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Sciences sociales / Société
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La nouvelle grille propose un moyen d'interprétation de l'expérience humaine en situation sociale.
Le développement de la biologie cérébrale, qui commande aux comportements, a montré qu'il existait des liens entre la physique, dont la connaissance nous a permis de dominer le monde inanimé, et le discours logique. Celui-ci justifie toujours notre comportement qui, lui, n'exprime que les mécanismes inconscients aboutissant à la recherche de la domination entre individus, groupes sociaux, classes, États, blocs d'États. La biologie enrichit la physique de la notion d'information, qui n'est ni masse, ni énergie, mais mise en forme spécifique des systèmes vivants.
Parmi d'autres, Aristote, Marx et Freud ont fourni de nouveaux concepts pour décoder le chaos de l'expérience et ont recherché les relations entre la matière et l'esprit. Mais ces théories ont pris naissance alors que la biologie, la biologie comportementale en particulier, n'était pas encore née. La nouvelle grille n'exclut pas les anciennes théories, mais les inclut de façon cohérente. Le monde n'est pas un magasin de pièces détachées.
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La finalité de toute structure vivante est de maintenir cette structure : un groupe social représente une structure vivante d'un certain niveau de complexité. Henri Laborit démontre que la ville est l'un des moyens utilisés par tout groupe social pour maintenir sa structure. En effet, l'Homme qui, jusqu'à une époque récente, n'a découvert que la physique et l'a utilisée pour accroître sa puissance technique permettant la domination de certains individus ou de certains groupes humains sur d'autres (le plus souvent par l'intermédiaire du profit) a utilisé la ville dans ce même but. Tout y est fait pour assurer la défense de la propriété des objets, des êtres, des moyens de production, des niveaux hiérarchiques. La destruction progressive de l'environnement et la disparition de l'espèce humaine auxquelles peut aboutir ce type de comportement de puissance fonderont peut-être la grande crainte qui conduira l'homme à transformer par cela même la finalité des groupes sociaux au seul « profit » de l'espèce humaine. La participation de la ville à l'ensemble de cette évolution montre que l'urbanisme n'est pas seulement un problème de spécialiste : c'est le problème de la vie humaine dans son ensemble qui est posé.