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Hassan Wahbi
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Ordre & désordre des êtres : géographie d'une personne
Hassan Wahbi, Bouchaïb Maoual
- Al Manar
- 6 Juin 2024
- 9782364263994
Ne plus voyager dans le monde
laisser venir à sa fenêtre
quelques oiseaux de lumière.
Nulle demeure absolue
rien que le silence vivant
comme dernière langue à apprendre. -
La littérature a une étrange double vie : elle ne se lit pas seulement, elle occupe, domine notre temps, nos espaces, nos corps, nos rêves, nos fantasmes. Elle est voie ou impasse, douceur ou douleur, désirs ou répulsions, énergie de vie ou « harem de papier », appétence ou désespérance. C'est cette double vie qu'illustre le présent essai, composé de textes à factures différentes, de situations diverses en forme de réflexions ou de fictions, de paroles raisonnées ou de courts récits ironiques ou tragiques. Le ton de chaque texte est libre dans sa manière de dire l'acte de lire, d'écrire ou de subir la littérature, de découper un paysage de la vie littéraire, ses simulacres, ses déboires, ses séductions, ses enthousiasmes, ses amitiés ou anomalies, dans l'ancrage même des existences hantées par l'idée du livre.
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"Il y a d'abord dans cette poésie le paradoxe des choses, ce qui est, ce qui n'est pas, ce qui est de l'ordre de l'étendue coutumière de l'existence et ce qui en elle s'obstine à s'échapper. Ces gestes, ces corps, ces matières, ces pensées, ces moments de tension, ces naufrages, ces élans, ces souffles, sont comme des haltes où respirent la conscience de soi, les tremblements de la vérité et de la faillibilité de la présence. Jamais l'amour ne va sans blessure, sans lucidité, sans lucidité blessée. La poésie est ici le produit d'une éthique de l'acquis et du perdu, de l'ensoleillé et de l'endeuillé ; une exigence impérieuse de véracité s'y manifeste dans le mouvement de ce qui peut être dit dans un monde difficilement habitable. Les rives sont nombreuses, les chemins aussi. Le halètement des interrogations est là pour marquer la nature du regard et l'implacable aventure humaine où en vérité on sait peu, où le perfectible est une idée frêle du possible. Il ya là dans ce recueil l'éternelle division entre l'accompli et l'inaccompli, entre le familier et l'étranger, entre ce qui se voit dans l'irruption des vies et ce qui reste intangible dans l'épaisseur du réel. L'auteur cherche certainement une poésie douée de lucidité qui ne compense rien, qui abolit la sécurité métaphysique et libère le regard sur le monde, sur les signes de son propre séjour, procédant par questionnements, par périples, par pensées rêveuses, par inflexion des voies ; dans une espérance sans appui, mais soucieuse de la beauté des incertitudes, de l'intranquillité combien humaine. Il subsiste constamment et finalement une grande imperfection et c'est là où recommence l'existence, ses actes poétiques, son essor éclairé. "
Hassan Wahbi -
Notre vie sociale ne se nourrit pas uniquement de la dynamique et de la volonté factuelles, elle est aussi le lieu d'un excès idéologique, de représentations collectives mystificatrices qui transforment les crédos hérités en vérités naturelles comme l'obsession religieuse, l'exaltation de l'identité, les stratégies de l'imposture et de la censure, le ressentiment face à l'Histoire, les formes exacerbées de la tradition, le rapport au corps, etc. En démonter les fausses évidences est à l'origine de ce livre. C'est une sorte de chagrin sociologique devant certains phénomènes extrêmes et « fascisants » de ce qu'on croit être la norme, la correcte attitude.
Critique non en vertu d'un relativisme béat, mais pour l'écart nécessaire qui permet de penser, de rêver, de vivre autrement la quête du sens, la beauté de la différence, l'émancipation du sujet, la sortie de la communauté conservatrice, des présuppositions admises sans discussion, de la domestication de l'esprit. Sans donner un texte organique mais s'attachant à divers phénomènes significatifs, le présent ouvrage est chaque fois une tentative d'élucidation car la tyrannie du commun reste le pouvoir du commun qui ne supporte la discussion, les clairières de la subjectivité, la société ouverte, la quête inachevée.
Si l'auteur s'alarme à ce point du sort de sa société, c'est qu'il y va de la respiration intérieure et d'un autre horizon de la sensibilité intellectuelle hors la pesanteur des dogmes et de leurs thuriféraires.
