Tout est invraisemblable dans ce récit aux allures de roman. Et pourtant, tout est vrai. Au milieu des années 1930, les maîtres-espions de Staline recrutent cinq étudiants de la prestigieuse université de Cambridge. Des jeunes pousses qui s'appellent Anthony Blunt, Guy Burgess, John Cairncross, Donald Maclean et Kim Philby. Retournant contre lui l'esprit de caste de l'establishment britannique, ce quintette de « taupes » soviétiques atteindra des postes clé dans la hiérarchie de l'Intelligence Service, poussés par une foi absolue dans l'idéal communiste. Rémi Kauffer révèle l'extraordinaire réussite de cette entreprise de trahison. Il situe l'importance de la sexualité et de l'homosexualité parmi les membres du réseau. Dévoilant des complicités françaises, inédites à ce jour, il explique pourquoi et comment "les Cinq "ont tous bénéficié d'une impunité juridique ahurissante en Angleterre et révèle les dessous d'un scandale qui s'étend de la Seconde Guerre mondiale à la Guerre froide.
La véritable histoire de l'espionnage féminin.
L'auteur révèle ici la véritable odyssée - longtemps occultée ou saupoudrée d'un glamour un peu surannée - des femmes dans les services secrets. Elle commence au XVIe siècle, quand l'Angleterre de Cromwell invente le néologisme de " she-intelligencers ". Et se poursuit de nos jours à l'heure où une Américaine, Gina Haspel, préside aux destinées de la CIA. Portraits, récits, révélations ponctuent cet incroyable et pourtant authentique thriller. À chaque page, une découverte : la vérité sur Mata Hari ou Milady de Winter ; les espionnes dans l'Ancien Régime, la guerre de Sécession américaine, l'affaire Dreyfus ; les " soldates inconnues " de la Grande Guerre ; le front féminin invisible de Staline ou d'Hitler ; les héroïnes et les traîtresses de l'Occupation ; les femmes chefs de réseaux de la Résistance ; les saboteuses de Churchill ; les désinformatrices de Roosevelt ; les espionnes au service de la DGSE, du Mossad, du MI6 anglais, du SVR russe, du Guoanbu chinois, de la CIA.
A sa manière, l'espionnage est un art. Comme tout art, il exige de ses pratiquants des dispositions spécifiques qui font de quelques-uns d'entre eux des virtuoses, des as. En un mot des maîtres. Ils se rattachent à des types différents, mais complémentaires : les grands patrons, les agents de terrain, les versatiles, les exécuteurs de basses oeuvres, les agents Action, les chasseurs de taupes et les fauteurs de troubles. Tous se sont adonnés en « seigneurs » à ce métier à risques entraînant parfois l'Histoire avec eux.
En couvrant plus de vingt siècles d'histoire du renseignement sur plus de vingt pays, Rémi Kauffer fait la lumière sur le milieu ô combien opaque et captivant des services secrets. Un monde sans pitié dont les arcanes sont enfin révélés pour la première fois. On y découvre les grands services de renseignements, les moins connus aussi, les agents secrets, les taupes et leurs techniques, ainsi que les succès et échecs des opérations qui rythment l'Histoire. Pas moins de trente-cinq années d'investigation auront été nécessaires à l'auteur pour livrer cette somme sans égale.
Qu'est-ce qui fait d'une opération des services secrets une « grande affaire » ? Son impact dans les rapports de forces entre les Etats comme à l'intérieur des Etats. Ces opérations d'envergure appellent tout naturellement un récit haut en couleurs, avec des personnages à l'avenant. De la jeunesse des services soviétiques, promoteurs de la dezinformatsia et déjà maîtres sous Staline de l'espionnage industriel, aux derniers feux de la guerre froide, l'auteur fait revivre tous les épisodes clé de l'espionnage au XXe siècle, leurs enjeux, leurs décors, leurs acteurs, leur époque.
Rien n'est mis de côté : les intox anglaises couvrant avec succès le débarquement allié en Normandie ; la bataille secrète de quatre décennies à Berlin, épicentre de la guerre froide ; la crise des fusées de Cuba de 1962 ; les infiltrations soviétiques en France ; le front afghan ; l'affaire Farewell ; les contre-attaques occidentales ; les « taupes » russes au sein de la CIA ou du FBI. Un livre qui captive autant par ses portraits, ses récits, ses révélations que par ses mises en perspective. Plus qu'un livre d'aventures : un récit vrai qui se lit comme un roman policier.
