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emmanuel moses
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Avec autant de naturel que, dans les grands poèmes de Quatuor, il retrouvait le ton et la voix des grands poètes lyriques du siècle der- nier, Emmanuel Moses, dans ce beau récit, s'inscrit dans la tradi- tion la plus ancienne qui soit, celle des conteurs venus d'Orient (on pense aux Mille et une nuits) ou d'Occident (Chrétien de Troyes et les romans du Moyen Âge sont plusieurs fois cités). Le titre est emprunté à Rimbaud, comme pour signifier dès l'abord que le conte et la poésie sont de même nature, mais l'« auberge verte » bien réelle qui lui sert de cadre (elle est tenue par deux citadins qui s'y sont instal- lés après avoir quitté la ville et leurs professions dans des buildings de verre et d'acier parce qu'ils avaient constaté que la vie qu'ils y menaient « les avait dépouillés des véritables mots »), est aussi le lieu immémo- rial à la source de tout récit, le lieu où des inconnus se rencontrent et, sous l'effet bienfaisant du vin, se mettent à raconter. Il y en aura trois : L'homme du Nord, l'homme de l'Ouest et l'homme de derrière les montagnes.
Mais avant même que ces trois hôtes de passage que le hasard a réunis ce soir-là à l'auberge ne donnent leur propre récit, celui de Moses, par la magie de la narration, nous donne à lire les pensées qui les préoc- cupent. Ce sont, comme les histoires qui suivront, des pensées dans lesquelles l'angoisse est présente - ainsi dans le cas de l'homme du Nord, des cris qui le hantent et qui mêlent l'histoire d'une petite fille et ceux des massacres de la grande Histoire - mais finira par se dissi- per comme un mauvais sortilège. De même, dans l'esprit de l'homme de l'Ouest, le souvenir des cimetières omniprésents au bord des routes au cours de son trajet en automobile sont contrebalancés par la beauté « de la lumière naissante » - et poignante - descendue du ciel pour éclairer et magni- fier le monde. La description du lieu, la manière dont les repas sont préparés, l'attention que les tenanciers portent à leurs hôtes de passage qui pourraient aussi bien être des dieux déguisés en mendiants, les réflexions et les souvenirs de tous les personnages, leur disposition d'esprit très particulière ce soir-là contribuent à faire de cette auberge une véritable utopie, un lieu de « bonne fortune », où le malheur personnel ou les horreurs du monde, ce que la femme de l'aubergiste appelle « la grande tempête », ne sont pas niés, mais comme suspendus, ouvrant à tous les possibles. Aucun étonnement alors si, dans les dernières pages du livre, quand le rideau s'est enfin levé, « marquant le début de la pièce » et quand les trois hommes prennent enfin la parole, leurs récits, qui sont des histoires d'exil, de migrants, sont placés - à rebours de tout ce qui s'écrit aujourd'hui - sous le signe d'un éloge des fins heureuses et l'affirma- tion d'un espoir : « le vent de l'espoir s'est levé, non pas pour lui, non pour ses contemporains, mais pour le futur », déclare l'homme de derrière les montages. Le texte s'achève sur le mot « joie ». -
Il se passe quelque chose
Un bruissement comme celui du feuillage
Un frémissement
Pourtant le silence est toujours là
Familier et amical
Entendez-vous ?
Nous entendez-vous ?
L'un contre l'autre
Coeur contre coeur. -
Quand chaque moment peut être un signe, chaque émotion, un chemin, chaque changement de lumière, une promesse ou un séisme, quand on a l'impression que la vie se livre enfin, s'abandonne, alors que viennent les années d'éloignement, avec leurs enchantements et leurs désenchantements, il faut cesser de parler et, faux ou juste, chanter, semer les notes comme on sème des graines, et ainsi déjouer le vide, ce rongeur à qui il n'est pas question de laisser gagner la partie. E. M.
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La pluie a recommencé de tomber sur la ville flamande et j'ai ouvert le parapluie que l'on m'avait prêté au Reylof, le matin, avant que je monte dans le minibus pour le gymnase du groupe scolaire. Un parapluie rouge comme la robe de la Vierge, ce rouge absolu né pour le théâtre, que le théâtre attendait comme une amoureuse attend,
accoudée au rebord de sa fenêtre, l'arrivée de son fiancé. Et les vitraux aussi, à cet instant, ont rougi ! Eux, si bleus dans le soir, si bleus sous le ciel bas et l'unique rayon du soleil pâle qui l'avait l'espace de quelques secondes percé, si obstinément bleus et dont le passage au noir l'autre matin n'aura été, me suis-je dit, qu'une impression infondée car cette fois, c'est indiscutablement de l'intérieur que semblait provenir la coloration des losanges de verre, comme rougissent de l'intérieur, sous sa peau diaphane, les joues de l'amoureuse lorsqu'enfin, après un long moment de rêverie, de tension et de crainte, arrive sous sa fenêtre l'élu de son coeur.
