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Patrick Boucheron
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Libertés urbaines
Patrick Boucheron
- CNRS Editions
- Les grandes voix de la recherche
- 3 Octobre 2024
- 9782271152763
Le parcours d'un professeur au Collège de France engagé dans la cité. Penser la ville médiévale à l'échelle du monde. Une réflexion sur la pratique émancipatrice de l'historien.
Partant de l'adage médiéval " l'air d de la ville rend libre ", qui rend compte du fait que les hommes s'émancipent des dépendances anciennes par le seul fait qu'ils entrent en ville, Patrick Boucheron retrace le parcours qui l'a mené de l'histoire de la brique, des bâtiments et des places publiques, à celle des pouvoirs, de la mémoire et de l'archipel urbain à l'échelle du monde.
Il revient sur ce qui est au coeur de ses travaux, les communes médiévales italiennes, qui, si elles ont constitué des laboratoires de modernité politique, n'en ont pas moins été des solutions bricolées par des acteurs toujours susceptibles de se laisser tenter par le pouvoir autoritaire. Il pointe la fragilité des libertés urbaines et s'intéresse aux formes de désobéissance à l'ordre urbain. Penser depuis le Moyen Âge, c'est aussi penser le contemporain, et retrouver l'essence de la liberté, qui est peut-être surtout le pouvoir de faire. -
Léonard et Machiavel
Patrick Boucheron
- Editions Verdier
- Littérature française
- 27 Novembre 2012
- 9782864327035
La scène se passe à Urbino, au palais ducal, à la fin du mois de juin 1502. Dans l'effet de souffle des guerres d'Italie, les petits États tremblent sur leur base ; ils seront à qui s'en emparera hardiment. Insolent et véloce comme la fortune, César Borgia est de ceux-là.Le fils du pape donne audience à deux visiteurs. Le premier est un vieux maître que l'on nomme Léonard de Vinci, le second un jeune secrétaire de la Chancellerie florentine du nom de Nicolas Machiavel.De 1502 à 1504, ils ont parcouru les chemins de Romagne, inspecté des forteresses en Toscane, projeté d'endiguer le cours de l'Arno. Un même sentiment d'urgence les fit contemporains. Il ne s'agissait pas seulement de l'Italie : c'est le monde qui, pour eux, était sorti de ses gonds.Comment raconter cette histoire, éparpillée en quelques bribes ? Léonard ne dit rien de Machiavel et Machiavel tait jusqu'au nom de Léonard. Entre eux deux coule un fleuve. Indifférent aux efforts des hommes pour en contraindre le cours, il va comme la fortune.Alors il faut le traverser à gué, prenant appui sur ces mots rares et secs jetés dans les archives comme des cailloux sonores.
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Un été avec Machiavel
Patrick Boucheron
- Éditions des Équateurs
- Parallèles
- 1 Janvier 2019
- 9782849905050
Chaque fois qu'une tempête s'annonce dans l'Histoire, on convoque Machiavel, car il est celui qui sait philosopher par gros temps. En effet, depuis sa mort en 1527, on ne cesse de le lire, et toujours pour s'arracher à la torpeur. Mais que sait-on de cet homme hormis le substantif inventé par ses contempteurs pour désigner cette angoisse collective, ce mal politique, le machiavélisme ?
Né dans une république de princes, la Florence oligarchique de la Renaissance et de Savanarole, Machiavel est très tôt sensible à la politique. Premier secrétaire de la Seconde chancellerie, historien, dramaturge, poète, philosophe, politologue avant l'heure, admirateur des peintres, des ingénieurs, des médecins et des cartographes, incorrigible provocateur, Machiavel est surtout un très fin spectateur. En Europe, il voyage, scrute les rapports de force qui meuvent les hommes, renifle les remugles du pouvoir. Il s'étonne de voir, qu'en France, Louis XII tient son peuple d'une main de fer et que ce dernier ne l'en aime que davantage. Peu à peu, l'homme aiguise son style. Chez lui, tout est bon pourvu que l'on puisse exercer l'art du mot juste, « la vérité effective de la chose » : « L'amour est préférable, mais la force, parfois, inévitable ».
