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Prix
Stéphane Guégan
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Nicolas Krief arpente les salles des grands musées pendant les accrochages des expositions. Il photographie sans jamais mettre en scène, avec humour souvent. Texte de Stéphane Guégan.
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Post-impressionnisme : au-delà des apparences
Jean-Rémi Touzet, Jérôme Farigoule, Estelle Begué, Stéphane Guégan
- Skira Paris
- Catalogues D'exposition
- 16 Octobre 2024
- 9782370742551
L'expression « post-impressionnisme » a été forgée par le critique anglais Roger Fry en 1910 alors qu'il cherchait à désigner sous une appellation commune la peinture de Van Gogh, Cézanne et Gauguin mais également de Seurat, Sérusier, Denis et Redon. L'exposition « Post- Impressionnisme » organisée par le musée d'Orsay au Louvre Abu Dhabi se concentre sur les deux décennies extrêmement fertiles du milieu des années 1880 au milieu des années 1900, de la dernière exposition collective des impressionnistes en 1886 jusqu'au Salon d'automne de 1905 marqué par le scandale des « fauves » Derain, Matisse et Vlaminck, avec leurs toiles aux couleurs explosives.
À partir d'oeuvres majeures de la collection du musée d'Orsay, l'ouvrage insiste sur le foisonnement et la complexité de la constellation post-impressionniste, dans une approche à la fois monographique et de groupe. Riche d'essais, d'images et de notices détaillées, il nous plonge dans l'art de cette double décennie fascinante et fondatrice, au cours de laquelle l'expression plastique s'émancipe progressivement de la représentation du réel pour tendre vers l'expression des réalités psychiques et émotionnelles des artistes. -
Bien plus vite qu'on ne l'imagine, Picasso a dominé son époque de son génie multiforme et du bruit qu'il en tira. À sa mort, tous les journaux parleront en choeur du " siècle de Picasso ". À défaut de pouvoir tout en dire, il importait de dégager des lignes de force ou de faiblesse. Stéphane Guégan le fait avec brio dans cet ouvrage richement illustré qui se lit comme un roman et s'admire comme un somptueux livre d'art.
Dans cet ouvrage passionnant, Stéphane Guégan renouvelle notre regard sur l'un des artistes les plus reconnus de tous les temps : Pablo Picasso. À travers une biographie artistique, il nous raconte son parcours de l'Espagne à la France, dans un langage accessible, au contenu rigoureusement étudié. Le lecteur pourra également découvrir ou redécouvrir 100 chefs-d'oeuvre de l'artiste provenant des plus grands musées du monde, pour certains déjà extrêmement célèbres, et d'autres pour lesquels ce livre permettra d'en apprécier toute la " nouveauté ". L'occasion de rendre hommage à la polyvalence de Pablo Picasso en présentant ses peintures, mais aussi ses sculptures, céramiques et autres objets artistiques.
Des photographies connues comme inattendues viennent compléter ce panorama dense, qui apporte sans nul doute un nouvel éclairage sur cet artiste de génie décédé il y a tout juste 50 ans. -
Japoniste obsessionnel, intimiste espiègle, impressionniste tardif, nudiste voluptueux, greffier mélancolique du quotidien et de la fuite du temps... Les tentatives visant à résumer Pierre Bonnard (1867-1947) d'un mot ou d'une formule ont toutes échoué. On croit aussi le grandir en faisant de Matisse et de Mark Rothko, peintres de l'ivresse solaire, ses héritiers directs.
Il y a du vrai dans toutes ces approches, l'erreur est de les opposer ou de réduire cet artiste génial à l'évidente séduction de ses tableaux. Bonnard fut bien plus que l'observateur malicieux ou sensuel des moeurs bourgeoises, cultivant un hédonisme confortable, apte à fidéliser une clientèle vite internationale.
Sans ignorer le charme que lui reconnaissait Renoir, ce livre fait le pari d'un artiste autrement ambitieux et plus profondément ancré aux deux siècles qui furent les siens. Voilà un peintre, un photographe, et très vite un décorateur aux mille prouesses, qui s'élance au temps des attentats anarchistes, devient un des piliers de la Revue blanche et un acteur de l'Affaire Dreyfus au côté d'Alfred Jarry, avant de se lier à Ambroise Vollard et à la galerie Bernheim-Jeune, et traverser, en triomphe, les folles années 1920, le Front populaire et l'Occupation.
