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Germain Tramier
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Premier livre de son auteur publié à Cheyne, Le Cahier d'eau de Germain Tramier est avant tout un livre de sensations. Dans une langue qui cahote, d'apparence malhabile et rugueuse, cette poésie cherche à saisir l'intense d'une existence. Les nuits et les jours d'un été chez les "vieux parents". A dire, aussi, les drames qui se jouent, en coulisse, derrière les vitres et les fumées, parmi les adultes. Ces grandes personnes qui ne savent, en vérité, pas plus long que les enfants.
Ainsi que l'écrit Emmanuel Echivard dans sa préface : "chez Germain Tramier, il n'y a rien de poétique." Rien de flou, de joli, de sentimental... Il y a la vie la plus nue et la tentative des mots pour attraper cette vie, la tenir le plus étroitement possible. Ainsi font les enfants lorsqu'ils saisissent, du bout des doigts, les insectes tombés dans l'eau. Avec douceur et cruauté. -
L'homme s'engouffre dans les eaux lumineuses, ses mains frappent les reflets. L'enfant est tombée sur lui par hasard, en s'engouffrant dans le bois sourd. Il passe avec peine des eaux à la lumière, qui ploie comme un toit de soleil dans l'absence des branches. Des neiges ont cendré son voyage, les troncs claquent, les libellules saignent dans les roseaux. Elle reste là, accoudée à sa nage. Au crépuscule, l'homme se rend sur l'autre rive, sort de l'onde, plie la serviette jaune et se creuse dans la nuit des cèdres.