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GALLIMARD
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À la fin de 1899 mais daté de 1900 comme pour marquer un nouveau siècle paraît Die Traumdeutung : c'est le livre du rêve jusque dans sa composition baroque, foisonnante. Un an plus tard paraît ce petit livre-ci, commandé par un éditeur, et dont le propos est bien différent : cette fois, c'est un exposé sur le rêve et qui revêt une forme plus classique, parfois didactique. Comme l'indique Didier Anzieu dans sa préface, la Traumdeutung constituait et constitue toujours une initiation à l'inconscient. Sur le rêve, lui, introduit à la psychanalyse. Y sont énoncés les résultats acquis par une science alors toute nouvelle. Si l'objet est ici le rêve, Freud n'entend pas pour autant lui conférer une valeur exceptionnelle. Au contraire il se déprend et déprend tout au long son lecteur d'une «surestimation», romantique ou mystique, qui ferait du rêve le lieu de quelque ascension de l'âme vers l'inconnu. Aussi porte-t-il principalement son attention sur les procédés du «travail du rêve» en les illustrant par de nombreux exemples et en nous engageant à les retrouver à l'oeuvre dans d'autres productions de l'inconscient. Sur le rêve, oui, mais surtout pour l'analyse, pour une méthode.
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Trois essais sur la théorie sexuelle
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 10 Avril 1987
- 9782070708543
«Devant le fait que les penchants sexuels étaient largement répandus, l'idée s'imposa à nous que la prédisposition aux perversions était la prédisposition originelle et universelle de la pulsion sexuelle humaine, à partir de laquelle le comportement sexuel normal se développait au cours de la maturation sous l'effet de modifications organiques et d'inihibitions psychiques. Nous espérions dégager la prédisposition originelle dans l'enfance ; parmi les forces qui délimitent l'orientation de la pulsion sexuelle, nous avons mis en évidence la pudeur, le dégoût, la compassion et les constructions sociales de la morale et de l'autorité. C'est ainsi que nous avons été amenés à voir dans chaque déviation fixée de la vie sexuelle normale une part d'inhibition du développement et d'infantilisme.» Sigmund Freud.
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L'inquiétante étrangeté et autres essais
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 21 Novembre 1985
- 9782070704071
En plaçant l'ensemble des essais ici recueillis sous le titre du plus célèbre d'entre eux, nous croyons être fidèles à l'esprit qui les anime comme à l'objet même de la psychanalyse : l'ouverture à l'Unheimliche, à ce qui n'appartient pas à la maison et pourtant y demeure. Cette édition reprend dans une traduction nouvelle et annotée, qui devrait être l'occasion d'une lecture neuve, les textes qui figuraient jusqu'alors dans les Essais de psychanalyse appliquée. Ils apparaissent ici, augmentés d'une étude sur l'humour, dans l'ordre chronologique de leur publication.
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Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 6 Décembre 1988
- 9782070714421
Freud avait un faible pour les histoires de «marieurs» dont on trouvera plusieurs échantillons savoureux dans ce livre. C'est que le Witz - le mot ou le trait d'esprit - met en rapport des choses et des pensées hétérogènes : il les condense, il les combine ou, mieux, il les marie, le plus souvent dans une mésalliance qui déclenche le rire de l'auditeur et surprend même celui qui l'énonce. Le Witz réussi a la fulgurance de l'éclair. Le mot d'esprit est ici analysé, dans sa technique et dans ses visées, comme le furent, quelques années plus tôt, le rêve et les actes manqués. C'est qu'il est comme eux, aux yeux de Freud, une formation de l'inconscient plus qu'une production volontaire. Le mot d'esprit ou l'esprit des mots.
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Le délire et les rêves dans la Gradiva de W. Jensen
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 21 Novembre 1986
- 9782070708222
Gradiva, celle qui avance, tel le dieu Mars allant au combat, mais c'est ici au combat de l'amour. Et Gradiva rediviva, celle qui réapparaît à l'heure chaude de midi et qui va, non sans malice, donner vie, forme, objet au désir d'un archéologue fou. En cette jeune fille à la démarche inimitable Freud a-t-il reconnu la jeune psychanalyse comme il a pu trouver dans Pompéi, la cité ensevelie et conservée, une métaphore exemplaire du refoulé et de son troublant retour ? On trouvera à la fin du volume une notice sur le bas-relief qui est à l'origine de la nouvelle ainsi que trois savoureuses lettres (inédites) de Jensen en réponse aux questions indiscrètes que lui posait son interprète.