Suivre sa carrière, c'est aussi communier avec le bocage normand et les pentes du Cannet, se pencher sur ses liens avec le monde politique, observer le flux des commandes, et le cours de ses tableaux. Sa vie elle-même, au-delà des femmes qu'il a tant aimées et si bien glissées dans ses toiles, méritait un examen plus approfondi. L'homme et l'oeuvre, au terme d'une enquête qui ne les sépare jamais, justifient pleinement la thèse de l'ouvrage : n'en déplaise à Picasso, Bonnard, soucieux de la beauté du monde, fut l'un des grands inventeurs de l'art français. -
Prix d'Académie 2022, décerné par l'Académie française.
Prix SNA du livre d'art 2022.
Une monographie complète sur Gustave Caillebotte (1848-1894), richement illustrée de près de 200 reproductions. Le peintre de la vie moderne, tel que Baudelaire le rêve en 1846, n'est-ce pas lui ? N'est-ce pas Gustave Caillebotte (1848-1894) qui, trente ans plus tard, comblera cette attente ? Ce livre est né de cette interrogation et de ce qu'elle implique dans la relecture en cours de notre modernité.
D'abord relégué aux marges de l'impressionnisme, Caillebotte s'est vu revaloriser de manière éclatante depuis les années 1970. Artiste singulier, poète méthodique du Paris d'Haussmann, grand observateur du jeu amoureux, héros du yachting, fou de fleurs et de jardins, capable de tout peindre par horreur des redites, il joua un rôle crucial à d'autres titres. Collectionneur précoce des impressionnistes, il fut aussi l'organisateur de leurs expositions à partir de 1877.
Lorsque Les Raboteurs de parquet, refusés au Salon, firent sensation en 1876 à la deuxième exposition impressionniste, Caillebotte n'était pas le complet débutant qu'on voyait en lui. Au lendemain de la guerre franco-prussienne, il s'était formé auprès de Léon Bonnat, tout en fréquentant l'italien Giuseppe de Nittis, l'un et l'autre l'ayant mis sur la voie d'un réalisme sévère. S'ensuivit l'inscription à l'école des Beaux-Arts du jeune homme appelé, en somme, à faire carrière dans le sillage de ses mentors. Au contraire, Caillebotte montre une grande indépendance. Il se débarrasse vite de la théâtralité de Bonnat et du pittoresque de De Nittis. Ne reste que la puissance naturaliste, une énergie qu'il met au service d'un pays qui se reconstruit, d'un Paris qui se redessine.
L'historiographie récente ne dissimule pas sa préférence pour le Caillebotte le plus sujet, dit-on, au malaise existentiel, qu'il procède de son individualité ou de sa classe. Les tensions inhérentes à la plupart de ses chefs-d'oeuvre croisent ainsi la psychologie des profondeurs et la sociabilité des élites. On parle volontiers d'un besoin d'élucidation, de maîtrise, en prise avec l'angoisse même de l'assumer ou la crainte de ne pas y parvenir. Mais il faut voir au-delà. La peinture de Caillebotte témoigne d'une puissance jusque dans ses oeuvres les plus troubles. Son art oscille entre les extrêmes, sans jamais céder à l'euphorie banale d'un certain impressionnisme ni, à l'inverse, s'abandonner complaisamment au mal-être des années 1880. La tension qui plane sur l'ensemble de l'oeuvre demande à être reformulée. Elle nous livre l'une des clés de celui qui fut le vrai peintre de la vie et de la ville modernes. -
« Livre orgiaque, sans trop de mélancolie », aux dires de son auteur, Parallèlement met en scène les amours et les haines de Verlaine, sa double nature de pécheur et de chrétien convaincu, sa double identité sexuelle aussi. Celui qui avait été l'amant de Rimbaud, le temps d'une saison infernale, publie une manière de portrait intime en 1889, non sans craindre la censure. Onze ans plus tard, Verlaine étant mort entre-temps, Vollard et Bonnard, le marchand et le peintre, donnent une seconde vie au livre, choisissant avec soin format, papier et typographie, ainsi qu'une illustration somptueuse, tirée en rose à dessein. Sans jamais trahir le texte et sa façon piquante de mobiliser les sens, Bonnard laisse ses motifs, femmes entrelacées, corps lascifs, faunes exténués ou personnages de Watteau, sortir des marges, envahir la page, culbuter les vers imprimés. Ce sommet du livre d'artiste reparaît tel quel, dans un coffret qui rend hommage à cette rencontre originale, à ce dialogue artistique, accompagné d'un livret explicatif qui se penche autant sur la verdeur poétique de Verlaine qu'il explore l'éros inventif de Bonnard.
