Aux États-Unis, pour 20000 dollars, il est possible d'augmenter de 5 cm la taille de son enfant à naître. Qu'y a-t-il de problématique à créer un bébé sur mesure? Qu'est-ce qui dérange dans la manipulation de notre nature?Pour répondre à ces questions, l'auteur part d'un constat simple:quand la science progresse plus vite que la morale, nous ressentons un certain malaise. Les concepts traditionnels de la philosophie, comme l'autonomie, la justice ou l'égalité, ne suffisent pas pour traiter des questions complexes et nouvelles que posent le clonage, les cellules souches ou les athlètes bioniques.En défendant une éthique du don contre une éthique de la «domination» et de l' «augmentation», le philosophe ouvre des pistes de réflexion, guidé par une idée forte:si les manipulations génétiques annulent notre capacité d'agir librement, elles altèrent aussi nos qualités naturelles et portent atteinte à notre humanité.
Nous vivons une époque dangereuse pour la démocratie, une époque qui creuse les écarts entre gagnants et perdants. En cause, l'idéal de la méritocratie qui, généralement associé au fonctionnement régulier des institutions démocratiques, à l'autonomie et à la liberté des citoyens, et à une certaine forme de justice sociale, apparaît fondamentalement vicié et in fine inégalitaire, conduisant les sociétés occidentales à une véritable « tyrannie du mérite ». La conséquence est un mélange de colère et de frustration qui a alimenté les protestations populistes et la polarisation extrême - le Brexit au Royaume-Uni, comme l'élection de Donald Trump aux États-Unis, était un verdict sans appel, qui traduit les inquiétudes, les frustrations et l'exaspération suscitées par des décennies d'inégalité croissante, et une mondialisation qui ne profite qu'aux élites tout en donnant aux citoyens ordinaires le sentiment d'être démunis.
Face aux écueils d'une méritocratie qui engendre excès d'orgueil et humiliation, Michael J. Sandel rappelle qu'il est plus que jamais nécessaire de revoir notre position vis-à-vis du succès et de l'échec, en prenant davantage en compte la part de chance qui intervient dans toutes les affaires humaines et en prônant une éthique de l'humilité plus favorable au bien commun.
Après l'immense succès de Justice, Michael J. Sandel, professeur renommé de philosophie politique à l'Université de Harvard, examine avec force les maux et les nouveaux défis auxquels se trouvent confrontées nos sociétés actuelles.
Michael Sandel's Justice: What's the Right Thing to Do? invites readers of all ages and political persuasions on a journey of moral reflection, and shows how reasoned debate can illuminate our lives. Is it always wrong to lie? Should there be limits to personal freedom? Can killing sometimes be justified? Is the free market fair? What is the right thing to do? Questions like these are at the heart of our lives. In this acclaimed book Michael Sandel - BBC Reith Lecturer and the Harvard professor whose 'Justice' course has become world famous - gives us a lively and accessible introduction to the intersection of politics and philosophy. He helps us think our way through such hotly contested issues as equal rights, democracy, euthanasia, abortion and same-sex marriage, as well as the ethical dilemmas we face every day. 'One of the most popular teachers in the world' - Observer 'Enormously refreshing ... Michael Sandel transforms moral philosophy by putting it at the heart of civic debate' - New Statesman 'One of the world's most interesting political philosophers' - Guardian 'Spellbinding' - The Nation
Une société libérale ne cherche pas à imposer une forme de vie unique, mais à laisser ses citoyens aussi libres que possible de choisir leurs propres buts et leurs propres finalités.
Elle doit donc être gouvernée par des principes de justice qui ne présupposent aucune conception particulière de la vie bonne. Est-il réellement possible de trouver des principes de ce genre ? Et, s'il s'avère que c'est impossible, quelles en sont les conséquences pour la justice en tant qu'idéal moral et politique ?
Telles sont les questions abordées par Michael Sandel dans cette critique pénétrante du libéralisme contemporain.
Il situe le libéralisme moderne dans la tradition kantienne et concentre son attention sur la version la plus influente - l'ouvrage majeur de John Rawls, Théorie de la justice - qui en ait été donnée récemment. Dans ce qui demeure à ce jour la critique la plus incisive de la théorie rawlsienne de la justice, Sandel fait remonter les insuffisances de la théorie libérale à la théorie de la personne qui la fonde, et il plaide pour l'attribution à la communauté d'un sens plus profond que ce que permet le libéralisme.
Cette traduction française se fonde sur la seconde édition de l'ouvrage de Sandel, pour laquelle celui-ci a rédigé une préface répondant aux critiques formulées contre la première version du livre, ainsi qu'un chapitre de conclusion qui prend en considération les travaux de Rawls les plus récents..
Qu'y at-t-il de problématique à créer un enfant qui soit le jumeau identique de son père ou de sa mère, ou d'un frère ou une soeur disparus dans un accident tragique, ou bien encore d'un scientifique, d'une star du sport, ou d'une célébrité que les parents admirent? [.] Quand la science progresse plus vite que la morale, comme c'est le cas aujourd'hui, les hommes et les femmes ont du mal à formuler leur malaise. Dans les sociétés libérales, ils se tournent en premier lieu vers le vocabulaire de l'autonomie, de la justice et des droits individuels. Mais cette partie de notre vocabulaire moral ne nous donne pas les outils nécessaires pour traiter des questions les plus ardues que posent le clonage, la création d'enfants sur mesure et le génie génétique ».
« Michael Rice, directeur adjoint du supermarché Walmart de Tilton, dans le New Hampshire, aidait une cliente à charger un poste de télévision dans sa voiture quand il eut une crise cardiaque : il mourut une semaine après. Une police d'assurance contractée sur sa vie rapporta 300 000 dollars, mais cette somme ne fut pas versée à la famille de cet homme : elle revint à Walmart, qui s'était désignée comme la bénéficiaire de cette police qu'elle avait souscrite sur la tête de Rice. » Voilà l'un des exemples grâce auxquels Sandel montre comment les marchés sont devenus une composante omniprésente de notre vie : qu'il soit question des voies rapides payantes des autoroutes, des marchés noirs chinois de tickets de rendez-vous médicaux, des reventes à la sauvette de billets de concert, d'achats de bébés, de rachats par des spéculateurs d'assurances sur la vie prises par les malades atteints du SIDA..., il est évident qu'une seule et même tendance est à l'oeuvre.
S'opposant aux économistes pour qui l'argent ne serait qu'un instrument de transaction moralement neutre et aussi avantageux pour le vendeur que pour l'acheteur, Sandel prouve qu'il affecte au contraire, et parfois corrompt, tout ce qu'il touche.
Si le marché n'est pas un mal en soi, la marchandisation effrénée de certains biens auparavant non soumis à ses lois est d'autant plus dommageable que nous nous abstenons le plus souvent de nous demander quelles valeurs devraient être sauvegardées et pourquoi : s'il est acceptable ou non que des élèves soient rémunérés pour apprendre à lire, que les pays riches puissent acheter les « droits de pollution » des pays pauvres, que des chasses payantes au rhinocéros noir ou au morse soient organisées pour préserver ces espèces de l'extinction, etc.
Préface de Jean-Pierre Dupuy
The political philosopher and author of the best-selling Justice shares a revisionist view of what he believes should be the roles of markets and money in a democratic society, assessing the moral limits of markets in private life and how the market economy has encroached on private and societal values. 100,000 first printing.