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Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 3 Décembre 1987
- 9782070706655
En 1902 paraît le roman de Léonard de Vinci de Merejkovski. Freud a lu ce livre, l'a aimé, a reconnu en Léonard une personnalité éminemment contradictoire, un «être énigmatique» animé comme lui par un puissant «désir de savoir» et par une inlassable curiosité, proche de celle de l'enfant-chercheur. Quelques années plus tard, après avoir consulté les travaux les plus sérieux de l'époque, il compose à son tour son «roman psychanalytique». Il y entreprend de résoudre l'énigme du cas Léonard et croit en trouver la clé dans le fameux «souvenir d'enfance», le seul qui ait été consigné dans les Carnets, en association avec des réflexions sur le vol des oiseaux. La construction freudienne, d'abord saluée comm un tour de force, a été depuis contestée, notamment par l'historien de l'art Meyer Schapiro. Freud s'est effectivement trompé sur plus d'un point... Et pourtant, que d'avancées dans ce petit livre, que de trouvailles, même par la voie de l'erreur, quel lumineux portrait de Léonard et, dans une certaine mesure, de Freud lui-même !
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Conférences d'introduction à la psychanalyse
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 1 Septembre 2001
- 9782070731084
Au cours des années 1915-1917 Freud prononce à l'Université de Vienne vingt-huit conférences destinées à un public «profane» afin d'introduire ses auditeurs à la «jeune science» qu'est la psychanalyse. Il y déploie un rare talent de pédagogue, avançant pas à pas, anticipant les objections (les contradicteurs d'hier sont encore ceux d'aujourd'hui), recourant à des images concrètes qui rendent les développements théoriques plus accessibles. Sa démarche est progressive. Elle n'est pas celle d'un maître d'école, soucieux d'endoctriner. Elle est celle d'un éveilleur. Les Conférences d'introduction, qui connurent à travers le monde un immense succès, paraissent souffrir aujourd'hui d'un relatif discrédit : «Élémentaire, bon pour les lycéens !» prétendent ceux qui croient tout connaître de la psychanalyse. Rien de plus faux. N'est-il pas nécessaire à chacun - psychanalystes inclus - d'être encore et encore introduit à la psychanalyse, bref de demeurer «profane» face à une terre étrangère que personne ne saurait s'approprier ? Cette traduction nouvelle, qui s'imposait, invite à lire Freud pour la première fois. Mieux encore : à entendre sa voix.
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L'homme Moïse et la religion monothéiste : trois essais
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 3 Mars 1986
- 9782070706204
Voici sans doute le plus étrange et le plus freudien des écrits de Freud. Composé par strates successives en trois essais, il garde tout au long des traces de sa fabrication insolite. Étrange aussi par son audacieuse hypothèse de départ - «Si Moïse était un Égyptien ?» -, il est bien loin de s'y réduire. À travers l'histoire de l'homme Moïse, c'est en effet la formation d'une religion, celle de l'identité juive (et de l'antisémitisme), enfin le passage de la sensorialité à la vie de l'esprit qui font ici l'objet de l'enquête, avec, en arrière-plan, la question du père mort qui, tout comme la figure de Moïse, n'a cessé de hanter Freud. «Roman historique» au dire de son auteur, Bildungsroman ou roman secret - l'homme Moïse, c'est aussi l'homme Freud -, ce livre appelle autre chose qu'une interprétation : une lecture.
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Sigmund Freud présenté par lui-même
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 25 Mai 1984
- 9782070701827
Voici ce qu'écrit Freud de sa Selbstdarstellung publiée en 1925 : «Deux thèmes parcourent cet ouvrage : celui de ma propre destinée et celui de l'histoire de la psychanalyse. Ils sont étroitement liés. Ma Présentation de moi-même montre comment la psychanalyse devint le contenu de ma vie et elle se conforme à ce principe justifié que rien de ce qui m'arrive personnellement ne mérite d'intéresser, au regard de mes relations avec la science.» Ces lignes, extraites de la postface, inédite en français à ce jour et qu'on trouvera dans notre édition, définissent bien le propos de ce petit livre, qui n'est ni une autobiographie, ni un autoportrait, ni un exposé doctrinal, et qui pourtant participe de tous ces genres. Rarement un homme des «commencements» a voulu à ce point se confondre avec sa cause, également soucieux d'en assurer l'expansion et d'en maintenir avec intransigeance l'irréductible spécificité.
