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Celia Levi
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Jeanne, ses études terminées, a quitté sa Bretagne natale pour vivre à Paris. Elle a trouvé un emploi temporaire d'« accueillante » à la Tannerie, une nouvelle institution culturelle, installée dans une usine désaffectée de Pantin.
D'abord déboussolée par le gigantisme et l'activité trépidante du lieu, timide et ignorante des codes de la jeunesse parisienne, elle prend peu à peu de l'assurance et se lie à quelques-uns de ses collègues, comme la délurée Marianne ou le charismatique Julien, responsable du service accueil.
Elle les accompagne dans leurs déambulations nocturnes, participe à des fêtes. Leur groupe se mêle au mouvement Nuit debout. Ils se retrouvent dans des manifestations, parfois violentes - mais sans véritablement s'impliquer, en spectateurs.
Bientôt, deux ans ont passé. Dans l'effervescence de la Tannerie, en pleine expansion, chacun tente de se placer pour obtenir enfin un vrai contrat ou décrocher une promotion. Jeanne va devoir saisir sa chance...
La Tannerie - tel un microcosme de notre société - forme un monde à part entière, avec ses techniciens, ses employés de bureau, ses artistes. Mais derrière la bienveillance affichée et le progressisme des intentions, la précarité et la violence dominent.
Avec ce roman, qui frappe autant par la finesse de ses descriptions que par sa force critique, Celia Levi fait le portrait d'une époque et d'une génération en proie aux ambitions factices et à l'imposture des discours.
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Shanghai aujourd'hui. Des laissés-pour-compte du « miracle économique chinois » tentent de survivre dans leurs logements insalubres, en attendant d'être expulsés par les promoteurs.
Parmi eux, Xiao Fei, un homme épris de savoir et de tradition vivant dans la nostalgie de la grandeur passée de sa famille. Des Chinois lettrés qui avaient déjà tout perdu, une première fois, au moment de la Révolution Culturelle.
Stoïque en apparence, mais chaque jour plus humilié par la situation des siens, Xiao Fei se réfugie dans des rêveries plus vaines les unes que les autres. Se remettre à la calligraphie. Devenir l'un de ces « dissidents » dont raffolent les médias occidentaux. Connaître l'amour avec sa jeune cousine américaine, une fille d'expatriés revenue à Shanghai pour y apprendre le chinois.
Pendant ce temps, la destruction fait rage autour d'eux. Leur misère s'accroît. Bientôt la solidarité entre voisins et parents ne suffira plus. Tout cède. Et le pire est encore à venir.
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L'intermittence sera-t-elle le lot de chacun dans la société qui s'annonce ?
Peintre par vocation, mais figurant sur les plateaux de télévision par nécessité, le jeune héros de ce roman est « intermittent du spectacle ». Quand il n'est pas à la recherche des contrats qui lui permettront d'obtenir le statut tant convoité, il mène une autre quête, dans les quartiers de Paris ou dans l'intimité de l'appartement qu'il partage avec sa fantasque amie Pauline : celle de la sensation juste et d'un accès poétique au monde.
Hélas, les contretemps des tournages, ajoutés aux délirantes complications administratives de « l'intermittence », compromettent sans cesse le fragile équilibre. Le parcours de ce combattant inexpérimenté serait du plus haut comique, s'il ne le conduisait à vivre un enfer chaque jour plus absurde, où il a peu à gagner et presque tout à perdre.
Celia Levi décrit avec une subtilité de touche - et un luxe de nuances - le basculement de cette situation ordinaire dans une sorte de « fantastique du quotidien », où se perçoivent les échos de quelques grands mythes littéraires.
Dans Intermittences, elle prête à l'écriture du Journal que tient son héros, une année durant, la simplicité et la pureté classique du style qui ont émerveillé les lecteurs de son dernier roman, La Tannerie, l'un des événements de la rentrée littéraire 2020.
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Celia Levi
Les Insoumises
roman
Les Insoumises est un " roman par lettres ", entre deux jeunes filles exaltées et idéalistes, Renée et Louise, qui apprendront à leurs dépens qu'il est impossible de rêver dans la société actuelle.
Dans sa forme, Les Insoumises se présente comme un équivalent moderne du roman épistolaire de Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, même si la narration ainsi que les thèmes rappellent le roman d'apprentissage du 19e siècle.
La correspondance commence avec le départ de Renée pour l'Italie, où celle-ci compte entreprendre des études de cinéma et surtout " devenir plus Italienne que les Italiennes ". Au même moment, Louise, restée à Paris, commence à se radicaliser politiquement.
Les lettres échangées au cours des trois années suivantes apparaissent tour à tour comme le journal passionné des jeunes filles - écrit sous l'emprise de la rêverie pour Renée, rédigé dans le feu de l'action pour Louise - et comme la critique mutuelle, sans concessions, des impasses symétriques dans lesquelles chacune s'engage et finira par se fourvoyer dramatiquement.
Loin d'atténuer la virulence du propos, les ellipses, effets de montage ou de suspens qu'autorise la construction du roman par lettres - soutenus par le naturel et le classicisme apparent de l'écriture - jettent une lumière crue sur l'époque et le portrait de ces deux héroïnes d'aujourd'hui.
Celia Levi, qui vit à Paris, a vingt-six ans. Les Insoumises est son premier roman.