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Un essai informé et vivant sur l'intellectuel iconoclaste, une étude subjective de son oeuvre par l'un de ses amis les plus proches.
En 1996, Pascal Louvrier écrit un essai enlevé sur Philippe Sollers. L'écrivain joue le jeu et lui ouvre les portes de sa vie privée. Ensemble, ils iront à Venise, Ré et, bien sûr, Paris. Leurs échanges directs nourrissent un récit sollersien dominé par la littérature, les femmes, la Société. Sollers est " pris de l'intérieur " et devient un homme attachant, sensible, pudique. Leur complicité est unique.
Le 5 mai 2023, Sollers tire sa révérence. Mais il n'est pas mort, il est en mouvement, plus vivant que jamais. Pascal Louvrier reprend le texte de 1996, le corrige, l'allège. Puis, dans la foulée, il l'augmente d'une cinquantaine de pages, où il évoque longuement Dominique Rolin. Grâce à de nombreux témoignages inédits, les zones d'ombre disparaissent et offrent un portrait définitif de l'auteur de Femmes. On assiste à ses derniers jours, diminué certes par la maladie, mais l'esprit toujours vif et malicieux. -
Fanny Ardant : une femme amoureuse
Pascal Louvrier
- Tohu-Bohu
- Biographie
- 22 Septembre 2022
- 9782376222385
Une actrice qui joue le personnage de Médée le jour de la fête des mères est forcément iconoclaste.
Voici la première biographie de Fanny Ardant. Révélée dans La Femme d'à côté, avec Gérard Depardieu, la muse de François Truffaut, a reçu le César de la meilleure actrice en 1996, pour son rôle déjanté dans Pédale douce. Nicolas Bedos lui offre un nouveau rôle flamboyant dans La belle époque (2019) qui permet à Fanny Ardant de recevoir un nouveau César.
Pascal Louvrier signe un récit romanesque qui met en lumière la personnalité complexe de Fanny Ardant, ses passions, ses coups de gueule, sa fragilité, et revisite la carrière de cette femme libre, éternelle amoureuse. Il a rencontré à plusieurs reprises l'actrice, ils se sont écrits, et de nombreuses personnalités ont accepté de témoigner.
Pascal Louvrier est romancier et l'auteur de nombreuses biographies (Amy Winehouse, Françoise Sagan, Brigitte Bardot, Johnny Hallyday, Gérard Depardieu ...) -
Je est un autre. Cette phrase de Rimbaud pourrait s'appliquer à Françoise Sagan, auteur à 19 ans, du succès planétaire Bonjour tristesse. La légende s'est emparée d'elle. Bolides, vitesse, accidents, drogue, alcool, conquêtes féminines et masculines. La vie est une fête, un excès permanent. Mais le mythe a occulté l'histoire de Françoise Quoirer. Quelle est la véritable personnalité de cette enfant de Cajarc que les parents n'attendaient plus, après la mort d'un nouveau-né ? Un subtil écrivain du coeur humain, d'abord. Une gamine surdouée qui comprend tout, tout de suite, et perd ses illusions à dix ans devant le mal absolu et le silence définitif de Dieu. Une jeune fille qui prend pour modèle un père "sans gravité". Une soeur qui aime passionnément son frère. Une femme incestuelle qui ne peut vivre en dehors de l'enfance et des siens. Une bourgeoise réactionnaire, enfin, qui défend le FLN algérien et devient l'icône ruinée de la Mitterandie. Construit comme un roman dont l'héroïne est Sagan elle-même, l'auteur, après avoir lu et relu son oeuvre, a recueilli de nombreux témoignages dont celui de son fils ainsi que des documents inédits. Il nous restitue un personnage paradoxal enfin débarrassé de sa légende !
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Georges Bataille est partout. Maudit et fui de son vivant, il est sans cesse cité. Dès qu'on entre dans le champ des interdits, on se retranche derrière son oeuvre colossale. Il serait, pour un peu, le responsable de ce dérapage nihiliste généralisé orchestré par les nouveaux dévots de la société du spectacle. Non, répond Pascal Louvrier, auteur de cette décapante biographie. Il n'est pas moderne, Bataille. Il est «contemporain de Lascaux», pour reprendre la formule de Philippe Sollers, interrogé longuement, ici, par l'auteur. La fascination du Mal, chez Bataille, n'a rien à voir avec les fantasmes sodomites de l'homosexuel passif Max Aue, personnage repoussoir des Bienveillantes. Littell n'est pas Bataille. L'enjeu de la pensée bataillienne, absolument unique, c'est le maintien précaire, éprouvant, exigeant, de la contradiction entre rigueur et dépense, ivresse et connaissance, rire tragique et lassitude silencieuse. L'auteur revisite les grands textes de Bataille, en poussant l'analyse à l'excès, respectant ainsi la démarche de son sujet. Il devient Bataille lui-même, corps et esprit mêlés, expérience sans limites. Certains récits, comme Ma Mère et Madame Edwarda, prennent une dimension autobiographique troublante. On découvre, grâce aux récentes lettres publiées, un Bataille, amant sublime et abject, fou, entre autres, de Colette et de Diane, saintes de l'abîme. On le suit dans la forêt de Marly, penseur iconoclaste prêt au sacrifice humain. On le surprend, ivre, en compagnie de son ami André Masson, rédigeant en Espagne Le Bleu du ciel, chef-d'oeuvre de lucidité, au coeur d'une époque qui acceptait, par lâcheté et bêtise, de valser avec le nazisme. Car Bataille fut le premier à étudier les mécanismes psychologiques du fascisme afin de le combattre efficacement. Pascal Louvrier le réaffirme, documents inédits à l'appui. Biographie, donc, rejetant la falsification et l'arrimage dont sont trop souvent victimes la vie et l'oeuvre de Bataille. Le mot de désordre ? Refuser haut et fort, dans un style lumineux et elliptique, le nihilisme universel, c'est-à-dire le Bien actuel.