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La question de l'analyse profane
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 21 Février 1985
- 9782070702718
Au cours du printemps 1926, Theodor Reik, membre de la Société psychanalytique de Vienne, est l'objet d'une plainte pénale pour exercice illégal de la médecine. Freud entreprend aussitôt de rédiger ce petit livre auquel il va donner la forme d'un dialogue avec un «interlocuteur impartial». Ce recours au dialogue lui permet d'exposer et de discuter sans rien laisser dans l'ombre les arguments de ceux, nombreux jusque dans la communauté analytique, qui entendent réserver l'exercice de la psychanalyse aux seuls médecins. Défendre, à travers Reik, la Laienanalyse, l'analyse «profane», c'est affirmer, comme le souligne J.-B. Pontalis dans sa préface, l'irréductibilité de la psychanalyse à tout savoir constitué et «sacralisé». Le psychanalyste ne saurait tirer sa qualification et sa légitimité que de la psychanalyse elle-même. Que doit être alors sa formation ? Le débat, ouvert par Freud, n'est pas clos. Die Frage der Laienanalyse publié ici avec la postface de 1927 demeurée inédite en français et suivi d'un dossier établi par Michel Schneider, a d'abord paru sous le titre, quelque peu trompeur, de Psychanalyse et médecine.
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Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 13 Février 1984
- 9782070700547
Introduire, pour Freud, ce n'est pas répéter du déjà connu, c'est presque toujours apporter du nouveau, ébranler le savoir constitué, même par lui. C'est ainsi qu'on trouvera dans les Nouvelles conférences, entre autres, une révision de la théorie du rêve, des aperçus troublants sur l'occultisme et une modification de ses vues, aujourd'hui hâtivement contestées, sur la féminité. Enfin, dans la dernière conférence, Freud dit avec une rare vigueur son refus de transformer la psychanalyse en Weltanschauung. On y rencontre cette profession de foi (nous sommes en 1933...) - étonnante de la part de celui à qui on reproche souvent d'avoir trop cédé aux séductions de l'irrationnel : «C'est notre meilleur espoir pour l'avenir que l'intellect - l'esprit scientifique, la raison - parvienne avec le temps à la dictature dans la vie psychique de l'homme.»
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Cinq conférences sur la psychanalyse
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 21 Février 1991
- 9782070722259
En septembre 1909, Freud débarque en Amérique, accompagné de Ferenczi et de Jung. Il n'y reviendra jamais. Mais la psychanalyse, elle, s'y implantera, pas toujours à la satisfaction du fondateur. Avant de consacrer quelques jours au tourisme et de rencontrer un porc-épic sauvage dans les monts Adirondacks, Freud prononce en allemand et sans notes cinq conférences à l'occasion du vingtième anniversaire de la Clark University de Worcester que préside Stanley Hall, un vieux monsieur respectable très favorable à la psychanalyse. Ce n'est pas le cas de tout l'auditoire. Freud doit donc conquérir son public, mais le conquérir en douceur, sans trop le heurter dans ses habitudes mentales, scientifiques et morales. Pas de grandes spéculations donc, peu de théorie, peu de rêves, mais des faits exposés avec une rare clarté, des observations, des comparaisons dont celle, restée fameuse, destinée à illustrer le refoulement et la résistance, de l'intrus qui s'introduit de force dans la salle de conférences. Ce bref séjour de Freud marquera pour lui, selon ses propres dires, le début d'une reconnaissance officielle et la fin de son «splendide isolement». Il constituera aussi le point de départ de l'irrésistible diffusion de la psychanalyse dans le Nouveau Monde.
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Sur l'histoire du mouvement psychanalytique
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Folio Essais
- 4 Février 2010
- 9782070409556
Freud n'avait pas de goût pour la polémique, disait-il, et la jugeait vaine.
La psychanalyse - la sienne, la seule qui ait droit à ce nom - finirait, grâce à la poursuite de l'oeuvre, par être reconnue pour ce qu'elle est. Voici cependant, en ce début de l'an 1914, qu'il y a péril en la demeure et urgence à le conjurer : des proches, et au premier chef Jung, le "prince héritier", s'affirment psychanalystes, alors qu'aux yeux de Freud ils ont cessé de l'être. II n'est plus permis de se taire, il faut engager le fer.
