Linda Lê, fervente « istratienne », a rassemblé ici en trois volumes l'OEuvre quasi complète de Panaït Istrati, vagabond roumain qui avait décidé à trente ans de raconter le monde et sa vie en français, et qui fut salué par l'enthousiasme de ses pairs : Romain Rolland, Kessel, Kazantzakis, Claudio Magris. Soit une quinzaine de titres, romans ou contes autobiographiques, nés sur l'improbable frontière où se rejoindraient l'itinéraire de Jack London et celui de Shéhérazade.
Trois volumes rassemblent l'oeuvre quasi complète de l'écrivain roumain d'expression française Panaït Istrati, salué en son temps par des personnalités telles que Romain Rolland ou Joseph Kessel et surnommé le Gorki des Balkans.
À l'âge de 14 ans, Panaït Istrati, orphelin de père, est contraint de s'employer comme apprenti dans les docks de Braïla, sa ville natale, en Roumanie. Il y découvre l'égoïsme et la froideur de la classe dirigeante, mais aussi la férocité des travailleurs les uns envers les autres.
Écrit à l'époque de la grande désillusion que vécut Istrati après avoir visité l'URSS à la fin des années 20, Dans les docks de Braïla évoque l'espoir d'un changement, mais fait aussi le constat lucide de l'ignorance, du désespoir, d'un amoralisme calqué sur celui d'une élite corrompue.
L'enfance et la jeunesse d'Adrien Zograffi se situent dans une misérable banlieue du port de Braila, sur les bords du Danube. Adrien devient le protégé de Codine, le bon géant. Puis il se fait vagabond et, pendant huit ans, a Mikhaïl pour inséparable compagnon. À Alexandrie, Le pêcheur d'éponges lui raconte sa vie. Chacun de ces textes pourrait lui aussi s'appeler Mes départs.
Avec ces quatre titres, qui composent La jeunesse d'Adrien Zograffi, Panaït Istrati, qui ressemble à son héros, nous offre un chant d'amour, de justice et de liberté.
Linda Lê, fervente « istratienne », a rassemblé ici en trois volumes l'OEuvre quasi complète de Panaït Istrati, vagabond roumain qui avait décidé à trente ans de raconter le monde et sa vie en français, et qui fut salué par l'enthousiasme de ses pairs : Romain Rolland, Kessel, Kazantzakis, Claudio Magris. Soit une quinzaine de titres, romans ou contes autobiographiques, nés sur l'improbable frontière où se rejoindraient l'itinéraire de Jack London et celui de Shéhérazade.
Trois volumes rassemblent l'oeuvre quasi complète de l'écrivain roumain d'expression française Panaït Istrati, salué en son temps par des personnalités telles que Romain Rolland ou Joseph Kessel et surnommé le Gorki des Balkans.
«Serré dans les bras de Kyra, je ne pus voir autre chose, dans cette seconde terrible, que le frère tombant à la renverse et le père qui se jetait par la fenêtre du port ; je fermai les yeux, étouffé ; mais je les rouvris aussitôt, pour voir mon aîné, par terre, la tête éclatée comme une pastèque brisée contre un mur, et les deux oncles déchargeant quatre feux de pistolet sur les traces de mon père, penchés sur la fenêtre par où il venait de se sauver. Me lâchant, Kyra bondit au milieu de la chambre et cria : - Vous l'avez raté !»
Codine fait partie d'un cycle de quatre récits qui composent la jeunesse d'Adrien Zograffi, personnage récurrent de l'oeuvre de Panaït Istrati et à portée autobiographique.
Adrien Zograffi et sa mère, blanchisseuse, viennent d'emménager dans la Comorofca, un quartier pauvre de Braïla, à l'est de la Roumanie. Adrien est un garçon pauvre, bien élevé, propre sur lui, poli, qui ne s'intègre pas aux bandes qui jouent au foot dans la rue, tous dépenaillés et grossiers. Un jour, il fait la connaissance du « géant du port », le forçat au grand coeur, le fameux Codine, voyou redouté de tous tant pour sa force que sa violence. T ous deux se lient d'une amitié forte et exclusive, ils deviennent « frère de croix ». Mais la fatalité rattrapera bien vite le grand Codine...
