Il y a longtemps de cela, bien avant d'être la femme libre qu'elle est devenue, Tanah se souvient avoir été l'enfant d'un roi, la fille du souverain déchu et exilé d'un éblouissant archipel, Loin-Confins, dans les immensités bleues de l'océan Frénétique. Et comme tous ceux qui ont une île en eux, elle est capable de refaire le voyage vers l'année de ses neuf ans, lorsque tout bascula, et d'y retrouver son père. Il lui a transmis les semences du rêve mais c'est auprès de lui qu'elle a aussi appris la force destructrice des songes.
Fleur et Harmonie : les prénoms des deux héroïnes du roman de Marie-Sabine Roger sont, disons... un peu trompeurs. Car Fleur, âgée de 76 ans, est une dame obèse et phobique sociale. Et Harmonie, 26 ans, est atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette. En clair, son langage est ordurier et elle ne peut retenir des gestes amples et violents. Bientôt rejointes par une bande de « bras cassés » émouvants et drôles, elles vont nous entraîner dans une série d'aventures. Ce roman profondément humaniste donne une vision positive de la différence, refusant le regard excluant et prônant la chaleur du collectif. Un « feel good book » réjouissant.
Laurence, jeune fille sans logis, vit avec son fils, le petit Nono, au bord d'une voie ferrée, dans un gros carton d'emballage transformé en « maison ». Elle tente de masquer le tragique de la situation à cet enfant qui, avec ses yeux d'enfant, attend chaque jour le retour de sa mère qu'il croie partie au travail. Laurence fait la manche, rapporte difficilement de quoi manger. Un jour, Nono croise Nel, un jeune aveugle, marginal lui aussi à sa manière, affichant parfois sa différence de manière provocatrice. Chacun continue sa vie de son côté, Nel pour le meilleur, Nono pour le pire. Jusqu'au jour où tous les deux se croiseront une dernière fois, et où Nel comprendra...
L'humour et le fantastique sont souvent présents dans les livres de Marie-Sabine Roger, qui aborde également des sujets plus graves, comme ici le handicap et l'exclusion. Ce roman a obtenu le prix France Télévision en 2002.
Ce qu'ils mettent au dos des romans, je vais vous dire, c'est à se demander si c'est vraiment écrit pour vous donner l'envie.
En tout cas, c'est sûr, c'est pas fait pour les gens comme moi. que des mots à coucher dehors - inéluctable, quête fertile, admirable concision, roman polyphonique. - et pas un seul bouquin oú je trouve écrit simplement : c'est une histoire qui parle d'aventures ou d'amour - ou d'indiens. et point barre, c'est tout.
Allongé dans son lit en costume noir, ce matin du 15 février, Mortimer Decime attend son anniversaire : il aura 36 ans à 11 heures du matin. Il attend plutôt sa mort, car depuis son arrière-grand-père, tous les hommes de sa famille sont décédés le jour de leur 36e anniversaire. Malédiction familiale ? La poisse serait-elle héréditaire, comme les oreilles décollées ? Quand ce destin funeste pèse sur vous depuis la naissance, cela n'incite pas à faire des projets, comme se marier, engendrer, s'engager avec énergie dans la vie professionnelle ou même tomber amoureux. A quoi bon ? Mortimer s'est donc laissé vivre, modestement et sans ambition, jusqu'à ce dernier anniversaire. En prévision, il a même démissionné de son travail, mis fin au bail de son appartement et vendu sa voiture...
Mais le sort lui joue un drôle de tour. Car ce 15 février à 11h, Mortimer ne meurt pas. Pour son malheur, le voici en pleine santé, sans travail et sans appart... et il va lui falloir désormais vivre vraiment, sans connaître l'heure de sa mort, comme tout un chacun, en somme !
Merlin, auteur d'une série BD à succès, perd son vieux copain Laurent, qui lui a inspiré son héros, Jim Oregon. Comment continuer à le faire vivre dans ses dessins, d'autant que dans son « testament », Laurent lui impose deux contraintes pour l'album à venir.. Marie-Sabine Roger s'amuse allègrement à jongler entre deux mondes, celui de la réalité et de la BD, et donne naissance comme toujours à une tribu de personnages tout en couleurs. Par l'auteur notamment de La Tête en friche, Bon rétablissement et Trente-six chandelles.
" Depuis que je suis là, le monde entier me souhaite bon rétablissement, par téléphone, mail, courrier, personnes interposées. Par pigeons voyageurs, ça ne saurait tarder.
Bon rétablissement. Quelle formule à la con ! " " Veuf, sans enfants ni chien ", Jean-Pierre est un vieil ours bourru et solitaire, à la retraite depuis sept ans. Suite à un accident bien étrange, le voilà immobilisé pendant des semaines à l'hôpital. Il ne pouvait pas imaginer pire.