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Baudelaire, l'art contre l'ennui
Stéphane Guégan
- Flammarion
- Histoire De L'art Flammarion
- 8 Septembre 2021
- 9782080244451
Deux siècles après sa naissance, Baudelaire jouit d'une position souveraine. En poésie : c'est la révolution des Fleurs du mal, celle d'une langue plus physique et réceptive au présent. En art : c'est l'impératif de la modernité, qui exige qu'on peigne la vie moderne dans son mouvement et sa vérité profonde. Personne n'a mieux saisi Delacroix, Ingres et Daumier, électrisé Courbet et Manet, dissocié bonne et mauvaise photographies, promu l'égale légitimité des cultures ou le divorce entre morale de l'art et morale commune. Ce livre, sans séparer le poète du journaliste, réexamine la déflagration Baudelaire et pourquoi elle agit encore.
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« C'est de l'art, nom de dieu, et du plus chouette, du mélangé à la vie, de l'art sans mic-macs épateurs et à la portée des bons bougres. » Félix Fénéon, Le Père Peinard, 1893
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Pour éclairer l'oeuvre de Monet et en particulier sa série de Nymphéas, cet ouvrage s'intéresse tout autant aux proches du peintre (Manet, Renoir, Caillebotte, Clemenceau, etc.) qu'aux principes qui ont permis l'invention du paysage moderne.
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De A à Z, les mots qui permettent de cerner la personnalité et l'oeuvre de ce peintre français du XIXe siècle, chef de l'école réaliste.
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Ingres, adorateur de la Grèce antique et gardien des traditions ; Ingres, membre influent de l'Institut et défenseur de la ligne en pleine tempête romantique ; Ingres durement critiqué, parfois haï, finalement admiré... En restituant avec brio soixante-dix années d'une époque mouvementée - de la Terreur au Second Empire -, Stéphane Guégan déconstruit l'image traditionnelle du peintre. Et montre combien il faut se méfier de son apparent classicisme, de sa vénération ostentatoire envers Raphaël, de son acharnement à triompher au Salon. La peinture d'Ingres - et pas seulement les nus voluptueux ou les portraits mordants -, déborde sans cesse les limites et les règles dont elle se réclame. Avec son sens aigu des détails et son modelé lisse, ses déformations anatomiques et ses teintes franches, avec ses corps érotisés à l'extrême, il est le peintre de l'excès plus que de la table rase. Par un travail obstiné - dès 1806, il voulut être pour les arts «ce révolutionnaire-là» -, Ingres a atteint une liberté de style unique, qui allait fasciner nombre d'artistes modernes.
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Impressionnisme : la modernité en mouvements
Sylvie Patry, Stéphane Guégan
- Snoeck Gent
- 20 Octobre 2022
- 9789461618207
On l'a souvent écrit, le XIXe siècle est le premier siècle à s'être pensé comme radicalement neuf. A partir des années 1830, l'essor de la production industrielle et la transformation des villes les plus importantes du pays sont indissociables d'un bouleversement en profondeur de toutes les couches de la société, du développement d'un mode de vie bourgeois urbain jusqu'à la misère des faubourgs ouvriers, en passant par la lente transformation des campagnes. Les peintres que nous associons à l'histoire de l'impressionnisme, ou à son périmètre naissent alors, au début des années 1830 et 1840, et assisteront à ces métamorphoses. Paul Cézanne, Edgar Degas, Claude Monet, Berthe Morisot, Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir et Alfred Sisley font leur début sur la scène artistique parisienne au cours des années 1860. Ils apparaissent comme un groupe à part entière en 1874, une « avant-garde » tout à la fois célébrée et conspuée, lorsqu'ils exposent pour la première fois ensemble à Paris. Ils développent tout au long des années 1870 une peinture claire, à la facture délibérément rapide et esquissée. Rejoints par des artistes comme Gustave Caillebotte en 1876, ils font entrer dans leurs tableaux, de façon positive (Caillebotte) ou critique (Renoir) ce qu'on désigne à la suite du poète Charles Baudelaire, « la vie moderne ». Plus largement, ce que le critique Edmond Duranty appellera la « Nouvelle Peinture » en 1876 rejoint et amplifie la tendance qui poussa certains artistes, dès les années 1790, à privilégier les thèmes issus du monde moderne, sans lesquels il n'était pas d'art approprié à la nouveauté des temps et de réponse adéquate à la société contemporaine.