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Archistar internationale, aussi agaçant que génial, Marc Sisco vient de voir enfin le projet de sa vie - la construction d'un opéra mouvant sur la Laguna vénitienne - approuvé par les autorités. Au moment où ce rêve révolutionnaire et risqué est sur le point de se réaliser, tout dans la vie de l'architecte commence à se délier et, paradoxalement, à prendre de la consistance à ses yeux :
Sa vie conjugale monotone désormais compromise, la lente agonie de sa mère, le rapport délicat avec sa fille, son masque publique savamment construit mais de plus en plus pesant à porter.
L'opinion publique s'excite et s'acharne, autour du T40 - ce théâtre révolutionnaire qui changera à jamais le visage de Venise - et sur son créateur que l'on veut, selon les uns ou les autres, fou, gourou ou génie.
Ce roman raconte la vie d'aujourd'hui, à travers le milieu de l'architecture, il évoque, au-delà de la vie de cet architecte célèbre, un monde où l'homme actif se brûle de l'intérieur et se consume, jusqu'à l'usure à petit feu nommée le burn-out. Le stress, l'urgence devenus mode de vie, les doutes sur ses compétences, l'épuisement émotionnel réunissent les questions de Jusqu'à demain, avec pour dernier mot une soumission à un monde dont toutes les réflexions dévoilent l'absurdité et l'aliénation.
Une passionnante réflexion sur le destin d'un homme, ce roman est aussi palpitant qu'entraînant, avec une belle évocation d'amour et des blessures que la vie inflige.
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Alors que ces jours sont comptés, Jacques Libert, un écrivain célèbre, se retire dans sa maison au bord de la Manche et confie à Louise, une étudiante, ses derniers secrets : les véritables circonstances de la mort de sa femme et son amitié cachée avec François Mitterrand.
De l'affaire l'Observatoire à sa mort, il a entretenu des rapports intimes avec ce président qui se vivait lui-même comme un personnage de roman.
Quel lien indestructible les a unis pendant quarante ans, et pourquoi perdure-t-il jusqu'à aujourd'hui? Qui se cache derrière Jacques Libert, ce manipulateur sentimental et politique ? Et Louise, si jeuneet si belle, pourquoi est-elle entrée dans sa vie ?
Un roman extrêmement bien informé et puissamment romanesque.
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L'architecte Marc Sisco vient d'être choisi pour construire le nouvel opéra de Venise. C'est la consécration d'une carrière déjà brillante, la réalisation d'un rêve d'enfant. Mais de retour à Paris, un sentiment de malaise s'empare de lui. Il ne se sent plus en phase avec ce monde qui l'a consacré. Il n'a plus envie de rien, sauf de s'évader.
Un roman sensible, nerveux, sur notre besoin de cohérence et de liberté.
À l'aéroport, déjà, ça n'allait pas très bien.
Le coeur n'avait pas son rythme habituel. Un poids sur la poitrine. Et une boule au fond de la gorge, oppressante. J'ai salué le pilote en le regardant à peine. Les discussions avaient été âpres, la décision incertaine jusqu'au bout. J'étais fatigué. Une image a surgi alors que je traversais le hall d'une démarche lourde : le visage radieux du maire de Venise lorsqu'il m'a annoncé que le projet du T 40 était accepté. De nombreux points restent à régler, m'a-t-il dit dans un français parfait, mais l'essentiel est acquis : c'est vous.' J'ai branché mon portable. Profusion de SMS. Je l'ai coupé aussi sec L'architecte Marc Sisco vient d'être choisi pour construire le nouvel opéra de Venise. C'est la consécration d'une carrière déjà brillante, la réalisation d'un rêve d'enfant. Mais de retour à Paris, un sentiment de malaise s'empare de lui. Il ne se sent plus en phase avec ce monde qui l'a consacré. Il n'a plus envie de rien, sauf de s'évader.
Un roman sensible, nerveux, sur notre besoin de cohérence et de liberté.