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André Velter
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Nouvelle édition augmentée
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La vie en dansant ; au Cabaret de l'éphémère ; avec un peu plus de ciel
André Velter
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 13 Février 2020
- 9782072884511
Publier un troisième volume d'André Velter en "Poésie /Gallimard" était assurément nécessaire, ne serait-ce que pour signifier la place majeure qu'occupe son oeuvre dans la poésie des dernières décennies, place première sans doute dans la génération qui suit celle des Bonnefoy, Jaccottet , Roubaud ou Dupin. Les trois titres des années 2000 rassemblés ici, suivant le triptyque de la douleur et de l'amour que constituèrent les poèmes à Chantal Mauduit, développent et approfondissent le credo existentiel du poète dont ce vers de La vie en dansant dit tout:"Du mouvement il n'y a pas à démordre". Il s'agit encore et toujours pour Velter d'échapper à toutes les ankyloses, tous les renoncements et toutes les clôtures et de se donner à cet absolu qu'est l'élan vertical et sans fin de la vie, cette danse sur l'abîme. La poétique de Velter, immédiatement reconnaissable entre toutes, est à l'aune de cette ardeur et de ce courage, toute de rythmes et de souffle vigoureux, scansion d'une âme enfiévrée qui exhausse la parole jusqu'au chant. Jamais tournée vers elle-même, chambre d'échos multiples, cette poésie de pleine santé s'imposait d'autre part pour accompagner le prochain Printemps des poètes dédié au Courage.LES DRAPS BLEUSTout est là qui attendLe signe altier d'un gant dans l'ombreLa caresse du ventEt ces toits qui descendent en miroirs vers la mer Nous ne serons jamais à quaiOu pour une escale très brèveQuelques instants sur quoi fermer les yeuxAvant de repartir accordésDu sel aux coins des lèvres Le temps qui s'est levéEntre les draps bleus d'un lit du RajasthanN'est pas de ceux qui passentIl appartient au présent chaviréTriomphant des naufrages et des peurs Les questions peuvent rester divinement sans réponseEt se transporter ailleursAvec une sorte d'allégresse neuveUne ferveur qui parle aux étoiles en plein jour Je me sens l'âme à la verticaleEt tout est là qui n'attend pas.
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L'amour extrême/Le septième sommet/Une autre altitude
André Velter
- Gallimard
- 15 Février 2007
- 9782070344710
«Il m'appartient désormais, par la seule force de mon amour, et pour disputer à la mort les noces qu'elle nous a volées, d'escorter ta course vers les autres sommets.» Ce volume regroupe les «poèmes pour Chantal Mauduit».
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L'altitude est pour moiL'autre nom de l'amourAvec à l'infiniL'aube de la vraie vie
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L'Arbre-Seul, que les chrétiens appelaient l'Arbre-Sec, se dressait aux dires des légendes au bord du monde connu, quelque part du côté du Khorassan. Cet épouvantail du désert marquait la limite des terres autorisées. Au-delà s'ouvraient les espaces interdits, maudits, impensables parce que volontairement soustraits au champ de la pensée, de l'errance et du songe.Le poème a pris l'Arbre pour repère, pour aimant. Comme s'il s'agissait d'un appel à forcer le passage, d'un signe à inverser. Et du voyage en Orient aux multiples départs, le corps et l'esprit ne sont jamais tout à fait revenus. L'Afghanistan, l'Inde, l'Himalaya, la Route si ravagée de la Soie ont ravivé le mystère et l'exaltation d'être, ici ou à mille lieues, si intensément présent.L'Arbre-Seul est le poème des deux versants du monde, avec miroirs de lumière et d'ombre, souffles de sable, poussières d'éternité, fureurs, jubilations et «paroles ailées». C'est un ample parcours à suivre comme une partition polyphonique, comme une improvisation aux rythmes divers, parfois contraires, et qui compose au sens fort un livre de poésie, qu'Alain Borer tient pour «le plus tonique depuis Alcools d'Apollinaire».
