Filtrer
Saint john perse
-
Éloges ; la gloire des rois ; anabase ;exil
Saint-john perse
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 20 Janvier 1967
- 9782070302468
«Palmes... ! Alors on te baignait dans l'eau-de-feuilles-vertes ; et l'eau encore était du soleil vert ; et les servantes de ta mère, grandes filles luisantes, remuaient leurs jambes chaudes près de toi qui tremblais... (Je parle d'une haute condition, alors, entre les robes, au règne de tournantes clartés.) Palmes ! et la douceur d'une vieillesse des racines... ! La terre alors souhaita d'être plus sourde, et le ciel plus profond, où des arbres trop grands, las d'un obscur dessein, nouaient un pacte inextricable... (J'ai fait ce songe, dans l'estime : un sûr séjour entre les toiles enthousiastes.)» (extrait de Pour fêter une enfance).
-
«Par la pensée analogique et symbolique, par l'illumination lointaine de l'image médiatrice, et par le jeu de ses correspondances, sur mille chaînes de réactions et d'associations étrangères, par la grâce enfin d'un langage où se transmet le mouvement même de l'Être, le poète s'investit d'une surréalité qui ne peut être celle de la science. Est-il chez l'homme plus saisissante dialectique et qui de l'homme engage plus? Lorsque les philosophes eux-mêmes désertent le seuil métaphysique, il advient au poète de relever là le métaphysicien ; et c'est la poésie alors, non la philosophie, qui se révèle la vraie "fille de l'étonnement", selon l'expression du philosophe antique à qui elle fut le plus suspecte.
Mais plus que mode de connaissance, la poésie est d'abord mode de vie - et de vie intégrale. Le poète existait dans l'homme des cavernes, il existera dans l'homme des âges atomiques parce qu'il est part irréductible de l'homme. De l'exigence poétique, exigence spirituelle, sont nées les religions elles-mêmes, et par la grâce poétique, l'étincelle du divin vit à jamais dans le silex humain. Quand les mythologies s'effondrent, c'est dans la poésie que trouve refuge le divin ; peut-être même son relais. Et jusque dans l'ordre social et l'immédiat humain, quand les Porteuses de pain de l'antique cortège cèdent le pas aux Porteuses de flambeaux, c'est à l'imagination poétique que s'allume encore la haute passion des peuples en quête de clarté.» Extrait de Poésie, allocution au banquet Nobel du 10 décembre 1960.
-
«Ha ! qu'on m'évente tout ce loess ! Ha ! qu'on m'évente tout ce leurre ! Sécheresse et supercherie d'autels... Les livres tristes, innombrables, sur leur tranche de craie pâle... Et qu'est-ce encore, à mon doigt d'os, que tout ce talc d'usure et de sagesse, et tout cet attouchement des poudres du savoir ? comme aux fins de saison poussière et poudre de pollen, spores et sporules de lichen, un émiettement d'ailes de piérides, d'écailles aux volves des lactaires... toutes choses faveuses à la limite de l'infime, dépôts d'abîmes sur leurs fèces, limons et lies à bout d'avilissement - cendres et squames de l'esprit. Ha ! tout ce parfum tiède de lessive et de fomentation sous verre..., de terres blanches à sépulcre, de terres blanches à foulon et de terre de bruyère pour vieilles Serres Victoriennes..., toute cette fade exhalaison de soude et de falun, de pulpe blanche de coprah, et de sécherie d'algues sous leurs thalles au feutre gris des grands herbiers, Ha ! tout ce goût d'asile et de casbah, et cette pruine de vieillesse aux moulures de la pierre - sécheresse et supercherie d'autels, carie de grèves à corail, et l'infection soudaine, au loin, des grandes rames de calcaire aux trahisons de l'écliptique... S'en aller ! s'en aller ! Parole de vivant !» Extrait de Vents, IV, 4.
-
Oeuvres complètes
Saint-john perse
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 27 Novembre 1972
- 9782070107360
Aux grands textes poétiques déjà rassemblés dans Oeuvre poétique I et II viennent s'adjoindre Oiseaux, Chanté par celle qui fut là et Chant pour un équinoxe. Àla suite des deux célèbres discours de Suède (pour le Prix Nobel) et de Florence (Pour Dante) sont réunis une série d'hommages et de Témoignages littéraires et politiques dont la plupart n'avaient paru qu'en revue. Certains d'entre eux sont inédits. Tous sont peu connus et rassemblés dans ce volume pour la première fois. Enfin la correspondance ( Lettres de jeunesse, d'Asie, d'Exil) livrera au lecteur un Saint-John Perse inconnu et intime. Une biographie, une bibliographie et des notes viennent compléter cet ouvrage.
