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Antonio Tabucchi
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« Pereira prétend qu'il y avait trois hommes habillés en civil, et qu'ils étaient armés de pistolets. Le premier qui entra était un petit maigrichon avec de fines moustaches et une barbiche couleur châtain. Police politique, dit le petit maigrichon avec l'air de celui qui commandait, nous devons perquisitionner l'appartement, nous recherchons une personne. Faites-moi voir votre carte d'identification, s'opposa Pereira. L'un des deux autres pointa son pistolet vers la bouche de Pereira et susurra : ça te suffit comme identification, gros lard ? » Lisbonne 1938. Sur fond de salazarisme portugais, de fascisme italien et de guerre civile espagnole, un journaliste portugais solitaire voit sa vie bouleversée. Devenue une oeuvre emblématique de la résistance au totalitarisme et à la censure, Pereira prétend raconte la prise de conscience d'un homme confronté à la dictature.
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«Ce livre, outre une insomnie, est un voyage. L'insomnie appartient à celui qui a écrit le livre, le voyage à celui qui le fit.» Antonio Tabucchi suggère que ce livre pourrait servir de guide aux amateurs de parcours incongrus. Car il y a certainement quelque chose d'insensé dans la recherche obstinée d'un ami disparu dans une Inde tour à tour inquiétante, hallucinée et fascinante, où l'on croise des devins dans l'autobus, des prostituées de Bombay ou encore des jésuites portugais. Mais de rencontres paradoxales en coïncidences mystérieuses, des chambres d'hôtel miséreuses de Bombay aux luxueux resorts de Goa, une logique singulière se révèle dans l'obscurité de la nuit indienne.
Ce roman d'Antonio Tabucchi, prix Médicis étranger en 1987, adapté au cinéma par Alain Corneau et considéré désormais comme un «classique moderne», est présenté ici dans la nouvelle traduction de Bernard Comment.
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Dans une maison de campagne de l'Alentejo, un homme assoupi sous un arbre est gagné par une longue hallucination qui va le transporter à Lisbonne et ses environs pendant douze heures, de midi à minuit. C'est un dimanche torride, le dernier de juillet. Dès lors, les personnages du présent croisent les fantômes du passé, les morts et les vivants dialoguent entre eux, le rêve et la réalité se confondent, dans une longue errance à travers Lisbonne qui tient autant du hasard que de la nécessité, jusqu'au repas nocturne dans un restaurant postmoderne avec un Commandeur qui pourrait bien être Fernando Pessoa. Écrit en portugais, Requiem est un roman de la nostalgie, du remords : on y boit et on y mange beaucoup, on y a peur et on y rit, dans une fantaisie portée par une splendide liberté de ton et qui est aussi un magnifique hommage à la littérature et à une ville, Lisbonne.
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«Une maison de campagne quelque part en Toscane. Un mois d'août caniculaire de la dernière année du XX? siècle. Tristano, un homme qui a combattu pour la liberté de son pays sous ce nom emprunté à un personnage de Leopardi, fait venir à son chevet un écrivain qui, apparemment, s'est inspiré de lui autrefois pour un roman. Mais est-il possible d'inscrire dans le cadre d'un récit la géométrie ambiguë de la vie, faite de contradictions, de doutes, d'omissions, de désirs inaccomplis, de souvenirs faux ou présumés ? Le destin personnel d'un héros comme Tristano, chargé d'espoir et de désespoir, de générosité et d'amertume, peut d'ailleurs tenir à des nuances imperceptibles : un centimètre à gauche ou à droite dans le viseur d'un fusil... Qu'est-ce que l'héroïsme ? Qu'est-ce que la lâcheté ? Et le courage ? Et la trahison ? Au cours de son agonie, tenaillé par la gangrène et les céphalées, en proie aux effets de la morphine qu'on lui administre, Tristano recompose un incernable passé et brosse la fresque de soixante ans d'histoire de l'Italie... Dans ce roman à la fois testamentaire et visionnaire, parfois halluciné, et souvent d'une inquétante drôlerie, des motifs reviennent, en variations, des femmes se superposent ou entrent en collision, et toute certitude est finalement congédiée dans une scène abyssale qui redistribue les cartes et plonge le lecteur dans une profonde interrogation sur ce qui fait une vie et sur la possiblité de la raconter. Car une question traverse tout le livre : qui témoigne pour le témoin ?» Bernard Comment.