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Au feu du désir même
André Velter, Ernest Pignon-Ernest
- Actes Sud
- Beaux Livres
- 2 Février 2022
- 9782330161217
Les poèmes de ce livre, attribués à un certain Guillaume de La Mercie, apparaissent comme des variations libertines, aussitôt revendiquées par quatre poètes en quête de sensations inédites, et qui sont plus que des prête-noms. Rien là qui s'apparente à un artifice, le pari étant de restituer intensément les jeux divers, charnels et hasardeux de l'amour.
Quant aux croquis à main levée, aux évocations sensuelles et ardentes, aux gestes les plus vifs qui accompagnent cette édition, ils participent d'une aventure évidemment différente. Ils se sont succédé au long de plusieurs décennies dans les carnets personnels d'Ernest Pignon-Ernest, ou sur des feuilles volantes réapparues soudain, et ils se donnent là, non pour illustrer, mais pour exalter, enfreindre, décliner les voluptés.
Si ces textes et ces images se voient qualifiés d'érotiques, ce sera donc à bon droit tant ils entendent célébrer le plus profane des plaisirs, celui qui sait être à la fois divin et démoniaque.
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Ceux de la poésie vécue
André Velter, Ernest Pignon-Ernest
- Actes Sud
- Beaux Livres
- 17 Mars 2017
- 9782330050535
Ernest Pignon-Ernest multiplie les interventions par les rues et sur les murs des villes en compagnie de poètes irréductibles, porteurs de révoltes et d'utopies. Par le verbe et l'action, André Velter est entré en résonance avec cette aventure qui met la poésie à l'épreuve du monde et des hommes.
Ouvrage accompagnant l'exposition d'Ernest Pignon-Ernest, qui se tiendra à partir d'octobre 2016 à la bibliothèque Nucéra à Nice.
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Séduire l'univers ; précédé de à contre-peur
André Velter
- GALLIMARD
- Blanche
- 11 Mars 2021
- 9782072939679
Le temps de la poésie n'est pas celui des horloges ni de la mesure commune. Aussi l'intitulé de ce livre, en forme d'injonction sidérale, m'a-t-il été offert par un copain taoïste qui trinquait joyeusement un soir de pleine lune à une encablure de l'An mille... Séduire l'univers !Mais sur le chemin des étoiles et des exoplanètes une pandémie incurablement terrestre est venue assujettir nos destinées, imposant une réplique immédiate, un grand sursaut, une salve de poèmes jetés d'emblée À contre-peur.A.V.
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Sur un nuage de terre ferme ; José Tomas à Grenade le 22 juin 2019
André Velter, Ernest Pignon-Ernest
- Actes Sud
- Beaux Livres
- 16 Septembre 2020
- 9782330133108
Seul commentaire de José Tomás après sa corrida du 16 septembre 2012 à Nîmes et qui avait épuisé tous les superlatifs : «Les dieux de la tauromachie étaient avec nous ! »Faut-il croire que les dieux n'acceptèrent pas de se résigner et voulurent partager encore avec les mortels quelques-uns de ces instants d'éternité dont eux-mêmes n'avaient pas le secret ? Car, contre toute attente, le prodige allait se renouveler à Grenade, le 22 juin 2019. Le poète et le plasticien, pris à leur propre fascination émerveillée, de tenter ici une nouvelle évocation, afin de témoigner qu'il arrive que l'insensé, que l'impossible soient tout soudain de ce monde.
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Comme l'oiseleur du temps Je capture au matin Les paroles qui ont encore des ailes Avant de les libérer aussitôt Pour qu'elles s'en aillent messagères Par le champ des nébuleuses Où Guillaume Apollinaire N'en finit pas de rêver À ce réel sans limite Qui mène plus loin que les rêves
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Annoncer la couleur
Ernest Pignon-Ernest, André Velter
- Actes Sud
- Beaux Livres
- 6 Mars 2019
- 9782330117290
Après, notamment, «Le Tao du toreo» et «Ceux de la poésie vécue» (Actes Sud, 2014 et 2017), «Zingaro suite équestre» et «Pour l'amour de l'amour» (Gallimard, 2007 et 2015), Ernest Pignon-Ernest et André Velter signent leur dix-neuvième livre, «Annoncer la couleur», qui rassemble la part la plus inventive de leurs créations communes puisque chaque oeuvre se présente comme la mise en résonance directe d'un texte et d'un dessin. Une pratique fusionnelle inédite.
