnante... Ils nettoient toujours à leur manière. Forte évidemment !
-
Max Obione joue avec les détonateurs fictionnels les plus performants de tous les temps, à savoir : Éros et Thanatos. On ne s'ennuie jamais à lire ses nouvelles, elles surprennent par les thèmes variés, les univers, la noirceur comme la légèreté, la bienveillance et l'humour. Un maitre ès nouvelles noires, à savoir Jean-Bernard Pouy ne s'y est pas trompé quand il souligne que notre auteur ' écrit de ces textes clairs à force d'être sombres, évidents dans leur brutalité, souvent charnus et poétiques, dérangeants et patients, parfois pleins d'un humour cynique grand gabarit, récits qui nous renvoient parfois à cette littérature ' hard-boiled ' que nous aimions tant... ' Le meilleur du mauva...