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Fayard
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Correspondance, 1904-1938
Sigmund Freud, Anna Freud
- Fayard
- Essais Fayard
- 17 Octobre 2012
- 9782213662299
Riche de près de 300 lettres, la correspondance inédite entre Freud et la plus jeune de ses filles, Anna, est un document exceptionnel. Tout au long de cette chronique de la vie d´une famille viennoise pendant les premières décennies du XXe siècle, on découvre l'homme Freud travaillant à son oeuvre et à sa pratique clinique et s´intéressant aux détails de la vie quotidienne. Mais c´est la psychanalyse qui scelle d´une manière singulière la relation entre le père et sa fille : « Je vois à présent, en te regardant, combien je suis vieux, car tu as exactement l´âge de la psychanalyse. Vous m´avez toutes deux causé des soucis, mais au fond j´attends quand même plus de joies de ta part que de la sienne », lui écrit-il à la fin de 1920. Cette comparaison montre à quel point, en ses commencements, la psychanalyse s´éprouve en famille et dans le cercle des initiés. Freud observe l'activité onirique de sa fille, une enfant tourmentée, avant de devenir à deux reprises, entre 1918 et 1924, son analyste. L´expérience est décisive. Anna s'implique dans l'International Psychoanalytical Association dès sa création, fréquente ses membres, se fait même courtiser par quelques élèves de son père. Mais, disciple fervente, elle se consacre à la thérapie des enfants et devient dans ce domaine la principale représentante de l'école viennoise face à sa grande rivale de l'école anglaise : Melanie Klein. Après l´exil de la famille en Grande-Bretagne en 1938, le conflit se poursuivra mais se soldera, en plein coeur de la Deuxième Guerre mondiale, par une entente cordiale entre les différents courants. Document historique précieux, cette correspondance, qui s'étend sur plus de trente ans, témoigne d'un moment essentiel de l'histoire de la psychanalyse, avec ses passions et sa formidable volonté de transformer la subjectivité humaine.Ouvrage traduit avec le concours du Centre National du Livre
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Malaise dans la civilisation (1931) et Considération actuelle sur la guerre et la mort (1915), les deux textes présentés ici dans leur version originale et dans une nouvelle traduction française, nous font découvrir un Freud « politique », qui réfléchit sur la guerre et cherche à intégrer ces réflexions dans une recherche plus spécifiquement psychanalytique sur les causes permanentes des conflits en général.Dans le texte de 1915, Freud déplore naturellement la guerre en en montrant les effets dévastateurs sur la culture en général, mais il y voit aussi la possibilité d'exprimer, passant outre les effets de censure, la violence « primitive » des pulsions, qu'il est vain de vouloir constamment réprimer.En 1931, Malaise dans la civilisation marque l'intégration à la théorie freudienne de la notion de pulsion de mort, mise au jour par la psychanalyste russe Sabina Spielrein. Si la position qu'adopte Freud dans ce texte à l'égard de la guerre imminente peut sembler fataliste, ce serait le trahir que de réduire son attitude à la résignation. Freud est convaincu que le consentement à la guerre n'est pas simplement le fait de ceux qui vont se rendre coupables de la déclencher, mais qu'il a des racines plus profondes et qu'il exerce ainsi de manière très insidieuse sa séduction sur de très vastes cercles. Il comprend aussi très vite ce que sera l'« esprit de Munich », dont il constate les prodromes dans les atermoiements de la SDN.Ces deux textes essentiels sont suivis d'une nouvelle traduction de la lettre à Albert Einstein datée de 1933, intitulée Pourquoi la guerre ?
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« Notre coeur tend vers le Sud » : Correspondance de voyage, 1895-1923
Sigmund Freud
- Fayard
- 9 Mars 2005
- 9782213623184
« Pourquoi, donc, quittons-nous ce lieu idéalement beau et calme et riche en champignons ? » s?interroge Freud, alors qu?il séjourne, en compagnie de sa belle-soeur Minna, dans une petite ville du Tyrol du Sud en septembre 1900. « Simplement parce qu?il ne nous reste qu?une semaine à peine, et que notre coeur, comme nous l?avons constaté, tend vers le Sud, vers les figues, les châtaignes, le laurier, les cyprès, les maisons ornées de balcons, les marchands d?antiquités?»
Le Sud ? Ce sera d?abord l?Italie. Rome, bien sûr, ses entrailles et ses ruines. Mais bientôt, plus au sud encore, la route de toutes les splendeurs, celle de Naples, de Pompéi, de Ravello, de Positano, de la Costiera amalfitana, de Palerme et d?Agrigente. Prodigieux territoires que Freud découvre la quarantaine venue, lorsque sa situation matérielle l?autorise enfin à voyager. S?instaure alors le rituel : chaque année, fin août ou début septembre, lorsque sa femme et ses six enfants ont pris leur quartier d?été, il s?échappe quelques semaines à l?étranger.
De cette passion pour le voyage témoignent les 189 cartes postales et les 56 lettres ici réunies en un volume splendide, vibrant de découvertes fastueuses, de la beauté des sites, de l?émotion au quotidien. Freud observe, note, décrit, s?enthousiasme et raconte à son interlocuteur les surprises du jour. Le plus souvent, c?est à sa femme ou à l?un de ses enfants qu?il s?adresse. Son Baedeker à la main, il arpente les chemins de Sicile, déambule dans Rome, goûte aux plaisirs de la bouche et de l?âme.
Viendra bientôt le tour d?Athènes. Mais il y aura aussi l?Angleterre et les Etats-Unis. Car si le coeur de Freud tend vers le Sud, sa raison le ramène inexorablement au Nord?
En septembre 1923, c?est avec sa fille Anna qu?il se rend à Rome pour la septième fois. Voyage emprunt de nostalgie, visites haletantes des musées. Freud souffre déjà du cancer qui l?emportera, loin du Sud, à Londres, chassé par le nazisme, alors que le monde d?hier a bel et bien vécu. Et ce voyage à Rome, sûrement le sent-il, est pour lui le dernier.
Avec 152 reproductions in-texte.
Traduit de l?allemand par Jean-Claude Capèle.
Présentation de Christfried Togel, avec la collaboration de Michael Molnar.
Préface d?Elisabeth Roudinesco.