Filtrer
Support
Éditeurs
- GALLIMARD (21)
- P.O.L. (14)
- Fata Morgana (11)
- Folio (10)
- Leo Scheer (8)
- PIERRE-GUILLAUME DE ROUX (8)
- Les Provinciales (6)
- La Nouvelle Librairie (3)
- Table Ronde (3)
- Est Editions (2)
- Champ Vallon (1)
- Fayard (1)
- Gallimard (1)
- Hermann (1)
- L'Archange Minotaure (1)
- La Guepine (1)
- Mercure De France (1)
- Plon (1)
- Via Romana (1)
- Villa Arson (1)
Prix
Richard Millet
-
Nouveaux lieux communs - exegese, exorcisme
Richard Millet
- La Nouvelle Librairie
- 28 Mars 2024
- 9782386080210
-
C'est en corrèze, sur le plateau de millevaches, l'histoire de la famille de pythre, une histoire qui va de la fin du siècle dernier à nos jours.
Au commencement, il y a andré pythre qui arrive un soir au village, venu d'un canton voisin, le bout du monde, avec une demi-idiote, sa femme ou sa domestique, on ne sait.
André pythre est un personnage hors du commun, taciturne et mélancolique, en qui semblent se résumer des siècles de privations et d'entêtement à survivre en même temps qu'une volonté féroce de s'en sortir, d'échapper au nom impossible, au granit, à l'eau, au ciel trop bleu, à la jalousie des autres, à cette terre noire et froide qu'il faut disputer aux genêts, aux ajoncs, à la pierre. mais comment vaincre la " maudissure " qui vous suit, vous et les vôtres depuis si longtemps, comment vaincre ce qui gît en vous-même et vous entraîne vers le silence et la nuit ?
-
LÂ'année 2011 commence par la Foire du livre de Brive-la-gaillarde : « règne de la quantité, paraître, frivolité, narcissisme, insignifiance... Prostitution. » Mais lÂ'écrivain nous donne aussi, en temps réel, lÂ'écho que ce spectacle produit dans le théâtre intérieur : la détresse de lÂ'âme devant la frivolité et le narcissisme et les efforts insensés quÂ'elle fait pour y échapper en recréant par des phrases une forme compatible avec lÂ'esprit humain : lÂ'écriture vraie. Cet âpre exercice sera mis à mal par le déclenchement un peu plus tard de « lÂ'affaire Richard Millet », qui conduit lÂ'éditeur de deux Prix Goncourt (Jonathan Littell en 2006 et Alexis Jenni en 2011) à être évincé de chez Gallimard et de toute présence dans la presse et dans le monde de lÂ'édition, après la publication, le 24 août 2012, de « Langue fantôme, suivi dÂ'Éloge littéraire dÂ'Anders Breivik »...
-
Ma soeur vierge : Emily Brontë
Richard Millet
- La Guepine
- Rapport A...
- 28 Novembre 2019
- 9782956099796
« On le sait depuis Montaigne : l'histoire de tout écrivain est, en grande partie, celle de ses lectures, et celles-ci le miroir, multiple, de ses origines. » Nous voici aux sources de Richard Millet. Son hommage, s'il permet de mieux mesurer la parenté de son oeuvre avec celle d'Emily Brontë, donne au lecteur une profonde envie de lire, ou de relire, Les Hauts de Hurlevent.
Une leçon d'amour pour la littérature...
-
Au milieu des vents, des pluies et des voix sombres des bois du plateau de Millevaches, dans la grande nuit corrézienne, voici l'histoire de trois femmes fières. Yvonne, Lucie, Amélie : les trois soeurs Piale. Trois vies de femmes : l'interminable déception, les rêves qui se brisent comme de la vaisselle, un goût de vieille neige dans la bouche, et toutes ces chambres où l'on n'arrive pas à se réchauffer, l'enfance perdue, la stupeur, l'incrédulité devant le temps qui a passé, les rires blancs, l'acceptation de la mort et du recommencement, même s'il n'y a ni commencement ni fin, mais seulement ce don, ce versement de sang, cette cascade qui tombe d'être en être, interminablement.