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«La jeune femme le regarda, suppliante. "Oh, Eddie!" s'exclama-t-elle d'un ton déchirant en lui offrant sa bouche.
Il lui enserra la taille avec un bras, l'obligeant à se courber légèrement en arrière. En la fixant dans les yeux, il approcha lentement sa bouche de la sienne et l'embrassa avec passion. Ce fut un baiser long et intense, on entendit un murmure d'approbation et quelqu'un siffla.
"Stop!", cria le clapman. "Fin de scène!"» Quelques Petites équivoques sans importance pour découvrir l'un des plus grands écrivains italiens contemporains.
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Les Tsiganes et la Renaissance : vivre en rom à florence ; dix-neuf août et d'autres écrits
Antonio Tabucchi
- GALLIMARD
- Arcades
- 8 Juin 2023
- 9782072947957
En 1998, Antonio Tabucchi sert de guide à une amie anthropologue, venue à Florence observer la situation des communautés roms rassemblées à la périphérie de la ville. Des notes prises alors, du journal qu'il a tenu en l'accompagnant, naît ce livre-reportage qui éclaire et dénonce les conditions d'existence indignes réservées à ces populations nomades dans une ville qui se réclame de l'héritage humaniste des Médicis. Pamphlet sévère, Les Tsiganes et la Renaissance dresse le portrait d'une ville devenue une Mecque du tourisme, portée par une rhétorique du luxe, et tout entière tournée vers un culte de l'argent. En citoyen révolté, Antonio Tabucchi pointe, à travers une approche historique, une dégradation culturelle et un délitement des valeurs sociales et humaines. Un constat qui ne se limite pas aux Florentins et qui ne peut que rappeler, aujourd'hui encore, des situations analogues dans d'autres villes européennes.
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Cela se passe à Porto.
Un vieux gitan, Manolo, fait une macabre découverte : un corps décapité. Où est passée la tête de la victime ? Qui l'a assassinée ? Qui avait intérêt à empêcher l'identification du cadavre ? Un journal populaire de Lisbonne va dépêcher un enquêteur sur place, le jeune Firmino, étudiant en lettres. Commence alors une sorte de faux polar à portée métaphysique, notamment sous l'impulsion de l'avocat Don Fernando, dit Loton, un homme cultivé, bizarre, excentrique même, d'esprit à la fois anarchiste et aristocratique.
L'avocat pointe les énigmes, amorce des hypothèses, développe ses théories de la justice et son obsession de la Norme juridique. Et Firmino poursuit son enquête, qui finit par impliquer la police. Un roman surprenant, une réflexion aiguë sur les abus de pouvoir, sur l'illégalité, sur la xénophobie qui revient. Bref, les infamies de l'Europe contemporaine.
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«Mais vous êtes qui?, demanda-t-il en me fixant. Celui qui est indiqué sur le billet, répondis-je, je suis Tadeus. Je ne vous connais pas, répliqua-t-il. Mais vous connaissiez Isabel, dis-je, c'est pour cela que vous me recevez dans votre appartement, le nom d'Isabel a éveillé votre curiosité. Isabel appartient au passé, répondit-il. C'est possible, dis-je, mais je suis ici pour reconstruire ce passé, je suis en train de faire un mandala.» Antonio Tabucchi avait achevé la rédaction de Pour Isabel en 1996. Il l'avait conçu comme un mandala : chaque chapitre dessine un cercle dans lequel le protagoniste Tadeus rencontre un nouveau personnage ayant connu Isabel. Cette dernière a mystérieusement disparu depuis des années, et son ami Tadeus cherche à retrouver sa trace... L'éditeur italien d'Antonio Tabucchi a qualifié l'aventure de Tadeus Slowacki d'«enquête que l'on dirait menée par un Philip Marlowe métaphysicien». Difficile de mieux résumer ce magnifique inédit du grand écrivain italien.