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'Parcours de poésie manifeste, radicalement autre, voué aux énergies souveraines du vivant, de la lumière, de l'amour, ce livre affronte et disqualifie la part désenchantée du monde...'
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René Char, alli substantiel ; rencontres et correspondances
André Velter, Marie-hose Lamothe
- Le Passeur
- 3 Mai 2018
- 9782368906071
À travers divers textes, poèmes et documents rares, André Velter évoque René Char et leur amitié profonde.
C'est ainsi que je le gardais en mémoire. Immense, rebelle à tous les cadres, excessif, intraitable, exalté, prodigue, chevaleresque, affectueux, les poings serrés près de ses yeux fermés, les poings serrés près de ses yeux ouverts.
A.V.
Ce volume est le livre-témoin d'une amitié sans faiblesse, celle de René Char et André Velter. Le lecteur y découvrira la correspondance de ces deux poètes majeurs.
Les textes d'André Velter, longue préface, poèmes dédiés ou épilogue, révèlent un René Char méconnu : un homme, physiquement, moralement, poétiquement, hors normes. C'est un géant à la verve insoupçonnée qui apparaît ici, capable de subtiles évocations, d'improvisations fascinantes et de colères telluriques.
Les photographies de René Char, prises le 23 juillet 1984 aux Busclats par Marie-José Lamothe, complètent cet ouvrage et présentent le poète de Fureur et Mystère comme on ne l'imaginait guère : expansif, spontané, rieur, mais aussi méditatif et sombre. -
« Ton texte à la main, je l'entrouvre, divine surprise ! Ainsi, près de cent ans après Saint-John Perse, une nouvelle Anabase, la tienne ! Et d'emblée, je suis saisi par le cri : À nous deux l'infini !
[.] Certes, tu n'ignorais pas les frontières, mais tu entendais résolument les transcender. Ton imaginaire s'est affronté au réel, s'est nourri du réel. En cela, tu es proche aussi de Segalen.
Tu as même accompli son rêve : atteindre le mythique Tibet. [.] Il en résulte un haut chant, passionné et passionnant, sur un ton de défi, d'apostrophe, d'exclamation, et finalement, de célébration de tout ce qu'il nous est donné d'ouvert, ici et maintenant.
À la différence de Gengis, tu n'as point d'empire à établir. Tu vises le contraire, en affirmant que pour des dépeupleurs de notre sorte, il n'y avait pas plus bel empire que le déraciné, le vague, le non-revendiqué. [.] Être poète de plein droit, voilà le mot d'ordre, voilà la conquête.
Mais une poésie qui n'est plus issue du salon calfeutré, de l'arrière-salle enfumée. [.] Tu fais partie désormais de la glorieuse lignée des poètes français qui ont hanté, chacun à sa manière, en ce monde, le plus lointain royaume d'où l'on ait à répondre - la Chine. » (François Cheng) Après Segalen, Claudel, Michaux et Saint-John Perse, André Velter revisite l'épopée chinoise à travers ce long poème en prose, plus qu'un clin d'oeil à l'auteur d'Anabase, une marque d'admiration. Comme chez son modèle et inspirateur, il s'agit d'une épopée qui chante les déserts de Gobi et de Taklamakan, la conquête des cimes, le repos de bivouacs, le calme des oasis. Cette poésie vient des grands espaces, elle exalte l'errance, le déracinement, le nonrevendiqué.
