Avec clarté, sens de la narration, érudition, le grand historien qu'était René Grousset raconte neuf croisades sur deux siècles, de 1095 (prédication d'Urbain II) à 1291 (défaite de Saint-Jean d'Acre). Un classique.
Un classique, racontant sur vingt-cinq siècles la lutte du nomade et du sédentaire, secret de l'évolution de l'Asie, voire du monde.
Avec Attila et Tamerlan, Gengis Khan fait partie de ces conquérants qui ont le plus durablement marqué l'histoire des territoires eurasiatiques. Les récits des chroniqueurs occidentaux, des annalistes chinois ou persans ont popularisé leurs figures. Comme le dit l'historien, leur arrivée, leurs mobiles, leur disparition semblent inexplicables, si bien que l'histoire positive n'est pas loin de faire sien le jugement des anciens auteurs qui voyaient en eux les fléaux de Dieu envoyés pour le châtiment des vieilles civilisations.
Pour les scribes persans du XIIIe siècle qui ont les premiers raconté son histoire, Gengis Khan était le conquérant du monde, une figure déjà légendaire déployant son emprise sur toute la surface de la terre. A son actif, de mémorables victoires, contre le royaume des Xixia à Keyimen (1209), contre les Djurtchet à Fuzhou (1211), à Xinjiang (1212) et à Yizhou (1213), et contre les Khorezmiens dans l'Indus (1221). Une vie de conquête, pour bâtir l'Empire mongol, le plus grand de l'Histoire, s'étendant de la mer Caspienne à la mer Jaune.
Cette histoire n'est pas seulement une histoire de conquête. Si elle dresse le tableau d'une impressionnante géopolitique impériale, elle est aussi un portrait vivant et érudit du conquérant implacable ; René Grousset revient sa psychologie, ses tours de pensée, les aspects plus personnels de son existence, sa famille, ses conseillers proches.
René Grousset (1885-1952), ancien membre de l'Académie française, était un historien spécialiste de l'Asie. Il fut professeur à l'École des langues orientales, à l'École libre de Sciences politiques ainsi qu'à l'École du Louvre. Plusieurs de ses ouvrages sont devenus des classiques : L'empire du Levant (rééd. Payot 1992), Bilan de l'Histoire (rééd. Desclée de Brouwer, 2016), L'épopée des croisades (rééd. Perrin / Tempus, 2017).
Ce deuxième volume raconte l'histoire du redressement musulman - scandé par la prise d'Edesse en 1145 et la victoire totale de Hattin en 1187 - et le long bras de fer qui oppose les deux camps lors des première et deuxième croisades. On y voit les rivalités déchirer les barons et les rois de France et d'Allemagne, les croisés et les établis, les prédicateurs et les missionnaires. Avec sa clarté
d'expression légendaire, René Grousset décrit la remise en ordre politique et militaire menée par Nûr al-Dîn, puis Saladin. La présence occidentale,
bien qu'affaiblie, survivra encore cent ans. Le chef-d'oeuvre de René Grousset fait partie des classiques de l'Histoire au succès jamais démenti.
la croisade fut un mouvement prêché par les papes, relayé par les prédicateurs (saint bernard, pierre l'ermite...) et soutenu par un élan populaire qui relança l'intérêt de l'occident chrétien pour jérusalem et la terre sainte.
autant initiative d'ordre religieux qu'aventure militaire, la première croisade draine menu peuple, mystiques et exaltés, mais aussi les plus puissants barons d'europe dans le but de rouvrir la route des pèlerinages vers le tombeau du christ. rené grousset démêle l'écheveau politique, religieux et social de cette aventure couronnée par la prise de jérusalem, le 15 juillet 1099, et l'établissement des croisés en terre sainte, menace redoutable pour un monde musulman, divisé par des querelles dynastiques et religieuses.
en 1130, la méditerranée devient une sorte de " mer chrétienne ". le chef-d'oeuvre de rené grousset fait partie des classiques de l'histoire au succès jamais démenti.
dans le dernier tome de sa fresque magistrale, rené grousset explique comment les cinq croisades successives ne parviennent pas à enraciner la présence chrétienne en méditerranée orientale, tout en laissant une trace profonde dans l'histoire de cette région ; la croisade des trois souverains philippe auguste, frédéric barberousse et richard coeur de lion, la prise de constantinople et l'odyssée de saint louis en seront les épisodes les plus marquants.
