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Gallimard
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'Marie G., faiseuse d'anges, dans sa cellule, condamnée à mort, l'une des dernières femmes guillotinées.
Lucie L., femme avortée, dans l'obscurité de sa chambre.
Henri D., exécuteur des hautes oeuvres, dans l'attente du jour qui se lève.
De l'aube à l'aube, trois corps en lutte pour la lumière, à la frontière de la vie et de la mort.' Valentine Goby.
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«Je n'ai jamais connu de vous qu'un univers sonore, où dominaient Mozart et votre violoncelle. Vous jouiez. Les voix chantaient. J'écrivais. Votre musique est dans ce manuscrit. À vous entendre, j'ai eu peur de vous aimer. Je vous ai fui. J'ai écrit ce qui aurait pu être notre histoire. Ne me demandez pas pourquoi. Je ne vous demande pas pourquoi vous avez joué pour moi du violoncelle, chaque soir, pendant des mois. Quand vous aurez terminé votre lecture, je serai nue devant vous, et pourtant moins vulnérable qu'au soir du 15 octobre. Je n'aurai plus rien à dissimuler, pas même de l'amour.»
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" Elle imagine possible un mari fidèle, pour ça elle est prête à faire sa fille des rues, sa prostituée, sa courtisane.
Tout plutôt que ça : qu'il couche ailleurs. Elle dit tout, elle pense tout, elle l'aime à se tuer. " Deux femmes en résistance contre la fin du désir amoureux. A un siècle d'écart leurs chemins se croisent, se confondent, se séparent : l'une tente l'impossible pour reconquérir l'homme qu'elle aime, l'autre imagine une rupture radicale. Toutes deux refusent le silence des corps. Des corps en silence est le sixième roman de Valentine Goby.
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«Comme ils sont beaux. Mes enfants. Ils sont assis, tous les quatre, sur le muret. Immobiles. Silencieux. La maison dans le dos. En face, la mer. Ils regardent loin devant. Et loin derrière ; un soupir, un sourire pâle, un battement de cils. Les volets clos, les bagages posés sur le gravier, le soleil de septembre... c'est le décor d'un commencement ; d'un épilogue. L'un et l'autre peut-être. Un homme remonte l'allée, aveuglé de lumière. Dans sa main, il tient une Bible, le livre du début et de la fin ; ou l'inverse. Il ne sait pas que les quatre ombres assises là-bas, sur le muret, ont elles aussi peuplé un vide immense. Ébauché un monde. En sept jours.» Quatre frères et soeurs se retrouvent, entre les murs de la maison où ils ont grandi. Seuls pour la première fois. En quête d'une rencontre. À la recherche d'un point de départ, au-delà des liens du sang.
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«Je voulais aller loin. Je dois y être. Douala m'arrête. La moiteur m'enveloppe. Mes jambes ne me portent plus. C'est donc ici ? Ici que je dois être ?
Yves Kermarec, je m'éloigne de toi. Mon Dieu, faites que ce soit pour toujours.»
En 1949, Charlotte Marthe devient directrice d'un collège de jeunes filles camerounaises. Elle n'est qu'une femme en deuil de son amour. Elle ne sait pas qu'elle deviendra l'héroïne discrète et passionnée d'une page oubliée de l'Histoire.
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«Nous marchons, suivies par la foule, têtes rasées parmi les décombres de l'avenue Janvier, de la rue Saint-Hélier dévastée, criblée de béances et d'immeubles en ruine, pendant des semaines c'étaient des gravats enchevêtrés de poutres, de meubles brisés, chambres, cuisines, salles à manger réduites en poussière, éclats de verre, j'imagine que c'était comme ça, tout est déblayé et vide maintenant, je trébuche sur des souvenirs que je n'ai pas, les bombardements ont eu lieu sans moi, j'étais terrée dans un couvent mais je sais tout, ils m'ont fait ce que la guerre leur a fait.»
Valentine Goby a déjà publié trois romans aux Éditions Gallimard : La note sensible (collection blanche, 2002, Folio n° 4029), Sept jours (collection blanche, 2003), L'antilope blanche (collection blanche, 2005).
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" 21 juin 1937.
moi, manuel timon, douze ans et demi, lo tengo, je l'ai eu, mon certificat d'études primaires ! c'est le plus beau jour de ma vie. et le pire. j'apprends que ma mère a la tuberculose. mon père n'y peut rien. personne n'y peut rien, et ça me rend fou de colère et de peine. avec mes amis on se jure de trouver l'argent pour la sauver. "
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Marie G., faiseuse d'anges, dans sa cellule, condamnée à mort, l'une des dernières femmes guillotinées. Lucie L., femme avortée, dans l'obscurité de sa chambre. Henri D., exécuteur des hautes oeuvres, dans l'attente du jour qui se lève. De l'aube à l'aube, trois corps en lutte pour la lumière, à la frontière de la vie et de la mort. Trois personnages pour trois destins qui vont se rejoindre dans la tragédie la plus implacable : l'assassinat légal. Un narrateur, Samuel Labarthe, et trois comédiens pour trois points de vue : Maureen Diot dans le rôle de l'avortée, fragile et blessée, Marianne Epin dans celui de l'avorteuse attendant son exécution et Bernard-Pierre Donnadieu, dans le rôle tabou du bourreau, maniaque et brutal.