Plus inconnues encore que les espions, voici les espionnes. Celles dont on ne parle jamais. Celles qui agissent dans l'ombre depuis la nuit des temps mais que cette nuit, toute masculine, occulte.
Historien reconnu du renseignement, Rémi Kauffer révèle la véritable odyssée des femmes dans les services secrets, odyssée qui débute au XVIIe siècle, quand l'Angleterre invente le néologisme de « she-intelligencer », et se poursuit en 2019, à l'heure où une Américaine dirige la CIA.
Portraits, récits et révélations ponctuent cet incroyable thriller vrai. À chaque page, une découverte : la vérité sur Mata Hari ou Milady de Winter, les espionnes de l'Ancien Régime, les « soldates inconnues » de la Grande Guerre, le front féminin invisible de Staline ou de Hitler, les Françaises chefs de réseau dans la Résistance, les chanceuses, les scandaleuses, les saboteuses, les tueuses, les taupes et les chasseuses de taupe, les héroïnes, les manipulées, les sacrifiées. Les espionnes enfin des deux guerres froides, ancienne comme actuelle : celles de la DGSE, du Mossad, du MI 6 anglais, du SVR russe, du Guoanbu chinois, de la CIA.
Une somme inégalable qui dévoile enfin ce pan caché de l'histoire des femmes et, au-delà, de l'histoire des services secrets.
Pas de service de renseignement efficace s'il n'a l'oreille du pouvoir politique. Le présent ouvrage révèle un siècle de rapports souvent compliqués mais toujours passionnants entre les chefs d'Etat ou de gouvernement et leurs « services ». Un siècle d'histoire secrète qui n'englobe pas seulement la France (de Gaulle, Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande), mais aussi bien les Etats-Unis (Roosevelt, Truman, Eisenhower, Kennedy, Nixon, Reagan, Clinton, Bush père et fils, Obama) ou la Russie (Lénine, Staline, Khrouchtchev, Brejnev, Gorbatchev, Eltsine). Et d'autres encore : l'Angleterre (Churchill, Thatcher, Blair) ; l'Allemagne (Hitler, Adenauer, Honecker, Kohl, Merkel) ; la Chine (Chiang Kai-shek, Mao, Deng Xiaoping) ; Israël (Ben Gourion, Golda Meir, Begin) ; les pays arabes. Sans oublier ce quatuor aux manettes aujourd'hui : Poutine, Xi Jinping, Donald Trump et Emmanuel Macron.
Quatre frères de deux mères différentes.
Trois seront rois, dont l'un à deux reprises. Le destin tumultueux de leur fratrie, celle des Béni Hachem, les Hachémites, traverse et résume un siècle d'histoire du Moyen-Orient.
Rien n'y manque : les rivalités entre impérialismes ottoman, anglais et français, l'Arabie, l'Irak, la Syrie, le Liban, la Jordanie, le sionisme, la Première et la Seconde Guerre mondiales, la lutte contre les projets nazis à Bagdad, Glubb Pacha et sa « Légion arabe », la fondation de l'État hébreu, le sort tragique des Palestiniens. Et, au milieu des guérillas et des révolutions, le pétrole.
Winston Churchill, Lawrence d'Arabie, Ibn Séoud, le chef des terribles guerriers wahabbites, Ben-Gourion, le premier président israélien, Nasser l'Égyptien, le grand mufti de Jérusalem, implacable ennemi des Juifs et des Hachémites, Saint-John Philby, père du futur espion soviétique Kim Philby, Gertrude Bell...
Avec leur père, le chérif de La Mecque, les Hachémites lancent, aux côtés de Lawrence d'Arabie, la guérilla de 1916-1918 contre les Turcs. Ils veulent un royaume arabe unifié sous la coupe de leur famille.
L'aîné, Ali (1879-1935), dernier roi du Hedjaz - la partie occidentale de la péninsule arabique qui abrite les villes saintes de Médine et de La Mecque -, va en être banni par Ibn Séoud. Les Hachémites ont perdu la terre sacrée de l'islam.
Favori de Lawrence d'Arabie, Fayçal (1885-1933) devient roi de Syrie. Mais l'armée française le chasse de Damas.