Toute histoire de la Chine est aussi une histoire de la civilisation chinoise. Au fil des millénaires, les Chinois ont entretenu des rapports étroits avec un grand nombre de peuples. Huns, Turcs, Mongols, bouddhistes, musulmans, chrétiens, tous ont contribué à faire de la civilisation chinoise ce qu'elle est devenue. Certes, la Chine a tout absorbé, tout sinisé. Il n'en demeure pas moins que faire l'histoire de cette civilisation implique qu'on puisse analyser un à un les éléments extraordinairement nombreux et variés qui la constituent.
René Grousset fut l'un des rares érudits capables de produire cette grande histoire de la Chine.
Le conquérant du monde : tel est le titre que, de son vivant, donnèrent à Gengis-Khan les scribes persans qui nous ont transmis son histoire. Il s'agit en effet de la plus prodigieuse épopée de tous les temps : elle a pour théâtre la moitié de l'Asie et met en scène le fondateur de l'Empire mongol.
Cette histoire, la voici reconstituée sous la forme du récit le plus vivant, le plus passionnant qu'on puisse imaginer. Strictement fidèle à une méthode scientifique, cette vie de Gengis-Khan se lit comme un roman : René Grousset y restitue non seulement les extraordinaires aventures du conquérant mongol, mais aussi sa physionomie morale, le tour de sa pensée, jusqu'aux dialogues fidèlement conservés par ses familiers.
Imaginez le cadre grandiose de la steppe mongole, de la forêt sibérienne, du désert de Gobi, des pics vertigineux de l'Altaï. Déployez dans cet incroyable décor la chevauchée des guerriers de Gengis-Khan, et vous aurez l'idée d'une des plus fabuleuses épopées qui soient.
« René Grousset est un merveilleux historien, d'un immense talent, je dirais presque de génie ; il a cette caractéristique appréciable qui consiste à pouvoir jouer sur tous les claviers à la fois, du pittoresque au pathétique, et surtout à faire les rapprochements les moins banals et les plus vrais entre des faits que séparent des siècles ou des millénaires de préjugés ou d'erreurs. Il est un événementiel qui sait dominer l'événement et le situer dans son cadre d'ordre historique et cosmique. » Robert Aron René Grousset nous lègue un précieux héritage avec cette histoire universelle, écrite au lendemain de la guerre de 39-45, et pourtant combien actuelle et indispensable pour nourrir et éclairer la réflexion aujourd'hui.
Périclès, incarnation de l'âge d'or athénien ; Alexandre le Grand, bâtisseur d'un empire courant de l'Adriatique à l'Indus ;
César, le précurseur de la toute-puissance de Rome ;
Charlemagne recueillant l'héritage romain, tout en jetant les bases lointaines de l'Europe ; Frédéric ter Barberousse, dont la dynastie fonde le Saint-Empire romain germanique ; Frédéric Il de Prusse, Louis XIV, Napoléon et Bismarck, autant de personnages majeurs qui peuvent se targuer d'avoir changé la face du monde.
Tout en reconstituant leur histoire avec un souffle incomparable, René Grousset multiplie les focus politiques, militaires, artistiques, économiques ou religieux pour offrir ce livre référence devenu un classique.