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Emmanuel Moses prête sa plume à un poète portugais ou tchèque, un poète juif espagnol du XIème siècle ou encore un lettré chinois du VIIIème siècle mais toujours on retrouve ses thèmes de prédilection, l'amour, la mort, le temps qui passe, la mélancolie qui s'apaise dans un verre de bon vin. Il vit à Paris.
Pavel Gruza (1984- ) Poète tchèque (traduit de l'allemand) Poète à temps très partiel Ivrogne à temps complet Amant au chômage C'est moi, Pavel Gruza, Habitant Hrabakova 1972/5 Prague Écrivez-moi si intéressés !
Wang Fo (VIIIe siècle) Poète chinois (traduit de l'anglais) « Un vieillard un peu fou » C'est ainsi que me désignent les villageois Mais ils viennent pourtant dans ma hutte vider leur coeur Me demander conseil Et faire interpréter leurs rêves Je satisfais sans rechigner à toutes les requêtes Un fou n'est-il pas le plus sage des hommes ? -
Des poèmes pour les grands, les petits et les autres. Tiens, tiens,voilà qui est curieux. Les grands, on les connaît, ils lisent le journal, gagnent de l'argent et se serrent la main quand ils se rencontrent dans la rue.
Les petits aussi on les connaît bien, et comment, puisque c'est nous ! On crie dans la cour, on rit à table et on a plein de questions à poser tout le temps à nos parents. Beaucoup plus de questions qu'il n'ont de réponses.
Mais les autres ? Qui sont les autres ? Peut-être les grands restés secrètement tout petits. Ou les petits qui aimeraient être grands, parfois, rien que pour regarder la télévision jusqu'à minuit et aller se coucher sans se brosser les dents. Ou encore ceux qui n'ont pas besoin de fermer les yeux pour rêver. Comme vous. Comme moi. N'est-ce pas ?
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La paix de Jérusalem ; Auguste et Pierrot
Emmanuel Moses
- Tituli
- Theatre
- 28 Novembre 2019
- 9782373651270
Chaque fragment de dialogue amène le suivant par une sorte de nécessité mêlée d'un subtil jeu d'associations qui est la vie même. Un art de la conversation, en somme, mais qui n'a rien de mineur, tant s'en faut, et qui nous transporte, sans que nous y prenions garde, jusqu'aux questionnements les plus cruciaux. Les personnages sont vraiment incarnés, et la virtuosité des intrigues nous emporte avec un naturel qui relève du grand art.
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Monsieur Néant ; un portrait
Emmanuel Moses
- La Bibliotheque
- Les Billets De La Bibliotheque
- 15 Mars 2019
- 9791093098500
On connaît Monsieur Teste, Charlot, Bartleby, mais on ne connaît pas encore Monsieur Néant. Il échappe d'ailleurs à son créateur, Emmanuel Moses, hébété, muet, surpris... Vous, moi quand l'aile du burlesque vous frôle et la brume vous auréole.
Emmanuel Moses a écrit récemment Dieu est à l'arrêt du tram, Les anges nous jugeront, il manquait Monsieur Néant.
Il s'agit d'un texte inclassable, proche de Tardieu, entre la description, la vision poétique et le burlesque. N'appartenant pas à un genre bien défini, sinon celui très gauchi du portrait ou de l'autoportrait, Emmanuel Moses se livre à un exercice subtil de dépeçage d'oignon pour notre plus grand plaisir. Qui est donc ce quidam ? Lui, une ou plusieurs de ces projections, une ombre comique et maladroite de film muet... Utilisant ses souvenirs, son journal, ses observations, son sens poétique Emmanuel Moses crée Monsieur Néant à moitié Chaplin, à moitié Socrate et nous l'offre par une série de saynètes, sa vie quotidienne, son rapport aux autres, ainsi qu'une certaine vision de la société, humaine ou satirique selon l'humeur. L'ensemble fait environ 160 pages et il doit y avoir une vingtaine de "chroniques", celles-ci pouvant aller de quatre ou cinq lignes à trois pages.
