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Roger Caillois
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L'homme et le sacré, paru à la veille de la guerre, est un des ouvrages pionniers de nouvelle sociologie française. Roger Caillois ne rompt cependant pas avec la tradition : il part des conquêtes de l'école durkheimienne, et en particulier des recherches de Marcel Mauss, qu'il confronte avec celles des maîtres de la sociologie allemande, anglaise et américaine.L'homme et le sacré est à la fois un livre de sociologie et de philosophie, une étude originale et hautement personnelle sur le sacré «qui donne la vie et la ravit, est la source d'où elle coule, l'estuaire où elle se perd».
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Les jeux et les hommes ; le masque et le vertige
Roger Caillois
- Folio
- Folio Essais
- 3 Janvier 1992
- 9782070326723
Il y a longtemps déjà que les philosophes ont été frappés par l'interdépendance des jeux et de la culture. Roger Caillois fait, pour la première fois, un recensement des sortes de jeux auxquels s'adonnent les hommes. À partir de ce recensement, il élabore une théorie de la civilisation et propose une nouvelle interprétation des différentes cultures, des sociétés primitives aux sociétés contemporaines.
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« Je parle de pierres qui ont toujours couché dehors ou qui dorment dans leur gîte et la nuit des filons. Elles n'intéressent ni l'archéologue ni l'artiste ni le diamantaire. Personne n'en fit des palais, des statues, des bijoux; ou des digues, des remparts, des tombeaux. Elles ne sont ni utiles ni renommées. Leurs facettes ne brillent sur aucun anneau, sur aucun diadème. Elles ne publient pas, gravés en caractères ineffaçables, des listes de victoires, des lois d'Empire. Ni bornes ni stèles, pourtant exposées aux intempéries, mais sans honneur ni révérence, elles n'attestent qu'elles. » Roger Caillois.
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«C'est en effet dans le mythe que l'on saisit le mieux, à vif, la collusion des postulations les plus secrètes, les plus virulentes du psychisme individuel et des pressions les plus impératives et les plus troublantes de l'existence sociale. Il n'en faut pas plus pour lui accorder une situation éminente et pour inciter à ordonner par rapport à lui quelques-uns de ces problèmes essentiels qui touchent à la fois au monde de la connaissance et à celui de l'action.» Roger Caillois.
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Imaginons que Ponce Pilate ait décidé de faire libérer Jésus. Ainsi le Sauveur est sauvé par le courage inattendu d'un fonctionnaire romain, connu pourtant pour sa prudence, sinon pour sa faiblesse. De sorte que Jésus vit jusqu'à un âge avancé, qu'il n'y a pas de christianisme et que presque aucun des événements des deux derniers millénaires ne se produit. Pilate n'a d'estime que pour la sagesse. Il se méfie des religions. Mais est-il sage de compter sur la sagesse pour transformer le monde ?
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Selon la mythologie, le fleuve grec Alphée, amoureux de la nymphe Aréthuse, traverse la Méditerranée et redevient fleuve en Sicile. Pour Roger Caillois, «les hommes, eux-mêmes, passent ainsi par des pertes souvent durables, et en resurgissent ensuite, recouvrant mystérieusement, souvent à la fin de leur vie, leur paysage premier... [...]» D'une enfance quasi sauvage à l'océan livresque des connaissances humaines, pour aboutir au dernier refuge, l'indestructible monde minéral - tel est le parcours dont l'écrivain fait ici la confidence en nous livrant, au passage, son interprétation du monde.
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Bellone ou la pente de la guerre
Roger Caillois
- Flammarion
- Champs Essais
- 15 Septembre 2012
- 9782081286191
Cet ouvrage, méconnu, de Roger Caillois, servi par une incroyable érudition, présente un propos original sur la guerre, et fait tomber quelques idées reçues, notamment sur l'humanisme pacifiant, l'égalité et les droits de l'homme.
La guerre, d'abord limitée, réglée par l'honneurs, et le fait d'une caste guerrière, devient, avec l'apparition de l'État moderne et de la démocratie, le fondement et la préoccupation principale de la vie politique. Pour Caillois, la guerre remplit aussi dans la société mécanisée la même fonction que la fête dans la société primitive : elle exerce la même fascination et « constitue la seule manifestation du sacré que le monde contemporain ait su produire, à la mesure des moyens et des ressources gigantesques dont il dispose ».
Bellone, écrit au début des années 1950, n'est pas seulement une dénonciation de la « guerre totale » et du nazisme, mais montre la pente qui conduit de la démocratie au totalitarisme.
En couverture : Jean-Louis-Ernest Meissonier, Allégorie du Siège de Paris, huile sur toile, 1870, Paris, Musée d'Orsay. © RMN (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski.
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Tout le monde connaît l'histoire de Noé et du Déluge qui dura quarante jours, ravagea le monde et extermina hommes et animaux, à l'exception de ceux qui purent monter dans l'arche. Mais qui sait comment et pourquoi Noé est devenu un alcoolique exhibitionniste ? Quelques textes audacieux et surprenants, d'une rare intelligence.
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La thèse que défend et illustre Roger Caillois dans cet essai est certes audacieuse. Répudiant la psychanalyse tout autant que la clé des songes, il s'attache à démontrer (et il y met toute la force d'une pensée que l'on sait robuste et rigoureuse) que «les rêves n'ont ni plus ni moins de sens que les formes des nuages ou les dessins des écorces des arbres». L'auteur écrit:«Je ne crois pas que les songes soient prémonitoires, ni qu'ils donnent accès à un monde merveilleux, ni qu'ils renferment ou trahissent des secrets graves et indiscutables. Je n'apprécie guère leurs prétendues vertus poétiques. Enfin, le moins que je puisse dire est que j 'estime dérisoire la consolation qu'on prétend qu'ils apportent.» Mais on aurait tort de ne voir ici qu'un essai de négation. L'analyse de Roger Caillois est impitoyable mais équitable. Refusant certaines théories, il a su cependant mettre en lumière un aspect essentiel du rêve, celui qui donne son titre à l'ouvrage:le sentiment d'incertitude qu' il suscite. Le rêve manifeste en effet quelle souveraine aisance jaillit quand sont éliminés les contrôles qui permettent l'oeuvre constructive et diurne de l'homme. Il procure une illusion si intense et si complète de toutes les facultés et prérogatives de la conscience vigilante, qu'il jette un doute impossible à lever sur l'ensemble de son activité. Ce n'est pas par ceux de ses aspects qui l'opposent à la réalité que le rêve est redoutable et insidieux, mais tout au contraire par ceux qui l'en rapprochent et qui parviennent à la fin à faire planer sur elle aussi un soupçon décisif d'irréalité.
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Instincts et société : Essais de sociologie contemporaine
Roger Caillois
- Denoel
- 29 Décembre 1981
- 9782282300245
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Cet ouvrage est une étude des principaux problèmes posés par la littérature : la littérature dans la société, la littérature devant la morale, la littérature et le langage. Il est né d'une réflexion sur l'évolution des Lettres depuis le romantisme, sur l'état de paroxysme où elles se plaisent, sur la sorte de fureur destructrice où elles se consument présentement. Mais cette enquête (ou, si l'on veut, ce réquisitoire) n'est pas seulement une mise en cause - esthétique, morale et sociologique - de la littérature contemporaine, elle s'ouvre à la fin en une manière de traité des fins dernières de la littérature.