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Dorothée Elmiger
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Une fiction mêlant roman, rapport de recherche, journal intime et essai lyrique, dont la scène initiale, à laquelle le texte revient plusieurs fois, se rapporte à une vente aux enchères des biens personnels de Werner Bruni, le premier gagnant du loto suisse à être devenu millionnaire. Parmi ces objets vendus à la criée, se trouvent de nombreuses statuettes de femmes noires.
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Stunning photography of Eileen Gray's first major building project.
Swiss photographer Jürgen Beck (born 1985) presents stunning new documentation of E-1027, a modernist villa on the French Riviera, designed and built between 1926 and 1929 by Irish architect Eileen Gray (1878-1976). A lifelong obsession of Le Corbusier, the building had long been attributed to him. -
Cinq personnages principaux, une table de cuisine, une conversation. « A.L. Erika », « le logisticien », « la traductrice », « l'écrivaine » et « l'étudiant» discutent d'origine et de justice, du corps et de l'État, d'import et d'export, de racines et de migration, du bonheur, de la musique, du sommeil et de la mort. La profondeur et la complexité des thématiques trouvent écho dans une narration discontinue : à partir d'un cadre situationnel très réduit, des épisodes de vie et récits de voyage poussent en tous sens. Si l'on cherche en vain la linéarité, l'apparition d'une multitude de lieux et d'individus, de voix, de fantômes, d'histoires, de références, citations, réelles ou fictives, n'est pas entièrement aléatoire dans ce flot polyphonique. Sont-ils les coordonnées d'un système organique tout aussi universel que les sujets mis sur table ? Le rythme régulier de la langue, les répétitions, correspondances sémantiques et stylistiques rappellent un état intermédiaire entre sommeil, éveil, rêve ou transe. Les phrases semblent vouloir se passer de hiérarchie afin que les personnes et les mots se répondent librement. L'univers de Dorothee Elmiger est peuplé d'instants poétiques, de fragments politiques et utopiques, de scènes anodines et insolites, tantôt floues, tantôt précises et délicates. Le lecteur est presque amené à perdre le fil d'un participant de la discussion à l'autre. Peu importe. Ils et elles ont un dénominateur commun, un passeport qui leur permet de parcourir le monde en toute légalité. Mais qu'en est-il des autres, de ceux, par exemple, qui se râpent les empreintes digitales pour brouiller les pistes, espérant prolonger leur séjour en Suisse, en Europe ? Dans Schlafgänger, leur présence se passerait bien de mots. Ici, pas de jugements hâtifs, de fausses perspectives consensuelles, de discours livresques ou bien-pensants, des questions et des échanges, tout simplement, sur moi, l'autre, et ce que peut offrir la vie en communauté. Un livre lumineux dans le contexte politique actuel.