Henri Laborit
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«Se révolter, c'est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l'intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté... Il ne reste plus que la fuite.»Henri Laborit pose, à la lumière des découvertes biologiques, la question de notre libre arbitre, de notre personnalité même. La politique, la société, tout prend dès lors une autre dimension.
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La nouvelle grille propose un moyen d'interprétation de l'expérience humaine en situation sociale.
Le développement de la biologie cérébrale, qui commande aux comportements, a montré qu'il existait des liens entre la physique, dont la connaissance nous a permis de dominer le monde inanimé, et le discours logique. Celui-ci justifie toujours notre comportement qui, lui, n'exprime que les mécanismes inconscients aboutissant à la recherche de la domination entre individus, groupes sociaux, classes, États, blocs d'États. La biologie enrichit la physique de la notion d'information, qui n'est ni masse, ni énergie, mais mise en forme spécifique des systèmes vivants.
Parmi d'autres, Aristote, Marx et Freud ont fourni de nouveaux concepts pour décoder le chaos de l'expérience et ont recherché les relations entre la matière et l'esprit. Mais ces théories ont pris naissance alors que la biologie, la biologie comportementale en particulier, n'était pas encore née. La nouvelle grille n'exclut pas les anciennes théories, mais les inclut de façon cohérente. Le monde n'est pas un magasin de pièces détachées.
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La finalité de toute structure vivante est de maintenir cette structure : un groupe social représente une structure vivante d'un certain niveau de complexité. Henri Laborit démontre que la ville est l'un des moyens utilisés par tout groupe social pour maintenir sa structure. En effet, l'Homme qui, jusqu'à une époque récente, n'a découvert que la physique et l'a utilisée pour accroître sa puissance technique permettant la domination de certains individus ou de certains groupes humains sur d'autres (le plus souvent par l'intermédiaire du profit) a utilisé la ville dans ce même but. Tout y est fait pour assurer la défense de la propriété des objets, des êtres, des moyens de production, des niveaux hiérarchiques. La destruction progressive de l'environnement et la disparition de l'espèce humaine auxquelles peut aboutir ce type de comportement de puissance fonderont peut-être la grande crainte qui conduira l'homme à transformer par cela même la finalité des groupes sociaux au seul « profit » de l'espèce humaine. La participation de la ville à l'ensemble de cette évolution montre que l'urbanisme n'est pas seulement un problème de spécialiste : c'est le problème de la vie humaine dans son ensemble qui est posé.
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Le développement de la violence hante notre société. Le Professeur Henri Laborit, fort de trente ans de travail interdisciplinaire consacré à la biologie des comportements, rappelle une double évidence : la violence est, d'abord, une expression du fonctionnement du système nerveux, lequel n'est compréhensible qu'en décortiquant ses niveaux d'organisation. Mais, après avoir étudié la violence chez l'animal puis chez l'homme, il montre, encore, que celle-ci ne se limite pas aux relations interindividuelles. Elle régit, aussi, les comportements collectifs, dans le groupe, entre les groupes, entre les Etats. En se fondant sur des données anatomiques, biologiques, physiologiques autant que culturelles, Henri Laborit étudie les concepts tels que liberté, égalité, propriété, besoin, travail, territoire, patrie, etc. Et pose la question : dans l'ignorance de ce que nous sommes et avec un discours logique toujours prêt à fournir un alibi aux meurtres, aux guerres et aux génocides, quelque chose peut-il changer ?
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Henri Laborit a, maintes fois, et en particulier dans {la Colombe assassinée}, développé ses théories scientifiques, exposant, livre après livre, ses découvertes en biologie et ses thèses de biologie comportementale. Aujourd'hui, Henri Laborit, insatiable curieux, entreprend une extraordinaire démarche, celle qui passionne tous les honnêtes hommes de ce siècle, réunir les fils apparemment épars des trois grandes sciences de cette fin du XXe siècle : l'astrophysique, la physique des particules et la biologie. Comment passer du big bang au développement cellulaire ? Qu'est-ce qui relie le "vide quantique" aux "trous noirs" ? Quels liens existe-t-il entre des électrons et l'angoisse ?Henri Laborit nous invite à un fabuleux voyage qui conduit le lecteur de la création du monde à la réaction agressive d'un rat dans une cage de laboratoire, des "petits hommes verts" (qui n'existent pas, nous dit-il) aux charmes et à la beauté d'un corps de femme. Un grand livre humaniste.