Les impressionnistes agissent d'autant plus ainsi qu'ils doivent vite s'adapter aux nouveaux modes d'exposition, de consommation et de production de l'image. On ne saurait oublier la façon dont peinture, gravure de presse et photographie interagissent dans la seconde moitié du XIXe siècle. La modernité de l'impressionnisme, multiple, est donc travaillée par les forces contradictoires auxquelles la société est exposée en son entier : attention renouvelée au monde actuel, fidélité variable à la France des terroirs, souci des attentes d'un public transformé lui-aussi et qu'il faut atteindre en dehors des circuits traditionnels d'exposition et de diffusion, redéfinition de l'acte pictural au regard des autres médiums, en particulier la photographie.
L'exposition examinera la ligne de partage, l'oscillation plutôt, qui se dessine très tôt au sein de l'impressionnisme entre l'attrait du moderne et la volonté d'exalter la nature seule, ou l'univers rustique et ses solidarités anciennes. Elle montrera comment ces oeuvres dominées par « la nouvelle vision », couleur, facture et perspective sont repensées de façon à nous donner l'impression que l'artiste a capté un moment transitoire sans le fixer.
Avec l'impressionnisme, disparaît l'idée que le réel est stable, indépendant de la perception humaine. -
Vincent Van Gogh en 15 questions
Stéphane Guégan
- Hazan
- L'art En Questions
- 27 Février 2019
- 9782754110730
Vincent Van Gogh, le premier des écologistes ? Gauguin a-t-il trahi ? Le suicide de qui ? Ce petit livre pédagogique explique en quinze textes clairs et concis la portée décisive de l'oeuvre tout en renversant les idées reçues régulièrement véhiculées sur l'artiste. La folie de Van Gogh a marqué sa vie et son oeuvre de façon tragique, et a aussi contribué à cette vision romantique de l'artiste incompris et maudit dont la gloire fut cruellement posthume. De ces pertes de contrôle, le peintre parle très tôt et son instabilité se manifeste dès les années de collège. Mais le jeune homme, lecteur boulimique et affamé d'images, croit aussi aux vertus thérapeutiques de l'art et du monde rural qu'il commence par idéaliser. Très tôt, il sentira le besoin de se rapprocher du monde du travail, afin de soulager les nécessiteux, puis les peindre. C'est d'abord le monde de la mine, où il apporte la parole du Christ, qui passe dans ses dessins, ce sera ensuite celui des travailleurs de la terre.
Le peintre Millet domine déjà ses pensées. Mais Van Gogh n'entend pas peindre en suiveur autodidacte, ni se contenter d'une existence marginale. Il va se perfectionner avec une détermination sans faille. D'Anvers à Paris, son cursus est cumulatif, efficace et impressionnant. Maîtrisant parfaitement les données du marché de l'art, il enrôle Theo, son frère cadet, dans un pari sur l'avenir. Vincent sait que l'impressionnisme étant en passe de devenir une valeur marchande, le futur finira par sourire à la génération qui vient après...
Le 20 février 1888, il s'installe à Arles qui marque le tournant, le zénith, le point culminant, le plus grand épanouissement de la décennie de l'activité artistique de Van Gogh. Des centaines de tableaux et de dessins naissent alors, plus solaires, plus fervents, plus élaborés et poignants que jamais. Avec l'aggravation de sa schizophrénie, il ne reste plus à Van Gogh que de conquérir Paris.
