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Jean Paul Gavard Perret
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« L'origine du monde », toujours, nous échappe. Nous ne savons peu de son lieu et de ce qui s'y passe. Comment a-t-il prise sur nous ? Comment l'atteignons-nous et comment nous touche-t-il ? Nous ne résolvons jamais ces questions. C'est pourquoi il ne faut cesser d'en parler même si on ne fait que tourner autour. Chaque texte devient ainsi un abcès de fixation sans devenir pour autant le lieu où les fantasmes poussent comme du chiendent. Simplement, toute littérature naît de là. Il convient de voir dans ce jeu de double bande, ce qui s'y passe et qui est si fragile. Ce qui s'y passe ou pas.
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Si toutes les veuves ne sont pas joyeuses, elles ne sont pas forcément tristes pour autant. Parmi elles, une s'était mariée en rouge : elle déplace les états d'âmes par le miracle de son écriture. Le pourpre lui va donc comme un gant. Pas n'importe quel pourpre : celui du sang.
Quand elle écrit il faut lui répondre d'une même encre, attendre que cela passe et voir ce qui en coule. C'est en le découvrant que l'on reprend conscience. On ne retire plus le corps de l'écriture : on l'accepte même si le sexe en reste l'énigme suprême. Cela dessine un bord d'ombre, un duvet si fin qu'il tombe en fragments. Mais demeurent l'interstice, le passage. Ils ouvrent à une étrange intimité. On s'y laisse emporter.
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Fable philosophique autour de l'image, de la perception du vrai et du faux, Fatales pose la question de notre rapport au désir... L'univers fetish, glamour et sexy des photos de Nath-Sakura, qu'elle met un point d'honneur à présenter sans retouche, entre violemment en carambolage avec l'univers numérique de ClairObscur, où tout est possible. De l'étrange grâce des humains cybernétiques du XXX° siècle à d'improbables duchesses préraphaélites de l'époque victorienne : Fatale s'impose comme un livre aussi surprenant qu'excitant.
Au gré d'un conte érotique de Jean-Paul Gavard-Perret, qui donne une voix aux magnifiques créatures qui peuplent ce recueil, laissez-vous simplement subjuguer de plaisir. Réalisé à deux mains, avec Nath-Sakura (photographe) et Clair Obscur (photomanipulatrice) ce livre accueille aussi une préface de Christophe Mourthé. 96 pages, 80 photos, couverture rigide, papier 300g, dos carré
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Mémoire écarquillée, mensonge éhonté et vérité plénière, étouffement de lumière, bégaiement du ciel et de la terre, cerceau cloué aux hanches de l'enfance, ventres et coeurs désirés, etc., créent un rire qui berce les ombres. Preuve que les histoires faussement mythologiques forment un monde jamais clos. Il suffit que ce ne soit plus l'auteur lui-même mais le plus souvent la femme qui devienne scaphandrière en son cerveau. L'homme restera le « tu » de son « je » qui le tue mais d'une petite mort. Voltigent les corps, jambes vacillent : et par fragments se transforme le plein en vide. L'inverse est vrai aussi.
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Les éditions sans escale publient un quatrième ouvrage de poésies contemporaines. Ici, les textes courts sont autant d'appels à la réflexion profonde. L'enfance, le sexe, l'invention verbale s'entremêlent pour une poésie originale.
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Univers cités : 100 créateurs contemporains nous invitent à découvrir leur univers familier
Jean-Paul Gavard-Perret
- Jacques Flament
- 15 Novembre 2020
- 9782363364715
Depuis 2007, je propose et réalise des interviews - toujours sur le même schéma - des artistes, écrivains qui m'intéressent et qui me paraissent significatifs, importants et toujours hors des chemins battus et des conformismes. Ces interviews n'ont aucun but théorique : ils sont proposés à l'origine pour donner au lecteur l'envie d'en savoir plus sur les oeuvres. Celles et ceux qui répondent demeurent en parfaite liberté. (...) Ils et elles s'y livrent avec emportement, plaisir, parfois avec crainte, mais une multitude de souvenirs précieux et de réflexions impertinentes se retrouvent attachés à leur quête. (Jean-Paul Gavard-Perret)
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"Écrire ne défait nulle emprise. Envie d'être pourtant, comme le rappelle l'ange dit « gardien » et frémissant d'une jouissance longtemps tenue sous la peau. Face à la sensation d'être rien, un corps prend la parole. Et ce, au nom d'un manque de père caché derrière une mère nourrissante bien en chair devenue dévorante et lumineuse mater. Ce qui ne peut que sourdement la déprimer. Quant à celui qui suit, son moi désormais troué se réalise sur le plan du fantasme qui au besoin ouvre à la création, à l'intellectualisation, à la déviance ou au suicide. Mémoire de la chair du corps du père presque absent, mémoire du corps de mère dissous. Celui des amantes engendre des doubles. Désiré, un tel sujet révèle l'objet perdu, le représente. Retour à une mère vivante revendiquant une jouissance dont elle s'est privée.
