Jaypee
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Voilà Lucas. Lucas et ses yeux de chien battu. Lucas et ses mains moites, ses baisers trop mouillés. Lucas, qui n'a toujours pas compris qu'entre nous c'est terminé. Dégage, Lucas. Disparais ! Fous-moi la paix ! D'habitude, en soirée, je danse, je m'éclate. Ça me permet d'oublier les semaines en solitaire, le silence étouffant de cet appartement trop grand. Là, c'est le contraire. Je me sens étrangère. Pas intégrée. Désintégrée.
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A` table, j'ai pre´pare´ le terrain, j'ai agite´ mes bonnes notes et le couple gay de la classe, j'ai dit que c'e´tait juste comme c¸a, pour voir, m'amuser. Ils ont he´site´. Ils ont ce´de´. Parce qu'ils pensent exactement comme moi : je ne peux pas passer le reste de ma vie a` me planquer.
Et puis, comme le dit ma psy, le plus dur est passe´. J'ai eu mal. J'ai voulu mourir. Mais j'ai surve´cu. Je me suis montre´e plus forte qu'eux. Et je les ai laisse´s derrie`re moi, me^me si je ne pourrai jamais oublier ce qu'ils ont fait.
Et voila`. Les de´s sont jete´s. Le destin est en marche. Et moi, j'ai beau me la jouer de´contracte´e, je flippe comple`tement a` l'ide´e de cette soire´e.