Mais qui, en dehors de Theo et peut-être de Gauguin, peut comprendre le vrai secret de cette peinture qui tend à l'éclat majeur, à la maîtrise d'elle-même entre les crises qui se rapprochent ? En raison de l'incompétence du docteur Gachet, la dernière sera la bonne. Reste les milliers de preuves, devant Dieu, d'un moderne qui aurait tant aimé devenir à la fois le Rembrandt et le Delacroix de son temps... Au-delà des mythes poisseux, cette folie-là reste à comprendre. -
Manet ; l'héroïsme de la vie moderne
Stéphane Guégan
- GALLIMARD
- Decouvertes Gallimard
- 24 Mars 2011
- 9782070132270
En 20 ans, du Salon des Refusés de 1863 à sa mort, Édouard Manet (1832-1883) a révolutionné la peinture française, choisissant la « vie présente » à la fois comme sujet de prédilection, champ d'action et stratégie de conquête. Être moderne, pour parler comme ses amis Baudelaire, Zola et Mallarmé, c'est pour Manet peindre son temps, en dégager la poésie, en inventer la forme, c'est encore et surtout agir sur ses contemporains. L'époque n'a pas connu d'artiste plus engagé, en tous sens, que Manet. Sa vie durant, il force les portes du Salon, colle à l'actualité politique et appuie son besoin de reconnaissance sur les meilleurs écrivains. Rajeunir le grand art, reformuler le tableau d'histoire et son héroïsme, le nu féminin et son magnétisme, secouer les genres traditionnels en niant leurs limites, telle fut la feuille de route d'un artiste chez qui réalisme et romantisme cessaient de s'opposer.
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On prononce encore son nom avec prudence ou mépris, Derain dérange ou indigne. Dans tout roman, et l'histoire de l'art moderne en est un, le traître a sa nécessité. Face au camp du bien, Derain incarne pour certains une double trahison. Inventeur du fauvisme, acteur décisif du cubisme, il aurait désavoué cette peinture au nom de critères passéistes. Puis, non content de s'être enrichi entre les deux guerres, le nouveau Raphaël prit le mauvais train de l'automne 1941...
Près de soixante ans après sa mort, il continue à payer ce que notre époque et son progressisme béat tiennent pour crimes odieux. Le temps est donc venu d'expliquer en quoi Derain, moderne à part, fut l'une des figures essentielles du premier XXe siècle.
Cet ouvrage vient éclairer à travers quinze textes concis et clairs la portée décisive de l'oeuvre d'André Derain. -
Picasso, ma vie en vingt tableaux ...ou presque
Stéphane Guégan
- Beaux Arts Editions
- 27 Août 2014
- 9791020400277
« L'oeuvre qu'on fait est une façon de tenir son journal. » Picasso, 15 juin 1932 Chaque jour de sa vie, Picasso a dessiné, sculpté, gravé, modelé ou peint. Son oeuvre est comme un immense journal intime où se confondent histoire personnelle et histoire du siècle : la Première Guerre mondiale, la Seconde, la guerre d'Espagne, ses relations avec les femmes, avec les artistes, les différents mouvements artistiques auxquels il a participé, etc.
Mais plus que le journal de sa vie, la peinture de Picasso est le roman de sa vie.
Régulièrement un grand tableau, un grand décor (grand par le sujet ou par sa dimension) en fixa les « moments ». Ce livre les réunit et les chaîne pour la première fois.
Stéphane Guégan dépoussière ainsi le mythe « Picasso » en bousculant les légendes qu'a nourri, parfois bien malgré lui, l'artiste, et en revenant au plus près de son oeuvre et de sa vie. Un portrait inédit du créateur insatiable.
Le livre se décompose en quatre chapitres distincts, quatre périodes de la vie de Picasso, depuis sa naissance jusqu'à sa mort. Chaque chapitre est lui-même composé de cinq parties qui analysent cinq tableaux, cinq « moments » de la vie de Picasso ; chacun est suivi par une importante chronologie, qui revient sur les dates clefs de Picasso, sur les oeuvres emblématiques, les rencontres décisives.
