Roman «J'ai appris la mer comme ça. C'est comme ça que la littérature s'est mise à avoir un sens. Enfin celle qui est capable de nous raconter qu'il y a des mers dans lesquelles on pourra jamais se baigner, des ports où l'on pourra pas baiser de filles. Et des pays qui survivront à la connerie humaine.» Abdul, Diamantis et Nedim survivent à bord d'un vieux cargo échoué dans le port de Marseille. Ils y partagent leurs souvenirs et leurs doutes.
Un drame moderne se noue autour de ces trois protagonistes, dont seul le dénouement tragique leur révélera qui ils sont réellement. La mise en scène impeccable de ce sombre huis clos donne au roman une dimension noire et tendre, violente comme peut l'être la lumière en Méditerranée.
Lorsque les pompiers évacuent le corps de Titi, son seul vrai copain de galère mort sous un banc de la station Ménilmontant, Rico décide de foutre le camp. De quitter Paris, pour le Sud. A mourir, autant mourir au soleil.
Dans l'hiver glacial, Rico rumine l'échec de sa vie. Son divorce. Son fils, Julien, qu'il n'a plus le droit de voir. L'engrenage qui l'a jeté à la rue.
Sur la route, Rico croisera Félix, qui «tape le ballon», ne parle presque plus, a perdu la notion du temps. Et puis Mirjana, une jeune Bosniaque paumée, fauchée, prostituée pour survivre, dit-elle, puis-qu'elle est déjà morte. Et puis d'autres, eux aussi vaincus par la vie. A Marseille, il voudrait revoir Léa, le premier amour de sa jeunesse. Qui a dit que l'espoir est au bout du chemin ?
«Dans l'instant la terre est nue. Noces : la lumière épaissit la lumière - le soleil détourne de son cours un torrent - Dressé, immobile, ébloui. Aveugle : je n'entends pas ce que trament eau et ciel, et ma vie s'interroge.» Avec des poèmes d'une aride et lumineuse beauté, Jean-Claude Izzo nous appelle «loin de tous rivages», pour nous dire son Midi, celui de la garrigue, de la lumière, de l'herbe sèche, des pierres, de la terre, du soleil et de la mer au loin. Jacques Ferrandez a illustré d'un trait complice et inspiré ces beaux poèmes d'espace et de temps.
" elle marchait sous les platanes de l'avenue.
il arrivait en sens inverse. ils allaient se croiser quand soudain elle s'est approchée, a tendu le bras et a dit â°pardon monsieur, est-ce que je peux vous toucher ? " vingt ans plus tard, et sans que cette question n'ait cessé de les hanter, ils vont se revoir pour obtenir la réponse. les mots de claude bleton font écho aux photos de catherine izzo, dans une résonance sensuelle et troublante. leurs écritures intimistes - écriture dense et concise pour claude bleton, images oniriques en noir et blanc pour catherine izzo - se répondent ici avec justesse.