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Pour l'amour de l'amour ; figures de l'extase
Ernest Pignon-Eernest, André Velter
- GALLIMARD
- Livres D'art
- 15 Octobre 2015
- 9782070107056
Ernest Pignon-Ernest est né à Nice en 1942. Depuis 1966 il fait de la rue le lieu même d'un art éphémère qui en exalte la mémoire, les événements ou les mythes. Il a ainsi préfiguré nombre d'expériences artistiques sollicitant l'espace du dehors.
Dans les années 1990, lors de ses collages dans les rues de Naples, un vers de Nerval le mène à un dialogue très libre avec les grandes mystiques : Marie Madeleine, Hildegarde de Bingen, Angèle de Foligno, Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila, Marie de l'Incarnation, Madame Guyon et Louise du Néant.
Pour qui a toujours fait du corps l'objet et le sujet de ses explorations, la rencontre autour d'une thématique de cette nature relève autant d'une quête que d'un défi.
Comment représenter ce qui ne peut se voir ? Comment faire image de chairs qui aspirent à se désincarner ? Comment capter les traces, les effets, les lumières, les ombres, les soupirs ou les cris d'expériences ineffables ? Comment restituer par des traits de tels transports, de tes excès, de telles effractions sublimées ?
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Paseo Grande, comme un pari fabuleux et fatal, sans fausseté ni repli possibles.
Paseo Grande, comme un périple dans les périls où se réinvente le monde. Paseo Grande, comme un récital amorcé dans l'incessant va-et-vient de textes encore précaires et de mélodies soudaines. Ce livre est indissociable du mouvement complice qui l'a suscité et de l'environnement sonore, vocal et musical qui l'a inspiré. Les compositions et le chant d'Olivier Deck ont accompagné et parfois devancé l'écriture de ces ballades pareilles à des rêves éveillés, à des sursauts funestes, à des éclats de vie violente et fière.
C'est pourquoi un tel recueil se devait, en plus d'être imprimé, de s'affranchir de son cadre et d'offrir, par une extension désormais possible du côté d'internet, quelques propositions d'écoute, quelques séquences filmées. S'aventurer ainsi en terrain découvert suggérait de s'adjoindre plusieurs talismans, aussi aléatoires que ceux qu'énumère Borges dans La rosa profunda, et les sept quatrains en images, réalisés avec Antonio Segui, ne comptent d'ailleurs que sur leur magie hasardeuse, explicitement ironique, pour assurer la protection rapprochée du Paseo Grande.
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Le Septième sommet : Poèmes pour Chantal Mauduit
André Velter
- GALLIMARD
- 10 Février 1999
- 9782070754328
«Dans l'Himalaya, tu as gravi six des plus hautes montagnes du monde : le Chogori ou K2 (8 611 mètres), le Shisha Pangma (8 046 mètres), le Cho Oyu (8 201 mètres), le Lhotse (8 516 mètres), le Manaslu (8 163 mètres), le Gasherbrum II (8 035 mètres). Il m'appartient désormais, par la seule force de mon amour, et pour disputer à la mort les noces qu'elle nous a volées, d'escorter ta course vers les autres sommets.»
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«Là-haut, tu es. Là-haut quoi qu'il advienne, femme-soleil d'un miracle à jamais que rien ne sépare de la pure lumière ni du souffle ascendant de notre amour promis à une autre altitude. Tu es là, hors d'atteinte, hors du monde où meurent les âmes et les corps. Tu danses sur l'horizon que je porte en moi pour abolir l'espace et le temps. Tu vis à l'infini.» André Velter.
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Une autre altitude ; poèmes pour Chantal Maudit
André Velter
- GALLIMARD
- Blanche
- 7 Février 2001
- 9782070760732
«Un pas toujours plus haut Dans cette approche impossible Qui passe de l'effroi à l'extase Comme d'un réel à l'autre D'une lumière à l'autre D'un univers à l'autre Et pour le même amour» André Velter.
