Christophe Mahy
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La parole de Christophe Mahy est en exil de l'instant, repoussée dans les marges de la vie, tournée vers l'enfance révolue ou tendue vers la mort à venir, une «rature». C'est au caractère insaisissable du présent que se confronte l'écriture du poète, de manière fine et extrêmement touchante. Son chant s'impose comme nécessaire et sincère, à l'équilibre entre la dimension méditative et l'ancrage au monde.
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La poésie de Christophe Mahy possède un charme qui l'apparente à celle de Pirotte ou aux premiers poèmes de Jaccottet, mais avec moins de notes assombrissantes. Elle est composée de courts poèmes, d'une écriture limpide et ténue, qui parlent comme à voix basse de la solitude, de l'absence et de la disparition inexorable des êtres et des choses que nous avons aimés. Ces pièces en vers libre à la mode d'aujourd'hui font montre d'une sensibilité à fleur de mot qui touche et imprègne immédiatement le lecteur. D'ores et déjà, ce jeune poète a une voix bien à lui, attachante et qui tranche en douceur dans la poésie actuelle.
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Cent portraits ardennais
Jean-Marie Lecomte, Christophe Mahy
- Noires Terres
- 12 Avril 2018
- 9782900446034
Les cent portraits rassemblés dans ce livre sont ceux d'Ardennais pour la plupart peu connus mais qui, par ce qu'ils font ou ce qu'ils sont, représentent l'âme de ce territoire.
L'éleveur ici, côtoie l'aubergiste ou le vannier, l'estampeur rencontre la lavandière ou le bouilleur de cru. Au milieu des paysages ardennais, le tendeur de grives accompagne la modiste et le forgeron, le tout en noir et blanc.
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Paysages du vent
Christophe Mahy, Céline Lecomte
- Noires Terres
- Croisements
- 10 Mars 2017
- 9782915148916
« Je m'en vais vers moi-même », écrit Christophe Mahy dans le début de ce livre exaltant. En effet, c'est bien un voyage intérieur qui entraîne le poète « au carrefour des herbes et du ciel » sur d'étranges routes. Voyage pour se trouver ou pour se perdre ? Dans le labyrinthe personnel qu'il explore, les paysages et les images se succèdent sans cesse, emportant le lecteur dans des sortes de tourbillons où les surprises abondent, les ruptures d'itinéraire, les dispersions.
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Invitation aux musées en Champagne-Ardenne
Patrick Le Chanu, Christophe Mahy, Céline Lecomte, Jean-Marie Lecomte
- Noires Terres
- 17 Novembre 2014
- 9782915148657
Où est mon pays ? s'interrogeait le poète André Frénaud. Poser la question, c'est déjà un peu y répondre.
Certes. Alors, où est la Champagne-Ardenne ? Dans les musées, cela ne fait aucun doute.
Cette affirmation, aux accents de certitude, je ne l'énonce pas pour faire triompher un quelconque besoin de la cause mais parce qu'elle est simplement le fruit de l'expérience. La mienne, qui ne demande qu'à devenir la vôtre.
Il y a des invitations qui ne se refusent pas. Celle dont il est question ici est assez inclassable. Sans doute est-elle promenade à l'aventure, voyage dans le passé et dans l'avenir, rencontre avec l'Art et l'Histoire, vivifiés par la vérité documentaire des collections. Sans doute aussi est-elle faite d'un peu de l'âme des lieux et de la nostalgie du temps qui passe autant que de la force de l'instant présent.
Si le bonheur, c'est de connaître où est son pays, alors je suis un homme heureux. En passant par les musées, j'ai écouté la Champagne-Ardenne me raconter sa propre histoire, qui est un peu la mienne.
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La vie clandestine
Christophe Mahy, Jean-Marie Lecomte
- Noires Terres
- Croisements
- 10 Mars 2012
- 9782915148510
La vie clandestine fait le récit du temps qui passe, de la vie comme elle vient. Elle est ce qui demeure sous-jacent, à l'insu du quotidien, au revers du bruit et des rumeurs du monde, là où quelque chose se passe. Le lecteur est invité à suivre des chemins intérieurs et à découvrir ainsi les siens, dont il a peut-être peu à peu oublié l'existence.