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Une malle pleine de gens (essai sur Fernando Pessoa)
Antonio Tabucchi
- Folio
- Folio
- 23 Février 2012
- 9782070338450
La malle, c'est celle qui fut ouverte en 1968, 33 ans après la mort de Fernando Pessoa, et dans laquelle on découvrit plusieurs milliers de manuscrits signés de différents pseudonymes qu'il appelle ses « hétéronymes ».
Amateur éclairé de la littérature portugaise et surtout de l'oeuvre de Fernando Pessoa dont il fut aussi le traducteur, Antonio Tabucchi déballe avec tendresse et curiosité les nombreux manuscrits laissés par Fernando Pessoa et signés par la foule de ses hétéronymes. Il porte un regard sur l'oeuvre, interroge l'écriture de celui qui fut sans doute le poète le plus mystérieux du XXe siècle. Pointu, vivant, cet essai fera le régal des amoureux de Pessoa.
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Un siècle d'histoire, vue du côté des perdants, à travers le prisme d'une famille de libertaires toscans. De l'épopée garibaldienne au fascisme, à la Seconde Guerre mondiale, à l'après-guerre, plusieurs générations se succèdent et assistent aux luttes de pouvoir et aux volontés de domination. Les noms se ressemblent, les destins se répètent.
Une grande fresque, par touches, par fragments, où l'on trouve déjà les thèmes chers à Tabucchi, le double, les boucles du temps, l'envers, les malentendus. Un roman plein d'humour et de mélancolie.
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« Une Toscane secrète et ensorcelée, une gare de la Riviera, une Lisbonne baudelairienne, un rallye automobile d'époque, un implacable persécuteur à l'air distingué dans un train de Bombay à Madras, la veuve d'un grand écrivain, la soeur d'un autre écrivain à l'agonie, un gardien de prison qui part à la retraite. Ces récits ont l'apparence, à première lecture, de petits morceaux de vie, de carrefours existentiels, de portraits de voyageurs ironiques et désespérés. Mais un trouble s'installe. Et les histoires de Tabucchi se transforment en une réflexion sur le hasard et les choix, comme une tentative d'observer les interstices qui traversent le tissu des destins. Une inquiétude métaphysique flotte chez ces personnages excentriques ou banals, dans ces vies ratées ou brisées. On ne cherche pas tant des réponses qu'un message, un signal, une apparition. Tout n'est pas dit. Il faut lire entre les lignes, entre les pages. Le sens bifurque. Cela commence par de petites équivoques sans importance qui aboutissent à de grandes équivoques sans solution. »
Bernard Comment.
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« Pense aux bouteilles en plastique, celles d'eau minérale, la bouteille a un sens tant qu'elle est pleine d'eau, mais quand tu l'as bue tu peux la ratatiner sur elle-même et puis tu la jettes, voilà ce qui m'est arrivé, le temps s'est pour moi ratatiné, un peu aussi les vertèbres, si je puis le dire comme ça. » En neuf récits, Antonio Tabucchi sonde les mémoires de ses personnages confrontés au travail du temps. Celui qui ressurgit soudain dans les plis du présent, et qui nous fait prendre conscience de nos ambiguïtés et de nos contradictions. Un ancien agent secret, jadis chargé de surveiller Bertolt Brecht, déambule dans Berlin, désormais sans objectif, en pensant à la femme aimée et disparue. Un ex-officier malade en vacances au bord de la mer parle des mésententes existentielles avec une petite fille singulière tout en lui apprenant à lire l'avenir dans les nuages. Une vieille femme à l'hôpital tente de léguer au neveu qu'elle a élevé des souvenirs d'avant le début de la mémoire .
Sensible aux récents bouleversements de l'Histoire, l'écrivain italien inscrit ces nouvelles dans l'espace-temps d'un Occident aux prises avec le décalage des temps, comme si les aiguilles de l'horloge de notre conscience indiquaient une autre heure que celle de la réalité.