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« La poésie trouve ici une unité de lieu : l'altitude. Celle du Tibet et de l'Himalaya. celle de ce Toit du Monde qui ne recouvre rien mais donne sur le ciel dans une autre lumière. Le Haut-Pays esy le troisième pôle de la terre : là où les boussoles s'essoufflent et perdent leurs repères, là où s'ébauche un réel aimanté.
Ce qui s'éprouve alors, c'est l'expérience du lointain et du proche, de l'infini, de l'infime, de la plénitude et du manque. Il y a tout ensemble le jeu des muscles, l'ivresse des visions, le silence, la solitude, la montée des mots ou des chants. Il y a aussi comme une traque fervente qui s'exalte, s'irrite, s'émerveille de son propre mouvement.
Il va sans dire que ce parcours n'est pas celui d'un dévot. La rencontre avec le bouddhisme tibétain intervient d'abord et tout naturellement dans le sens de la marche : c'est une approche physique, pas un acte de piété, même si la traversée du Tsangpo mène à Samyé, le monastère des origines.
Poème et polyphonie à la suite, ce livre n'accueille en effet que des ascèses toniques où le corps est en fête et l'esprit des plus libres. »
André Velter.
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Quand l'inouï est advenu, que l'impossible s'est imposé et l'absolu manifesté, il n'y a, pour quitter le domaine des hyperboles, sans rien renier de la fascination qui à jamais perdurera, que le souci de risquer sa parole et de dire ce qui fut, en ce matin et ce midi du 16 septembre 2012, dans les arènes de Nîmes. Non pas raconter, mais raviver cette commotion d'être qui prit possession de chacun, et de tous à la fois, pendant les deux heures et demie d'une corrida à nulle autre pareille. José Tomás, face à six taureaux, inventa ce jour-là un art martial à sa mesure, et, pour ceux qui le suivaient des yeux, du coeur et des nerfs, une aimantation extatique où la stupeur, l'émotion, l'exaltation, la joie la plus extrême étaient d'un seul tenant, d'un seul élan de corps et d'âme. C'était soudain l'éternité. Le Maestro dépliait sur le sable une partition exacte, silencieuse et parfaite. La beauté avait force de loi. Plus rien n'existait au monde et il ne manquait rien.
Une succession de poèmes brefs, à la manière des séquences du Tao-tö-king, dit ainsi l'essence même du toreo, avec à la suite les dessins qu'Ernest Pignon-Ernest a consacrés à l'emblématique corrida et au Maestro de Galapagar.
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Livre-récital composé dans la résonance des musiques de Pedro Soler, Tant de soleils dans le sang exalte l'énergie qui court le monde, qui prend ses risques et ne cesse de reprendre souffle. Ici, des mots jetés sur les cordes d'une guitare flamenca entendent faire chants et sens à la fois. Ce sont des mots pour repartir et se retrouver à jamais en terrain découvert, avec des dessins d'Ernest Pignon-Ernest à placarder dans les rues.
D'UN RYTHME DE FEU ET DE LARMES NOUS AVONS SECOUÉ LE SABLIER DU CIEL RAVIVÉ L'ÉCORCE DE LA TERRE MIS LE DESTIN AU GALOP ET SANS DOUTE EN DÉROUTE
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Dans l'avenir à découvert Comme dans une larme de feu Où rien ne va à la cendre Où rien ne va au remords On comprend qu'il y a de l'or Qui règne sous la peau Et une vague violente qui n'espérait que ça.
A V.
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Le titre est un refrain retenu de travers. Jamais le Chant des canons de L'Opéra de quat'sous n'a conduit les troupiers «du Gange à Zanzibar», mais «du Cap à Couch Behar». Cette erreur d'aiguillage ne relève pas pourtant du seul hasard : le premier repère est familier à l'auteur, le second apparaît fréquemment dans les lettres de Rimbaud comme autre dénomination de l'ailleurs. Du Gange à Zanzibar est le poème de la présence au monde et aux êtres, poème du mouvement et des migrations sans fin, avec jubilations et déchirements, visions, éclats de rire, commotions, lumière. Il est escorte de ce qui vit, viatique de ce qui passe.