La chance de Machiavel est d'avoir toujours été déçu par les hommes d'État qu'il a croisés sur son chemin. C'est pour cela qu'il a dû inventer son Prince de papier. Si le livre s'attache à dissocier l'action politique de la morale commune, la question demeure aujourd'hui encore de savoir, non pas pourquoi, mais pour qui écrit Machiavel. Pour les princes ou pour ceux qui veulent leur résister ? Et qu'est-ce que l'art de gouverner ? Est-ce celui de prendre le pouvoir ou celui de le conserver ? Qu'est-ce que le peuple ? Peut-il se gouverner lui-même ? Pensez-vous que les bonnes lois naissent de législateurs vertueux ? La fin peut-elle justifier les moyens ? Au-delà de conseils cyniques aux puissants, Machiavel s'interroge en profondeur sur l'idée de la souveraineté populaire car « le peuple connaît celui l'opprime ».
Avec verve et une savoureuse érudition, Patrick Boucheron nous éclaire sur cet éveilleur inclassable, visionnaire et brûlant comme un soleil d'été sur la terre toscane. Et avec lui, nous écoutons Machiavel, comme tous les autres avant nous, au futur.
Un été avec Machiavel est à l'origine une série d'émissions diffusées pendant l'été 2016 sur France Inter. -
Nous avons besoin d'histoire car il nous faut du repos. Une halte pour reposer la conscience, pour que demeure la possibilité d'une conscience - non pas seulement le siège d'une pensée, mais d'une raison pratique, donnant toute latitude d'agir. Sauver le passé, sauver le temps de la frénésie du présent : les poètes s'y consacrent avec exactitude. Il faut pour cela travailler à s'affaiblir, à se désoeuvrer, à rendre inopérante cette mise en péril de la temporalité qui saccage l'expé
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Prendre dates ; Paris, 6 janvier-14 janvier 2015
Patrick Boucheron, Mathieu Riboulet
- Editions Verdier
- 13 Mai 2015
- 9782864328100
Les échanges qu'on va lire, et bien plus encore les événements qui les ont provoqués et ceux qui y sont évoqués, nous font violence, à l'un, historien, comme à l'autre, écrivain, peu enclins par nature à parler d'actualité.
Il nous a pourtant été nécessaire de les coucher sur le papier, non pour commenter, énoncer ou juger, mais pour faire état de cet état d'esprit qui nous a envahis brusquement au fil de ces journées qui ont, non pas changé la donne, mais tranché les positions. C'est cela, le point commun de nos métiers?: livrer des récits, parler après que la mort est passée. Ce récit-là est une contribution, avant que l'histoire ne se fige
et que les pages se tournent. Nous souhaitons qu'il soit débattu, repris, démenti, en un mot qu'il vive bien au-delà de nous et ne reste pas sur le carreau comme les dix-sept corps assassinés et les trois corps assassins, à Paris,
en janvier?2015. -
Entre idéel et matériel ; espace, territoire et légitimation du pouvoir (v. 1200 - v. 1640)
Marco Folin, Patrick Boucheron, Jean-Philippe Genêt
- Éditions de la Sorbonne
- 13 Février 2020
- 9791035105648
L'espace est à la fois une réalité concrète, matérielle et mesurable, et une construction sociale et symbolique, ces deux aspects interagissant en permanence. L'Occident latin est certes en ce domaine l'héritier de Rome, mais les conceptions et les pratiques de l'espace ont été bouleversées par la chute de l'Empire et le développement de nouvelles structures politiques où les pouvoirs s'exercent sur les hommes plus que sur les territoires, une notion qui semble s'être temporairement effacée. Dans la perspective du programme SAS qui est celle d'une sémiologie de la naissance de l'état moderne, ce sont moins les signes dans l'espace que les signes de l'espace qui sont étudiés ici. On sait que l'espace est une production sociale et notre conception de l'espace comme surface homogène et mesurable n'est pas celle de la période médiévale et moderne, où l'on oscille sans cesse entre un espace polarisé autour des lieux de pouvoir et/ou des lieux sacrés et l'espace conçu comme territoire. Les communications sont regroupées en quatre thématiques : marqueurs symboliques de l'espace (palais communaux, espaces de pouvoirs, mausolées dynastiques), pouvoirs et symbolique de l'espace (identité civique des communes, contrôle de l'espace impérial, marquage de l'espace économique, retour du territoire), représentation symbolique de l'espace (cartes marines, portulans, vues figurées, usages de la géographie) et perception de la symbolique de l'espace (frontières, écrits administratifs, représentations de la cité).