-
2000-2003 : années décisives, naissance de sa deuxième fille, rupture avec POL, fin de sa collaboration avec Balland, arrivée chez Gallimard. Millet séjourne souvent au Liban et en Syrie, et aussi dans sa Corrèze natale. Sur le plan littéraire, il publie Lauve le pur, La Voix dÂ'alto, et, surtout, on assiste à la genèse de son roman Ma vie parmi les ombres (Gallimard, 2003). Le journal fourmille de réflexions sans complaisance sur lÂ'époque, dÂ'anecdotes et de personnages : Paul Otchakovsky- Laurens, Guillaume Dustan, Jack-Alain Léger, Dominique Noguez, Angot, Goffette, Tillinac, Sollers, Wieviorka, Finkielkraut, Camille Laurens, Alice Ferney, etc.
-
" Ce que je suis : un écrivain en route dans sa langue. C'est dans la langue qu'on chemine, autant que dans le paysage. Parfois je m'arrête en plein vent : mes mots aussitôt ravalés, comme le voile blanc sur la bouche des femmes druzes, comme un souffle d'homme sur la soie protégeant un sexe humide de femme. Je marche un peu seul sur la route de Hermel. Le chauffeur s'est endormi dans la voiture. Pas de secret à découvrir ou à livrer : je suis en mouvement sur la terre rouge de la Bekaa, entre deux chaînes de montagnes. Peut-être ne suis-je là que pour oublier ce qu'une femme a fait de moi : un être hors de lui, condamné à marcher, penser, parler seul (trois langues à la bouche et nulle envie qu'elles s'ébruitent dans l'après-midi poussiéreuse). "
-
Dictionnaire amoureux : de la Méditerranée
Richard Millet
- Plon
- Dictionnaire Amoureux
- 5 Mars 2015
- 9782259219723
Deux rives, trois religions, vingt-trois pays riverains et une mer qui reçoit des noms divers selon les langues : Mare Nostrum pour les Romains, Mer blanche du milieu pour les Arabes, mer blanche pour les Turcs, mer du milieu des terres pour les Hébreux, les Serbes, les Berbères, les Arméniens, la Méditerranée se subdivise aussi en plusieurs mers : Adriatique, Tyrrhénienne, Egée, Ionienne. Jadis centre du monde, la Méditerranée reste un espace géographique et politique important, et le foyer de notre civilisation grâce à la Phénicie, à Jérusalem et Athènes, et bien sûr Rome. La division entre Orient et Occident tend aujourd'hui à s'estomper, à cause des migrations et de l'américanisation du monde. C'est pourquoi l'auteur préfère parler de Méditerranée au singulier, celle-ci étant envisagée dans sa dimension civilisationnelle plus que politique, et dans sa diversité toujours active.
Il sera donc question de pays (Albanie, Macédoine.), mais plus volontiers de régions (Kabylie, Côte Vermeille, Gaza.), de villes (Beyrouth, Istanbul, Barcelone, Venise.), d'îles (Ibiza, Elbe, Malte.), de personnages mythologiques (Jason, Antigone, Didon), historiques (Alexandre le Grand, César, Zénobie.), d'écrivains (Homère, Camus, Lampedusa.), de peintres (Caravage, Gréco, Barcelo), de musiciens (Falla, Albeniz , Milhaud), de cinéastes (Fellini, Pasolini.), d'acteurs (Mastroianni, Claudia Cardinale, Trintignant), de saints (Rabi'a, Angèle de Foligno, Thérèse d'Avila), de plats, du vin, des vents, du platane et du cyprès, du oud et du komboloï, et de bien d'autres choses, à partir de souvenirs personnels, de voyages, de lectures, de femmes, ce qui explique, comme toujours en amour, ces lacunes qui reçoivent le beau nom de préférences..
-
Il est professeur dans une banlieue difficile de Paris. Mais ses racines plongent dans le Limousin, au coeur de la province française. Dans ses classes, les élèves sont durs, violents. Peut-être d'autant plus qu'il est, lui, resté un enfant, l'enfant soumis d'un père tyrannique, l'enfant abandonné d'une mère trop tôt enfuie et qu'il recherche dans chaque femme.Lauve, Lauve le pur, est à jamais du côté de ceux qui ont tout perdu, qui ont toujours tort, ni là ni ailleurs : intellectuel pour les paysans, provincial chez les Parisiens, faible parmi les forts, innocent avec les innocents.