Quoiqu'il s'en défende, c'est un texte vigoureusement polémique qu'écrit Freud, un texte qui, pour avoir été longtemps négligé, retrouve une singulière actualité en ce temps d'éclatement de la "communauté" psychanalytique.
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Correspondance / Journal d'une année (1912-1913) : (1912-1936)
Lou Andréas-Salomé, Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 9 Décembre 1970
- 9782070270033
Cette Correspondance commence avec l'arrivée à Vienne, en 1912, de Lou Andreas-Salomé, venue s'initier à la psychanalyse ; elle se poursuit pendant un quart de siècle, jusqu'à sa mort. On trouvera, avec cette correspondance, le Journal qu'a tenu Lou pendant l'année décisive où la rencontre avec Freud fait tourner son destin. Ce document, réfracté par une sensibilité extraordinairement réceptive et marqué de la présence de Rilke, est aussi un précieux témoignage sur un moment capital de l'histoire de la psychanalyse ; pour la première fois, nous pénétrons dans le cercle de Freud. Le Journal - un cahier de cuir rouge - commence par ces mots d'écolière : «Aujourd'hui, ouverture des cours de Freud.» Mais cette écolière de cinquante ans, avide de se «consacrer, dans tous les sens du mot, à la cause», et qui a le privilège d'assister aux fameuses réunions du mercredi, se révèle vite, comme le lui dit Freud, non sans humour, une «compreneuse» par excellence. Chaque nouvel apport du maître, chaque contribution des pionniers - Ferenczi, Tausk - et des dissidents, plus tard les malades qu'elle traitera, sont, pour son intelligence inventive et baroque, l'occasion, sans cesse inspirée, de se saisir de tout ce qui lui apporte la découverte de ce nouveau monde qu'elle a pressenti longtemps avant de s'y accomplir.
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Correspondance avec le pasteur Pfister : 1909-1939
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Tel
- 3 Mai 1991
- 9782070722938
«Oskar Pfister (1873-1956), fils de pasteur, suisse, pasteur lui-même, découvre les travaux de Freud en 1908, soit peu de temps après les Trois essais sur la théorie sexuelle, et cette rencontre oriente tout le cours de son existence. Pendant près d'un demi-siècle, il va tenter de concilier en sa personne, et dans une production littéraire très variée, les exigences de la psychanalyse et celles de son ministère. [...] Si Freud taquine parfois le Seelsorger, celui qui prend soin des âmes, il respecte toujours son interlocuteur, assez pour tenir compte de ses avis, assez surtout pour le malmener. Aussi le voit-on, tout au long de cette correspondance, soucieux en chaque occasion de marquer, sous l'accord apparent, les différences. Pas un mot de son côté pour entretenir le malentendu - entre l'athée et le croyant, entre l'analyste et l'éducateur. Mais des réticences, des mises en garde, des points de doctrine vigoureusement réaffirmés quand leur oubli, de proche en proche, conduirait à émousser le tranchant de la découverte. Il arrive alors que ce soit le pasteur qui se fasse sermonner.» J.-B. Pontalis.
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Huit études sur la mémoire et ses troubles
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 17 Mai 2010
- 9782070122059
Si Freud n'a pas construit à proprement parler une théorie de la mémoire, c'est sans doute parce que toute son oeuvre, des Études sur l'hystérie à L'homme Moïse, en passant par L'interprétation du rêve et Au-delà du principe de plaisir, ne traite que de la mémoire et de ses défaillances - oublis des noms propres, impressions de « déjà-vu », répétition prenant la place de la remémoration, amnésie infantile..
Comment rendre compte de la complexité de la mémoire humaine, de ses lacunes et de ses troubles, sinon en affirmant l'existence de différents « systèmes mnésiques », autrement dit de plusieurs mémoires ? Comment l'éphémère et l'indestructible peuvent-ils aller de pair ?
Ce volume contient les textes suivants :
- Sur le mécanisme psychique de la propension à l'oubli.
- Un trouble de mémoire surt l'Acropole.
- Sur la fausse reconnaissance (« déjà raconté ») pendant le travail psychanalytique.
- Sur les souvenirs-écrans.
- Éphémère destinée.
- Note sur le « bloc-notes magique ».
- Remémoration, répétition et perlaboration.
- Constructions en analyse.