- Le Cubisme (1881-1913) - Les Grandes turbulences (1914-1932) - Chantiers et charniers politiques (1933-1953) - Le dernier chapitre (1954-1973)
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Raboteurs de parquets : Gustave Caillebotte
Stéphane Guégan
- BNF Éditions
- 19 Septembre 2024
- 9782717729887
Raboteurs de parquets est sans doute l'oeuvre la plus célèbre de Caillebotte aujourd'hui,
elle choqua pourtant en 1875 et dérouta, avant de devenir une icône. -
Catalogue de l'exposition du musée d'Orsay de Paris du 5 avril au 3 juillet 2011.
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André Masson ; de Marseille à l'exil américain
Stéphane Guégan
- Lienart
- 13 Novembre 2015
- 9782359061543
Cet ouvrage, consacré à André Masson, rend hommage au journaliste américain Varian Fry, qui, en 1941 permit à de nombreux artistes et intellectuels de quitter l'Europe et le régime de Vichy pour les Etats-Unis. Sur le chemin de l'exil, André Masson rejoint à Marseille les surréalistes hébergés à la villa Air Bel. Par la suite, en route pour l'Amérique, il retrouve Claude Levi-Strauss, Wifredo Lam et André Breton lors d'une escale de trois semaines à La Martinique.
Son exploration de l'île s'avéra être une expérience fondatrice. Antille, titre d'une peinture, d'un dessin et d'un poème, devient alors l'emblème d'une conscience aiguë des forces telluriques du monde, des hommes et de la nature. Arrivé à New Preston, Masson développe une oeuvre libre, multiple, qui influencera Pollock et les expressionnistes américains. Surréaliste mais rétif à l'orthodoxie, il investit profondément l'univers mythique de La Martinique et des indiens d'Amérique.
Il développe, au-delà de l'écriture automatique, une richesse graphique servie par un éventail de techniques ; encre, crayon, fusain, gouache, pastel ; toutes, lui permettent d'exprimer les forces cosmiques et érotiques d'un monde profondément tragique. Soixante oeuvres, provenant principalement des collections de la famille d'André Masson et du musée Cantini de Marseille sont associées pour montrer toute la richesse de cette période.
La séquence commence avec Massacreet s'achève avec La Fable des origines. Nous suivons André Masson dans un exil où la nature devient allégorie de l'affrontement mortel des hommes ; seul, l'homme fait face au monde : quarante-quatre dessins et seize peintures nous le démontrent magistralement.
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L'homme au gilet rouge de la bataille d'Hernani:c'est l'image légendaire que conserve Théophile Gautier dans la mémoire collective. Et la légende dit vrai. Gautier a été l'un des coeurs battants du romantisme, à l'heure de son embrasement:1830, où se succédèrent deux révolutions, le drame flamboyant de Victor Hugo et les barricades. Âgé d'à peine vingt ans, il fit alors l'expérience de la politique et entra en littérature. Aux illusions de l'une, il allait répondre par la religion de l'autre. Tandis que les prédicateurs, Hugo, Lamartine ou Vigny, aspiraient à remettre le siècle dans la bonne direction, Gautier entendait incarner une sorte de libertinage irresponsable et d'insoumission. Autour de lui se pressaient des poètes - Pétrus Borel et Nerval notamment - et d'autres artistes aussi singuliers que soudait une même fureur de vivre. Mais le culte de l'art nouveau contre les perruques classiques et les corsets de la morale devait se heurter, fatalement, aux réalités de la France moderne. Difficile pour un fils de famille modeste d'échapper à sa condition sociale; difficile également de concilier l'audace esthétique avec le marché élargi de la chose écrite. Fort du scandale que provoquèrent, en 1835, Mademoiselle de Maupin et sa préface, Gautier devint journaliste. Pendant près de quarante ans, l'apôtre de «l'art pour l'art» dut composer et ruser avec les servitudes de la presse et les pouvoirs en place. Ce qui n'empêcha pas ses chroniques d'enregistrer le meilleur de l'époque:de Balzac et Musset à Baudelaire et Flaubert, d'Ingres et Delacroix à Courbet et Manet, de Berlioz et Chopin à Verdi et Wagner. Avec Gautier pour guide, le lecteur d'aujourd'hui traverse le romantisme et voit se lever notre modernité; car l'auteur du Capitaine Fracasse a aussi été le dédicataire des Fleurs du mal. Dérouler son existence, c'est enfin pénétrer dans l'intimité d'un homme qui redoutait plus que tout la solitude et la chasteté. Grand amoureux, grand voyageur, grande plume, tel que ce livre le fait revivre.