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Une ville au bord de la mer qui fait penser à Gênes, une obscure affaire de meurtre avec un cadavre anonyme, et un homme qui de sa propre initiative décide d'en découvrir l'identité. Mais Spino, l'employé de la morgue devenu détective, ne s'en tient pas aux apparences, il s'attache à d'autres signes ou indices d'un mystère qui échappe sans cesse. Des hypothèses se forment, on devine certaines activités clandestines, peut-être liées au terrorisme, ou à autre chose. L'enquête progresse, elle devrait atteindre son objectif, mais celui-ci, tel le fil de l'horizon, semble toujours s'éloigner dès qu'on s'en approche. Comme un rendez-vous manqué. Comme un rendez-vous avec soi-même. «Tout n'est que ténèbres, il faut avancer à tâtons», dit Spino. Reste la capacité à rire de tout cela. Cet inoubliable roman faussement policier se construit comme une énigme qui est aussi une interrogation sur le sens des choses, sur le sens d'une vie.
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«Le désir m'a souvent gagné de connaître les rêves des artistes que j'ai aimés.» En utilisant l'écriture comme messagère de l'impossible, Antonio Tabucchi se met à la place des écrivains ou peintres ou musiciens qu'il admire et nous livre successivement les rêves d'Ovide, Apulée, Cecco Angiolieri, Villon, Rabelais, Caravage, Goya, Coleridge, Leopardi, Collodi, Stevenson, Rimbaud, Tchekhov, Debussy, Toulouse-Lautrec, Pessoa, Maïakovski, Garcia Lorca et finalement Freud. Chaque rêve est ainsi un hommage aux artistes évoqués, mais aussi une clé d'interprétation et une métaphore pour comprendre le signe du destin qu'il y a dans leur vie.
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«... Bien que je n'aie pas encore réussi à comprendre quel est le lien qui unit la vie que nous vivons et les livres que nous écrivons, je ne peux pas nier que Le jeu de l'envers ait une résonance autobiographique. Théâtre, Paradis céleste et Voix sont au contraire des histoires qui me furent racontées par d'autres. Ce qui m'appartient, c'est la façon de les raconter, qui fait que ces récits sont ces récits-là précisément et pas d'autres. Enfin, les autres récits sont nés spontanément en moi sans aucun lien apparent avec ce que je connaissais ou avais vécu. Mais tous, les uns comme les autres, sont liés à une découverte : le fait de m'être un jour aperçu, à cause des imprévisibles événements qui régissent notre vie, que quelque chose qui était ainsi était pourtant autrement. Ce fut une découverte qui me troubla. À la rigueur, on pourrait dire que ce livre a été dicté par l'étonnement. Par la peur, serait-il peut-être plus juste de dire. Le respect dû à la peur m'empêche de croire que l'illusion de la domestiquer par l'écriture éteigne la conscience, enfouie au fond de l'âme, qu'à la première occasion elle mordra à nouveau, suivant ainsi sa nature.» Antonio Tabucchi.
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« Les anges sont des êtres fatigants, surtout ceux de la race dont il est question dans ce livre. Ils n'ont pas des plumes caressantes, ils ont un pelage ras, qui pique.
Suffit. Qu'ils s'en aillent comme ils sont venus. Que rien ne les justifie, que rien ne les protège, pas même une note en marge tissée de paroles de circonstance.
Le titre de ce livre appartient à Eugenio Montale, qui avant nous s'est trouvé par hasard face à un ange aux ailes noires. C'est un titre qui se veut un hommage, mais qui est avant tout un affectueux souvenir. »
Antonio Tabucchi.
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La gastrite de Platon
Antonio Tabucchi
- Mille Et Une Nuits
- La Petite Collection
- 19 Novembre 1997
- 9782842051624
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Il se fait tard, de plus en plus tard
Antonio Tabucchi
- 10/18
- Domaine Etranger
- 21 Août 2003
- 9782264037411
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Petits malentendus sans importance
Antonio Tabucchi
- 10/18
- Domaine Etranger
- 1 Avril 1989
- 9782264013286
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