Texte extrait de La jeunesse d'Adrien Zograffi
« Méditerranée... Je crois que je m'évanouirai, ce matin prochain où mes yeux plongeront soudain dans son éblouissant infini. » Panaït Istrati Batelier fou sur le fleuve de la Passion, Adrien Zograffi - double littéraire de Panaït Istrati - s'embarque à bord du Dacia le 12 décembre 1906. De l'Égypte à la Grèce, en passant par la Syrie et le Liban, l'Orient lui ouvre les bras et dévoile les secrets de quelques-uns de ses habitants. Des visages, des figures... Au Caire, parmi les minarets qui s'étendent à perte de vue, on aperçoit à l'horizon Mikhaïl Kazansky, l'aristocrate russe devenu va-nu-pieds. À Alexandrie, Moussa, le Juif roumain parti chercher sa fille Sarah, tombée entre les griffes d'un infâme proxénète. À Damas, qui ne se révèle pas aussi douce que son jasmin, le cynique Solomon Kein, aux sombres desseins. Et tant d'autres ! Ni anges ni démons, ces compagnons d'un jour ou d'une vie sont simplement des êtres portés par les vagues de la destinée et les vents de la Méditerranée.
Linda Lê, fervente « istratienne », a rassemblé ici en trois volumes l'OEuvre quasi complète de Panaït Istrati, vagabond roumain qui avait décidé à trente ans de raconter le monde et sa vie en français, et qui fut salué par l'enthousiasme de ses pairs : Romain Rolland, Kessel, Kazantzakis, Claudio Magris. Soit une quinzaine de titres, romans ou contes autobiographiques, nés sur l'improbable frontière où se rejoindraient l'itinéraire de Jack London et celui de Shéhérazade.
Trois volumes rassemblent l'oeuvre quasi complète de l'écrivain roumain d'expression française Panaït Istrati, salué en son temps par des personnalités telles que Romain Rolland ou Joseph Kessel et surnommé le Gorki des Balkans.
« Noiraude et chevelue, pareille à une bohémienne. La grosse natte soigneusement tressée. Le visage - ovale, très sérieux, aux grands yeux perçants, aux lèvres charnues - était toujours bien lavé, comme les mains, les jambes et les pieds.
Une orpheline... Venue depuis une année, Dieu sait d'où... Qui s'était toujours refusée à dire son nom et celui de ses parents... » Tout le monde à Braïla l'appelle sacadgitza, la porteuse d'eau, mais Marco, le narrateur amoureux, la surnommera Nerrantsoula, car elle sera pour lui sa petite orange amère, son petit bigaradier. Mais d'autres hommes convoitent l'orpheline...
Ce refrain d'une chanson grecque donne son titre à ce roman de Panaït Istrati, où le Danube joue un rôle de premier plan. Ses crues redoutables transforment le destin de ses riverains, c'est à lui que revient le droit de semer la richesse et la pauvreté. C'est lui qui venge les amoureux de Nerrantsoula dont l'arrogance cruelle conduit un ballet infernal.
Nerrantsoula est un des plus beaux hymnes à l'enfance et à l'amour, thèmes chers à l'auteur des Récits d'Adrien Zograffi.
Les haïdoucs,dans la Roumanie du 19e siècle, sont des bandes de brigands qui s'attaquent aux autorités et aux nobles?; des hommes libres par rapport aux paysans asservis aux princes et aux propriétaires fonciers.
Les haïdoucs, bandits d'honneur de Roumanie, viennent de subir une terrible défaite.
Cosma, leur chef est mort. Les balles de la « potéra », milice à la solde des grands propriétaires et des seigneurs cupides, l'ont terrassé et ont mis fin à ses actions de brigandage en faveur des opprimés et des « gens de peu ».
