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Ito Naga
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Pas besoin d'être grand clerc pour constater que, du monde, de soi et des autres, on ne sait pas grand chose. Il n'empêche. Il en est, biologiste, astrophysicien ou écrivain, qui ne désespèrent pas d'en savoir plus. C'est le cas de l'auteur de ce livre. Sa méthode? Celle du scientifique qui s'apparente à celle du poète ou celle du philosophe: un affût intense qui met en examen tout ce qui tombe sous le regard, l'ordinaire, l'infime, l'incident de préférence. Où se vérifie cette loi heureuse: sous chaque observation, mille énigmes nouvelles. C'est ainsi qu'Ito Naga, sur les traces de Joe Brainard («I remember») et de Pérec («Je me souviens»), mais en déplaçant l'enjeu de l'enquête vers le réel immédiat, propose l'inventaire amusé, imprévu, forcément provisoire, de ces données d'évidence qui présentent le réel pour ce qu'il est: un univers en expansion infinie.
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« Je sens n'est pas je sais ».
« Je sens décrit l'autre moitié du monde ».
Ainsi commence Je sens, le nouveau livre d'Ito Naga. L'auteur nous invite ici à quitter les certitudes pour plonger dans la profondeur des intuitions. Nous partons avec lui à la découverte de « l'autre moitié du monde ».
Et pourtant, c'est bien du même monde subtil et précis dont il s'agit, celui de l'auteur de Je sais, ou plus récemment des Petits Vertiges. Là où le scientifique souriait de notre rapport cartésien à ce qui nous entoure, en l'appliquant à l'infiniment petit de nos vies, le poète accepte de plonger en pleine subjectivité. Il laisse libre cours à l'intuition, à l'invisible qui nous façonne, nous guide et nous tient debout.
Je sens ne contredit pas Je sais. Il lui ouvre un vertigineux champ des possibles.
M.N.
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Contrairement à ce qu'on serait tenté de croire, il ne s'agit pas ici d'un rapport ethnographique sur le Japon, sa culture, ses moeurs, ses coutumes, mais d'un regard tendre, patient et souvent amusé, ouvert à la poésie de l'infime et du subtil dont les Japonais font leur quotidien.
L'enchantement que fait partager Ito Naga, l'auteur de "Je sais", ne procède nullement de la démonstration : il naît de l'observation simple, de l'attention gourmande à la surprise de l'instant, dessin d'un geste, forme d'une feuille, lointain déconcertant d'un mot... Ainsi, selon sa manière propre, suggestive et allusive, l'auteur de "Iro mo ka mo, la couleur et le parfum", suscite chez le lecteur un trouble heureux en lui offrant d'atteindre, sous les apparences, le secret que révèle la rencontre avec l'autre.
Carnet de bord d'un périple amoureux, ce livre restitue l'émotion intime, et comme étonnée d'elle-même, qui nous saisit quand s'ouvre à nous l'inconnu.
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Pochette de 8 cartes postales.
8 poèmes d'Ito Naga extraits de Je sais et de Je sens (Cheyne, collection Grands fonds, 2006 et 2021).
Impression typographique en bichromie sur Keaykolour Orchid et Keaykolour Pastel Green 300 gr.
Enveloppes Conqueror vergé 120 gr. -
L'art joyeux de Ito Naga, commencé en 2006 avec Je sais, s'enrichit de ces Petits Vertiges : annotations amusées et étonnées sur nos relations humaines, nos habitudes et nos comportements. Les Petits Vertiges est aussi un grand voyage : le lecteur va de la Russie au Japon en passant par la France. Monde immense qu'Ito Naga contemple et décrit en entomologiste curieux et délicat.
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Les boulangers savent-ils qu'en fabriquant des croissants, ils réalisent une opération mathématique d'une étonnante originalité ? Dans cette opération, on cherche à mélanger deux choses le plus profondément possible. On étale d'abord une chose sur l'autre, puis on replie, puis on étale à nouveau, on replie et ainsi de suite. Peu à peu les deux choses se mélangent, comme dans la pâte feuilletée. Au fur et à mesure que cette opération avance et que le mélange grandit, les couches se multiplient et l'on passe par toutes sortes de motifs. Il y a dans les croissants des petits paysages stratifiés.
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