René Grousset suit dans leurs pérégrinations vers l'Ouest, à travers le Gobi et les Pamirs, les pèlerins chinois Hiuan-tsang et Yi-tsing partis, au péril de leurs vies, chercher en Inde le savoir qui se rapporte au bouddhisme, ainsi que des manuscrits et des objets de culte. Nous sommes au VIIe siècle de notre ère, époque où l'Inde et la Chine connurent en même temps le plus vif éclat de leurs cultures spirituelles, intellectuelles et artistiques. Hiuan-tsang est le héros principal du livre. La description détaillée des contrées parcourues, des monuments, des traditions et des cérémonies, des moeurs des populations rencontrées, et des incidents parfois dramatiques du voyage, rend son récit extraordinairement vivant et passionnant.
Une biographie de René Grousset, par pierre-Lucien Lamant, des photographies, en couleur et en noir et blanc, d'André Bareau, de Dominique Darbois, d'Hélène Disrens et de Gérard Fussman, et une carte en couleur et en grand format, qui retrace fidèlemeent l'itinéraire des deux pèlerins, enrichissent l'ouvrage.
Cet ouvrage, qui englobe vingt-cinq siècles d'histoire, dévoile le secret même de l'évolution de l'asie, la loi qui a présidé à la renaissance ou à la mort des empires immémoriaux.
Cette loi, c'est la lutte du nomade et du sédentaire, de l'homme de la steppe et de l'homme des cultures. l'histoire de l'asie étudiée sous cet angle devient comme une immense leçon de géographie humaine.
Attila, gengis-khan, tamerlan. leur nom est dans toutes les mémoires. les récits des chroniqueurs occidentaux, des annalistes chinois ou persans ont popularisé leurs figures. ils surgissent, les grands barbares, en pleine histoire civilisée et brusquement, en quelques années, font du monde romain, du monde iranien ou du monde chinois un monceau de ruines.
Leur arrivée, leurs mobiles, leur disparition semblent inexplicables, si bien que l'histoire positive n'est pas loin de faire sien le jugement des anciens auteurs qui voyaient en eux les fléaux de dieu envoyés pour le châtiment des vieilles civilisations.
L'Arménie, c'est le carrefour où l'Europe et l'Asie se sont rencontrés, un peuple dont l'histoire remonte à la nuit des temps, qui participe à toutes les grandes aventures de l'Antiquité : l'hellénisation, la lutte contre Rome puis le protectorat, la conversion au christianisme, le ralliement à l'Empire byzantin, jusqu'à la conquête par les Turcs seldjouqides au début du Xle siècle. Elle cesse alors d'être une nation et un État pour devenir une nationalité bientôt intégrée dans l'Empire ottoman. C'est là, très logiquement, que l'auteur clôt son «histoire». Une histoire racontée de main de maître par René Grousset, qui se retrouve ici sur un de ses terrains de prédilection, et produit sans doute l'un de ses chefs d'oeuvre : brio de la narration, clarté de l'exposition, sens de la synthèse qui n'exclut pas le souci du détail savoureux, toutes ces qualités font de ce livre un classique.
Dans cette synthèse de référence, René Grousset explore vingt-cinq siècles d'histoire eurasiatique. À travers son étude minutieuse de la vie des grands conquérants, il nous dévoile le secret de l'évolution de l'Asie, la loi qui a présidé à la renaissance ou à la mort de leurs empires. Cette loi, c'est la lutte du nomade et du sédentaire, de l'homme de la steppe et de l'homme des cultures. Étudiée sous cet angle, l'histoire de l'Asie devient comme une immense leçon de géographie humaine. De la domination des Huns, solidement établis aux frontières de l'empire romain et qui connaîtront leur apogée sous le règne mort d'Attila au Ve siècle, en passant par l'empire mongol de Gengis Khan au XIIIe siècle et les conquêtes en Asie centrale de Tamerlan au XIVe siècle, cette histoire est celle de grands barbares surgis des steppes pour en quelques d'années, faire du monde romain, du monde iranien ou du monde chinois un monceau de ruines. Ces conquérants ont durablement marqué l'histoire des territoires eurasiatiques. Les récits des chroniqueurs occidentaux, des annalistes chinois ou persans ont popularisé leurs figures. Leur arrivée, leurs mobiles, leur disparition semblent inexplicables, si bien que l'histoire positive n'est pas loin de faire sien le jugement des anciens auteurs qui voyaient en eux les fléaux de Dieu envoyés pour le châtiment des vieilles civilisations.