Le fils s'entend dire oui mais le non est à l'intérieur. L'analyse logique n'a pas de prise. Trous de silence, interdits, dans le discours où le « ma » ment. Comment rejouer le deux ? Le masculin s'étonne devant le féminin. L'inverse est vrai aussi. Est-ce là brouiller les pistes ?" -
Toussa pour ça ; firmaman
Jean-Paul Gavard-Perret
- Editions Constellations
- 20 Décembre 2022
- 9782494015098
Sous la férule encore floue du désir, apprendre l'anatomie mieux que l'alphabet. Se décline l'âme errante des êtres et des choses bien plus que la différence des lettres de ce qui sépare et unit. Soudain dans les herbes hautes, trèfle et bouton d'or - que le court vêtu permet d'effleurer facilement - s'effeuille facilement. Quant aux engagements futurs ils tiennent au verdict des pétales de la marguerite. Certains nomment cela le venin de la connaissance, d'autres, le serpent de la tentation. Ce n'est que l'histoire éternelle d'Eve et d'Adam et des archives de la création. Elles ne connaissent pas de musée mais prairie ou terrain vague - du moins lorsque c'est la saison du paradis sous les paumes et les palmes. C'est aussi l'entrée par effraction dans les fantasmes comme dans des draps d'un lit défait où s'enrouler semble enfin possible et où l'inconscient ignore les frontières.
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Région humaine ; Zébulon Comète et sa maîtresse
Jean-Paul Gavard-Perret
- Editions Constellations
- 22 Mai 2023
- 9782494015203
Ici des histoires se poursuivent à l'eau de rosse et au parfum de barbecue pour que nous apprenions un peu de quoi sont faits les hommes et combien ils nous ressemblent dans leurs divers passés. Nous connaissons ainsi ce qu'ils pensaient (et leurs compagnes aussi) jusqu'à parfois nous toucher en laissant autour d'eux ce vide où ils n'ont pas plus de place que dans un tiroir, sur une étagère ou au fond d'une poche ou d'un sac. Comme eux, nous n'avons que peu d'ici. C'est comme si nous avons perdu quelque chose au large. Mais sans savoir quoi.
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Le sourd dîne à l'huile
Jean-Paul Gavard-Perret
- Editions Constellations
- 26 Juillet 2023
- 9782494015227
Chaque écrivain attend le long de son existence à dire ses derniers mots. Il s'y prépare de livre en livre, car il lui faudra le souffle et l'ironie suffisante pour dire ce qu'il aura, jusque-là, plus ou moins caché. Néanmoins, étant dubitatif sur son courage et la lucidité qu'il pourrait avoir en ce dernier instant d'années, il préfère ici assurer ses troubles (ainsi que simultanément de la marche mis de sa cérébralité) et trouver ce qui, immergé dans chaque mot, ravit et effraie sans toutefois penser que sa moindre syllabe pourrait provoquer le moindre soleil levant sur l'empire des signes. Reste là la porte de nulle part au milieu de la piste.
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Alors me sont venus les mots : mais de qui et pour dire quoi ? C'était comme si la littérature me prenait au berceau dans l'intimité et pour en sortir afin qu'une lumière même tremblée soit portée, le monde presque illisible, quelle que soit sa capacité à être soluble ou se solidifier. Voilà bien ce que c'est qu'écrire. Ô tempora, Ô mauresque, l'ordre naît où jaillit de là - à savoir de sa chute, de sa déclinaison. Reste un récit minutieux en morceaux. En surgit une voix proche de l'incantation avant, elle aussi, de s'absenter, étrangère au point infime ou elle finira par tomber après s'être biberonnée au lait des générations passées. Le tout en une voix embrouillée, mythologique, là où le cerveau brouillé dévore le coeur et le coeur le corps. Anges et démons viennent s'y asseoir pour se reposer un moment.
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Voici des instantanés matinaux venus à peine de la tête d'un esprit qui ne sait rien de l'heure. Mis au jour, ils viennent pendant le sommeil. Ils s'adressent au visible ou à son contraire. Leurs incongruences sémantiques - sans chercher à quelque chose de linéaire - prolifèrent pour le plaisir. Elles appellent la protection du songe dans un regard de l'aube tout comme dès un crépuscule appesanti.