En écho à ces voyages intimes, Jean-Marie Lecomte fait don de sa propre lumière, avec toute la liberté que permet son art. Car la liberté est aussi poésie, c'est pourquoi elle est par nature clandestine, comme la vie elle-même.
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Dans la suite de poèmes du "Vieil automne", c'est la vie qui se déploie, de murmures en murmures, sans cris, sans hargne, cette vie qui nous traverse tous, qu'on expérimente tous, si nous ne nous oublions pas nous-mêmes. Lire Christophe Mahy, c'est lire un véritable poète, c'est entrer dans la famille des résistants, vitaux, capables de réanimer l'humanité de l'homme, d'accueillir le monde.
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Du côté de chez Dhôtel
Christophe Mahy, Gilles Grandpierre
- Noires Terres
- 9 Novembre 2020
- 9782900446317
André Dhôtel, 1900- 1991 Écrivain né en 1900 dans les Ardennes. Il a publié quelques 70?ouvrages dont une quarantaine de romans. Il obtient le Prix Fémina en 1955 avec «Le Pays ou on n'arrive jamais». Le cadre d'inspiration de beaucoup de ses romans se situe dans les Ardennes où il vient pendant de nombreuses années passer ses vacances dans sa petite maison de Mont-de-Jeu. Ce livre est une exploration par Les images et les textes sont accompagnés de nombreuses citations extraites des romans d'André Dhôtel. Gilles Grandpierre retrace pour sa part la biographie de cet auteur en l'accompagnant d'intervieuws d'autres auteurs (Christian Bobin, Jérôme Garcin, Bernard Pivot) et de personnages qui l'on cotoyé.
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« Orval. Une abbaye. Avant tout un lieu. Celui du vrai voyage vers soi, dans le silence, la lumière d'automne et l'écoulement du temps. Un moment de solitude habitée, au cours duquel les êtres et les choses deviennent conscients d'eux-mêmes. Le soleil brûle au fond des forêts. Les sources creusent la nuit avec patience. La perception s'aiguise, tout est soudain plus précis, plus lucide. Le jour, la nuit, la terre, le ciel renouent avec le temps élémentaire de la vie. Et les mots laissent s'accomplir le prodige d'une lumière toujours présente. » Christophe Mahy.
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Thiérache ; la grande inconnue
Christophe Mahy, Jean-Marie Lecomte
- Noires Terres
- 10 Octobre 2012
- 9782915148541
Personne ne sait vraiment où est la Thiérache. En parcourant ses routes et ses chemins creux, on n'en sait finalement pas davantage, sinon que se perdre est sans doute le meilleur moyen de faire connaissance. Alors, le bocage ondoie dans l'infini d'un espace quadrillé par la charmille et le saule têtard. Le pommier tors et le poirier vénérable jalonnent les verdures vagabondes, pour peu que le premier pas en appelle un autre. L'église fortifiée et le pigeonnier campent en plein ciel. L'herbe grasse des prairies fait la promesse des fromages crémeux, aux senteurs fortes et au goût de noisette. Et la Thiérache n'a pas besoin qu'on sache où elle est pour être aimée.
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Parle-t-on de Haut Silence comme d'autres qualifient, avec Michel Leiris, le Haut Mal, l'obsession lancinante de la solitude, cet espace ineffable, mais tellement présent entre les rumeurs de la ville, le grouillement des écrans, la frénésie des publications ? Le poète se refuse à ressasser des phrases inutiles, il cherche dès lors le recueillement au-delà de quelques mots rares ou perdus. Il quitte l'agitation du monde pour des espaces blancs, des arpents invisibles, des steppes innommées. Il est en route vers ses «lointains intérieurs».
C'est à ce voyage intime que nous convie Christophe Mahy, il nous parle ici de silence, de Haut Silence, c'est-à-dire de poésie. (Alain Dantinne)
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« Arrière-plans » est la somme des poèmes écrits derrière la vitre où filtre la lumière des nuits et des aubes pluvieuses. Le poète y recense les sentiments qui le traversent durant les nuits de veille, propices à l'écriture, où le temps ralenti conduit la pensée à méditer, sur soi-même, sur le temps, sur les désirs, s'abandonnant à la mélancolie.