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La beauté de l'absent ; entretiens avec Abdelkebir Khatibi
Hassan Wahbi
- L'Harmattan
- Espaces Litteraires
- 23 Juillet 2010
- 9782296120563
L'auteur de cet ouvrage fait suivre un entretien, dans lequel l'écrivain Khatibi s'était livré avec beaucoup de grâce et de finesse, sur les grandes questions de sa vie et ses champs d'intérêt en sociologie, art et littérature. Interrompu par la disparition de l'écrivain, l'auteur lui rend hommage afin de manifester son amitié intelectuelle, sa conviction d'un lien silencieux faisant du lecteur le témoin sensible d'une oeuvre, et de la littérature le lieu des "affinités actives".
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Ici
Hassan Wahbi
- L'Harmattan
- Poetes Des Cinq Continents : Espace Experimental
- 20 Avril 2009
- 9782296088870
Un ensemble de petits textes qui se risque dans les nuances de ce qui se voit, ce qui est senti dans le pacte possible, encore possible, entre la briéveté des mots et l'accueil des choses dépouillées de leurs illusions, ne gardant que les traits d'une ultime vérité. C'est dire que les poèmes ici n'atteignent rien, ils avouent simplement leur chemin de clarté, le maintien ou le désir d'une lucidité sereine.
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...Lorsque je parle de La nuit humaine, c'est justement en pensant à sa disparition parce que seule la nuit est réellement vivante. Là où se rencontrent les vérités mal dites du jour, où s'émancipe l'autre face de l'amour silencieux des êtres, peuple d'ombres, de paupières ouvertes sur les secrets à soi, sur l'immensité de l'absence... Extrait La Nuit humaine est à la fois récit, méditation, poésie, aphorismes, introspection, observations, fragments d'essai, éphéméride...Notes prises au gré des sensations, des humeurs, des émotions de pensée : tout ce qui obsède et revient comme le deuil, les mystères de l' « aimance », l'amitié difficile, le besoin littéraire, les violences symboliques ou sociales, le rejet des servitudes, les beautés possibles, la fibre libertaire, les solitudes immenses... Dans ces carnets, il n'y a pas le « tout dire » ni les ruses des dissimulations. Il y a les choses, les êtres et leur silence ; ce qui peut venir par l'amertume du regard ou ce qui éclot par les plaisirs et les surprises des jours, les riens féconds.
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"Le corps de l'autre" est une variation poétique sur la présence et l'apparence de l'autre féminin dans ce qui fait perdurer le regard et l'attrait, l'aimance et le désir vivant. Il y a une sorte de fatalité poétique puisque le féminin est déjà signifié par ce qu'il suppose de fascination, de trouble irrépressible et d'étonnement dans le lignage des désirs, dans l'inconnaissance répétée et les lignes de fuite des corps ; fatalité paradoxale nourrie d'évidence et de secret, de présence et d'absence.
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L'oeuvre de l'écrivain marocain Khatibi est une oeuvre intensément travaillée par une pensée de l'inter et de l'altérité ; oeuvre plurielle et ouverte sur le soi et le monde, elle adopte une optique résolument réflexive, libre et englobante. L'auteur est dans une poétique de la relation complexe, des filiations plurielles, d'où l'importance de la notion d'aimance étudiée dans l'ouvrage présent.
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La part de lumière
Hassan Wahbi
- L'Harmattan
- Poetes Des Cinq Continents
- 16 Septembre 2010
- 9782296125278
Après son premier recueil Ici (L'Harmattan, 2009), où il cherche le presque rien de la présence, l'auteur redouble son approche en quête d'autres formes de ressourcement, de nuance, d'"herméneutique" existentielle, de traces silencieuses, de l'altérité des désirs, de fruits de corps, de la faculté de l'empathie comme celle de la distance, de l'éternel retour de l'attrait féminin... C'est peut-être cela la part de lumière.
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Fragments d'une pensée à vivre ; notes et aphorismes
Hassan Wahbi
- Marsam
- 1 Janvier 2016
- 9789954213971
Ce livre n'est pas conçu, né livre, il l'est devenu, pour contenir une dispersion de paroles ; paroles impromptues, pensées détachées, notes jetées, visions évidentes arrachées à l'évidence, esquisses sans prolongements, sans volonté de prolongement. Que cela ait des traits poétiques, que cela soit des notations aphoristiques ou des réflexionsminimales, simples, nues, il s'agit chaque fois depuis plusieurs années de retranscrire une sensation précise ou une considération qui ne cherche pas à dépasser son aspect cursif, partiel dans un champ d'existence où on observe, on s'interroge, on s'étonne ou on ne s'étonne pasmais cela permet de ressentir des choses dans un présent qui s'offre à l'inquiétude, à l'appétit du regard, au carnet des jours.