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Une étude des bases biologiques actuelles du comportement humain montre pourquoi et comment celui-ci est enticrement dominé par les jugements de valeur et une sémantique inadaptée. Henri Laborit tente, ´r partir des connaissances biologiques contemporaines, de dégager une méthodologie pouvant servir de cadre ´r une science de l'action. Tout étant lié, de la physique moléculaire ´r la sociologie et ´r l'économie politique, le rôle de l'Homme serait d'abord la recherche des structures, c'est-´r-dire des relations existant entre les éléments qui composent les aspects variés de l'ensemble spatio-temporel auquel il appartient.
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Pour H. Laborit, le XXIe siècle verra la nécessité pour l'homme d'appliquer la formule de Socrate : "Connais-toi toi-même". Et cette connaissance passe par celle du cerveau et de ses principales fonctions : pulsions, émotions, affectivité, amour, haine, mémoire, imagination, désir, envie, altruisme, convivialité et compétitivité.
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" Depuis ma tendre enfance, je m'arrête toujours devant un jet d'eau, parce que pour moi c'est le miroir de la vie. Les êtres vivants - le prix Nobel Ilya Prigogine l'a démontré - sont des structures dissipatives et des processus instables : c'est ce qu'un jet d'eau représente. Remarquez que cette structure souple, variable, instable, est tout de même stable un certain temps. Mais dès qu'on arrête la pression, il n'y a plus de structure, il n'y a plus de jet d'eau. Ainsi en est-il de la vie. " Depuis dix ans, la célèbre émission de réflexion "NOMS DE DIEUX" produite et présentée sur la RTBF (et TV5) par Edmond Blattchen accueille des personnalités à la renommée internationale, issues des sciences humaines et exactes, de la politique, des arts et des lettres, de la société laïque comme de divers courants philosophiques et religieux. La transcription de ces entretiens est aujourd'hui rassemblée dans une collection. Pour servir de mémoire à notre temps et témoigner des enjeux à venir.
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« Se révolter, c'est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l'intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté... Il ne reste plus que la fuite. » Henri Laborit pose, à la lumière des découvertes biologiques, la question de notre libre arbitre, de notre personnalité même. La politique, la société, tout prend dès lors une autre dimension.
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Henri Laborit est né à Hanoi en 1914. Rien dans sa jeunesse ni dans les premières années de sa carrière de chirurgien de la Marine ne laisse prévoir que ses découvertes bouleverseront les concepts de la médecine. C'est pourtant ce qui se produit lorsqu'en 1950 il s'intéresse à une molécule : la chlorpromazine, le premier tranquillisant du monde. Et presque simultanément, il met au point la technique de l'hibernation artificielle qui révolutionnera la chirurgie. Pendant plus de trente ans, Henri Laborit explorera les mécanismes du vivant, depuis la molécule jusqu'aux comportements humains, parsemant sa route de nouvelles drogues concernant aussi bien l'anesthésie que la cardiologie ou la psychiatrie. Pendant que les Américains lui décernent leur plus haute récompense scientifique, le prix Albert Lasker, ses confrères français, choqués par ses méthodes peu protocolaires, le tiennent à l'écart. Quant au grand public, il ne découvrira l'homme et ses travaux que par ses livres, publiés à partir de 1968 et, surtout, grâce au film d'Alain Resnais, {Mon oncle d'Amérique}.
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{l'esprit du grenier} reprend un certain nombre des théories d'henri laborit mais cette fois, plus que jamais, il s'implique personnellement et donne une nouvelle dimension à son travail : il raconte, par exemple, comment il a passé près de trois heures dans l'eau glacée de la mer du nord, après que l'escorteur où il était embarqué comme médecin-capitaine eut été coulé par les allemands (dans les années cinquante il sera le premier à travailler sur la cryogénisation en matière chirurgicale). il raconte encore quelques-unes de ses expériences de chirurgien aux colonies (il consacrera le reste de son existence à inventer des calmants). pour autant, {l'esprit du grenier} n'est pas une autobiographie scientifique. par exemple, henri laborit consacre un long chapitre à mettre en scène un dialogue pédagogique entre un biologiste (lui ?) et deux enfants. un peu plus loin, il s'interroge sur les rapports entre la science et la morale.