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Marie Charrel
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Hannah est une Nisei, une fille d'immigrés japonais. Bien que bercée de contes nippons pas son père, elle se sent avant tout canadienne et ne comprend pas pourquoi les autres enfants la traitent de « sale jaune ». Jack, lui, est un creekwalker : il veille sur la forêt et se réfugie dans les légendes autochtones depuis le départ de son frère à la guerre. Le jour où l'ermite tombe nez à nez avec un ours blanc au coeur de la Colombie-Britannique, il croit rêver : la créature n'existe que dans les mythes anciens. Pourtant, la jeune femme inconsciente qu'il recueille, marquée des griffes de la bête et qui développe d'étranges dons à son réveil, semble prouver le contraire. Des années 1920 à l'après-guerre, Marie Charrel brosse le portrait d'une Amérique du Nord où se lient, dans une fabuleuse ode à la nature et à la fraternité, contes japonais et légendes indigènes.
Un roman riche de secrets et d'envoûtements. Fabienne Pascaud, Télérama.
Prix du livre France Bleu-Page des libraires 2023
Prix Cazes-Brasserie Lipp 2023
Prix Ouest-France-Etonnants voyageurs 2023 -
Vieille. Le mot lui-même est tabou. On lui préfère le politiquement correct « femme mûre », le fourre-tout « senior », le désuet « aînée »... Notre société a un problème avec les vieux en général et les vieilles en particulier. Après 50 ans, les femmes sont invisibilisées, mises à l'écart. Les rides rendraient-elles moins apte à entreprendre ou à diriger ? Avec la ménopause et les cheveux gris, serait-on moins libre de séduire et de jouir ? Pour éclairer la façon dont les valeurs patriarcales ont forgé nos regards sur le corps vieillissant, Marie Charrel s'est plongée dans l'histoire et a interrogé des dizaines de femmes de tous milieux. Libérées des injonctions à la jeunesse éternelle, parfois indociles ou subversives, souvent audacieuses, beaucoup trouvent avec les années une voie bien à elles, entre puissance et apaisement. Et prouvent qu'elles ont encore leur mot à dire.
Un livre réjouissant, à rebours de ce qu'on lit habituellement sur le sujet, à savoir l'image d'une femme triste, déprimée et exclue de la société. Version femina. -
Europe centrale, années 1930. Après avoir fui la révolution russe, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein se découvrent un talent fulgurant pour le flamenco. Très vite, Varsovie, Berlin et même New York sont à leurs pieds. Lorsque le continent sombre dans la guerre, ils sont séparés, et Maria disparaît. Pour la venger, Sylvin prend l'identité de sa soeur pour danser travesti en femme et s'engage dans la Résistance.
Hambourg, 2017. Lukas, jeune homme à l'identité trouble, rencontre la sulfureuse Iva sur la scène où Sylvin se produisait autrefois. Fuyant leur passé, ils partent à leur tour en road-trip dans l'Europe interlope. Au fil des cabarets, leur flamenco incandescent et métissé enflamme les passions. Mais il suscite aussi la violence et l'intolérance. Jusqu'à ce que Lukas commette l'irréparable pour protéger Iva...Les deux récits se répondent en écho à un siècle d'intervalle et donnent un souffle exceptionnel à ce roman envoûtant et fascinant. Page des libraires. -
2019, Californie : Lana Del Rey tente de convaincre Joan Baez de monter avec elle sur scène. La reine du folk est d'abord méfiante face à celle qu'elle prend pour un produit marketing. Mais au fil des jours elle découvre une jeune femme intelligente, une artiste et une poétesse portant au coeur la nostalgie d'un rêve américain impossible et brisé.
1996, Lake Placid : Elizabeth, 11 ans, échappe à la vigilance de ses parents pour retrouver son ami Parker dans les bois, la nuit. Quand celui-ci disparaît mystérieusement après leur rencontre à l'aube avec une femme nue, à la peau diaphane et à la bouche rouge sang, sa vie bascule.
Au croisement de ces deux temporalités surgit une Lana Del Rey fascinante, mystérieuse mais attachante, irréductible à tous les clichés que l'on a voulu lui accoler. -
Jeune femme effacée, Claire rédige des horoscopes pour un quotidien et rêvasse beaucoup. Se glisse dans la peau d'autres, croisés au hasard des rues, et mène toutes les existences qu'elle désire avec un peu d'imagination et sans grand risque.
