Au début des années 80, un groupe de chercheurs de l'Ecole des mines se penche sur un aspect du monde contemporain négligé par les sciences sociales : les sciences et les techniques.
Comment sont-elles produites ? Comment leur validité ou leur efficacité sont-elles établies ? Comment se diffusent-elles ? Comment contribuent-ils à transformer le monde ? Ces travaux donnent naissance à une approche aujourd'hui reconnue: la sociologie de la traduction, dite aussi théorie de l'acteur réseau, avec ses concepts clefs, la traduction, l'intéressement, le script, la controverse, etc. Cette théorie est si féconde que les sciences sociales mobilisent désormais très largement ses concepts, mais aussi ses règles de méthodes et ses outils de travail.
Or, nombre de ses textes fondateurs n'étaient pas ou plus disponibles en français. En rassemblant des textes de trois de ses pionniers, Madeleine Akrich, Michel Callon et Bruno Latour, on permettra au lecteur de comprendre les développements de la sociologie de la traduction et la manière dont elle a interrogé le lien social, les machines, les objets; les usagers, les pratiques scientifiques. Pour montrer en conclusion comment cette approche permet de renouveler l'analyse sociologique classique.
" Amateur de sciences " comme on dit " amateur d'art ", Bruno Latour a rédigé chaque mois pour la revue La Recherche son journal de passion en nous parlant de la science en train de se faire, du travail des disciplines, de la profession de chercheur, mais aussi de politique des sciences, de controverses, de vaches folles, de momie...
D'un ton vif, tantôt allègre et tantôt polémique, ces courtes chroniques très imagées sont une initiation plaisante et synthétique pour ceux qui voudraient goûter à cette nouvelle approche des sciences sociales, la sociologie de la traduction, qui remet en cause l'ennuyeuse distinction entre " littéraire " et " matheux ".