-
Ozanges, voyage intérieur en Limousin natal où l'alter ego de l'auteur, Pascal Bugeaud, se livre sans merci dans ce récit troublant où nombre de spectres de l'existence sont charriés.
En cette langue où l'axiome littéraire est le nec plus ultra, sont tentées des beautés expressives énonçant un parcours initiatique.
Il se retrouve une nuit d'hiver froide durant dans les méandres de cet authentique château d'Ozanges dont la pierre contient au fil des siècles des paroles enfouies telles celles qui l'occupent à démêler un écheveau de pensées se ramifiant en permanence dans une alternance de lumière et d'obscurité aidant.
Confronté à son passé, surgissent tant les musiques de Purcell, Bach et Dvorak que les écrits de James, Fromentin, Dostoïevski, Pascal, Nerval... inscrits en son esprit en quête et qui rend ici hommage à la Musique et à la Littérature.
On sort envoûté après avoir parcouru un tel dédale et l'on demeure hanté par la langue qui ouvre en chaque phrase savamment pesée, une expressivité si ce n'est rare, sûrement unique.
Richard Millet n'en finit pas de nous éblouir. -
«Je songe à cette très jeune fille assassinée au début des années 60, à Siom, sur les hautes terres limousines. Je songe à celui qui l'a peut-être tuée, et qui se cachait dans son nom propre, Lavolps, comme un renard en son terrier. Tous deux sont morts, et seule l'écriture peut aujourd'hui les rendre à leur innocence.» Richard Millet.
-
«J'ai vu s'éteindre, à Siom, sur les hautes terres limousines, entre les années 60 et le début de ce nouveau millénaire, le monde rural dans lequel je suis né. J'ai vu finir une civilisation qui avait duré des siècles. Ils sont tous morts, les Bugeaud comme toutes les grandes familles siomoises, et c'est pourtant parmi eux, hommes et femmes que j'ai vus vivre et que je croyais immortels, que j'erre aujourd'hui, perdu ou sauvé par l'écriture, ombre parmi les grandes ombres de Siom.»
-
-
«À la fin du XIX? siècle, dans le haut Limousin, territoire disgracié de la France rurale, un jeune homme, fils naturel d'une simple d'esprit et d'un inconnu, affligé d'un pied-bot, pauvre de surcroît, découvre les gestes et la technique qui feront de lui un photographe ambulant. Il était né en 1866 et s'est suicidé en 1910. Retrouvées dans le grenier de la mairie d'Aix-la-Marsalouse, ses plaques témoignent d'un singulier souci de donner à voir ce qui n'avait pour ainsi dire pas d'image : une population appelée à disparaître dans les décennies à venir. L'art du bref n'est pas une biographie d'Antoine Coudert, ce photographe dont on ne sait presque rien et dont l'existence tragique a quelque chose des héros de Faulkner. Parler de lui, c'est se vouer peu ou prou à la fiction. C'est entrer dans un songe noir pour y chercher de la clarté. C'est enfin réfléchir sur la photographie, laquelle n'est peut-être pas un art - ou alors un art par défaut, un art modeste, un art du bref.» Richard Millet.
-
«Ce n'était plus la guerre fantomatique à quoi, depuis mon arrivée à Beyrouth, je m'étais habitué et qui ne venait pas ; ce n'était plus du roman devenu vague rêverie au fond de l'ennui ; c'était l'essence même de toute littérature : la guerre, violente, exigeante, dangereuse, enivrante, aussi, car j'y ai retrouvé les gestes qui étaient les miens, enfant, dans les bois de Siom, quand je jouais à la guerre et que je mourais ou tuais avec une ivresse qui me laissait croire que j'étais la proie d'autre chose que de la fièvre du jeu.
Mais à Beyrouth, cette nuit-là, au premier étage du magasin que nous devions tenir, dans le bruit des armes, les éclats, l'odeur de poudre, d'huile et de métal chaud, je sentais les autres miliciens bien plus proches de moi que mes anciens compagnons de jeu.