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Un jardin de solitude ; chronique poétique
Christophe Mahy
- L'Harmattan
- Amarante
- 2 Juillet 2015
- 9782343061788
"Dans ces carnets, la page d écriture est un jardin élargi aux dimensions de l univers. La solitude s y confronte à la profondeur des lectures et du paysage, dans la lumière de la poésie. Le lecteur est invité à un voyage immobile en suivant ses chemins intérieurs où l esprit ne connaît plus que les limites de l infini. Le jardin devient alors le lieu de la rencontre avec soi-même. Et où seule l écriture, en définitive, incarne réellement notre présence au monde."
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Émergences
Christophe Mahy, Jean-Marc Ehanno
- L'Herbe Qui Tremble
- Papiers D'art
- 14 Septembre 2023
- 9782491462604
Jean-Marc Éhanno travaille essentiellement au pastel à l'huile et aux crayons de couleurs; tenir le bâtonnet entre ses doigts, c'est avoir un contact direct avec la matière. Christophe Mahy écrit essentiellement au crayon noir, il a déambulé dans les oeuvres de l'artiste. Chacun sa feuille blanche, de leur rencontre est né ce livre.
L'EXTRAIT C'est peut-être avant toute chose une lente approche un long affût dans l'ombre c'est peut-être autre chose une attente dans la nuit hachée de lumière ralentie c'est peut-être pourtant de simples lignes aux points de fuite jamais plus ailleurs qu'ici. -
Vous n'en avez jamais fini avec les mots, ils reviennent lancinants pour vous éloigner des bruits de la ville, des néons et du bitume, et vous emmener à l'orée d'une Ardenne au long cours où, le long de voies désaffectées, champs et collines brouillent la pluie. Christophe Mahy, dans sa prison des jours anecdotiques, préfère regarder par-dessus les toits ; le ciel infini l'invite à fuir, à prendre la route buissonnière et retrouver ainsi les vertiges de sa mélancolie, secrète et heureuse.
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La Flamme du seul est divisé en deux parties : « la Flamme du seul » et « l'Absence de soi ». Ces deux titres font référence à la poésie asiatique.
La forme brève des poèmes de Christophe Mahy peut rappeler celle des haïkus. Le poète regarde le monde à travers sa fenêtre, de nuit comme de jour, mais son aventure spirituelle s'avère riche, simplement, semble-t-il, en essayant d'entrer en contact avec lui-même. Que fait le poète sinon interroger, dire, s'aérer et aérer les mots, qui deviennent autre chose que ce que nous lisons d'abord.
Concis et clairs sont les poèmes de Christophe Mahy, qui lui permettent d'oublier qui il est, de se rendre invisible, pour trouver le trésor inépuisable, impérissable, d'« être ».
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En de courtes proses poétiques, Christophe Mahy parle de son rapport à l'écriture, de ses sources d'inspiration. «?L'atmosphère du recueil?», dit-il, «?traduit une sorte de mouvement intérieur, traversé de transparences, de verdure, d'herbes, de rivières et de chemins, de lisières?». Grand marcheur le jour, le poète écrit la nuit, sa table d'écriture près d'une fenêtre.
L'EXTRAIT :
«?L'atelier de la nuit assemble des heures de réveil et de flamme. Le mouillé de la forêt est aux fenêtres, dans un désordre de brouillards. Je vis intra muros pour l'imminence du jour et la distraction fiévreuse des orages. C'est un affût au sein des plus hautes heures. De celles qui dilatent les marées sombres de l'ennui en une dévotion plus dérisoire que l'innocence. Mais j'ai déjà trop patienté aux lucarnes pour en espérer encore quoi que ce soit. La flamme claire de l'hiver consume le carnet. Tous les itinéraires sont voués à rester lettres mortes. La masse confuse des mots est un paysage en allé qui exhume des pages en friches. Où rien ni personne ne m'attend, pas même ce peu de vie possible.?»
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"Au début, je n'ai pas cru ce qui arrivait. Surtout que c'était à moi que c'était en train d'arriver. C'est pour ça que c'est dur d'y croire. Le plus dur encore, c'est de se rendre compte que toute ta vie tient dans un sac poubelle. Un simple sac en plastique." L'unique personnage de la pièce nous place abruptement face au drame de la guerre, de la séparation et de l'exode vers une Europe hostile. Pourra-t-il un jour atteindre l'Angleterre ? Le souffle sans concession de la souffrance qui s'exprime ici renvoie à celle de l'humanité entière, en proie à la violence et aux limites qu'elle s'impose elle-même.