Histoire de l'Asie, collection Que-sais-je, Presses universitaires de France, Paris, 1941 et 1944, 128 pages, avec 3 cartes dans le texte.
L'ouvrage est divisé en trois volumes ; le premier a pour objet l'Orient ancien (Assyrie, Chaldée, Iran), l'Islam et l'Orient hellénistique et chrétien ; le second l'Inde et la Chine anciennes et l'Indochine ; le troisième, les empires mongols, l'Inde et la Chine modernes et le Japon. Les divers pays ont reçu en général un traitement proportionné à leur importance.
L'histoire de la question d'Orient ne commence pas, comme on le croit trop souvent, au XVIIe siècle.
Pour être intelligible, elle doit aller de la période hellénique à nos jours. Dans cet esprit, René Grousset cherche à suivre l'évolution des frontières - spirituelles et politiques - entre l'Europe et l'Asie. Ces frontières ont singulièrement varié au cours des siècles. Pour l'Athénien du Ve siècle, elles se situaient entre Milet et Sardes. Avec Alexandre, les frontières de l'Europe, englobant d'un seul coup toute l'Asie antérieure, sont brusquement portées jusqu'au-delà de Samarqand et de Lahore, au seuil de l'Asie centrale et de l'Inde gangétique.
A l'époque des rois grecs de Bactriane, vers 150 avant J. -C. , la vallée du Caboul se trouve en Europe, comme Antioche et Alexandrie. Cette conquête politique, cette hégémonie spirituelle de l'hellénisme dans l'Asie proche, eurent comme conséquence inattendue la pénétration du monde hellénistique par l'esprit oriental. A partir du IIe siècle de notre ère, les religions orientales s'élancent à la conquête du monde romain.
L'Empire byzantin ne sera, à bien des égards, que l'iranisation, au point de vue politique, et la sémitisation, au point de vue religieux, de l'Empire romain et de l'esprit grec. A la pénétration morale de l'Europe par l'Asie s'ajoute, vers le milieu du VIIe siècle, la grande révolte de l'Asie qu'on appelle l'islam. Byzance va lutter pendant plus de deux siècles contre les invasions arabes. Telles sont les premières étapes de cette histoire de la question d'Orient que René Grousset a entrepris d'étudier dans ce livre qui demeure l'un des plus marquants de son oeuvre.
"La Chine n'est pas seulement un empire, c'est une civilisation. Dès lors, comment dissocier l'histoire de cet empire de celle de sa civilisation, c'est-à-dire de celle de sa pensée, de sa religion, de son art ? Toute histoire de Chine est aussi une histoire de la civilisation chinoise. Par ailleurs, contrairement à ce qu'on imagine trop souvent, les Chinois, au fil des millénaires, ont entretenu des rapports étroits avec un grand nombre de peuples. Huns, Turcs, Mongols, bouddhistes, musulmans, chrétiens, tous ont contribué à faire de la civilisation chinoise ce qu'elle est devenue. Certes, la Chine a tout absorbé, tout sinisé. Il n'en demeure pas moins que faire l'histoire de cette civilisation implique qu'on analyse un à un les éléments extraordinairement nombreux et variés qui la constituent. Aussi, rares sont les érudits qui ont été capables de produire une grande histoire de la Chine. Non seulement René Grousset fut de ceux là mais, qui plus est, il occupe parmi eux une place éminente." (François Joyaux)