-
Et dans les signes du matin
Saint-john perse, Michel David
- Voix D'Encre
- 10 Octobre 2004
- 9782910957933
-
Les cahiers de la NRF : Alain Bosquet correspondance avec Saint-John Perse
Alain Bosquet, Saint John Perse
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 21 Octobre 2004
- 9782070753840
De 1942 jusqu'à la mort de Saint-John Perse en 1975, Alain Bosquet et Saint-John Perse n'ont pas cessé de correspondre. C'est à peu près la totalité de cette correspondance (117 lettres retranscrites) qui est publiée dans le présent ouvrage. Saint-John Perse «travaille», crayon en main, sur les lettres qui lui sont adressées, avant d'y répondre, anxieux pour la vie publique de son oeuvre, préoccupé par la question de ses manuscrits perdus. La mise au point du volume Seghers est au coeur de l'intérêt que présente cette correspondance. Pour Saint-John Perse, l'essai d'Alain Bosquet sera chargé de représenter une orthodoxie dans la lecture de ses oeuvres, et cette correspondance le montre clairement. Le Paris littéraire d'après-guerre est en arrière-fond. Il est question de Valery Larbaud, de Jean Paulhan, de Marcel Arland, de Roger Caillois, de Cioran. Mais ce qui caractérise le plus ces lettres, c'est la fidélité absolue qu'a eue Alain Bosquet à son admiration pour le poète qu'est Saint-John Perse et pour sa poésie. La notoriété de Saint-John Perse est en partie redevable à Alain Bosquet qui, à sa génération, a été, avec Roger Caillois et Pierre Guerre, son premier soutien.
-
De l'Étrangère, dans les Oeuvres complètes comme dans les collections de la Fondation Saint-John Perse, riche pourtant de milliers d'annotations, feuillets et souvenirs, nulle autre trace que le Poème à cette inconnue dédié, dans tout son mystère baroque, avec la simple note accompagnatrice, énigmatique, affirmant un lien entre l'auteur et «une amie étrangère qui connut aussi l'exil en Amérique». En vain les plus fins limiers de l'histoire littéraire avaient-ils fouillé les bibliothèques. Récemment débusqué par Arthur Knodel, un premier état manuscrit ne livrait rien de l'essentiel:qui était cette femme et qui fut-elle donc? Le livre que voici apporte enfin toute la lumière. En outre, les lettres à Rosalia Sanchez Abreu dressent un étonnant monument littéraire qui nous rapproche de l'homme et accroît la grandeur de l'écrivain.
-
Si la correspondance entre Alexis Leger/Saint-John Perse et Roger Caillois ne frappe pas par son abondance, elle retient pourtant l'attention par le témoignage qu'elle offre sur la vie littéraire des écrivains ou critiques en exil, et sur les conceptions poétiques du poète et de son critique. On peut ainsi suivre les étapes de la publication d'Exil et, plus tard, celles de la rédacion de la Poétique de Saint-John Perse. Mais surtout, cette correspondance confirme que l'oeuvre de Saint-John Perse n'est pas seulement constituée de ses recueils de poésie et de tous les fragments de prose qu'il a accueillis dans le volume de la «Pléiade», mais qu'elle s'étend jusqu'à la moindre lettre privée, car toutes sont écrites avec le même soin et selon les mêmes procédés que les textes destinés au public. Il n'existe pas d'opposition entre un échange amical et spontané, délivré de tout souci de publication, et une correspondance fabriquée comme une oeuvre littéraire pour les besoins de l'édition. L'abandon que requiert l'amitié ne supprime pas le contrôle de qui veut faire de sa vie une oeuvre.
-
Ce cahier est consacré à un carnet inédit, celui d'une croisière aux îles Éoliennes (Aspara), du 13 au 31 juillet 1967. Ce carnet est reproduit en fac-similé. Il est complété par une bibliographie sélective des années 1983 à 1985 et par des notes bibliographiques.
