Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Prix
Camil Petrescu
-
Publié en 1930, ce roman que l'auteur compare à « une brûlure dévastatrice » est constitué de deux parties, distinctes en apparence. Le premier « livre » contient une monographie du sentiment de la jalousie - élément psychique dominant dans la vie intérieure du personnage central, Stefan Gheorghidiu -, dans la tourmente des préparations de l'entrée de la Roumanie dans la Première Guerre mondiale. Le deuxième est le journal de guerre du héros, derrière lequel se cache la propre expérience de l'écrivain.
Jeune homme issu de la petite bourgeoisie, Stefan vit une histoire d'amour passionnelle avec Ella, qui devient sa femme. Grâce à un héritage confortable, il se lance dans les affaires, change de mode de vie. Sa vie sentimen- tale évolue aussi avec sa fortune et il sent Ella lui échapper. Un jeu d'amour fou et de jalousie s'installe. Chaque geste d'Ella devient un cataclysme dans la conscience du narrateur. La séparation devient imminente. Il vit son ultime nuit d'amour dans les méandres de la jalousie. Commence alors la première nuit de guerre.
La deuxième partie relate l'expérience de Stefan Gheorghidiu pendant la Première Guerre mondiale. Les scènes de débat autour de l'entrée en guerre de la Roumanie en 1916 sont critiques, grinçantes et révèlent l'état d'esprit de l'opinion publique roumaine d'alors ; la guerre est dépeinte avec réalisme, sans aucun romantisme.
Avec ses hommes, le désormais capitaine se retire en Transylvanie ; il retourne chez lui après une blessure, rempli d'une quiétude bienfaitrice. Hélas, un billet anonyme lui dévoile la trahison de sa femme.
L'unité des deux parties est assurée par le personnage principal et son évolution : l'amour fou, la jalousie et la trahison trouvent leur dénouement pendant la campagne militaire.
Camil Petrescu est le promoteur du renouvellement de la littérature ; le roman devient observation de la vie intérieure, de l'analyse psychologique par l'expérience directe. Ses oeuvres sont structurées sur la passion ou sur le sentiment, devenant ainsi de véritables « monographies » des idées. L'introspection psychologique se retrouve dans la majorité de ses textes, par l'observation de la vie intérieure et de la conscience des personnages.
-