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Jean baptiste Porion
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Ces Fragments réunissent thématiquement une collection de propos échangés entre Dom Jean-Baptiste Porion (1899-1987) et un autre moine chartreux, notamment sur le taoïsme, la mystique d'Hadewjich d'Anvers et des Rhéno-flamands, ou les réformes de Vatican II, recueillis sans ordre explicite au fil des ans et des dispositions intérieures. Ceux qui liront ce livre ne seront pas nécessairement chartreux, ni religieux ni même, peut-être, prédisposés au silence contemplatif ou à la prière. Ils y découvriront la hauteur d'une pensée qui ne s'est pas détournée des plus hautes sagesses : issues du temple de Delphes, des écrits taoïstes de Lao Tseu ou de Tchouang Tseu, de la mystique nuptiale des béguines ou de celle de l'Essence des Rhéno- Flamand. Cette sagesse, une et multiple à la fois, a trouvé sa croissance et son équilibre sur le fin fil de l'Absolu où l'amour de Dieu livre son éclat dans une déprise patiente et tranquille de soi : « Celui qui dit je vois, ne dit plus je veux ». C'est l'essence même de la vocation cartusienne qui est exposée ici à travers le cristal d'une intelligence exceptionnelle, douée d'un rare pouvoir d'analyse et de synthèse, érudite et passionnée et pour qui le chemin de soi à Dieu n'emprunte aucune courbe, attachée à la seule voie droite de l'oubli du monde, le regard plongé dans l'infini.
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La première édition de ce livre a paru dans les années 1950, et était signée par « Un Chartreux » du monastère de la Valsainte. Très vite ce livre s'est imposé comme l'un des grands textes de spiritualité et n'a pas cessé d'être réimprimé. Qui était ce chartreux? Cette nouvelle édition établie par Nathalie Nabert, spécialiste de la spiritualité cartusienne, retrace l'histoire de ce texte et dévoile l'identité de l'auteur, dom Jean-Baptiste Porion, qui fut l'une des plus grandes figures de l'ordre des Chartreux au 20e siècle. Cette nouvelle édition annotée est augmentée de plusieurs autres textes de dom Porion: sermons inédits, conférences spirituelles, extraits de correspondance, qui viennent éclairer et prolonger le texte initial et font d'Amour et Silence un nouveau livre.
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Occident se dit en allemand Abendland: terre du soir; c'est le pays où meurent les dieux.
Depuis l'origine, ils montent au ciel comme des astres de flamme pour décliner et s'éteindre à intervalles de plus en plus rapprochés. L'Occident est le pays où les dieux meurent: pourquoi? " Le réel est un vase sacré: -qui le touche, le gâte, - qui le saisit, le perd. " Heidegger a une affinité avec les contemplatifs de l'Orient: il voit dans l'avarice et l'avidité de l'homme occidental la faute initiale qui fait périr ses dieux.
Elle est déjà présente pour lui dans le vocabulaire de Platon, qui confond l'être avec l'étant. L'Européen veut saisir ses dieux, se les approprier, les concevoir et les avoir, au lieu de laisser être l'Etre. La trajectoire devient à chaque siècle plus courte et plus basse: aujourd'hui, ils ne montent même plus au ciel, ils s'éteignent après quelques années de vol au niveau cosmique ou politique. La civilisation technique marque le dernier degré de notre erreur: les dieux avortent, nous entrons dans la nuit.
Dom Jean-Baptiste Porion