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Valeurs et systèmes de valeurs (moyen âge et temps modernes)
Patrick Boucheron, Laura Gaffuri, Jean-Philippe Genêt
- Éditions de la Sorbonne
- 24 Juin 2020
- 9791035101381
Signs and States, programme financé par l'ERC (European Research Council), a pour but d'explorer la sémiologie de l'État du XIIIe siècle au milieu du XVIIe siècle. Textes, performances, images, liturgies, sons et musiques, architectures, structures spatiales, tout ce qui contribue à la communication des sociétés politiques, tout ce qu'exprime l'idéel des individus et leur imaginaire, est ici passé au crible dans trois séries de rencontres dont les actes ont été rassemblés dans une collection, Le pouvoir symbolique en Occident (1300-1640). Ces volumes, adoptant une perspective pluridisciplinaire et comparative dans une visée de long terme, combinent études de cas, analyses conceptuelles et réflexions plus théoriques. Et les réponses à ce questionnaire, issu d'une réflexion sur une histoire culturelle poursuivie sur plus de cinq siècles, remettent en cause une histoire de l'Occident latin où l'on opposerait Église et État : la mutation culturelle engendrée par la réforme grégorienne qui, tout en assurant d'abord le triomphe de la papauté, a donné à l'État moderne les moyens d'assurer sa propre légitimité en créant les conditions d'une révolution du système de communication. Elle engendre un partage du pouvoir symbolique et des processus de légitimation avec l'État : la capacité de ce dernier à se légitimer par le consentement de la société politique en dehors de la contingence religieuse est une spécificité de l'Occident latin, clé de l'essor des États modernes européens.
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« Ce ne serait pas trop de l’histoire du monde pour expliquer la France. » Jules Michelet, Introduction à l’histoire universelle (1831)
Voici une histoire de France, de toute la France, en très longue durée qui mène de la grotte Chauvet aux événements de 2015, sans s’embarrasser de la question des origines. Une histoire qui prend au large le destin d’un pays qui n’existe pas séparément du monde, même si parfois il prétend l’incarner tout entier. Une histoire qui n’abandonne pas pour autant la chronologie ni le plaisir du récit, puisque c’est par dates qu’elle s’organise et que chaque date est traitée comme une petite intrigue.
Réconciliant démarche critique et narration entraînante, l’ouvrage réunit un collectif d’historiennes et d’historiens, tous attachés à rendre accessible un discours engagé et savant.
Son enjeu est clair : tout en revisitant les lieux de mémoire du récit national, il s’agit de déplacer, de dépayser et d’élargir notre histoire. Prendre la mesure d’une histoire mondiale de la France, c’est la rendre simplement plus intéressante !
Cet enregistrement est accompagné d'un PDF de 14 pages (table des matières, index et présentation des auteurs) que vous pouvez retrouver en accès libre sur le site d'Audiolib.
Durée : 32H54
© Éditions du Seuil (C) et (P) Audiolib, 2018 -
Le mot qui tue ; une histoire des violences intellectuelles de l’antiquité à nos jours
Patrick Boucheron, Vincent Azoulay
- Editions Champ Vallon
- EPOQUES
- 21 Septembre 2013
- 9782876737112
Il est des mots qui tuent - symboliquement, lorsqu'il s'agit de ruiner la réputation d'un adversaire, ou physiquement, quand le mot d'ordre se fait slogan. Dès lors, s'interroger sur la notion de violences intellectuelles revient à poser la question de la responsabilité de ces professionnels de la parole que sont les intellectuels. Ce livre collectif entend le faire dans la longue durée de l'analyse historienne : de l'attaque ad personam dans la rhétorique romaine à l'imaginaire guerrier des intellectuels contemporains, en passant par les formes de la dispute médiévale ou de la controverse savante à l'époque moderne. Dans tous les cas, il s'agit bien de mettre au jour les règles et les usages de la polémique, mais aussi d'identifier les moments où les règles sont transgressées, remettant en cause l'ensemble du système.Textes de Étienne ANHEIM, Vincent AZOULAY, Patrick BOUCHERON, Pascal BRIOIST, Jean-Luc CHAPPEY, Fabienne FEDERINI, Jérémie FOA, Cédric GIRAUD, Charles GUÉRIN, Dominique IOGNA-PRAT, Bernard LAHIRE, Charlotte NORDMANN, Dinah RIBARD, Yann RIVIÈRE, Valérie ROBERT, Nicolas SCHAPIRA, Jacques SÉMELIN, Bénédicte SÈRE, Stéphane VAN DAMME, Laurent-Henri VIGNAUD, Alexandre WENGER.