Tout ça me plaisait dans une dimension inquiétante, voire terrifiante du plaisir : celle qu'on connaît dans les très grandes amours. »
R.M.
-
Mes parents, eux, ne supportaient donc ni les filles ni les livres ; et quand j'en ai eu possédé plus de trente, ils m'ont sommé de choisir entre les livres et eux, tout comme pour les filles que j'amenais chez eux dans la rue Haute, me faisaient-ils comprendre sans autre forme de procès, ma mère nous toisant avec son visage de porcelaine, sans doute parce qu'ils ne voulaient pas que je me multiplie, comme les livres, le chiendent, les mouches du printemps.
A l'instar de Ma vie parmi les ombres, ce texte inédit de Richard Millet possède un fort écho autobiographique. C'est à Siom, nom d'emprunt pour la ville corrézienne de Viam qui l'a vu naître, que prennent place les nouvelles qui composent ces Jours de lenteur. Les mots y coulent naturellement, malgré le titre, comme les eaux vives d'une rivière.
-
Ce bref essai part d'une constatation biographique : Isabelle Huppert est née le 16 mars 1953, soit 15 jours avant Richard Millet. Autant dire qu'elle représente une sorte de miroir dans lequel l'écrivain scrute sa propre figure autant que celle d'une actrice dont la filmographie a quelque chose de très français en même temps que d'universel.
Ainsi les films majeurs dans lesquels elle a tourné, Des Valseuses à Elle, en passant par Chabrol, Cimino, Losey, Godard, Haneke, Téchiné, Trier, sont-ils aussi des moments importants de la vie de l'écrivain, l'actrice et l'écrivain s'inscrivant chacun à façon dans leur époque. On verra ici pourquoi, loin de toute fascination mais non sans une certaine ambiguïté, puisqu'il s'agit d'une femme.
Avec Huppert et moi, Millet clôt une trilogie constituée par Le corps politique de Gérard Depardieu (Pierre-Guillaume de Roux, 2014) et Pour Bernard Menez (Léo Scheer, 2017).
-
« Je vais où me portent mes phrases. » Richard Millet achève la longue quête vers l´origine dans laquelle il s´est lancé le jour où il commença d´écrire la première ligne de son oeuvre si décisive aujourd´hui. Cette autobiographie de ses vingt premières années, que ne couvrent ni son Journal ni son oeuvre romanesque, n´est pas un livre de confessions, quoiqu´il arrache « les vieux masques », y compris celui de l´homme « qui pose, inévitablement, en écrivant » et se situe dans l´exacte ligne de saint Augustin - mais c´est une quête pour découvrir « l´origine de ma sensualité ». Cette sensualité excessive, vécue presque comme une damnation, l´écrivain la rattache à un manque initial d´amour et à une sorte d´envoûtement paternels, qui auraient produit ce qu´il appelle sa « maladie ». La forteresse intérieure construite et consolidée pas à pas l´en protège mais elle en est aussi le produit - tout comme ce grand livre enfin écrit, « la baleine blanche de mon entreprise littéraire ».
-
L'angelus ; la chambre d'ivoire ; l'écrivain Sirieix
Richard Millet
- Folio
- Folio
- 25 Avril 2001
- 9782070412983
Voici trois courts romans, d'abord publiés séparément et rassemblés ici parce qu'ils peuvent se lire comme trois variations sur le thème de la création artistique : la musique pour L'angélus, la peinture dans La chambre d'ivoire et la littérature avec L'écrivain Sirieix. Trois autoportraits dans lesquels la ressemblance avec l'auteur est à la fois certaine et mensongère - en tout cas ironique. Les femmes, aussi, y sont infiniment présentes, impitoyables, lointaines à force d'être proches.