Spolié de sa couronne, Abdallah (1882-1951), le cadet, devra se contenter de la Jordanie. Assassiné devant la mosquée d'Omar, à Jérusalem, par un Palestinien pour sa modération envers Israël auquel il a pourtant livré une guerre, c'est son petit-fils, le roi Hussein, qui va lui succéder.
L'héritier de Fayçal, Ghazi Ier, meurt dans accident d'automobile à la veille de la Seconde Guerre mondiale qui menace le trône et voit les nazis tendre la main aux nationalistes arabes.
Seul échappe au massacre le petit dernier, Zaïed (1898-1972), ambassadeur d'Irak à Londres. La saga se conclut, en février 1999, avec la mort d'Hussein de Jordanie. Ç'en est fini du rêve hachémite, mais il aura beaucoup contribué à façonner le Moyen-Orient que nous connaissons aujourd'hui.
Paris est depuis deux siècles la ville d'adoption et le lieu d'apprentissage des révolutionnaires du monde entier. Fascinés par la Révolution française, ces étrangers ont d'abord pour nom Buonarroti, Karl Marx ou Bakounine. Et plus tard Lénine, Trotski, Hô Chi Minh, Zhou Enlai, Deng Xiaoping ou Pol Pot : le gotha des futurs dictateurs rouges. Sous l'Occupation, les immigrés parisiens révolutionnaires luttent pour la France contre le nazisme dans les rangs des FTP-MOI, les résistants communistes étrangers. Mais, avec la guerre d'Algérie, le rouge commence à virer au vert : les activistes en armes de la fédération de France du FLN s'opposent en effet par tous les moyens à l'intégration de leurs compatriotes en exil dans l'ensemble français. Dans les années 1970-1980, des révolutionnaires d'un deuxième type viennent régler leurs comptes dans la Ville Lumière, à l'image des terroristes palestiniens, irakiens, syriens, libanais, iraniens, arméniens, des Brigades rouges ou de la bande à Baader. Enfin, le Paris sanglant que nous connaissons tragiquement aujourd'hui devient le terrain d'action de djihadistes qui, nés en France, se veulent ses pires ennemis. Héritiers des subversifs d'antan, les tueurs du Bataclan et ceux de 2016 en sont en même temps l'antithèse. Une histoire largement méconnue, tumultueuse que l'auteur dévoile au travers d'un récit enlevé et d'une surprenante galerie de portraits.
Le destin des Béni Hachem, les Hachémites, traverse un siècle d'histoire du Moyen-Orient, face aux rivalités entre impérialisme ottoman, anglais et français, avec la lutte contre les projets nazis à Bagdad et au milieu des révolutions.
Chacun d'entre eux aura eu le mérite de réveiller le dragon chinois et d'effacer les humilitations subies par la chine face aux puissance occidentales au XIXe. Avec des moyens et des résultats contrastés. Un y sera pleinement parvenu, Deng Xiaoping. Car on peut retenir l'inconstance de Sun Yat-sen, hésitant entre la démocratie de l'Occident et la dictature du prolétariat de l'Union soviétique et se perdant dans le dédale de ses complots. Chiang Kai-shek fut sans doute à deux doigts de faire basculer la Chine dans l'ère moderne. Sorti grand vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, il se retrouvait cependant quatre ans plus tard contraint d'abandonner la Chine continentale aux communistes, parce qu'il manquait de vision. Mao lui n'en manquait pas, ni non plus de charisme. Mais, la victoire venue, on le vit incapable de gérer le pays d'une main calme, sans cyclones et drames de toutes sortes provoqués par lui-même et qui se traduirent par les 40 millions de morts du Grand Bond en avant, les 3 millions au moins de la Révolution culturelle, sans compter les purges incessantes de l'armée, du parti communiste, des populations modestes. Deng Xiaoping (1904-1997), qui a vécu tous les soubresauts de la Chine moderne, de la Grande Marche jusqu'à l'entrée des communistes dans Pékin, de la Révolution culturelle jusqu'aux événements de la place Tien'anmen, est celui qui lui aura permis de faire sa mue et de rentrer dans la modernité pour devenir enfin "l'hyper-puissance" dont l'avènement avait été prophétisé par Napoléon à Sainte-Hélène: "quand la chine s'éveillera, le monde tremblera".
