Avec sa Chronique de la Régence et du règne de Louis XV, qui embrasse plus d'un demi-siècle (1718-1763), l'avocat parisien Barbier s'est imposé comme un des grands mémorialistes de son temps. Ce texte incontournable mérite d'être lu et cité une édition scientifique moderne.
Avec sa Chronique de la Régence et du règne de Louis XV, qui embrasse plus d'un demi-siècle (1718-1763), l'avocat parisien Barbier s'est imposé comme un des grands mémorialistes de son temps. Ce texte incontournable mérite d'être lu et cité une édition scientifique moderne.
La Cour, toutes les Chambres assemblées, en délibérant sur le récit, fait par M.
Le premier président, a arrêté que députation sera faite au Roi dans la forme ordinaire, pour lui représenter que son Parlement, animé plus que jamais de cette fidélité qui a su quelquefois ne pas redouter même l'indignation de ses souverains pour les servir utilement, se trouve forcé, par la trop juste crainte du renversement de formes aussi anciennes que l'Etat et de la destruction de toute justice, d'exposer audit seigneur Roi que les lois et les formes, dont les tribunaux sont les dépositaires et les gardiens par devoir et par serment, sont le seul gage de la conservation d'une juste monarchie, et font toute la sûreté de la vie et de la liberté légitime de ses sujets.
Assemblée extraordinaire des Chambres du Parlement le 14 janvier, à dix heures et demie, au sujet d'un nouveau refus de sacrements dans la paroisse de Sainte-Marguerite, faubourg Saint-Antoine.
Milady I;douard, anglaise, femme d'une grande piété, étant malade, a envoyé chercher les sacrements ; le porte-Dieu a demandé s'il y avait un billet de confession, et, sur la réponse négative, les a refusés. Ce porte-Dieu est, dit-on, un Irlandais. On a fait une sommation ; le curé de Sainte-Marguerite s'y est transporté. Le samedi 11, seconde sommation ; il y a été encore le dimanche ; il a demandé trois choses à la malade : 1° si elle avait été confessée : elle a répondu que oui ; 2° le nom de son confesseur : elle a répondu qu'elle n'était point obligée de le dire ; 3° si elle avait été confessée par un prêtre approuvé : elle a répondu qu'elle s'était toujours conduite suivant la discipline de l'Iiglise, qu'elle avait rempli ses devoirs de bonne catholique et qu'elle était en état d'être administrée ; point de réponse positive.
Le curé, sur ses réponses, a jugé à propos de lui dire qu'il ne l'administrerait pas.
"Arrêté.
- La Cour en délibérant au sujet de l'imprimé intitulé arrêt du Grand-Conseil, attendu l'indécence et la continuité des entreprises des gens du Grand-Conseil pour soulever les tribunaux, troubler ou renverser la police essentielle du royaume, comme aussi attendu les attentats multipliés que ledit acte publié par les gens du Grand-Conseil contient contre les lois fondamentales de la monarchie et l'autorité du Roi, souveraine en sa Cour des Pairs, a arrêté que, pour aviser au parti qu'il convient de prendre, les princes et pairs seront avertis à la levée de la Cour, à la manière accoutumée, de venir prendre leurs places en la Cour, toutes les Chambres assemblées demain, mercredi 18, dix heures du matin." Cette affaire devient sérieuse de plus en plus ; cet arrêté peut avoir des suites ; il y a une phrase qui est forte, l'autorité du Roi, souveraine en sa Cour des Pairs, d'où il s'ensuivrait que son pouvoir n'est souverain que dans cette assemblée du Parlement...
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