-
Les cahiers de la NRF : courrier d'exil ; Saint-John Perse et ses amis américains 1940-1970
Saint-john perse
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 23 Mai 2001
- 9782070761838
Ce volume retrace la conquête de l'Amérique par Alexis Leger, Secrétaire général du Quai d'Orsay, qui débarqua à New York en exilé, le 14 juillet 1940, avec deux adresses destinées à lui ouvrir toutes les portes du pays. La première était celle de Katherine Garrison Chapin Biddle, poète, critique, et épouse de Francis Biddle, ministre de la Justice des États-Unis. L'autre était celle d'Archibald MacLeish, poète, essayiste, dramaturge et conservateur en chef de la Bibliothèque du Congrès. Ces éminentes personnalités de l'intelligentsia américaine introduisirent le Français dans les plus hauts milieux du gouvernement et des lettres, à commencer par le président Roosevelt. Pendant plus de trente ans, le poète et ses amis-mécènes échangeront des lettres où défilent de nombreuses personnalités littéraires et politiques, dont le général de Gaulle. Cette correspondance enfin restituée nous offre un aperçu privilégié sur Saint-John Perse dans son pays d'adoption : à la fois hôte et frère, conseiller et solliciteur. Les lettres, faites d'observations politiques, de remarques culturelles, d'élans lyriques et de tours ludiques, révèlent une intimité surprenante à côté des préoccupatiuons les plus pratiques concernant les besoins financiers et la carrière littéraire du poète.
-
Les cahiers de la NRF : lettres à une dame d'Amérique, Mina Curtiss
Saint-john perse
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 20 Novembre 2003
- 9782070735013
L'intérêt particulier de cette correspondance est de nous ouvrir la porte sur la dernière partie de la vie et de l'oeuvre du poète, celle du retour si longtemps différé en France, de son installation aux Vigneaux dans la presqu'île de Giens, mais aussi de son mariage, du prix Nobel et, parallèlement, de Chronique, Chanté par celle qui fut là, Chant pour un équinoxe, Nocturne et Sécheresse. Ces lettres, de 1951 à 1973, nous apportent comme toujours leur brassée d'informations biographiques et psychologiques, mais la chance a voulu que la destinataire, Mina Curtiss, ne soit pas seulement une riche mécène. À travers son portrait en creux, nous nous attachons à cette femme musicologue, écrivain, voyageuse, collectionneuse de manuscrits et de tableaux, d'une patience et d'une générosité sans faille à l'égard d'un Leger séducteur et avare de lui-même. Grâce à elle, la statue s'humanise, une relation s'invente sous nos yeux et s'organise autour de tout un monde partagé, réseau amical, lieux familiers, complicité au sujet d'une grille de fer forgé, de chats ou d'un opéra de Mozart. Pour elle qui a su l'entraîner vers des films d'épouvante ou des westerns à New York, Leger devient parfois affectueux, touchant, dans son retour vers l'enfance antillaise, ou drôle. Mais il a semblé bon aussi de faire lire ces lettres en regard de celles adressées dans la «Pléiade» à Mrs Henry Tomlison Curtiss, pour, à travers quelques exemples, tenter de comprendre les enjeux et la portée de cette entreprise de réécriture, elle aussi réalisée aux Vigneaux.
-
Les cahiers de la NRF : Saint John Perse, Henri Hoppenot ; correspondance ; 1915-1975
Saint-john perse, Henri Hoppenot
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 29 Octobre 2009
- 9782070126408
En août 1914, Henri Hoppenot fait son entrée au Bureau de la presse du ministère des Affaires Etrangères.
Alexis Léger, reçu au concours, est déjà dans la place. Quand ils entrent au ministère, s'y trouvent déjà les diplomates écrivains, Giraudoux, Morand, Claudel. Pendant plus de soixante ans, Alexis Léger et Henri Hoppenot se côtoyèrent, s'éloignèrent au gré des postes, firent à nouveau route ensemble au Quai d'Orsay et se retrouvèrent sur le continent américain. Leur correspondance retrace leur parcours diplomatique et témoigne d'une amitié née dans les bureaux parisiens du ministère et qui se prolongea bien au-delà.
L'existence de ces deux hommes traverse l'histoire du XXe siècle. Leur correspondance nous fait pénétrer dans leur intimité, et se fait l'écho de leurs questionnements et engagements politiques. On y voit aussi comment la campagne entreprise par les amis américains de Léger pour le prix Nobel est relayée du côté français. Le journal d'Hélène Hoppenot procure un éclairage utile à cette correspondance.
