"La France sera virile ou morte", a-t-on dit en 1944. "Virile", elle le fut, et les tontes des femmes accusées de collaboration en témoignent... Sur cet épisode de notre histoire qui, aujourd'hui encore, continue de susciter un malaise, on croyait tout savoir : ayant couché avec l'ennemi, des femmes avaient été violemment punies, dans un très court laps de temps, par des foules vengeresses et des résistants de la dernière heure. Ce livre, qui s'est imposé d'emblée comme un classique, montre que la moitié seulement de ces femmes avaient eu des relations sexuelles avec les Allemands ; que les tontes n'eurent rien d'éphémère ; et que 20000 personnes environ furent touchées, de tous âges et de toutes professions, dans la France entière. Que s'est-il donc réellement passé ? Pourquoi des femmes ? Et quel sens donner à cet événement ?
Ils sont des dizaines de milliers, nés entre 1941 et 1949. On les appelle les -enfants de Boches... Ce livreévénement, qui a nécessité dix ans de recherche, éclaire leur destin et celui de leurs parents. Histoire de l'intime, histoire politique, histoire de la filiation, il aborde des thèmes comme l'amour et la maltraitance, le secret et la quête des origines, la réconciliation.
Juillet 1944. Alors que la libération de l'Europe est en route, la dernière grande communauté juive, celle de Hongrie, encore intacte, s'apprête à être exterminée depuis que, quatre mois plus tôt, Eichmann et ses hommes se sont installés à Budapest. Raoul Wallenberg arrive alors de Suède pour tenter de sauver les Juifs. Pendant six mois, à force de négocier avec Eichmann, il permet à près de 100 000 d'entre eux d'échapper à la mort. Mais en janvier 1945, l'Armée rouge entre à Budapest ; Wallenberg est arrêté comme espion, puis il disparaît.
Juste parmi les nations depuis 1963, deuxième (après Churchill) des sept citoyens d'honneur des États-Unis, Wallenberg est célèbre dans le monde entier, mais reste méconnu en France. Ce livre collectif éclaire sa personnalité, son action et son destin. Qui était-il ? Comme expliquer son arrestation et sa disparition dans l'Union soviétique de Staline ? Que sait-on aujourd'hui de son sort ?
Parce que les victimes étaient majoritairement des civils et des femmes, les viols en temps de guerre furent longtemps relégués au second plan. Ils étaient pensés entre butin et repos du guerrier, sans effet sur le cours de la guerre, marquant l'assouvissement de la pulsion sexuelle masculine. Plusieurs auteurs (dont les historiens John Horne et Norman Naimark) se penchent ici sur les différents conflits du XXe siècle, dans le monde entier. Pour la première fois, ils tracent l'histoire de cette violence particulière, en soulignent la complexité et l'ampleur, présentent la diversité des situations, les conséquences sociales et politiques, mais aussi intimes et émotionnelles.
«Alors que l'orage s'éloigne, une tâche immense s'impose à tous les Français : celle de refaire notre belle France que les nazis ont souillée de leur présence.» Cet écho du Travailleur de l'Oise en octobre 1944 illustre la démarche de ce livre : s'attacher non plus à la seule étude politique et institutionnelle de l'épuration, mais, dans la veine d'une historiographie renouvelée, aux Françaises et aux Français face à l'événement.
Il y a une évidente dimension populaire de l'épuration. Il s'agit non pas du catalyseur des «excès de la foule» qui déborderait les nouvelles autorités, mais au contraire d'un mouvement antérieur à l'installation du pouvoir politique à la Libération. Deux dynamiques coexistent en effet dès le début de l'Occupation. L'une, en France, souterraine mais qui s'étend, lente et silencieuse, menace les traîtres et, l'heure venue, veut les tuer ; l'autre, à Londres, puis dans les autres terres d'exil, réfléchit à la justice et à ses normes et prépare des ordonnances. Ces dynamiques, disjointes, se conjuguent finalement au moment de la libération des territoires dans une grande diversité de situations.
Cette histoire sociale de l'épuration prend en considération également la question du genre : les relations entre les femmes et les hommes ne sont pas seulement perturbées durant la guerre, leurs identités respectives le sont également et durablement. La volonté de régénération de la patrie et des moeurs, notamment des moeurs féminines, explique l'ignominie des tontes.
C'est donc dans un cadre géographique et social élargi que cet ouvrage envisage l'épuration : du village au pays tout entier, jusqu'au continent et à l'Empire ; de l'intimité du domicile et de la famille au bureau, à l'usine ou au champ, de la rue au tribunal, des Maquis aux prisons.
Retracer six siècles d'histoire de l'Europe en quelque 120 dates et plusieurs centaines de documents : tel est le défi que relèvent ces Chroniques.
Loin d'inventorier les " grandes dates qui ont fait l'histoire ", cet ouvrage préfère mettre en lumière celles que l'on connaît moins. On y découvre, entre autres, l'adoption de l'écriture romaine dans l'imprimerie dès 1470, l'entrée de la tomate dans la cuisine européenne en 1613, l'exécution de la dernière sorcière en 1782, les luttes pour la diminution du temps de travail en 1817, le vote des femmes en Finlande en 1906, la première victime du mur de Berlin le 22 août 1961, le lancement de la fusée Europa II en 1971.
