Quatre saisons pour quatre adolescents redneck d'une cité fictive québécoise dans la région de l'Outaouais. Une banlieue où on s'emmerde fort jusqu'à l'installation d'un parc aquatique hors normes de l'autre côté de la 'track' de chemin de fer. De quoi casser la routine, découvrir son corps, surfer enfin sur son destin. C'est sans compter sur un clou mal enfoncé sur la Calabrese (qui n'est pas une saucisse mais une énorme « glissade d'eau », un toboggan), qui va faire de chacun d'eux des cicatrisés. Un roman comme une mise en eau de l'enfance.
Igor Fedorovich Grabonstine est l'acteur le plus talentueux de son époque, de la précédente et, sans aucun doute, de la suivante. Ce n'est donc pas une surprise si Stanley Kubrick le choisit pour interpréter le personnage principal de The Shining, l'adaptation d'un des plus grands romans du maître de l'horreur, Stephen King - dont le visage, soit dit en passant, rappelle étrangement celui d'un chat.
Ce contrat prestigieux n'aurait été que routine pour l'acteur stanislavskien, n'eût été la présence inquiétante d'un jeune prodige, Danny Lloyd, six ans, dont les aptitudes dramatiques inexplicablement puissantes menacent de reléguer Igor au rang d'acteur de second ordre.
Laissant de côté honneur et morale, Grabonstine ne s'arrêtera devant rien pour empêcher l'enfant d'assombrir sa performance et de lui voler la vedette...
Napoléon Macdougall, accablé par un inconfort constant dû à sa grandeur hors norme, inspire malgré lui un nain riche et gueulard par son fantasme d'agrandir le monde. S'ensuivent la métamorphose cauchemardesque d'une ville, une dépression collective, de mystérieuses disparitions, une histoire d'amour assombrie par un as de la baignade, des travaux forcés dans une caverne, des poursuites automobiles psychanalytiques et, surtout, un torrent d'égoïsme, de désespoir et de jurons...
Ceci n'est pas une histoire de dragons, un roman épique dans lequel, au bout du compte, personne n'est un héros.