« Sa vie défila devant ses yeux. Moins d'une minute pour revoir quarante ans de galères. »«Théo n'était plus là, à côté d'elle. Mais sa place, dans le lit, était encore chaude.» Ainsi s'évanouissent les marins... et les histoires d'amour avec eux. Une fois de plus l'espoir s'arrête au bout du quai. Une fois de trop pour Marion... Vivre fatigue.Gianni le sait déjà. Aux prises avec deux skinheads et un berger allemand, cet ancien militant ouvrier doit réagir. Vite. Il ne peut compter que sur lui-même. Ou bien encaisser l'humiliation. Est-ce vraiment cela la vie?Dans ce recueil, Jean-Claude Izzo décrit les bas-fonds avec justesse et nous présente des personnages écrasés par le destin infiniment attachants.
Roman «J'ai appris la mer comme ça. C'est comme ça que la littérature s'est mise à avoir un sens. Enfin celle qui est capable de nous raconter qu'il y a des mers dans lesquelles on pourra jamais se baigner, des ports où l'on pourra pas baiser de filles. Et des pays qui survivront à la connerie humaine.» Abdul, Diamantis et Nedim survivent à bord d'un vieux cargo échoué dans le port de Marseille. Ils y partagent leurs souvenirs et leurs doutes.
Un drame moderne se noue autour de ces trois protagonistes, dont seul le dénouement tragique leur révélera qui ils sont réellement. La mise en scène impeccable de ce sombre huis clos donne au roman une dimension noire et tendre, violente comme peut l'être la lumière en Méditerranée.
Lorsque les pompiers évacuent le corps de Titi, son seul vrai copain de galère mort sous un banc de la station Ménilmontant, Rico décide de foutre le camp. De quitter Paris, pour le Sud. A mourir, autant mourir au soleil.
Dans l'hiver glacial, Rico rumine l'échec de sa vie. Son divorce. Son fils, Julien, qu'il n'a plus le droit de voir. L'engrenage qui l'a jeté à la rue.
Sur la route, Rico croisera Félix, qui «tape le ballon», ne parle presque plus, a perdu la notion du temps. Et puis Mirjana, une jeune Bosniaque paumée, fauchée, prostituée pour survivre, dit-elle, puis-qu'elle est déjà morte. Et puis d'autres, eux aussi vaincus par la vie. A Marseille, il voudrait revoir Léa, le premier amour de sa jeunesse. Qui a dit que l'espoir est au bout du chemin ?
«Dans l'instant la terre est nue. Noces : la lumière épaissit la lumière - le soleil détourne de son cours un torrent - Dressé, immobile, ébloui. Aveugle : je n'entends pas ce que trament eau et ciel, et ma vie s'interroge.» Avec des poèmes d'une aride et lumineuse beauté, Jean-Claude Izzo nous appelle «loin de tous rivages», pour nous dire son Midi, celui de la garrigue, de la lumière, de l'herbe sèche, des pierres, de la terre, du soleil et de la mer au loin. Jacques Ferrandez a illustré d'un trait complice et inspiré ces beaux poèmes d'espace et de temps.