Les historiennes et historiens - des techniques, du politique, de l'environnement, des idées, du genre, des arts, de l'économie - ici réunis, ont bien voulu se prêter à un exercice original : choisir un événement qui fait sens à l'échelle de l'Europe, puis, documents et repères chronologiques à l'appui, en faire le récit et rendre compte de ses résonances à travers le temps et l'espace.
Une formidable plongée dans l'histoire longue de l'Europe à travers des figures marquantes, la circulation de savoirs, des innovations techniques ou artistiques, des tensions, conflits ou convergences. Une nouvelle façon de questionner ce qui fait date en histoire et de raconter l'Europe.
Paris, 1911. Paul Grappe et Louise Landy s'aiment et se marient. Survient la guerre. Paul déserte, se travestit en femme pour ne pas être arrêté et, pendant dix ans, aux yeux de tous, vit avec Louise sous l'identité de Suzanne Landgard. Il entraîne son épouse dans de multiples jeux sexuels et acquiert même une petite notoriété en étant l'une des premières femmes à sauter en parachute. En 1925, avec l'amnistie, Suzanne redevient Paul. Pour le couple, les choses commencent alors à se gâter... A partir d'archives étonnantes (photos, lettres, journaux intimes, documents judiciaires), Fabrice Virgili et Danièle Voldman racontent la très curieuse - et tragique - histoire de Paul et Louise, une histoire qui brasse les questions des traumatismes de guerre, du travestissement, de l'homosexualité, des troubles dans le genre, de la virilité, des violences conjugales et de la complexité des sentiments amoureux.
Il n'existait pas encore de recueil de documents sur l'histoire des femmes du XVIIIe siècle à nos jours, pas plus en France qu'en Europe. Avec cet ouvrage, nous revenons aux sources. Fictions, chansons, discours, essais, correspondances - dans leur langue originale et leur traduction française - mais aussi documents iconographiques se font ici l'écho de trois siècles d'histoire européenne et des aspirations ou, au contraire, des obstacles à une plus grande égalité entre les sexes.
Qu'il s'agisse de textes devenus classiques, comme ceux d'Olympe de Gouges, d'Alexandra Kollontaï et de Virginia Woolf, ou d'autres moins connus, tous font entendre la diversité des expériences du peuple des femmes, de toutes conditions (domestiques, paysannes, artistes, ouvrières, intellectuelles...), aussi bien à Paris qu'à Moscou, Madrid ou Londres. Ce livre interroge l'éducation des filles, l'influence des religions, le rapport au corps, l'expérience de guerre, les féminismes et les luttes menées au nom de l'égalité civile et politique, ou encore la reconnaissance conquise dans les arts et les sciences, offrant ainsi à la riche et passionnante histoire des femmes une somme unique et essentielle.
C'est durant les deux dernières guerres mondiales qu'en France les hommes et les femmes ont été amenés à réviser durablement leurs représentations de la féminité et de la virilité. Déclinant les moyens mis en oeuvre pour mobiliser et contrôler les deux sexes dans la préparation et le déroulement de la guerre, ce livre s'intéresse également au vécu de chacun et aux modi-fications d'identité qui s'opèrent alors. Enfin, il montre que les après-guerres, malgré une vo-lonté affirmée, ne s'achevèrent pas par un retour à la situation antérieure.
À chaque fois la guerre a laissé son empreinte, celle d'un changement en profondeur dans les relations entre les hommes et les femmes. L'analyse de cette mutation permet de mieux com-prendre l'évolution des relations entre les sexes telle que nous la percevons aujourd'hui.
Paris, 1911.
Paul Grappe et Louise Landy s'aiment et se marient. Survient la guerre. Paul déserte, se travestit en femme et, pendant dix ans, aux yeux de tous, vit avec Louise sous l'identité de Suzanne Landgard, entraîne son épouse dans de sordides jeux sexuels, et acquiert même une petite notoriété en étant l'une des premières « femmes » à sauter en parachute. En 1925, avec l'amnistie, Suzanne redevient Paul. Les journaux s'emparent de son histoire.
Le couple a un enfant. Mais le retour à la « normalité » vire au cauchemar. Paul devient violent, alcoolique. Un soir, Louise le tue. L'enfant meurt durant la détention de sa mère. Lors de son procès, très médiatisé, Louise est défendue par Maître Garçon, l'avocat de Violette Nozières, et acquittée.Sur la base d'archives étonnantes (photos, lettres, journaux intimes de Paul et de Louise, fonds Maurice Garçon), Fabrice Virgili et Danièle Voldman racontent cette très curieuse histoire criminelle qui brasse de multiples questions, dont celles des traumatismes de guerre, du travestissement, de l'homosexualité et des « troubles dans le genre », de la virilité, des violences conjugales et de la complexité des sentiments amoureux.