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Yanick Lahens
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Stupéfait, un pêcheur découvre une jeune fille échouée sur les rivages d'Haïti après trois jours de tempête. Son corps martyrisé montre qu'elle a été victime d'une grande violence. Quand la voix de la naufragée s'élève, elle en appelle à tous les dieux vaudous et à ses ancêtres pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s'est retrouvée là.À l'origine de cet acte barbare, le ressentiment entre deux familles que tout oppose : les Lafleur qui ont toujours vécu à Anse Bleue, un village d'Haïti où la terre et les eaux se confondent, et les Mésidor devenus seigneurs des lieux en faisant main basse sur toutes les bonnes terres de la région.Dans ses romans, comme dans ses nouvelles et ses essais, Yanick Lahens brosse avec lucidité et sans complaisance la réalité de l'île où elle est née, Haïti.
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Sur un coup de tête, Francis, photographe, part pour Haïti. De l'île enfiévrée, il veut tout voir, goûter, entendre, jusqu'à l'ivresse. Les paysages, les épices, les voix d'Haïti. Celles de Merline, militante féministe, Ezéchiel, poète fuyant le bidonville, Cyprien, jeune loup avide. Et surtout Brune, divine chanteuse, déchirée par l'assassinat de son père. Indomptable Brune, prête à tout pour la vérité.
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Envoûtante comme un air de saxophone dans la nuit de Port-au-Prince, l'histoire d'amour au goût d'impossible que met en scène L'Oiseau Parker dans la nuit laisse le lecteur suspendu aux harmoniques de Yanick Lahens. Toutes les nouvelles rassemblées ici sont autant d'évocations des enchantements, des épiphanies, mais aussi des tragédies, des violences (urbaines ou rurales), des croyances séculaires, des pesanteurs, qui sont lot quotidien en Haïti.
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La couleur de l'aube
Yanick Lahens
- Sabine Wespieser Éditeur
- Litterature Etrangere
- 6 Novembre 2008
- 9782848050638
Angélique se lève tous les matins la première, dans la petite maison des faubourgs de Port-au-Prince qu'elle partage avec sa mère, sa soeur Joyeuse, et son jeune frère Fignolé. Dans l'aube grise de février, l'inquiétude l'étreint : Fignolé n'est pas rentré et toute la nuit les tirs n'ont cessé de gronder au loin.
Angélique la sage est une fille soumise, une soeur exemplaire, une femme de trente ans en apparence résignée. Sa famille, le fils qu'elle a eu par accident, les malades de l'hôpital, constituent son unique horizon. Joyeuse, la belle, la sensuelle, n'a pas abdiqué, elle, sa liberté, sa révolte, son désir de bonheur et d'une vie meilleure, malgré la misère, la violence, les rackets et les enlèvements qui sont lot quotidien. Épaulées par leur mère, figure protectrice et pivot du foyer, à l'image de ses chères divinités vaudou, les deux femmes tentent de retrouver la trace du jeune homme.
Au fil de la journée et de leur enquête, Angélique et Joyeuse, en réalité les deux visages du même désespoir, dessinent de la ville une géographie apocalyptique. Fignolé, militant déçu du parti des Démunis, s'est perdu dans les méandres d'une impossible lutte, dans les hasards du désordre absolu.
Yanick Lahens, en dépeignant avec une remarquable économie de moyens le destin d'une famille hélas ordinaire, construit l'allégorie d'un pays où la monstruosité voudrait se faire loi. Mais son livre est poignant parce qu'à chaque page sourd la révolte et éclate la volonté de vivre.
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Couchée sur l'herbe dans sa robe bleue, Alice Bienaimé est sous le choc. Son père vient de la gifler. Sans penser à mal, dans l'euphorie d'une fin d'après-midi dansante, elle s'était mise à onduler, comme envahie par la force obscure d'autres rythmes. La culture populaire n'a pas droit de cité dans la stricte éducation donnée à la jeune fille de treize ans par sa famille petite-bourgeoise de Port-au-Prince, qui a fait tant d'efforts pour s'arracher à ses origines paysannes et à son ascendance africaine. Cette scène de 1942 sera fondatrice dans la vie d'Alice.
Yanick Lahens, dans ce percutant premier roman de formation, annonciateur des leitmotivs de son ouvre à venir, raconte l'enfance apparemment sans histoire d'une gamine que rien ne destinait à sortir du rang pour mener une carrière de danseuse. Même si, toute petite, le territoire chatoyant de la servante, Man Bo, dans l'arrière-cour de la maison, l'attirait bien plus que l'école.
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Adolescente, elle a fui Haïti poussée par la violence de son île. Aujourd'hui, elle rentre au pays. Nathalie est architecte, un projet de réhabilitation l'attend. Guillaume y participe également. Désabusé, il ne croit plus en rien et pourtant, Nathalie l'éblouit. Aimantés l'un par l'autre, ils résistent un temps et puis. un séisme secoue les entrailles d'Haïti.
Née en 1953 à Port-au-Prince, Yanick Lahens est une écrivaine haïtienne. Dans ses romans, comme dans ses nouvelles et ses essais, elle brosse avec lucidité et sans complaisance la réalité de son île.