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Vue d'ensemble des névroses de transfert : Un essai métapsychologique
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 22 Avril 1986
- 9782070706853
Ce manuscrit de 1915 retrouvé parmi les lettres, alors qu'on le croyait détruit, et scrupuleusement transcrit par Ilse Grubrich-Simitis, peut-être convient-il de le lire comme une lettre que Freud s'adressait à lui-même, autant sinon plus qu'à son correspondant Ferenczi. La Vue d'ensemble devait constituer le douzième et dernier des textes métapsychologiques prévus par Freud, cinq seulement ayant été publiés par lui. La nouveauté de cet écrit, ce qui lui assurera, au-delà de la circonstance de sa trouvaille, un caractère permanent d'inédit, tient au fait qu'il tente de tenir ensemble trois questions apparemment hétérogènes : la métapsychologie, exposé des concepts fondamentaux de la psychanalyse ; les névroses de transfert où l'infantile fait retour ; et la «fantaisie» phylogénétique qui part à la recherche d'une concordance entre l'histoire individuelle et le passé de l'espèce. Autrement dit, trois modes d'expression d'une même problématique : celle de la transmission.
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Correspondance : (1907-1925)
Karl Abraham, Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 25 Mai 2006
- 9782070742516
Avec cette nouvelle édition d'une correspondance enfin complète, c'est véritablement un nouveau livre qui est proposé au lecteur. L'année 1907, où commence cette Correspondance, est pour Freud une année capitale : elle marque la fin de son isolement, le début de ce qui allait devenir le mouvement psychanalytique. Abraham joue un rôle de premier plan au sein de ce mouvement dont la finalité est double : d'une part, propager la science psychanalytique déjà assurée de ses principes mais qui ne cesse de conquérir de nouveaux domaines - d'où l'importance des publications, de l'enseignement, de la création des sociétés locales ; d'autre part, maintenir la cohésion du groupe tout en favorisant la recherche individuelle, dans un champ qui, plus que tout autre, exclut le critère du «bon sens». Tâche difficile, qui suppose plus d'une révision déchirante et à laquelle excelle Abraham, souvent plus lucide que Freud à reconnaître, chez un Jung ou un Rank, la déviation naissante. Document historique de premier ordre, la Correspondance Freud - Abraham est aussi une discussion scientifique riche, précise, un dialogue psychanalytique, à la fois sérieux et enthousiaste, que suscite une occasion toujours renouvelée : un traitement en cours, une hypothèse théorique, un projet de revue ou même - mais, cette fois, Freud est réticent - un projet de film. En Abraham, Freud sut d'emblée qu'il avait trouvé un disciple qui ne serait pas un fils - soumis ou rebelle - mais un maître à son tour.
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Ce volume des « Traductions nouvelles » comprend, outre L'avenir d'une illusion, quatre textes parfois non dénués de saveur qui précisent et nuancent la thèse de Freud telle qu'elle s'affirme vigoureusement dans l'Avenir : d'une part, la religion est une névrose universelle et la névrose obsessionnelle une religion privée ; d'autre part, le besoin de religion vient de l'« Hilflosigkeit », de l'état de détresse que connaissent l'enfant et l'adulte quand ils cherchent en vain du secours.
L'éclairante préface de Vincent Delecroix montre que Freud, qui voyait en Heine un « compagnon d'incroyance », nous engage, au-delà de sa critique de l'illusion religieuse - illusion à distinguer de l'erreur -, à faire notre deuil de la consolation.
Au pasteur Pfister dont il fait dans l'Avenir son interlocuteur, Freud a écrit : « Dans La question de l'analyse profane, je veux protéger l'analyse contre la médecine, dans l'Illusion, contre les prêtres. » Ne faisons pas de la psychanalyse une nouvelle religion !
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Lettres de jeunesse
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 20 Avril 1990
- 9782070719259
Ils vivent dans la même ville, ils sont condisciples et il n'y a guère de jour où ils ne se voient ou n'échangent de longues lettres. Ils sont deux et pourtant ils fondent une Académie. Ils se prénomment Sigmund (ou Sigismund) et Eduard mais signent souvent Cipion et Berganza et aiment s'écrire en espagnol. Ils appellent les jeunes filles des «principes». Ils veulent «tout se dire». Ce sont deux adolescents d'autrefois. Aux lettres à Eduard Silberstein, nous avons voulu joindre dans notre édition les lettres que Freud adressa à un autre ami d'adolescence, Emil Fluss, le frère de la charmante Gisela, celle à qui le jeune Sigmund dut ses premiers émois amoureux et dont il est souvent question dans les lettres à Silberstein. À travers ce qui s'est échangé entre les trois amis, le lecteur aura une image aussi exacte que possible d'une période peu connue de la vie de Freud, alors lycéen puis étudiant en médecine et en philosophie ; il connaîtra les intérêts intellectuels et littéraires du jeune homme, ses attachements et ses partis pris, sa fantaisie et son sérieux, ce qui le passionne et le trouble. Ces lettres, outre leur valeur documentaire, se lisent comme un Bildungsroman.
