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François Durif
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«Lors de mon transbahutement en Italie, j'ai emporté : soeurs, amis, amant imaginaire, père, mère, et leur cancer dormant, la menace de la mort à tout moment, des cartons de livres, des cahiers vierges, des classeurs bourrés, des traces de vie passée, des notes manuscrites jamais relues, des tas de papiers que je voulais détruire, des boîtes remplies d'images découpées, des tapuscrits dont je ne retiendrais que quelques bribes, avant de tout réduire en confettis et de les voir se disperser sous mes yeux.» Avec Torno subito («je reviens tout de suite»), François Durif télescope souvenirs d'enfance, perte soudaine de ses parents et enquête sur l'histoire du confetti. Au fil des mois, il s'allège de ses archives, selon un geste joueur : trouer du papier à l'emporte-pièce, tel un Sisyphe heureux.
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«Vous voulez travailler avant ou après la mort? m'a demandé sans sourciller la dame du bilan de compétences, et moi, comme un con, j'ai répondu:Après. C'est comme ça que je me suis retrouvé à oeuvrer pendant trois ans dans les pompes funèbres. Bizarrement, ce métier m'a remis dans le mouvement de la vie. Lent dégel. Comme si j'étais venu me réchauffer auprès des familles endeuillées.»François Durif imagine une narration itinérante à la manière d'une performance promenée au cimetière du Père-Lachaise. Entre souvenirs marquants et lectures liées à son ancien métier de «croque-mort», il s'improvise chroniqueur de ses «passages à vide», revenant sur son enfance auvergnate, sa découverte des lieux de drague gay parisiens et sa confrontation aux portes étroites du monde de l'art.
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En 2009, l'artiste Thomas Sauvin se lance dans une aventure hors du commun : collecter des négatifs destinés à être détruits dans une zone de recyclage au nord de Pékin. Il achète des sacs au kilo qu'il trie, classe et restaure. Il sauve ainsi de l'oubli près d'un demi-million de photographies anonymes, réalisant à lui seul l'un des travaux d'archive photographique les plus importants en Chine. Sa collection, qu'il nomme «Beijing Silvermine», rayonne depuis au travers de multiples expositions, collaborations et publications. Elle offre ici encore matière à une nouvelle exploration : montrer la vie des Chinois et des Chinoises au fil des âges de la vie. L'artiste et romancier François Durif accompagne ces images anonymes d'un texte sur la trace et la mémoire.
Percevoir (verbe tr.) : saisir, prendre connaissance par les sens, l'intuition ou l'entendement. Les Éditions de La Martinière encouragent les nouveaux talents de la photographie et des arts visuels à travers « Percevoir », une collection de livres qui porte un autre regard sur l'image : mouvante, fragmentaire et multiple, comme le monde qui nous entoure. À chaque artiste, une réponse singulière. Une collection dirigée par Simon Baker, directeur de la maison européenne de la photographie.