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Marik Froidefond
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Revue Textuel, nouvelle série, n° 3 : Que reste-t-il de la beauté? Dossier coordonné par Marik Froidefond et Dominique Rabaté
Marik Froidefond
- HERMANN
- 20 Juin 2016
- 9782705692452
Quelle place faire à la beauté dans la pensée des oeuvres et des pratiques artistiques - contemporaines ou anciennes - aujourd'hui ? Cette Beauté, entendue comme belle forme classique et harmonie, les « modernes » l'ont si bien injuriée ou rendue convulsive qu'il n'en resterait peut-être plus rien. Y a-t-il lieu de la restaurer ? de l'enterrer ? ou faut-il contre cet « oubli » de la beauté, en rappeler la nécessité, la possibilité, les formes nouvelles ?
En donnant la parole aux artistes comme aux critiques, ce numéro de Textuel s'intéresse à l'évolution du statut accordé à la beauté comme critère dans les discours et les pratiques littéraires et artistiques, depuis les premiers emplois esthétiques de ce mot jusqu'à aujourd'hui, ainsi qu'aux valeurs qui lui sont associées en fonction des époques (dis-moi ce que tu trouves (encore) beau et je te dirai qui tu es) et à l'intensité des affects qu'elle suscite. -
Premier recueil de son auteur, Oyats restitue le cheminement contrarié d'une parole poétique en quête de son lieu propre.
Divisée en cinq parties qui représentent chacune l'exploration d'un imaginaire singulier, l'oeuvre procède par avancées, ruptures, rechutes et décalages, et englobe ainsi dans son architecture rigoureuse un itinéraire à la fois existentiel et poétique.
Elle exprime en acte la nécessité de rompre pour persévérer, de liquider ses héritages, qu'ils soient fantasmatiques ou biographiques, pour inventer son souffle, sa voix et sa vision.
Le recueil part de la Steppe - sa première partie -, c'est-à-dire d'une fascination à la fois livresque et concrète, fantasmée et sensorielle pour les plaines de l'Extrême-Orient. En une suite de poèmes de forme libre se déploie une caravane d'images primitives qui s'évanouissent à peine surgies. L'auteur s'abandonne ici à l'élan de la fable, du mythe, de l'épopée, c'est-àdire à un exercice rituel de l'imagination dont elle semble constater tout à la fois l'éblouissement et la gratuité.
La deuxième partie, intitulée Claustro di silencio (ou « cloître de silence ») fait taire cette exaltation des grands espaces pour se restreindre à l'arpentage d'un espace concerté. Elle prend acte d'une sorte de désabusement de l'imaginaire, qu'elle tente de contenir par une déambulation patiente dans une enceinte close et blanche : quatre séries de quatre poèmes de forme plus stricte définissent son architecture.
Cependant, la voix qui parle ici ne saurait résister longuement à l'appel de l'ailleurs. Après le « coup de canif » que marque le poème isolé et sans titre de la troisième partie, elle cède à nouveau au déferlement d'images et de légendes, qui ne sont toutefois plus les visions ancestrales de l'épopée, mais les réminiscences tour à tour insouciantes et cruelles de l'enfance.
Dans cette quatrième section, Les grandes salaisons, deux séries de poèmes libres font revivre sur le mode intime les paysages natals du bord de mer et le spectacle de la maladie et de la mort d'un proche.
Quoique d'une étoffe plus rêche, cette nouvelle trame d'images pourrait s'achever sur une nouvelle rupture, une nouvelle aporie. Or elle ouvre la possibilité d'une nouvelle voix, d'un nouveau souffle qui s'épanouit dans la cinquième et ultime partie du recueil, intitulée L'invention des poumons.
Au terme de ce double itinéraire existentiel et poétique, voici donc que s'essaie une parole qui se choisit pour soeurs Anna Akhmatova, Alejandra Pizarnik, Marina Tsvetaeva ou encore Emily Dickinson. Cette recherche s'accompagne d'une transformation de l'écriture et de la forme, manière de poursuivre après les impasses successivement rencontrées.
Le recueil doit son nom à des plantes, les oyats, qui ont pour caractéristique de se briser au vent afin de s'enraciner et proliférer plus loin sur le littoral. Ces plantes forment des rhizomes souterrains étendus sur de grandes distances et donnent naissance à de nouvelles pousses aériennes - radicelles pareilles à ces réseaux d'associations qui relient les différentes parties du livre, donnant à sa cohérence à cet ensemble d'une grande diversité d'inspiration, et signalant la temporalité lente, endurante et silencieuse dont l'écriture a dû faire l'épreuve.
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Unité-pluralité
Pierre Michel, Marik Froidefond, Jorn peter Hiekel
- HERMANN
- Gream
- 17 Mars 2015
- 9782705689940
Le compositeur Hans Zender (né en 1936) occupe une place importante dans la culture allemande depuis les années 1970 en tant que chef d'orchestre, directeur d'opéra et pédagogue (il a enseigné la composition de 1988 à 2000 à la Musikhochschule de Francfort).
En tant que compositeur il a écrit des oeuvres dans différents genres (opéras, musique orchestrale, musique de chambre, musique vocale, etc.), s'intéressant particulièrement à l'Extrême-Orient, à des « interprétations composées » comme dans sa Schuberts « Winterreise », ou à certains grands poètes (dans le cycle Holderlin lesen par exemple).
Ce premier ouvrage en français consacré à ce grand compositeur est issu d'un colloque organisé par Pierre Michel et Jorn Peter Hiekel à Strasbourg en 2012 dans le cadre de l'Université de Strasbourg et du Festival Musica, il aborde diverses facettes de son oeuvre et de sa pensée grâce à des spécialistes de plusieurs disciplines dont la musicologie et la littérature comparée. -
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" Ici, enfin rassemblées, toutes ces oeuvres sur papier et peintures sur lesquelles, dix ans durant, Gérard Titus-Carmel a décliné avec acharnement feuillages, ramures, forêts et autres motifs évoquant le végétal, clans un geste qui aujourd'hui semble se suspendre en cette majestueuse galerie des Colonnes du château de Compiègne."
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Tombeaux poétiques et artistiques ; fortunes d'un genre
Marik Froidefond, Delphine Rumeau
- Presse Universitaire de Rennes
- Interferences
- 25 Juin 2020
- 9782753579323
Le "tombeau poétique" apparaît en France, au XVIe siècle : il s'agit d'un recueil collectif pour un puissant, qui fait concurrence au monument de pierre pour assurer la gloire du défunt célébré.
Le tombeau connaît une histoire à éclipses : il se constitue en genre musical, avant d'être ressuscité poétiquement à la fin du XIXe siècle, même si la forme collective se raréfie, et persiste aux XXe et XXIe siècles. Or, fait remarquable, le terme n'a pas d'équivalent exact dans d'autres langues.
Le genre serait-il spécifiquement associé à la langue française ? Les études réunies dans ce volume mettent en regard les tombeaux français avec de possibles équivalents : élégie anglaise, stances espagnoles, monument russe, oeuvres "in memoriam".
Cet ensemble permet ainsi de conduire une réflexion sur les spécificités des genres dans différentes traditions, mais aussi sur les liens qui les unissent. Il s'inscrit en outre dans une perspective intermédiale, en confrontant poésie, musique, peinture et sculpture. Ce faisant, il pose des questions essentielles sur le rapport de l'art au deuil, à la mémoire, mais aussi à la transmission et à la tradition.