Ils avaient vingt ans en 1944. Leur groupe de Résistance : le réseau « Archimède ». Leur action d'éclat : détruire les fichiers qui livraient les jeunes Français au travail obligatoire en Allemagne. Leur combat : les barricades du Quartier latin pour la Libération de Paris. Leur espoir : une France juste et fraternelle. Mais au printemps 1968, elle semble loin, cette France ! Vingt ans, c'est désormais l'âge de leurs enfants. Des adolescents en pleine fièvre contestataire d'anarchisme en trotskisme, de Nanterre à la Sorbonne, de manif en émeute. Le drapeau tricolore cède la place au drapeau rouge et la croix de Lorraine, hier symbole de liberté, devient celui du vieux monde à abattre. Comment se dérober, toutefois, quand Jacques Foccart, l'éminence grise du général de Gaulle, fixe aux anciens du réseau Archimède cette mission très secrète : faciliter et protéger des négociations secrètes à Paris entre Américains et Nord-Vietnamiens pour mettre fin à la guerre qui ensanglante l'Indochine ? Un chassé-croisé infernal se met alors en marche : les ados de 1944, devenus des adultes, courent d'un bout à l'autre d'un Paris figé dans la grève générale tandis que les ados de 1968 dressent d'autres barricades, celles de la contestation, et mettent la capitale à feu et à sang au nom des mêmes idéaux qu'eux autrefois.
L'auteur de ce roman « transgénérationnel » où août 1944 téléscope mai 1968 ne s'est accordé que quelques libertés mineures avec l'Histoire. La réalité est en effet si riche qu'elle donne toujours plus de puissance à la fiction.
Rémi Kauffer, historien de formation et auteur de grandes enquêtes couronnées de succès, nous
livre ici une sorte de « docu-drama ». Observant que la Résistance est fortement occultée par les
débats (légitimes) concernant Vichy, il a choisi pour nous faire comprendre ce qu'était l'activité de
ces hommes et de ces femmes marginaux qui se sont opposés à la collaboration, de nous proposer
une fiction informée, solidement nourrie de témoignages et de données historiques. C'est l'histoire
d'un réseau imaginaire, le réseau Bucéphale (tous les acteurs portent des pseudonymes empruntés
à l'Antiquité) - un réseau imaginaire mais dont toutes les péripéties sont hautement plausibles. En
d'autres termes : la Résistance comme un roman.
Ce qu'on retiendra d'abord c'est l'extrême marginalité des Résistants au moment où les premiers
d'entre eux commencent à s'affairer et s'organiser. C'est aussi leur incroyable diversité
idéologique : au sein du réseau Bucéphale, se croisent des rescapés de la Cagoule (comploteurs
d'extrême droite au temps du Front populaire), des chrétiens de l'Action catholique, des francsmaçons
bouffeurs de curés, des communistes plus ou moins à l'aise avec le pacte germanosoviétique.
L'extraordinaire est que cela finit quand même par constituer un vrai réseau, solidement articulé,
très précautionneux. Et bientôt efficace. Le rôle des réseaux français en matière de renseignement
est fréquemment sous-estimé ; ici, on voit concrètement comment ce très dangereux travail
souterrain fut fondamental pour la préparation du débarquement.
Les personnages de Rémi Kauffer sont fictifs, mais ils en croisent d'autres qui ne le sont nullement
et l'on ne s'étonnera pas d'assister à Londres à une rencontre entre l'état-major de Bucéphale et le
général de Gaulle. Quant au dénouement, il est terrible mais, hélas, totalement plausible car les héros meurent
rarement dans leur lit. Cela se lit comme un roman ; on s'instruit comme à l'école.
Manipulation des milieux scientifiques et professionnels, déstabilisation des entreprises, intoxication des médias, mise en condition du public : la désinformation est de retour. Les techniques de guerre psychologiques affûtées lors du grand affrontement Est-Ouest se sont muées en armes d'un combat industriel et commercial sans pitié.
Coups tordus des Américains sur le front du médicament, grandes manoeuvres autour des OGM, duel du ciel entre Boeing et Airbus, attaques dans le dos de Total en Birmanie : c'est la désinformation qui rythme le face-à face économique entre les Etats-Unis et l'Europe.