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La mémoire d'Ambroise de Milan : usages politiques et sociaux d'une autorité patristique en Italie (Ve-XVIIIe siècle)
Patrick Boucheron, Stéphane Giaonni
- Éditions de la Sorbonne
- 29 Juillet 2019
- 9791035101473
Ce livre ne traite ni de la vie d'Ambroise (339-397), évêque et saint patron de la ville de Milan, ni de l'oeuvre de celui qui fut considéré comme l'un des quatre Docteurs latins de l'Église latine. Il tente une archéologie historique de la mémoire ambrosienne, ou plutôt de la disponibilité sociale de son souvenir dans l'Italie médiévale et moderne. À travers l'étude de ses usages politiques, on tente de saisir le champ d'action d'une memoria patristique qui plonge ses racines dans la tradition ecclésiale, la science médiévale et la piété populaire. Résolument interdisciplinaire, cette enquête collective croise les apports des historiens et des archéologues, des philologues et des historiens de l'art, des spécialistes de la liturgie et de l'ecclésiologie, de la vie politique comme de l'histoire de l'érudition. Elle ne se contente pas de dresser la chronique des appropriations collectives d'un souvenir disputé à la faveur de la résurgence des « nouveaux Ambroise » qui s'autorisent de son nom, mais tente de cerner les lieux où s'ancrent le souvenir : lieux urbains et iconographiques formant une géographie monumentale du souvenir ambrosien, lieux de la canonisation textuelle et lieux liturgiques de la remémoration. Homme de la romanité continuée, fondateur mythique des libertés ecclésiales et communales de la ville de Milan, Ambroise ne peut s'appréhender qu'à partir de ces lieux de mémoire. Il ne peut toutefois se réduire à ce souvenir situé : saint universel, Ambroise se prête à la réactualisation permanente d'une tradition patristique, qui en fait une ressource discursive pour les controverses, les luttes sociales et les mobilisations collectives. En ce sens, et bien loin de l'image irénique qu'on pourrait se faire de la religion civique, le saint divise autant qu'il rassemble.
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We need history because we need rest: a pause to rest our consciousness, so that the possibility of a consciousness may remain - as the seat not only of thought, but of practical reason, affording full latitude for action. Saving the past, saving time from the frenzy of the present: the poets devote themselves to this with exactitude. For this purpose we must work to weaken ourselves, to make ourselves idle, to make inoperative this endangering of temporality that wrecks experience and despises childhood. "Surprise the catastrophe", said Victor Hugo. Or, as Walter Benjamin put it, throw oneself against the slow oncoming disaster that is more a continuation than a sudden rupture.
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L'espace public au Moyen Age ; débats autour de Jürgen Habermas
Patrick Boucheron, Nicolas Offenstadt
- PUF
- Noeud gordien (le)
- 17 Septembre 2015
- 9782130740261
L'histoire du Moyen Âge n'est pas seulement celle de la domination : on échange, on débat, on critique, on proteste. Mais s'agit-il pour autant d'un espace public au sens que le philosophe allemand Jürgen Habermas a donné à ce terme ? Telle est la question que posent les différentes contributions rassemblées dans ce livre, proposant d'abord une réflexion sur les intentions et les implications de la théorie habermassienne, explorant notamment les usages qu'en firent historiens et spécialistes des sciences sociales. Mais c'est à l'enquête empirique qu'il appartient de définir les lieux et les moments, les formes et les acteurs de cet échange politique au Moyen Âge, de la place publique à la cour du roi en passant par l'université et les conseils de ville. À travers différentes études de cas, on tente ainsi de saisir la manière dont se déploie une sphère où les hommes du Moyen Âge ont pu éprouver un usage politique de la raison.