Carmen Val Julián (1957-2004), maître de conférences en espagnol, spécialiste de l'Amérique latine à l'ENS Fontenay Saint-Cloud puis à l'École polytechnique, habilitée à diriger des recherches au moment de son décès en 2004, a contribué avec efficacité au rayonnement de l'hispanisme français. Très tôt à l'École polytechnique, puis ensuite à l'ENS, à une époque où ce type d'études n'était pas en vogue, Carmen Val Julián a suscité travaux et réflexions sur le cinéma, plus particulièrement cubain, en invitant par exemple la romancière et scénariste Zoé Valdés, dont elle a été par ailleurs la traductrice attitrée.
Cet ouvrage souhaite rendre compte de l'héritage que Carmen Val Julián a laissé et de la fécondité de son travail. Les auteurs y sont nombreux, mais des liens forts et évidents se tissent entre eux : les coordinateurs ont organisé le contenu de ce volume selon une orientation commune fondée sur ses recherches.
Le présent volume contient d'une part un inédit, son habilitation à diriger des recherches qu'elle avait soutenue en 2002, La realidad y el deseo. Toponymie du découvreur en Amérique espagnole (1492-1520), d'autre part des contributions de ses collègues, pour certains anciens élèves, regroupées autour des axes principaux de son mémoire de synthèse (Écrire l'histoire / Réécrire les histoires, Nommer l'espace, Pouvoir des mots) et une troisième partie très courte, plus intimiste et personnelle, qui permet d'embrasser la personnalité de Carmen Val Julián. Cet ouvrage fait revivre la personne de Carmen Val Julián dans les différentes facettes (chercheuse, traductrice, enseignante, mère et femme) et constitue un excellent témoignage de sa pensée et de sa personnalité.
Plus qu'un simple ouvrage d'hommage, il s'agit d'un ouvrage mémoriel qui ravira tant ses proches (famille, collègues, anciens étudiants, élèves) que les hispanistes français, et plus généralement ceux qui s'intéressent à l'histoire des découvertes et de l'Amérique latine, abordée cette fois non seulement à travers un thème, mais également à travers une chercheuse. Julien Roger réunit dans ce volume les textes de différents spécialistes de civilisation et de littérature ibérique et latino-américaine.
Parmi les multiples répercussions de la Découverte des Indes Occidentales pour le monde, nous nous intéresserons surtout ici à la manière dont elle s'est traduite en termes de responsabilité pour l'Espagne. En un temps où l'on ignore encore tout de l'étendue réelle des terres entrevues par Colomb, les Bulles Alexandrines assignent en effet aux Rois Catholiques une mission spirituelle envers les peuples qui s'y trouvent, tout en déléguant à cette fin aux souverains le gouvernement temporel de ce qui ne tardera pas être perçu comme un Nouveau Monde. Les formes que cette domination prend sur le terrain, en provoquant en particulier la rapide diminution de la population des Antilles, suscitent des interrogations sur les indiens et sur le droit de la Couronne à les asservir. Le débat sur la nature des Indiens et sur leur aptitude à la raison prend son sens dans ce contexte : il s'agit de justifier la domination étrangère par la barbarie attribuée aux vaincus, ou, à l'inverse, de la remettre en question par une défense des droits des indigènes. La contestation sur la conquête ne porte d'ailleurs jamais sur le fond - la tutelle espagnole est unanimement jugée souhaitable à des degrés divers - mais sur la manière de procéder des conquistadores et des enco-menderos que l'on sait désormais brutale et dangereuse. Aux dénonciations, émanant essentiellement du clergé missionnaire, s'ajouteront bientôt divers plans de réforme, appelés à retentir diversement sur la législation.
Dans la liesse du carnaval argentin, Nébel rencontre l'amour fou sous les traits d'une jeune fille en fleur : Lidia.
Elle n'a pas quinze ans. Bravant l'opposition de son propre père, il rêve aussitôt de l'épouser. Mais la mère de l'adolescente, une courtisane aux manières célestinesques, ne tarde pas à pervertir l'innocence de cette passion. L'horreur et la dépravation signeront pour les protagonistes la fin amère de la saison des amours.