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Marc Lebiez
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Oedipe athée ; les hommes abandonnés des dieux
Marc Lebiez
- L'Harmattan
- Ouverture Philosophique
- 15 Janvier 2016
- 9782343081526
"Chez Sophocle, la tragédie d'oedipe tient au fait que les dieux l'ont abandonné. Telle fut aussi la plainte de Jésus mourant sur la croix. Après Hölderlin et les romantiques allemands, et jusqu à Nietzsche et Heidegger, ce délaissement allait être perçu comme le tragique par excellence. D autres allaient bâtir une théologie de la mort de Dieu. Si ce sentiment mène à la catastrophe que Wagner a mise en scène et que le XXe siècle a réalisée, est-il vraiment notre destin ? Sommes-nous condamnés à ressentir l'absence de Dieu comme un manque ?"
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Les premiers temps modernes ; décadence et modernité
Marc Lebiez
- Kime
- 18 Septembre 2008
- 9782841744640
La fin de l'antiquité est plus que l'archétype de la décadence: une relation de synonymie s'est instaurée.
Employé absolument, le mot décadence désigne cette époque, les autres lui étant assimilées par métaphore. il serait donc vain de se demander s'il est justifié de qualifier ainsi ce que les historiens actuels préfèrent nommer "antiquité tardive". s'y hasarderait-on, d'ailleurs, que les ouvrages de montesquieu et de gibbon seraient opposés au présomptueux. ces classiques témoignent aussi de ce que la méditation sur le déclin et la chute de l'empire romain est un des thèmes constitutifs de la conscience occidentale.
On n'en peut donc contester le bien-fondé. mais cette raison même justifie qu'on y regarde de plus près, pour évaluer la réalité de cette décadence sur le rejet de laquelle une large part de nos évidences se sont solidifiées, et aussi pour comprendre ce que l'on voulait rejeter en s'opposant à cela. il est troublant que l'époque que nous appelons "la décadence" soit aussi celle qui inventa la notion et la revendication de modernité.
Non par cette absence de lucidité qu'on attribue aux byzantins à la veille de l'assaut turc, mais de la manière la plus consciente qui soit, dans les écrits des penseurs les moins indifférents à leur temps. c'est parfois cela même qui paraissait à certains des traits de décadence qui a été applaudi comme heureuse nouveauté. les désaccords portaient moins sur la valeur de ceci ou de cela, que sur l'apparition d'une valeur que nul n'avait jamais défendue: la nouveauté.
En disputant ainsi du progrès ou de la régression, on mit en oeuvre puis on développa le concept d'histoire. le sens de cette époque décisive s'est joué dans la conscience ainsi prise de son historicité. quant à nous, c'est le sens de l'histoire que nous cherchons dans une méditation sur cette époque-là.
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A quoi un mathématicien peut-il servir ? A qui, hormis une poignée de spécialistes disséminés dans le monde, parler des recherches qui le passionnent ? Bertrand brille dans le ciel des idées mais il est aussi fait de chair et de sens. De la manière la plus improbable et inattendue, une proposition surgit, concrète et précise. Devant l'exigence de choisir, que décide Bertrand ?
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Quand l'histoire bascule, qu'un monde ancien meurt et qu'un monde nouveau apparaît, cette mort n'est jamais totale, cette nouveauté n'est jamais radicale. Il n'est pas indifférent que la fin de l'Antiquité, notre archétype de la décadence soit aussi l'époque qui inventa l'idée de modernité, ni que le livre fondateur de la culture grecque ait eu pour sujet la douloureuse prise de conscience que les civilisations sont mortelles. Cette conscience a poussé Homère à former une entreprise : choisir parmi les légendes que lui avait transmises la tradition orale et, avec cette matière, écrire la première oeuvre littéraire.
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Eloge d'un philosophe reste paien - proclos (412-485)
Marc Lebiez
- L'Harmattan
- 3 Mai 2000
- 9782738473066
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On voudrait que religion et politique relèvent de deux domaines distincts : d'un côté les croyances personnelles, de l'autres la vie en commun. Cela semble aller de soi et être souhaitable, ne serait-ce que pour assurer la possibilité de la tolérance : on accepte d'autant mieux les différences en la matière que chacun s'accorde pour ne faire de sa religion qu'une affaire personnelle. On voit bien, en outre, ce que peut avoir d'oppresseur un État qui ajoute à la puissance qui le caractérise la contrainte d'une doctrine officielle. Même si l'on associe le mot république ou le mot démocratie au nom d'une religion ou de quelque autre dogmatique, on est bien devant un totalitarisme quand la puissance publique pourchasse ce qu'elle appelle « le vice » et prétend se mêler des conditions de la vie privée, jusqu'à la manière de se nourrir ou de s'habiller.
Il se trouve hélas que la claire et saine distinction du politique et du religieux, déjà loin d'être la norme, est remise en cause là même où elle était revendiquée. C'est que, pour les peuples qui ont peiné à se constituer en État, la religion est perçue comme un marqueur de l'identité nationale. Du coup, ceux qui se sentent solidaires des opprimés soutiennent des revendications étroitement religieuses, quittes à fermer des yeux sur le caractère oppressif de certaines revendications religieuses.
Pour y voir plus clair, on se propose ici de revenir sur le débat occasionné par les thèses de Carl Schmitt et de les confronter à la tradition occidentale des relations entre politique et religion.
Marc Lebiez est philosophe et helléniste. Son livre « Le culte du nouveau », Kimé, 2017, a été remarqué par Le Monde et le Figaro.
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