Quelque part entre les plaines du Baragan et les eaux éternelles du Danube, dans la Grotte aux Ours, ses hommes, harassés de fatigue, tentent de se réorganiser pour surgir à nouveau et le venger. Il y a là, parmi eux, Élle le Sage, et sa flûte enchanteresse, Spilca le moine, Jérémie le fils de la forêt, et Movila le vataf, grande brute au coeur pur. Et à leur tête une femme, Floarea Codrilor, « l'amante de la forêt, l'amie de l'homme libre, justicière de l'injustice ». Tous vont alors nous raconter leur histoire...
À la croisée des Mille et Une Nuits, des Aventures de Robin des Bois, ce conte universel de Panaït Istrati (1884-1935), « pèlerin du coeur » et vagabond de génie, fait hurler en nous un mot bien trop oublié : justice !
Au travers ces récits, on perçoit la dureté de la condition paysanne dans la Roumanie de l'époque et la toute-puissance des nobles et des collecteurs d'impôt qui s'exerce, en particulier, par un comportement de prédateur sur les femmes du peuple.
Panaït Istrati utilise la référence aux haïdoucs pour affirmer la légitimité de la révolte.
La fin du livre est parcourue par une question amère?: que signifie être un haïdouc quand les paysans, les esclaves, ne se révoltent pas, semblent accepter leur servitude??
{Les Chardons du Baragan }(1928) tiennent du roman d'apprentissage et du roman picaresque exotique. A la suite de son père marchand ambulant, un enfant sillonne la campagne roumaine au début du siècle. C'est la peinture d'un monde asservi, qu'un incident fait basculer en un instant de la résignation dans la révolte.
L'oncle Anghel était amoureux de la plus belle fille du village, qu'il a fini par épouser. Mais cette femme superbe s'est avérée paresseuse et sale, ne lui laissant pour consolation que l'âpre goût du malheur. Puis le destin s'est acharné sur lui. Devenu ivrogne et incroyant, sur le point de mourir, il tente d'obtenir de son neveu Adrien, venu à son chevet, qu'il change sa manière de vivre - jugée trop frivole et inconséquente.
Il lui conte l'histoire de ces ancêtres et lui montre les tragédies que pourraient engendrer ses actes. Deuxième volet des Récits D'Adrien Zograffi, Oncle Anghel est à mi-chemin entre le conte oriental et le récit autobiographique. On y retrouve la force de l'oeuvre de Panaït Istrati, une écriture colorée où le réel se mêle à un imaginaire foisonnant, faisant surgir toute la poésie de la tradition populaire roumaine.
En 1932, à l'invitation du « Deutscher Kulturbund », Panaït Istrati fait une tournée de conférences en Allemagne et en Autriche. Ses discours, réunis sous le titre Les Arts et l'Humanité d'aujourd'hui, sont publiés la même année dans la célèbre revue Europe. Après avoir vagabondé sur tout le continent, vécu mille et une vies, perdu ses illusions pour l'idéal socialiste à la suite d'un voyage en URSS, il nous livre, juste avant de mourir, ce magnifique testament : celui d'un homme qui n'a eu de cesse d'avoir foi dans l'Art et la Beauté.
Vers l'autre flamme s'inscrit bien au coeur d'une actualité dont les débats idéologiques et culturels confirment la pertinence du regard que portait Istrati sur l'Occident et «Octobre rouge».
Un regard contemporain dont l'acuité est révélée par un présent qui n'en finit pas de reproduire son passé... De prisons en ghettos, d'asiles psychiatriques en lois martiales, la gangrène totalitaire exerce ses ravages sans distinctions idéologiques. À de rares exceptions près, nos sociétés, qu'elles se proclament prolétariennes ou libérales, violent impunément les droits et les libertés élémentaires de l'homme. Un homme asservi et exploité par l'homme. À quoi s'ajoute cette tare congénitale des sociétés modernes : la bureaucratie, expression maligne du pouvoir d'État.