Et pourtant, depuis son lit, il va faire des rencontres inattendues qui bousculeront son égoïsme.
Avec sa verve habituelle et son humanisme, Marie-Sabine Roger nous offre une nouvelle fois une galerie de portraits hauts en couleur. C'est un tableau doux-amer qu'elle peint de l'hôpital, avec l'humour et le sens de la formule qui la caractérisent, et qui ont fait le succès de ses deux précédents romans, La tête en friche et Vivement l'avenir.
tu es mon père et je te crains.
" il faut ". " on doit ". " on ne peut pas "... ta religion ne sait se décliner qu'en interdits. tu ne nous éduques pas, tu nous dresses. tu ne nous élèves pas. tu nous rabaisses. je suis petite et dieu est grand. maman parle de moins en moins. elle a des silences de douleur, qui nouent le ventre à peine on la regarde. mais moi je grandis, et mes questions grandissent avec moi. quel est ce dieu de foudre et de colère, qui aime aussi peu ses enfants ? ii me fait peur.
je n'en veux pas. la foi, entre les mains d'un homme comme toi, c'est une arme de poing. je voudrais m'enfuir au plus vite. je comprends que partir est nécessaire. je veux vivre.
Maud a subi un viol, un soir, lorsqu'elle avait douze ans. Une agression rapide, unique, commise par un inconnu qu'elle n'a jamais revu. Un " simple " viol. Depuis, Maud s'est lentement fissurée, tout en cachant obstinément ses peurs sous une allure provocante.
Elle était une petite fille semblable aux autres. Elle n'est plus qu'un objet de crainte ou de désir, car ce qu'elle donne à voir d'elle-même, aujourd'hui, c'est un mélange de séduction perverse, de haine et de mépris. Elle est belle, elle a dix-sept ans, elle devrait vivre et être heureuse : elle se méprise. Ce corps, qu'elle juge dévalué, elle en a fait un piège à hommes. Elle les traque. Elle a la conviction qu'ils se resemblent tous. Elle vit dans l'idée névrotique de retrouver un jour celui qui l'a violée, au hasard des rencontres. Prisonnière de sa mémoire, elle s'échappe en buvant, en prenant des cachets.
La seule chose qui la rassure encore, c'est le cutter qu'elle garde en permanence dans sa poche. Sa vie est une chute interminable.
Il y a Denis, le serveur, qui ne la prend pas pour un objet sexuel, mais pour ce qu'elle est, tout simplement : une adolescente paumée, en train de se détruire. Il y a Madame Leblanc, la vieille voyante, un peu fracassée par la vie, qui sait reconnaître le chagrin là où il est.
Mais il y a également les autres, tous les autres, ses parents y compris. Ceux qui ne voient rien, ou qui pensent que Maud est dure, insensible, perturbée, difficile. " Un peu pute, un peu fière aussi ". Tous ceux qui, par ignorance, aveuglement, indifférence, font que l'angoisse de Maud s'amplifie, et que tout la mène au désastre.
Dans une petite ville de province, trois trentenaires paumés vont se rencontrer et prendre en charge un jeune homme handicapé physique et mental, considéré par tous comme un monstre. Un roman chaleureux, drôle et d'une justesse rare sur notre époque. Dans la lignée de « La Tête de friche », précédent roman de Marie-Sabine Roger.
Pendant deux ans et demi, Marie-Sabine Roger a visité sa mère placée en Ehpad, avant qu'elle ne décède, à 94 ans, quelques semaines avant le confinement.
Jusqu'à la fin, cependant, sa fille cherche à renouer les liens avec cette mère qui fut toujours distante et peu chaleureuse. Elle s'interroge : a-t-elle jamais été aimée par cette femme-enfant capricieuse ? Peut-on se dire ce qu'on ne s'est jamais dit à la fin du jour ?
Le grand âge, les conditions d'accueil en Ehpad, les rapports qui s'instaurent avec les parents dépendants, et en écho notre propre vieillissement : autant de sujets traités ici qui nous touchent directement.
« Si vieillir est inéluctable, vieillir mal n'est pas obligé », conclut Marie-Sabine Roger, qui en appelle dans ce livre humaniste à un accompagnement digne des personnes âgées. Il fallait son écriture à l'os pour rendre l'émotion aussi poignante, et donner toute sa portée à ce récit.
- tu veux voir ma cabane ? - hein ? - je me suis fait une cabane.
