Été 2018, l'artiste Patricia Cartereau et l'écrivain Eric Pessan sont invités à Marseille par la Marelle (Friche Belle de Mai) pour un travail de résidence et d'immersion autour du GR 2013, sentier de grande randonnée créé par un collectif de marcheurs, d'artistes et d'urbanistes. Deux mois durant, en pleine canicule, alors que la chaleur bat des records à Marseille comme dans toute l'Europe et une grande partie du monde, ils arpentent étape par étape les 365 km du sentier de grande randonnée. Ils croisent leurs pratiques, écrivent et dessinent seuls ou ensemble, décidant de ne pas signaler qui a écrit quel extrait, qui a dessiné tel fragment du paysage. Textes et dessins (aquarelles, crayons de couleur, encre de chine) du long des fissures témoignent d'un été passé à marcher alors que le climat fait obstacle, deux regards s'additionnent pour chercher l'étonnement et la joie dans les paysages comme dans les rencontres.
Atelier contemporain Diffusion France & Belgique : EntreLivres Distribution France & Belgique : BLDD (Belles Lettres Diffusion Distribution) 25, rue du Général-Leclerc / 94270 Le Kremlin-Bicêtre / 01 45 15 19 70 Dilicom : 3012268230000 Le livre La chasse est un mystère. Lorsque l?homme a compris qu?il pouvait influencer la nature en cultivant la terre, seule la chasse demeurait imprévisible. L?homme a alors inventé des cérémonies magiques pour favoriser la capture des animaux et ? inventant la magie ? il a inventé l?art de représenter les bisons et les cerfs, les taureaux et les chevaux. La chasse serait alors à l?origine de l?art pictural, tout comme les traités de chasse nourrissent la littérature depuis son origine.
De l?ensauvagement à la métamorphose, des figures mythiques de la chasse aux cabanes de l?enfance, les textes d?Éric Pessan comme les encres de Patricia Cartereau tentent de saisir l?appel du sauvage, des courses-poursuites, de l?affut, des traques et de l?animalité que tout chasseur porte en lui.
L?avancée solitaire, la traque, la hargne, la fuite, l?abri, la terreur, la nuit, le chasseur, le chassé, l?observateur muet, l?enfant, le gibier, les odeurs d?humus, de sang, de boue, de peur, les halètements, les tripes, les poils, la plainte, la mort, les cris, la victoire, la métamorphose : La Hante, c?est tout cela. C?est aussi bien l?endroit où l?on vit, est-il indiqué à la fin du livre, que l?endroit pour les bêtes. C?est également le sang qui bat et pulse noir dans les veines du chasseur qui le soir gagne son logis un chevreuil sur le dos, ou dans celles du cerf en rut, du sanglier, du loup-garou, de l?enragé, du possédé, de Diane chasseresse et d?Actéon déchiqueté par les chiens.
Il y a dans ces récits d?Éric Pessan la richesse obscure des mythes, l?exaltation de la poursuite haletante et la terreur immémoriale de la fuite dans l?épaisseur des bois. Il y a aussi des solitudes d?enfants confrontés à ce qui est trop vaste pour eux, c?est-à-dire le monde, et dans ce monde les règles violentes et sanglantes édictées par d?autres. (CG)