-
« Je suis descendue ouvrir la porte que faisait trembler un semi-remorque chargé de rondins, tremblant moi aussi devant cet homme d'une cinquantaine d'années, un peu plus grand que ne le sont les hommes des hautes terres : quelqu'un d'épuisé, ou qui revient de loin, ou encore un homme revenu de tout ; un homme qui ne s'aimait pas, c'était visible, ma mère m'avait appris à les reconnaître, les plus dangereux, selon elle, car ils exigent tout d'une femme, sans contrepartie, parfois même jusqu'au sacrifice suprême. » Estelle, la narratrice, est serveuse dans un routier, à Saint-Andiau, dans le haut Limousin. Sa vie, à la monotonie désespérante, bascule avec l'arrivée d'un écrivain, qui, après avoir tant attendu de l'écriture, a renoué avec son métier d'instituteur. Elle va projeter sur « le maître » son désir, son dévorant besoin d'amour...
-
« Un prince napolitain de la fin du XVIe siècle, meurtrier de sa femme et de son amant, auteur d'une des musiques des plus étranges de la Renaissance, vit désormais retiré dans son château de Gesualdo, fouetté chaque jour par ses valets afin d'expier l'inexpiable, tout en guettant sur le visage de ses proches les signes de sa mort imminente » : tel est le thème de ce livret d'opéra basé sur la vie extravagante du compositeur Carlo Gesualdo, opéra créé à l'Opernhaus de Zurich en octobre 2010 (musique de Marc André Dalbavie).
Le texte reproduit ici est celui du livret tel qu'il a été écrit au départ avant d'être aménagé pour être chanté, et s'apparente donc plus à une pièce de théâtre.
-
Eesti ; notes sur l'Estonie
Richard Millet
- GALLIMARD
- Le Sentiment Geographique
- 29 Septembre 2011
- 9782070135530
« L'Estonie est un petit pays du nord de l'Europe. Voilà pour l'ignorance générale, dont la mienne, il y a peu. Au mieux mettais-je l'Estonie dans le sac balte, à peine détaché du grand corps soviétique, les trois noms d'Estonie, de Lettonie, de Lituanie composant un poème perdu que seule la rime fait tenir ensemble, et encore est-ce dans un désordre qu'accroissent les anciens noms de ces provinces de la Ligue hanséatique : la Livonie, la Courlande, l'Ostrobothnie, et même la Poméranie, dont la beauté étend ces régions aux frontières du songe, sachant que l'incertitude frontalière, voire l'inexistence, fut longtemps le lots des pays dits baltes. Je m'en remets à l'absence de clichés, à la pure altérité de l'inconnu, celui-ci se donnât-il l'apparence d'une femme ». À la manière de Michaux dans Un barbare en Asie, Richard Millet nous convie à ce périple à travers « l'Eesti » (l'Estonie, en langue estonienne), en réalité un récit de voyage intérieur et géographique, qui mêle les notations sensorielles à propos des villes telles que Tallin ou encore Tartu, des campagnes peuplées de bouleaux et de sapins aux rencontres nombreuses avec des écrivains et des musiciens locaux. Le ton est souvent ironique et le propos salubre. La méditation esthétique et politique au sens large, à défaut de devenir estonien, offre à l'auteur un miroir à sa lassitude d'être français.
-
Rêver est, après tout, une manière de vivre, pensais-je en me trouvant, somme toute, heureux d'avoir été le lieu d'un rêve prophétique, moi qui renonçais de plus en plus souvent aux berges de la rationalité commune pour me donner à des signes qui sont le chant du divin dans la vie matérielle.
Comme les cinq actes d'un drame brutal, les cinq parties de ce court récit se situent loin des terres limousines ancestrales auxquelles Richard Millet nous a habitué ; nous sommes tout près de Paris. Un homme, en proie à ses rêves, se lève avant l'aube. La journée sera ponctuée de visions et d'événéments étranges, probables signes prophétiques, nous maintenant sous tension, comme sous une nuée menaçante, jusqu'à la nuit, fatale.
-
Roule vers les beffrois dressés dans la plaine flamande et vers la Hollande des tableaux de Rembrandt ou de Vermeer. Il songe à la femme qu'il vient de perdre et à celle qui surgira peut-être à la faveur du voyage. Condamné à errer éternellement entre deux livres et entre deux femmes, il accomplit sa ronde de nuit, aux frontières du monde visible et du monde intérieur, là où l'amour de l'art, de la littérature et des femmes lui a rendu les vraies raisons d'espérer.