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Correspondance (1873-1939)
Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 3 Décembre 1979
- 9782070299829
Avec la collaboration de Jean-Pierre Grossein
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Lettres 1904-1937
Eugen Bleuler, Sigmund Freud
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 20 Octobre 2016
- 9782070101313
Cette correspondance de 79 lettres, dont 23 de Freud et 56 de Bleuler, s'étire sur 33ans. Elle met au premier plan la relation installée entre deux hommes droits passionnés. Relation mal connue, plus étroite et vive que ce que l'on en savait par les biographies, avec des dissensions graves, mais sans rupture.
Bleuler est le premier psychiatre universitaire à prendre au sérieux les thèses freudiennes, en les important dans la théorie et dans la pratique psychiatrique au Burghölzi, clinique psychiatrique universitaire de Zürich qu'il dirige et où il forme et formera de futurs psychanalystes - Carl G.
Jung, Max Eitingon, Karl Abraham, Abraham Brill - et des psychiatres bientôt célèbres comme Ludwig Binswanger.
À mesure que leur relation se développe, Bleuler tente de faire une « psychanalyse » par lettres avec Freud, non sans résistance : il croit à l'expérimentation, veut des preuves, ne parvient pas du tout à comprendre ses rêves, n'aime guère la sexualité, surtout inconsciente, il est défenseur avec sa femme des ligues antialcooliques et quelque peu partisan de l'eugénisme, à la suite de son maître Forel. Rien ne le prédispose à suivre la discipline freudienne, sinon son honnêteté intellectuelle et une vocation de soignant.
Freud, de son côté, souhaite introduire la psychanalyse dans le champ de la psychiatrie, et parallèlement la sortir du milieu viennois et du milieu juif, où elle court le risque d'être ostracisée.
Zurich deviendra le centre mondial de la psychanalyse, à la fois universitaire et clinique, jusqu'à la rupture avec Jung en 1913.
À l'arrière-plan de ces lettres se déroule l'histoire du mouvement analytique : création de l'Association psychanalytique internationale, dissension avec Jung, séparation de Freud avec l'école dite de Zürich.
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Correspondance 1906-1914
Sigmund Freud, Carl Gustav Jung
- GALLIMARD
- Connaissance De L'inconscient
- 1 Avril 1992
- 9782070721597
On a longtemps cru que la correspondance entre Freud et Jung n'avait pas été conservée, alors qu'elle l'était, et avec le plus grand soin, par les deux interlocuteurs:en une liasse bien ordonnée dans le cabinet de Freud, et, par Jung, dans une «cache» personnelle dont il portait la clé sur lui. La publication des lettres fut ensuite sans cesse différée, Jung se montrant d'abord franchement opposé, puis réticent et contradictoire. Il fallut de longues négociations avant que l'édition n'en soit finalement confiée à un «neutre», un universitaire américain, William McGuire, qui s'engagea à ne faire de commentaires qu'historiques.Ce silence, ces atermoiements, cette prudence disent à eux seuls que l'enjeu de l'intense activité épistolaire (360 lettres échangées en l'espace de huit ans) n'est pas seulement ici la confrontation de deux pensées accentuant peu à peu leurs divergences, mais une relation où les préoccupations politiques touchant la reconnaissance et l'expansion de la «cause» s'intriquent avec les conflits inconscients des protagonistes:relation difficile, chargée d'ambivalence, entre deux hommes également déterminés et vigilants.Le secret qui a longtemps retardé - refoulé - la publication d'un document assurément capital pour l'histoire des idées n'est que l'écho d'un roman dans lequel Jung et Freud ont été passionnément engagés. Ce roman d'une alliance, et d'une mésalliance, gravite autour du «complexe paternel». Que les deux alliés-adversaires y soient soumis, cela n'a pas échappé à l'oeil, évidemment intéressé, d'Emma Jung:les quelques lettres, fort vives, qu'elle adressa à Freud figurent dans cette édition.