Jusqu'à cette lettre de Magda, sa fantasque grand-mère, un « cap' ou pas cap' ? » comme seul message. Puis d'autres courriers encore et, chaque fois, un défi. Exhortant Claire à sortir de sa réserve sécurisante, se pousser, se trouver et peut-être même, enfin, apprendre à vivre sa propre vie.
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Lausanne, hôtel Beau-Rivage, 1970. Une jeune femme, algérienne par sa mère, afro-américaine par son père, est missionnée par les Black Panthers pour approcher un « gros poisson » et obtenir de celui-ci de quoi alimenter les caisses du parti. Mais le « gros poisson » en question, Jean Seberg au sommet de sa gloire, de sa beauté et de ses fragilités, se révèle moins facile que prévu à amadouer. Elizabeth tombe sous le charme de l'actrice qui, l'espace d'une nuit, bouleverse son regard sur l'existence et les luttes pour lesquelles elle était prête à tout sacrifier.
Elle gardera de ces heures volées au monde le souvenir d'une amitié plus intense que l'amour et plus forte que la mort, souvenir ravivé cinquante ans plus tard, quand son petit-fils disparaîtra mystérieusement pour suivre à son tour la voie de la révolte.
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C'est l'histoire d'Émilie, douze ans et quatre jours. Enfant solitaire, elle peint tous les jours car, dans sa tête pleine de mots, c'est le balagan - bordel en yiddish.
C'est l'histoire de petits mensonges ordinaires, de ces vérités que les adultes estiment mieux de ne pas révéler. L'histoire d'un secret de famille et d'un bout de cauchemar qui s'accroche à la réalité. L'histoire de Robert aussi, qui n'a pas toujours été ce vieux médecin de campagne retranché dans la solitude d'une péninsule islandaise. Émilie et lui font souvent le même rêve, à des milliers de kilomètres l'un de l'autre. Sans savoir encore que leurs routes vont se croiser...
Un roman plein de gravité et de fantaisie ; une histoire de non-dits qui est, aussi, une déclaration d'amour aux mots.
Le Monde des Livres -
Paris-Alger-Ravensbrück. Trois lieux pour retracer l'existence d'Yvonne Bellot, née Yvonne Brunel-Neuville, dite « Yo Laur », fille d'artiste, artiste elle-même et arrière-grand-tante auréolée de mystère de l'auteure et narratrice de ce livre.
Enfant douée dans l'ombre de son père, élève talentueuse en quête de modernité, observatrice singulière dans la casbah d'Alger, Yo Laur fut tout cela, et aussi une épouse toquée de son homme, une frondeuse, une aventurière... jamais une mère. Elle a traversé des décennies de progrès, de beauté et de sauvagerie mêlés, défié les normes de son genre, croisé les légendes, de Gertrude Stein à Charles Nungesser, vécu comme elle l'entendait avant de s'éteindre parmi les femmes et les enfants du camp où elle fut déportée.
En reconstituant le puzzle familial à l'aide des pièces d'archives et de son imagination, Marie Charrel a tenu le pari d'éloigner sa peintre des ténèbres de l'oubli. Au-delà du témoignage sur cette femme exceptionnelle, se font écho, à cent ans d'écart, deux existences qui résonnent d'un même désir : vaincre la nuit pour vivre libre.
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D'abord, il y a Charlotte, la misanthrope : elle désire ardemment « être seule au monde ».
Puis Lorine, la stagiaire timide et maladroite : elle rêve de prendre la place de la Grande Catherine, la rédactrice en chef du journal où elle travaille. Eric a vu sa femme le quitter : il n'a pas réussi à l'aimer, trop occupé à travailler pour oublier qu'il vient d'une famille modeste. Quant à Michèle, 60 ans, après une vie bien rangée, elle donnerait n'importe quoi pour en avoir 40 de moins et faire les 400 coups. Un jour, le destin va leur offrir la possibilité de vivre leur rêve.
Lorine prend la place et la vie de la Grande Catherine ; Eric redevient un adolescent qui va pouvoir faire la paix avec sa famille. Michèle rajeunit à vue d'oeil. Et Charlotte se réveille dans un Paris désert