Panaït Istrati (1884-1935) est un écrivain roumain d'expression française, fils d'un haïdouk, qui, sur les conseils de Romain Rolland, s'est mis à écrire une oeuvre unique, foisonnante, exaltant la vie, la fraternité, la simplicité. Citoyen du monde, homme libre, chantre d'une langue pure et gorgée de sève, avec Pour avoir aimé la terre - que suit une courte autobiographie - il compose une ode à la liberté et aux hommes, aux espérances qu'ils portent et qui les portent, et livre son testament spirituel. Écrit peu avant sa mort, ce texte lumineux, vibrant est avant tout un acte de résistance d'un homme généreux contre les tyrannies de tout ordre.
Vagabond roumain, grand écrivain français, conscience généreuse, Panaït Istrati a toujours appuyé ses écrits sur l'autobiographie. Pour célébrer son centenaire, nous présentons ces pages qui reconstituent sa vie. Inédites ou publiées dans la presse de l'époque, elles sont inconnues du lecteur d'aujourd'hui.
On y trouvera une évocation des ses premiers pas dans la vie, de sa naissance en 1884 à son premier livre, Kyra Kyralina. C'est une errance, des docks de Braïla à l'asile de nuit de Lausanne. Puis c'est le «miracle», comme l'a dit Joseph Kessel. Après la misère, la tentative de suicide, le vagabond qui ignorait le français devient un écrivain à part entière. Découvert par Romain Rooland, le nouveau Gorki balkanique connaît un immense succès. Après des témoignages sur ses idées, et surtout ses idéaux, des hommages à ses amis, on arrive à des pages bouleversantes. Renié, calomnié, abandonné de tous, pour avoir été un des premiers à avoir fait son «retour d'U.R.S.S.», Panaït Istrati traverse la solitude et la maladie, en gardant toute sa confiance à l'art et au rêve.
Malgré tant d'épisodes tragiques, l'humour n'est jamais loin. Par exemple, installé au Mont-Saint-Michel, il évoque avec une drôlerie burlesque les scènes de ménage après lesquelles, grâce à ce haut lieu, il peut suivre à la longue-vue la fuite de sa compagne, à travers les sables. Pour s'être donné à la vie, sans jamais ménager ses forces, Panaït Istrati garde aujourd'hui d'innombrables amis.
Vagabond roumain, Panaït Istrati (1884-1935) fut découvert par Romain Rolland qui, émerveillé par son prodigieux talent de conteur, l'encouragea à écrire. Panaït Istrati devint ainsi un grand écrivain s'exprimant directement en français. Le cycle de quatre romans groupés sous le titre Les Récits d'Adrien Zograffi chante l'épopée des «haïdoucs», sortes de bandits d'honneur, révoltés contre la domination des riches seigneurs, dans une Europe balkanique, sauvage, où s'affrontent les races, les nationalités, les religions. L'oeuvre de Panaït Istrati nous entraîne comme un chant d'amour, de justice et de liberté.
Les compagnons de Cosma, ces haïdoucs roumains en révolte contre la domination turque et grecque, ont perdu leur chef légendaire. Ils prennent pour capitaine une femme. C'est Floarea Codrilor, surnommée Domnitza de Snagov. Elle leur dicte leur nouvelle loi : «Nous sommes des héros, nous agissons comme des assassins et nous mourrons plus mal que des chiens. Assez ! Plus de rancunes personnelles ! Vous les oublierez au sourire de mes yeux noirs et de mes dents blanches. Je serai votre soeur, passionnée comme une amante.» Et tous s'apprêtent à la suivre, avec enthousiasme.
Vers l'autre flamme : après seize mois dans l'U.R.S.S.. Volume 2 / par Panaït Istrati Date de l'édition originale : 1930 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
Vers l'autre flamme : après seize mois dans l'U.R.S.S.. Volume 1 / par Panaït Istrati Date de l'édition originale : 1930 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
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Vers l'autre flamme : après seize mois dans l'U.R.S.S.. Volume 3 / par Panaït Istrati Date de l'édition originale : 1930 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.
HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.
Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables.
Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique.
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Figure assez connue de la littérature de l'entre-deux-guerres, Panait Istrati tombe dans un oubli quasi complet pendant plusieurs décennies son oeuvre est interdite en France durant la guerre et en Roumanie durant le régime communiste. Rattrapé par la misère, malade et seul, il tente de se suicider à Nice en janvier 1921. Il est sauvé et on trouve sur lui une lettre non envoyée qu'il avait écrite à Romain Rolland. Celui-ci en est averti et lui répond promptement en l'encourageant dans sa démarche d'écrivain. Durant des séjours en Union Soviètique, il devine, derrière l'accueil réservé aux hôtes étrangers, la réalité de la dictature stalinienne, qui lui inspire l'écriture de Vers l'autre flamme, confession pour vaincus, ouvrage coécrit avec Boris Souvarine et Victor Serge dans lequel, il dénonce sans concession l'arbitraire du régime soviétique. Selon Louis Janover, « Istrati décrit l'exploitation impitoyable des travailleurs par une bureaucratie prête à tout pour défendre ses privilèges ». L'ouvrage, contient la fameuse réplique d'Istrati à l'un des leitmotifs de l'argumentaire communiste (« on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs »), à savoir : « Je vois bien les oeufs cassés, mais où donc est l'omelette ? » Extrait : Il voulut répondre, mais elle le quitta. Cloué sur place, Adrien la suivait du regard elle allait droit devant elle, tout droit, comme sa vie avait été droite, simple, douloureuse quant au seul écart dont elle s'était rendue coupable, elle ne le regrettait pas, encore qu'il lui coûtât cher. Avec son cachemire sur la tête, sa blouse en tissu bon marché, son mouchoir à la main droite, elle soulevait légèrement de sa main gauche la jupe trop longue qui ramassait la poussière, et elle tenait les yeux fixés devant ses pieds, comme si elle eût cherché quelque chose -- quelque chose qu'elle n'avait pas encore perdu, quelque chose qu'elle était en train de perdre.
Figure assez connue de la littérature de l'entre-deux-guerres, Panait Istrati tombe dans un oubli quasi complet pendant plusieurs décennies son oeuvre est interdite en France durant la guerre et en Roumanie durant le régime communiste. Rattrapé par la misère, malade et seul, il tente de se suicider à Nice en janvier 1921. Il est sauvé et on trouve sur lui une lettre non envoyée qu'il avait écrite à Romain Rolland. Celui-ci en est averti et lui répond promptement en l'encourageant dans sa démarche d'écrivain. Durant des séjours en Union Soviètique, il devine, derrière l'accueil réservé aux hôtes étrangers, la réalité de la dictature stalinienne, qui lui inspire l'écriture de Vers l'autre flamme, confession pour vaincus, ouvrage coécrit avec Boris Souvarine et Victor Serge dans lequel, il dénonce sans concession l'arbitraire du régime soviétique. Selon Louis Janover, « Istrati décrit l'exploitation impitoyable des travailleurs par une bureaucratie prête à tout pour défendre ses privilèges ». L'ouvrage, contient la fameuse réplique d'Istrati à l'un des leitmotifs de l'argumentaire communiste (« on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs »), à savoir : « Je vois bien les oeufs cassés, mais où donc est l'omelette ? » Extrait : Il voulut répondre, mais elle le quitta. Cloué sur place, Adrien la suivait du regard elle allait droit devant elle, tout droit, comme sa vie avait été droite, simple, douloureuse quant au seul écart dont elle s'était rendue coupable, elle ne le regrettait pas, encore qu'il lui coûtât cher. Avec son cachemire sur la tête, sa blouse en tissu bon marché, son mouchoir à la main droite, elle soulevait légèrement de sa main gauche la jupe trop longue qui ramassait la poussière, et elle tenait les yeux fixés devant ses pieds, comme si elle eût cherché quelque chose -- quelque chose qu'elle n'avait pas encore perdu, quelque chose qu'elle était en train de perdre.