Auteur prodigieux s'exprimant avec la fluidité d'une respiration, Jean-Paul Gavard-Perret dévoile, avec « Accord des on » son huitième ouvrage, depuis deux ans de collaboration, sous les auspices des éditions Constellations. Son style atypique, dépourvu d'équivalent, déconcertant - pour ne pas dire sidérant dans sa plus pure expression littéraire - éveille l'imaginaire du lecteur et lui offre une porte entrebâillée, l'incitant à apporter sa propre contribution et interprétation selon l'humeur et la fantaisie de chacun.
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Ce que les parents taisent
Jean-Paul Gavard-Perret
- Editions Constellations
- 26 Janvier 2024
- 9782494015395
Refusant l'injonction de celui qui ne dit mot qu'on sent, ici l'auteur monte fragments par fragments, au fil des jours, sa tour de Babel et de babil. Contrairement aux bâtisseurs de celle de la Genèse, il ne cherche pas, à part ses constrictions, toucher le ciel. Ce qui peut sembler épars et disjoint devient un chemin de hallage pour explorer ce qu'écrire signifie (du moins pour lui) et ce qui parle dans le creux de la langue et du corps en ne soustrayant rien au feu des rêves comme au poids du monde. Il est purifié par un ciel lustral où jusque dans la diversité tout se rassemble sans se ressembler. Cette tour se regarde comme la lumière qui doit prendre au pied de la lettre bien plus que les mots écrits dans la Genèse. Ce livre n'est plus seulement un refuge utopique, mais une gangue morcelée qui se met à léviter.
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Texticules : Pâte éthique ; Elle dort à dos
Jean-Paul Gavard-Perret
- Editions Constellations
- 13 Novembre 2024
- 9782494015630
« J'appelle ces courtes proses disparates chargées d'anomalies, elles me laissent perplexe. Tout cela aurait un sens, mais lequel ? Sensuel pour avancer dans l'obscur, à la recherche d'un inconnu qui s'obstine à demeurer clos. Mais, prêtez-leur attention : elles s'empareront de vous. C'est à craindre, mais ce n'est pas sûr. Bénis soient vos élans les plus intimes ! Quant aux mots pour mieux répondre aux questions posées, ils scrutent, sur veillent, fouillent dans tous les plis des lobes qui nous hantent. Chaque question est maîtresse de tout, mais les réponses (forcément ratées) ne signalent pas la vérité ; toutefois, multiple et une, avec l'éclat d'apostasie d'une papesse, je certifie deux hypothèses absolues : la mémoire de l'amour et la longueur d'une robe. »
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Samuel Beckett : Extinctions
Jean-Paul Gavard-Perret
- Douro
- Resonances
- 1 Septembre 2024
- 9782384063970
« Extinctions » présente les stratégies de Beckett afin de conduire l'être jusqu'à son impossibilité d'exister et à sa vacuité. Les lieux du corps, comme ceux de l'espace et du temps subissent - par la fiction, la poésie, le cinéma, la télévision et la radio- tout ce qui s'écroule puis s'efface et s'éteint par la puissance de l'imaginaire.
L'essai, à travers une numérotation choisie, révèle les langages profondément novateurs et créateurs de Beckett pour dire l'épuisement du sens. Les stratégies de l'imaginaire éliminent toute révélation illusoire. Deux citations sont emblématiques de cette oeuvre paradoxale entre l'impossibilité du dire et l'effacement : de « au commencement était le calembour » jusqu'à « Assez les images » où ne subsiste que la musique du silence dans le noir. -
Beckett et la poésie : la disparition des images
Jean-Paul Gavard-Perret
- Le Manuscrit
- 23 Juillet 2001
- 9782748101164
Beckett est celui qui a porté le plus loin l'extinction de l'image et ce en particulier dans un domaine où l'image - en tant que figure - est reine.
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Killer Cauda : La Bleu-Turquin
Jean-Paul Gavard-Perret
- Douro
- La Bleu-Turquin
- 2 Janvier 2022
- 9782384060399
L'auteur se fait observateur acidulé des prétendus bouleversements qui parcourent l'existence d'un héros dont la postérité est cultivée de son vivant ce qui est bien plus roboratif. Cet auteur a trouvé dans son héros sans ne l'avoir jamais rencontré le parfait écho à la formule revisitée sur l'amitié selon Montaigne : «Parce que c'était lui, parce que c'était moi ». Bref, pour ce dernier, Cauda reste le seul maître. La plus grande révérence à lui accorder est sa mise en pièces (de boucher).