Témoin privilégié, diariste inlassable, elle relate, d'un regard critique et d'une plume acérée, les aléas de la carrière diplomatique, la vie politique, littéraire et artistique du XXe siècle. Elle note, en particulier, les différentes rencontres avec Alexis Léger, raconte par le détail les rapports que les deux hommes entretenaient dans leur travail, dans l'intimité de réunions amicales, à leur domicile ou chez des amis.
Nous découvrons, au fil du temps, un autre visage de cette amitié de plus de soixante ans.
-
-
Les cahiers de la NRF : correspondance 1946-1954
Calouste Gulbenkian, Saint-john perse
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 7 Février 2013
- 9782070140152
D'origine arménienne, créateur de la Turkish Oil Company et grand homme d'affaires, Calouste Gulbenkian rencontra Alexis Leger, alors directeur de cabinet d'Aristide Briand (1925).
Gulbenkian avait une des fortunes les plus colossales de son temps et une collection de peinture reconnue mondialement. En France, il se partageait entre un hôtel particulier avenue d'Iéna surmonté d'une terrasse avec volière d'oiseaux et un parc au-dessus de Deauville, Les Enclos, où il projetait de construire une maison.
La correspondance entre l'homme d'affaires et le poète diplomate, archivée à la Fondation Gulbenkian de Lisbonne, commence après l'exil aux États-Unis de celui-ci et se termine un an avant la mort de Gulbenkian (1948-1954). Elle est composée de 44 lettres d'Alexis Leger (surnommé Douglas), longues et denses, et de 23 lettres de Calouste Gulbenkian (surnommé aussi Douglas.). Devinant les difficultés morales et financières d'Alexis Leger, le milliardaire et philanthrope lui proposa une allocation régulière, en échange de quoi il obtiendrait de la part de l'ancien diplomate des informations régulières sur la situation politique internationale vue depuis les États-Unis. La conversation entre les deux hommes entrelace deux thèmes principaux : les préoccupations liées, en pleine guerre froide, aux menaces d'une éventuelle troisième guerre mondiale ; les projets d'aménagement du parc des Enclos. On découvre donc deux visages nouveaux de Saint-John Perse : un diplomate aux visions planétaires, marqué par son expérience personnelle du désastre de l'entrée en guerre et informé aux sources américaines ; un paysagiste, connaisseur en terre et climat normands et expert en botanique.
Le ton amical de la conversation permet des évocations plus intimes, en particulier chez ces deux hypocondriaques, les préoccupations de santé, le deuil et la tristesse de l'éloignement.
La publication de cette passionnante correspondance, totalement inédite, a été possible grâce à l'autorisation et à la générosité de la Fondation Calouste Gulbenkian.
Textes réunis, présentés et annotés par Vasco Graça Moura
-
Les cahiers de la NRF Tome 22 : lettres familiales (1944-1957)
Saint-john perse
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 11 Décembre 2015
- 9782070177646
Ces 46 lettres inédites, écrites depuis son exil américain sont un document exceptionnel pour la compréhension de l'homme qui se cache derrière le diplomate et l'écrivain. Leur principal destinataire est Abel Dormoy, qui est à la fois son jeune oncle et son beau-frère, et qui veille à Paris sur la mère et les soeurs du poète. Alexis Léger révèle avec précision et en argumentant les raisons de son exil : problème administratif et financier, crainte d'être coupé du territoire américain, crainte de la situation politique en France. La rencontre de sa future femme, Dot Russell, en 1948, entre également en compte. Entre 1944 et 1957, Saint-John Perse écrit peu mais ses lettres sont longues, tant le préoccupent la situation des siens et les soucis d'ordre économique et administratif. On le voit également faire sa mue, quittant le personnage de diplomate - il a été déchu de ses fonctions en 1940 par le régime de Vichy - pour devenir pleinement le poète. Enfin, en écrivant à ses proches, on entrevoit pour la première fois son aptitude à l'affection, sa complicité avec ses soeurs, et le souci de ménager ses admiratrices et ses anciennes conquêtes.
Édition de Claude Thiébaut
-
Dernier poème connu de Saint John Perse, écrit en 1974. Il ne figure pas dans les OEuvres Complètes de la Pléiade, publiées chez Gallimard en 1974.