Tu veux la voir ? j'allais dire : " non, pas le temps, tu m'excuseras, j'aurais bien voulu tu sais, mais. " je n'ai pas osé refuser. il me regardait à présent. il ne posait pas seulement les yeux sur moi : il me regardait. il y avait de l'espoir, dans ses yeux. un espoir très grave, sensible. comment aurais-je pu le décevoir ? d'ailleurs, je n'avais pas grand-chose au programme, aujourd'hui. a part mourir, peut-être ?.
Comment un chat perdu peut-il changer une employée modèle et dévouée en salariée revendicatrice ? Quitter sa maison pour toujours, abandonner la campagne, les voisines et amies, pour un appartement en ville où il ne fait jamais noir.
Où l'on n'a jamais peur ? Un vieux voisin très, trop, serviable et aussi vaguement inquiétant. Deux anges à roulettes qui donnent des ailes à celle qui les regarde. Et si la réalité n'était qu'une question de point de vue ? Marie-Sabine Roger fait toujours deux pas de côté pour nous offrir des angles inattendus.
Nicolas est un petit de maternelle qui réussit, alors que son quotidien à la maison n'est pas drôle du tout, à prendre la vie comme elle vient et à la réinventer, avec ses copains imaginaires, Petit Toiseau et Fourmisseau. Sur un sujet délicat, un roman très drôle, qu'on peut déguster à tous les âges. Un des grands succès de Marie-Sabine Roger fait peau neuve. À découvrir ou redécouvrir !
le mois dernier, on a fêté les cent ans de mme vivieux.
c'est bien d'avoir un centenaire, pour une maison de retraite. le centenaire, ça donne toujours un petit coup de pouce à la liste d'attente. a peine on a fini de souffler les bougies, hop, trois ou quatre nouveaux inscrits. on a droit aux articles dans les journaux locaux, la petite gazette, et l'echo du pays. dans le quotidien régional, aussi. comme dit mme prunier, de l'accueil : le centenaire, c'est vendeur.
Deux nouvelles : "Je suis plein d'autres aussi" et "La théorie du chien perché".
La vision du monde de deux êtres à part. On la dit folle, on le dit simple d'esprit. Des cas sérieux.
Le « ouiquaine », Zou Caribou fait sa valise et part chez son papa, de l'autre côté de la forêt. Puis le dimanche soir, il refait sa malle aux « trésordinaires » pour retourner chez sa maman. La vie de Zou Caribou est ainsi, été comme hiver:une forêt pour maman, une forêt pour papa. Surtout ne rien oublier:ni l'écharpe de maman, pour qu'elle soit là quand elle n'y sera pas. Ni la casquette de papa, pareil... et le bisou bien sûr, au départ comme à l'arrivée! - Jeux de mots, jeux tout doux! - Un texte facétieux qui rebondit d'images en jeux de mots. - L'univers gai et coloré d'une grande illustratrice, ultra-douée pour parler aux petits!
Ce volume rassemble trois romans :
Le quatrième soupirail C'est parce que son père est emprisonné pour avoir publié de la poésie subversive que Pablo s'introduit dans la prison pour lui murmurer, jour après jour, les vers de la survie.
Et tu te soumettras à la loi de ton père Dans une famille en apparence normale, un père terrorise femme et enfants, et les oblige à vivre dans la crainte du Seigneur. Pour ce père, Dieu n'est pas amour, mais devoir. Alors que sa mère sombre dans la dépression muette, la narratrice choisit la vie.
Une poignée d'argile De son enfance, elle ne se souvient de rien, ou presque. Son père n'est même pas mort, bien pire, il a disparu, les a abandonnées, sa mère et elle. Le dessin, la sculpture vont la sauver.
«Des problèmes, moi, j'en ai plus. Périf'a disparu. La Caddy est en prison. Mon copain Mourad est un assassin. Alors je m'en fous, si je meurs. J'ai même pas mal.» Le jour où Ludo a rencontré la Caddy, la vieille SDF, il ne se doutait pas de ce qui allait suivre.
Maintenant il sait ce qu'elle cache, au fond de son chariot...
Un tout petit secret qu'il faut protéger à tout prix. Même si pour cela Mourad et lui doivent dévaliser le Petiprix...
Et voilà comment, pour rendre service, on devient un voleur, et même un assassin !
De son enfance, elle ne se souvient de rien, ou presque.
Juste d'avoir été " la fille du pauvre jean-paul ". mais son père n'est même pas mort, bien pire, il a disparu, tout lâché. il les a abandonnées, du jour au lendemain, sa mère et elle. alors, son enfance après l'attente : grisaille et rancoeur jamais résolue. sa mère qui s'enferre dans la rancune, le chagrin qui les sépare au lieu de les rapprocher. le dessin, la sculpture va la sauver. dans son nouveau lycée, un ancien monastère, un jardin dont l'accès est condamné, va lui servir de refuge, d'atelier secret.