Industriels, syndicalistes, consommateurs, écologistes, défenseurs des droits de l'Homme, chercheurs, journalistes... cette guerre furtive nous éclabousse tous. Du bouche à oreille à la rumeur numérisée sur Internet, l'arme de la désinformation met en oeuvre une gamme impressionnante de moyens. Nos démocraties seront-elles en mesure de résister à cette puissance destructrice ?
Ecrivain-journaliste d'investigation, professeur à Sciences-Po Paris, Rémi Kauffer collabore notamment au Figaro Magazine et à Historia. De Kang Sheng et les services secrets chinois aux deux tomes de l'Histoire mondiale du renseignement (Robert Laffont) en passant par l'OAS et Eminences grises (Fayard), il est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages qui balaient les innombrables facettes de la guerre de l'ombre.
Voici un livre exceptionnel : il retrace l'épopée de la DGSE, le service de renseignement français à l'international, tout juste trentenaire, et des services qui l'ont précédée. Cette centrale d'espionnage et de contre-espionnage est en effet l'héritière d'une longue histoire commencée sous l'Occupation avec les services rivaux du général de Gaulle et du général Giraud. Brossant le portrait des hommes et parfois des femmes des services, narrant les détails de leurs opérations clandestines les mieux camouflées, sur tous les continents, le trio d'auteurs le plus capé du domaine (Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer) a mis en commun ses fonds d'archives originales, accumulées pendant près de quatre décennies, et révèle des dizaines de témoignages inédits, du début des années 1940 jusqu'à nos jours.
A Shanghaï, la grande cité chinoise des années 30, le breton Jean Cremet alias "L'hermine rouge" disparaît au cours d'une mission secrète. Tout le monde le croit mort. Sauf Roger Faligot et Rémi Kauffer qui, un demi-siècle plus tard, mènent l'enquête. Elle dure 6 ans.
A Nantes, ils retracent l'itinéraire d'un jeune socialiste, ami de Lénine en vacances, d'un fantassin de la Grande guerre blessé en Belgique, du fondateur du Parti communiste en Bretagne. A Paris, revoici Cremet conseiller municipal du 14ème arrondissement, secrétaire général du PC, animateur d'un réseau d'espions. Quand la police le démasque, il s'enfuit avec sa maîtresse. Après Moscou, Hong-Kong, Macao, Barcelone, Bruxelles, il revient enfin en Bretagne et tente de retrouver la femme qui compte le plus, sa fille Jeanne.
La petite Jeannette à qui, en 1991, les deux auteurs de cet ouvrage révèlent le destin hors série d'un père toujours absent et si proche pourtant : pionnier de la dissidence, précurseur des bouleversements du 20ème siècle, amant enflammé bien qu'infidèle, chevalier de toutes les libertés.
Voici un livre exceptionnel : il retrace l'épopée de la DGSE, le service de renseignement français à l'international, tout juste trentenaire, et des services qui l'ont précédée. Cette centrale d'espionnage et de contre-espionnage est en effet l'héritière d'une longue histoire commencée sous l'Occupation avec les services rivaux du général de Gaulle et du général Giraud. Trajectoire prolongée par le SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, fondé en 1946) pendant la guerre froide, la guerre d'Indochine, la guerre d'Algérie, sous la IVe République comme sous les présidences du général de Gaulle, de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d'Estaing. Puis sous le sigle DGSE dans les années 1982-2012 sous les présidences Mitterrand, Chirac, Sarkozy et maintenant Hollande, avec l'apparition du monde éclaté d'aujourd'hui, fruit de l'effondrement du système soviétique et de la fin de la politique des blocs. Une aventure forcément secrète qui court sur sept décennies, de la Seconde Guerre mondiale à l'actuelle refonte par le nouveau pouvoir socialiste.
Pour faire vivre cette histoire des services secrets français, de leurs échecs et de leurs réussites, pour décrire en profondeur leurs relations souvent mouvementées avec le pouvoir politique, trois des meilleurs spécialistes du sujet, les journalistes Roger Faligot, Jean Guisnel et Rémi Kauffer, ont mobilisé dans ce livre leurs connaissances, leurs carnets d'adresses et leur savoir-faire. Brossant le portrait des hommes et parfois des femmes des services, narrant les détails de leurs opérations clandestines les mieux camouflées, sur tous les continents, ce trio a mis en commun ses fonds d'archives originales, accumulées pendant près de quatre décennies, et révèle des dizaines de témoignages inédits, du début des années 1940 jusqu'à nos jours.