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- Les polémiques à propos de la peinture et du « goût » ont débuté dès l'Antiquité. La France du XIXe siècle, ses salons, ses journaux, ses caricaturistes, puis les histoires de l'art, en ont fait une institution qu'il convient de nuancer parfois. Les raisons à l'origine des polémiques ou des scandales sont variées : ce livre les énumère - trop de crudité, trop d'effets de pâte, trop de sexe, trop de naïveté, trop d'irrévérence, trop de simplification ou d'écart vis-à-vis de la réalité, etc. - exemples à l'appui. Certaines de ces querelles nous paraissent aujourd'hui désuètes sinon sans objet. D'autres demeurent avec tout leur mystère comme si certaines oeuvres se refusaient à l'hommage ou au rejet unanime.
Cet ouvrage nous présente les unes et les autres sans oublier de pointer l'art sous l'apostrophe.
Dès qu'elle s'est prétendue libre, la peinture a fait parler d'elle. L'ère des scandales ne débute pas avec Le Déjeuner sur l'herbe de Manet, comme une histoire de l'art paresseuse nous en rebat les oreilles. Ce livre commence par le rappeler, il y a toujours eu des « refusés » pour protester contre l'ostracisme qui les frappait. Ce que nous apprend aussi l'étude du passé, c'est que ces mêmes refusés ne l'ont jamais été complètement. Il faut se défaire d'une légende tenace qui fait du novateur le martyre d'une cause perdue d'avance, et donc d'une reconnaissance posthume. Force donc était d'ouvrir l'enquête par une vingtaine d'oeuvres parmi les plus discutées de notre musée imaginaire. La plupart d'entre elles nourrissent encore une vision héroïque de la création picturale. Sans nier leur impact et l'incompréhension qu'elles suscitèrent, il est aujourd'hui possible de montrer comment, dès la Renaissance, la provocation est devenue une stratégie, et le rejet un gage d'authenticité. À mesure que l'espace public a absorbé le monde de l'art, faisant naître l'exposition et la critique d'art telles que nous les connaissons, faire scandale a tourné au savoir-faire. Au-delà de la stratégie d'ensemble, il y a les raisons du désaccord. C'est, au fond, le coeur du présent ouvrage, qui ramasse en cinq perspectives ce qui de tout temps a fait débat. Sait-on que le primitivisme ne date pas d'Ingres ou de Picasso ? Que la politique croise la peinture bien avant les supposés dissidents chinois ? Que l'érotisme le plus dur n'a pas attendu Balthus et Bacon pour jouer les contrebandiers ? Que le réalisme de Courbet a connu quelques avant-courriers notoires ? Les codes sont faits pour être transgressés, dira-t-on. Il était bon de reconstituer ces filiations oubliées qui lient le bel aujourd'hui aux premiers frondeurs de notre histoire. À cet égard, le lecteur attentif verra se lever, au fil des pages, des connections inattendues entre des artistes que l'usage est de séparer et même d'opposer. C'est qu'il est une autre histoire de l'art que celle des manuels avec leurs séquences obligées, leur périodisation linéaire, leurs clivages nationaux, leurs généalogies stylistiques périmées. Ici la peinture se constitue en mémoire de sa pratique et de ses audaces, elle engendre un espace propre et jette ses ramifications bien au-delà de son moment d'apparition. Du reste, comment expliquerait-on ces cas qui continuent à diviser les experts ? On ne cesse de gloser les mystères de Piero della Francesca, Holbein, Girodet, Van Gogh ou Anselm Kiefer. Parallèlement chaque époque se saisit des images à la lumière de ses préoccupations et obsessions. Les images sont faites pour ça, dira-t-on. La lecture sexuée de la peinture est à la mode, l'altérité et le communautaire aussi. Faut-il réduire Artemisia Gentileschi et Paula Becker à la grille des féministes ? Basquiat à ses origines haïtiennes ? Arméniennes dans le cas de Gorky ? Peut-on enfin exclure de notre histoire de la modernité tous ceux qui rompirent avec ses dogmes et retrouvèrent cette part de liberté dont ce livre se veut, avant tout, une chronique possible ? -
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