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Littérature
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Sonia est une mère. Sonia n'est plus qu'une mère. Enfermée dans ce rôle qu'elle a choisi et qu'elle compte incarner à la perfection. Sonia maîtrise tout. Tout, sauf ce qu'elle ne maîtrise plus. Elle n'a plus de corps, même son reflet lui échappe, elle n'a plus de place en elle pour autre chose que ce devoir qu'elle s'impose et qui la piège. Le mieux est l'ennemi du bien, Sonia perd pied. Dans un style vif, plein d'humour, Alma Brami nous entraîne dans un vertige maternel universel et terrifiant.
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« "N'apporte rien, Gérault, on a tout !" Toujours cette générosité qui écrase. Mieux vaut des mains vides et l'honneur sauf, qu'un "oh, mais fallait pas" qui accable ».
Gérault tente d'offrir une image idéale de lui-même, mais quand on est seul, au chômage à cinquante ans, ce n'est pas chose facile. Homme empêché, il s'interdit de dire ce qu'il pense et retient en lui sa colère, sa violence. Sa voix intérieure prendra-t-elle peu à peu le dessus?
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Léa a dix ans quand sa soeur meurt.
Brutalement confrontée au monde des adultes, au chagrin de sa mère, elle n'a, pour se défendre, que ses mots à elle. Pour tenter, innocente, de retrouver le chemin de la lumière... A vingt-trois ans, Alma Brami prend la voix d'une enfant pour aborder les questions les plus graves avec les mots les plus simples. Et on ne sait, au fil de la lecture, si elle est une adulte qui sait emprunter les pas d'une enfant, ou une enfant qui possède la lucidité d'une adulte...
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La jeune mère voulait que Charlotte incarne l'inverse de tout ce qu'on avait pu lui marteler sans répit, dans son école en uniforme.
Sa fille ne serait pas réduite à donner l'illusion d'être subtile sans l'être, à avoir les ongles peints et la peau veloutée, à rire en silence sans dévoiler ses dents parce que c'est plus raffiné. Charlotte serait une femme que l'on écoute pour autres choses que pour ses problèmes de cheveux et de dîner trop cuit, une femme respectée pour elle et non pour son mari brillant, une femme qui prend des décisions sans demander la permission à Dieu.
Sa fille deviendrait ce qu'elle aurait aimé être elle, si son ventre ne l'avait pas surprise. Une Marie Curie sans Pierre.
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« Il avait été clair dès le début, il ne lui avait rien promis. Il lui avait expliqué sa situation, sa décision immuable de rester auprès de sa femme, quoi qu'il arrive. Et pourtant elle s'était laissé approcher. Ils étaient allés chez elle dans son petit appartement rose et orange, douceur de filles. Il n'était jamais resté une nuit, juste quelques heures après le boulot, il n'avait jamais coupé son téléphone au cas où sa femme aurait dû le joindre, il ne l'avait jamais fait passer en premier et elle avait accepté ça tout de suite, comme une évidence. » Eva est une jeune enseignante, célibataire. Durant six ans, elle a vécu une relation avec un homme marié, Franck, de quinze ans plus âgé qu'elle. Entre eux, il n'a jamais été question d'engagement. Mais depuis que Franck a quitté Eva pour regagner le foyer conjugal, Eva ne se remet pas de leur rupture et se délite. D'autant que Eva était enceinte et qu'elle vient de perdre son bébé. L'état d'Eva inquiète sa famille et ses amis qui l'avaient pourtant mise en garde. Eva avait toujours refusé leurs conseils. « Tant que tu es heureuse » finissaient-ils par dire...
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Émilie et Bernard vivent à la campagne avec leurs deux enfants. Pour quitter la ville, Bernard a parlé de qualité de vie, d'épanouissement et d'air pur ; Émilie a suivi docilement, abandonnant derrière elle parents et amis. Pour le confort de sa femme, Bernard a eu une idée brillante : il a recruté par petite annonce une amie pour Émilie ! Depuis, les « amies » se succèdent, auprès d'Émilie comme dans le lit de Bernard. Sabine, Elsa, Odile, Aurélie... toutes interchangeables, et renvoyées aussitôt que Bernard se lasse... et trouve refuge auprès de sa petite femme adorée ! Vue de l'extérieur, la situation peut sembler cocasse ; mais dans l'intimité, Émilie souffre et perd pied... Comment exprimer sa colère et retrouver sa dignité ?
Sur le ton tragi-comique qui caractérise son oeuvre, Alma Brami nous entraîne au coeur d'une famille bien étrange. Oscillant entre le réalisme et le conte, elle dresse le portrait émouvant d'une femme meurtrie pour qui le couple est devenu un piège.
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Ils l'ont laissée là, ils la reprennent, c'est eux qui décident.
Deborah dit non, elle refuse.
Ils n'avaient qu'à songer au froid d'être seule, de se coucher dans un lit aux draps trop rêches qui ne sentent pas la même lessive que d'habitude. Ils auraient dû faire attention, ne pas croire que, loin d'eux, on règle tout, que les gouffres se referment par magie, par miracle.
Deborah est prisonnière. Prisonnière de l'institut « spécialisé » où ses parents l'ont placée. Prisonnière des histoires qu'elle s'invente - à moins qu'il ne s'agisse de souvenirs. Prisonnière du monde des adultes qui ne la comprend pas et à qui elle ne peut parler. Au fil des pages, articulées comme une mystérieuse mosaïque, la terrible vérité va se révéler...
Staccato de phrases brèves, notes prises sur le vif de l'âme : après Sans elle, son premier roman, Alma Brami, vingt-quatre ans, continue de tisser des miniatures qui nous pénètrent, nous effraient, nous bouleversent, et finalement nous illuminent.
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Avant de subir une énième augmentation mammaire, Lolo est contrainte par le chirurgien de se rendre chez un psy pour qu´il autorise ou non cette intervention. Au cours de trente-trois séances fictives, Alma Brami se glisse dans ce personnage extrêmement complexe et mystérieux. Petite fille apeurée ? Épouse amoureuse ? Sacrifée ? Jeune femme prête à tout pour être célèbre ? Entre désespoir, humour, lucidité, colère et rêves, Lolo avance telle une funambule aveugle, pas à pas vers la mort.
Il fallait un grand talent littéraire à la romancière pour explorer et révéler l´âme de Lolo, qui était de son vivant, réduite à un corps.