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L'oiseau parker dans la nuit et autres nouvelles
Yanick Lahens
- Sabine Wespieser Éditeur
- 7 Mars 2019
- 9782848053219
Tout comme L'Oiseau Parker dans la nuit - une saisissante histoire d'amour, d'impossible et de musique, adaptée pour RFI par la comédienne Mireille Perrier, qui l'a lue au festival d'Avignon en 2015 -, les nouvelles de ce recueil racontent la vie quotidienne en Haïti, les tragédies, les violences (urbaines ou rurales), les croyances séculaires, les femmes courageuses et les hommes endurants de cette île-monde que Yanick Lahens ne cesse de mettre en scène dans son oeuvre.
Ce volume est composé des trois recueils parus à ce jour, essentiellement en Haïti, et indisponibles en France : Tante Résia et les Dieux (L'Harmattan, 1994) ; La Petite Corruption (Éditions Mémoire, 1999 ; Legs édition, 2014) ; La folie était venue avec la pluie (Presses nationales d'Haïti, 2006 ;
Legs édition, 2015).
Ces textes, présentés ici dans l'ordre de leur publication, apparaissent comme la genèse de l'oeuvre romanesque à venir - certaines nouvelles, à l'image de Bain de lune, ont du reste été la matrice de futurs romans. Leur écriture était déjà le témoignage de l'acuité, mais aussi de la tendresse, avec lesquelles l'auteure scrute la société où elle vit. Devenue une grande voix de la littérature de son pays, Yanick Lahens y annonçait, par la netteté de son style, par la force d'émotion et le souffle poétique qui s'y déploient, la puissance et l'importance de l'oeuvre en cours.
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FAILLE(S). " Le 12 janvier 2010 à 4 heures 53 minutes, dans un crépuscule qui cherchait déjà ses couleurs de fin et de commencement, Port-au-Prince a été chevauchée en moins de trente secondes par un de ces dieux dont on dit qu'ils se repaissent de chair et de sang. Chevauchée sauvagement avant de s'écrouler cheveux hirsutes, yeux révulsés, jambes disloquées, sexe béant, exhibant ses entrailles de ferraille et de poussière, ses viscères et son sang. Livrée, déshabillée, nue, Port-au-Prince n'était pourtant point obscène. Ce qui le fut c'est sa mise à nu forcée. Ce qui fut obscène et le demeure, c'est le scandale de sa pauvreté. " Ainsi débute ce court texte mû par la double nécessité de dire l'horreur que fut la catastrophe haïtienne et celle de la surmonter. Déambulant dans les rues de sa ville détruite, l'écrivain part de sa propre expérience : avant le séisme, elle projetait d'écrire un roman d'amour. Revisitant le décor ravagé de sa fiction, tentant de la mettre en oeuvre, elle est saisie par l'histoire immédiate. Que peut-on écrire, comment peut-on écrire alors que la réalité même s'est dérobée ?
Pour Yanick Lahens, la faille géologique qui a englouti Haïti en janvier dernier interdit de faire comme si les autres failles - sociale, politique, économique - qui depuis des décennies laminent son île n'existaient pas. Ils étaient nombreux à savoir le danger couru : Port-au-Prince a été par le passé deux fois détruite, et les prévisions des sismologues étaient sans ambiguïté. Ils sont nombreux aussi à savoir que les failles de surface menacent d'entraîner Haïti à sa perte. Le déni ne saurait être, une fois encore, la réponse de l'impuissance. Il n'y a pas de fatalité dans l'exode rural, la paupérisation, la dégradation de la production agricole et de l'environnement : telle est la conviction de l'écrivain qui appelle de ses voeux une intelligence du malheur. Texte de combat, texte animé par l'urgence, texte de compassion aussi, Faille(s) tente de désigner, avec une magnifique pudeur, servie par une écriture à la pointe sèche, l'innommable qu'a été le 12 janvier en Haïti, mais aussi de prévenir de l'irresponsabilité qui consisterait pour les Haïtiens à ne pas changer leurs perceptions et leurs comportements.
Yanick Lahens vit en Haïti. Dans ses romans - Dans la maison du père (Le Serpent à plumes, 2000) et La Couleur de l'aube (Sabine Wespieser éditeur, 2008) - comme dans ses nouvelles et ses essais, notamment L'Exil : entre l'ancrage et la fuite, l'écrivain haïtien (Deschamps, 1990), elle brosse sans complaisance le tableau de la réalité caribéenne. Lauréate du prix RFO 2009 pour La Couleur de l'aube, elle occupe sur la scène littéraire haïtienne une position très singulière par son indépendance d'esprit et l'autorité que lui confèrent ses actions de terrain. Longtemps professeur de littérature, Yanick Lahens consacre aujourd'hui une grande partie de son temps à une fondation destinée à former les jeunes générations aux stratégies de développement durable.
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Tante Résia et les dieux ; nouvelles d'Haïti
Yanick Lahens
- L'Harmattan
- Lettres Des Caraibes
- 3 Mai 2000
- 9782738425782
Un premier recueil de six nouvelles.