-
Tout devait rapprocher Alexis Leger/Saint-John Perse et Jean Paulhan ; les amis communs, le goût de l'insolite et jusqu'à un même engouement pour la pétanque. Ni l'exil ni la maladie ni les soucis de tout ordre ne rompirent le lien qui les unissait. Au contraire, il ne fit que croître dans cette longue correspondance. Si derrière les personnages publics, les hommes se laissent pudiquement entrevoir, c'est pourtant la littérature qui est la grande affaire, «Il n'est d'histoire que de l'âme» écrivait Saint-John Perse dans Exil, et ce n'est pas cette correspondance qui pourrait s'inscrire en faux contre cette affirmation car les événements, publics et privés, y sont jugés à l'aune de leur ressentiment sur la vie littéraire.
Il n'y a pas de solution de continuité entre les lettres, la création et la vie. Et c'est «dans l'estime», et «comme un pur commerce de l'âme», que s'établit cette attachante correspondance.
-
Les cahiers de la NRF : Saint-John Perse Tome 11 : correspondance (1955-1961)
Saint-john perse
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 2 Avril 1993
- 9782070733293
Lorsque Dag Hammarskjold, Secrétaire Général de l'O.N.U., écrit à Alexis Leger pour la première fois, le 7 septembre 1955, c'est au poète qu'il s'adresse, alors que le 31 juillet 1961, dans sa dernière lettre qui est un document historique, c'est avant tout à l'ancien Secrétaire Général des Affaires Étrangères qu'il se confie, après les événements de Bizerte. Ces deux lettres encadrent une correspondance à la fois littéraire et politique, où il est souvent question des poèmes de Saint-John Perse et du prix Nobel, mais aussi de la France, du général de Gaulle, des événements et des crises politiques sur la scène internationale. Cette correspondance réconcilie en effet ce qu'Alexis Leger avait toujours tenu à séparer : la politique et la poésie. Il avait été lui-même surpris de découvrir que ce grand diplomate suédois était aussi «poète» et même «magicien». Comment Dag Hammarskjold aurait-il pu autrement traduire Chronique en pleine crise du Congo et déclarer que ce poème était avant tout «un reflet de l'actualité» ? Et le 10 décembre 1960, lors de la remise du prix Nobel, en faisant son discours, c'est, en secret, au Secrétaire Général de l'O.N.U., au «guide conduisant la plus vaste "Anabase" de peuples», que s'adressait Alexis Leger. Pensait-il alors au Conquérant, au Prince ou simplement au Poète ?
-
Exil / poeme a l'etrangere /pluies /neiges
Saint-john perse
- GALLIMARD
- Blanche
- 1 Juillet 1946
- 9782070256747
-
-
-
Les cahiers de la NRF : T. S. Eliot, A. Tate ; lettres atlantiques
Perse Saint-John, T.S Eliot, Allen Tate
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 16 Mars 2006
- 9782070777365
Saint-John Perse entretint un abondant courrier avec un grand nombre de personnalités du monde littéraire international. Dans ce volume nous présentons sa correspondance avec deux des plus grands poètes américains du vingtième siècle : T.S Eliot (1888-1965), lauréat du prix Nobel de littérature en 1948 ; et Allen Tate (1899-1979), critique et directeur de la Sewanee Review. Pendant un demi-siècle, les trois poètes s'écrivirent et se retrouvèrent. Leurs lettres, en anglais et en français, dispersées entre l'Amérique, l'Angleterre et la France et en grande partie inédites, se trouvent ici rassemblées et traduites pour la première fois. Cette correspondance à trois voix se prolonge et s'enrichit de pages où Eliot et Tate s'adressent à des tierces personnes et s'adonnent à des commentaires sur le «mélancolique Gaulois» qu'ils ne pourraient pas lui faire directement. Ces échanges offrent un contrepoint tour à tour touchant et amusant à la correspondance plus formelle entre hommes de lettres. Prises ensemble, ces lettres constituent une chronique de plusieurs vies qui s'enchevêtrent à l'horizon des courants littéraires, politiques et sociaux de leur époque. Elles révèlent les curieuses démarches qui menèrent au prix Nobel de 1960 et nous permettent d'entrer dans des amitiés d'une surprenante générosité, sans être exemptes de péripéties et de mystères. À travers ces échanges nous participons à la conversation entre trois grands poètes, avec tout ce qu'elle comprend d'ombres et de clartés, d'affections et de déceptions, de paroles et de silences.