Les onze Muses du Grand siècle.
Il existe de nombreuses biographies de femmes célèbres au XVIIe siècle, gravitant immanquablement autour de Versailles. Mais la présentation d'une galerie de onze portraits thématique, rassemblant à la fois de grandes dames de la spiritualité, de la vie culturelle et littéraire et de la politique, est une démarche originale et qui n'a pas d'équivalent. Alors que le thème de la femme est très largement abordé dans l'édition contemporaine, tous siècles confondus, sous l'angle de la condition féminine, le propos tenu par Marie-Joëlle Guillaume, spécialiste du XVIIe siècle, se décentre, voire se renverse : c'est la force de leur empreinte sur la civilisation du XVIIe siècle qui est mise en valeur. S'ajoutent aux portraits fameux des figures moins illustres mais tout aussi essentielles : Barbe Acarie, Louise de Marillac, Marie de l'Incarnation, Angélique Arnauld, Catherine de Rambouillet, Madeleine de Scudéry, Mme de Sévigné, Mme de Lafayette, duchesse de Longueville, Anne d'Autriche et Mme de Maintenon. Ils permettent une plongée concrète et très humaine dans les mentalités de l'époque, de Corneille à Port-Royal. Enfin, cet ouvrage enlevé offre une " défense et illustration " de la civilisation du Grand Siècle, dont l'appellation suggère l'excellence. Une excellence incarnée par des femmes d'élite qui en furent les actrices et les inspiratrices.
LE saint du Siècle des Saints Petit paysan des Landes devenu prêtre, nommé précepteur dans l'illustre famille de Gondi après diverses aventures, Vincent de Paul, né en 1581, découvre à trente-six ans la vocation de sa vie : servir les pauvres. Aumônier général des galères du roi à partir de 1618, il fonde en 1625 la congrégation de la Mission, afin d'évangéliser et soigner le peuple des campagnes, et former des prêtres pour cette tâche. En 1632, il se voit offrir avec sa communauté le prieuré de Saint-Lazare à Paris. Les lazaristes étaient nés. Leur ordre allait devenir un refuge pour des milliers de démunis et un centre de rayonnement spirituel considérable.
Peu à peu, Vincent de Paul s'affirme comme la conscience de son temps. Avec Louise de Marillac, supérieure des Filles de la Charité, il suscite l'engagement et la générosité des femmes de la haute société, lutte sur le terrain contre les horreurs de la guerre de Trente Ans, institue à Paris l'oeuvre des Enfants trouvés. Par sa présence, de 1643 à 1652, au Conseil de conscience de la reine Anne d'Autriche, celui qui fait jeu égal avec les grandes figures de la Contre-Réforme catholique, François de Sales, Bérulle, Olier, influera aussi sur les affaires de l'Etat et s'engagera contre le jansénisme. Les années 1650 le voient jouer un rôle décisif dans le développement des missions étrangères. Il meurt en 1660 et sera canonisé moins d'un siècle plus tard.
Homme de prière, homme d'action, meneur d'hommes, témoin auprès des grands des exigences de la conscience, l'humble paysan gascon est devenu une grande figure de notre histoire.
La nature et l'évolution des relations entre le Trône et l'Autel, l'Église et l'État sous l'Ancien Régime sont difficiles à comprendre pour nos contemporains. De même que les conflits religieux qui l'émaillent - guerres de Religion, jansénisme, quiétisme... - et qui ont de multiples implications au plus haut sommet de l'État. Marie-Joëlle Guillaume en livre les arcanes par le biais des portraits de douze grands prélats français, du règne d'Henri III à celui de Louis XVI.
Pierre de Gondi, François de La Rochefoucauld, Pierre de Bérulle, Richelieu, Bossuet, Fénelon, Valentin-Esprit Fléchier, Louis-Antoine de Noailles, Jean-Baptiste Massillon, André-Hercule de Fleury, Christophe de Beaumont et François-Joachim de Bernis : hommes d'État, hommes d'action, noms illustres des Lettres françaises ou prédicateurs en vue, tous sont de grandes âmes aux prises avec de grands débats. La présentation fouillée de leurs fortes personnalités, l'explication de leurs oeuvres et de leurs actions conduisent à une plongée passionnante dans les XVIIe et XVIIIe siècles. Alliant la rigueur de l'historien à la limpidité du style, Marie-Joëlle Guillaume éclaire un pan encore largement méconnu de l'histoire politique et religieuse de la France moderne.
Rémy Montagne, le père de Vincent Montagne, président de Média Participations, naît en 1917 à Mirabeau, village du Lubéron, dans une famille aux valeurs chrétiennes revendiquées qui l'amèneront dans sa jeunesse à entrer à l'ACJF (Association catholique de la jeunesse française).
Il réalise ses études à Aix. Sur le plan intellectuel, il est marqué par la philosophie de Maurice Blondel, un ami de la famille, par Emmanuel Mounier et Jacques Maritain. Il s'inscrit au Parti démocrate populaire (PDP), ce qui confirme son engagement démocrate chrétien de droite, mais sensible à la question sociale. Après la guerre où il s'est illustré à la bataille d'Abbeville puis dans la Résistance, il préside plusieurs années l'ACJF qu'il quitte en 1949 pour devenir président du Conseil de la jeunesse de l'union française (CJUF), instance qu'il va représenter auprès de la WAY (Word Assembly for Youth).
Son entrée en politique est retentissante puisque, alors qu'il est donné largement battu, il remporte au premier tour la législative de Louviers en 1958 contre Mendès France. Tout en menant parallèlement une carrière d'avocat, il sera député jusqu'en 1968, maire de Louviers de 1969 à 1973, à nouveau député de sa circonscription, avant d'entrer dans le gouvernement Barre comme secrétaire d'Etat aux Affaires sociales.
A la fin de sa vie, il fonde le groupe Ampère, ancêtre de Média Participations. Peu connu du grand public, Rémy Montagne, décédé en 1991, incarne bien la fibre démocrate chrétienne de toute une génération, dont le représentant le plus connu est Jean Lecanuet. Favorable à l'indépendance de l'Algérie, donc à de Gaulle, il s'éloigne de lui en critiquant la personnalisation du régime. Incarnant le centre droit, farouchement anticommuniste, il travaillera longtemps à un Rassemblement des forces démocratiques défini comme un « mouvement hors parti non inféodé au MRP ».
Il militera inlassablement en faveur d'une entente Europe/Afrique, formant un groupe parlementaire éphémère à l'Assemblée, bientôt remplacé par l'Association France-Afrique.