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L'ordre est tombé, Groussac doit liquider Whitney. Il le traque toute une nuit avant de l'abandonner au petit matin dans les marécages. La routine du tueur à gages reprend : déplacements continuels, parties de poker, rendez-vous au Diamant vert. Mais on murmure que Groussac a perdu la main. Les hommes du patron sont sur son dos. Tôt ou tard ils découvriront la vérité et, cela ne fait pas l'ombre d'un doute, ils le tueront. Il doit fuir, là-bas, au nord, dans la toundra où l'attend son destin.Adagio aux accents désenchantés, Valse noire explore la peur autant que la dérision. Voyage étrange en compagnie de tricheurs en tout genre, ce récit semble se nourrir de l'ombre. Un jeu de dupes au charme désabusé.
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Ce livre du poète Jean-Claude Pinson propose trois études essentielles sur Pierre Michon. Ecrites par un philosophe spécialiste d'esthétique, elles éclairent l'oeuvre de l'auteur de Rimbaud le fils, y dessinent des chemins, sans pourtant l'éblouir ou la crucifier. En abordant successivement la question du sacré chez Michon (à partir de Bataille), celle de l'amour (en référence à Barthes), et enfin en étudiant le lien qui unit Michon et Antonin Artaud, massacreur et grand thuriféraire de la langue-mère.
Des os avec du texte autour L'écriture de Pierre Michon, sa tension extatique, son tremblement quasi mystique, est de celles qui répondent à l'ordre que l'avènement d'une raison sans Dieu et d'une histoire exempte de passions, de tragique, semblait pouvoir imposer à la littérature, à la poésie et à l'art en général. Jean-Claude Pinson explore ici les voies par lesquelles l'auteur de Vies Minuscules résiste à un devenir "normal" sinon normalisé de la langue.
Sans ressusciter artificiellement une transcendance mais en légendant la fin du monde chrétien et son usure, Pierre Michon fait surgir un sacré plus ancien, comme une sorte de source, ou de socle anthropologique d'un sacré à la fois chtonien, viscéral mais aussi parfois plus apollinien, lumineux, lié au sentiment de continuité avec la nature et le cosmos. Dans l'opposition du pur et de l'impur se glisse parfois une invocation, et cette réconciliation avec le monde non humain prend alors, par le truchement d'une souveraineté de la parole et du chant, le nom ou le visage de la Grâce.
Jean-Claude Pinson écrit : "C'est bien, me semble-t-il, une telle langue-reine empreinte de sacralité, qui hante l'écriture de Michon, une langue impossible et souveraine. Une langue alimentée par la tension du néfaste et du faste. Une langue aussi rare que fastueuse". Fragments d'un roman amoureux Il n'y a pas, à proprement parler d'histoires d'amour chez Michon, pas de Werther ni d'Adolphe. D'abord parce que l'auteur n'écrit pas de romans, ses récits brefs restants marqués toujours par la hantise de la poésie, voire du haïku.
Ensuite parce que le flamboiement érotique est chez lui le plus souvent celui de la prédation, de la chasse, lié en cela à la dimension brutale du scopique et de la possession et dont l'écho se propage dans la fascination par la frappe énonciative. Ce thème est pourtant, quelques fois, augmenté ou relayé par une autre tonalité, sentimentale. Les deux registres se combinent dans l'opposition entre une soudaineté du visuel, de la "prise" , et une temporalité plus déliée, plus étendue, celle de la tendresse qui se déploie plus rarement.
Entre pictural et lyrique. "L'instant sauvage du trait, de l'incision d'une part ; la modulation, le déploiement temporel du chant de l'autre". Artaud fantôme. Cheminements d'Artaud dans Michon. Si la référence explicite à Artaud est chez Michon plutôt discrète, les croisements entre les deux trajectoires sont sensibles, tant dans les parentés que dans les divergences. L'étude de Jean-Claude Pinson explore comme un dialogue secret entretenu avec l'auteur d'Artaud le momo.
Si les deux ont en commun d'avoir éprouvé "l'impouvoir d'écrire" , et si l'un et l'autre ont tourné le dos à un art conforme aux règles de la mimesis, de la simple représentation, Artaud s'est confronté à l'expérience de n'être pas au monde, "là où Michon s'adosse encore à l'expérience contrastée d'un monde qui est et n'est pas habitable" ; monde avec lequel il est possible d'établir un lien dans le seul fait de rendre l'oeuvre partageable, audible.
Quand Artaud tend à rechercher une parole d'avant les mots, Michon parie encore sur la sorcellerie de la phrase, fût-elle inquiète, incantatoire, opérant par la fulgurance de son surgissement ou de sa profération. Et dans les deux oeuvres, Jean-Claude Pinson identifie le recours à l'insurrection de la couleur comme "faisant signe en direction d'un âge (ou état) naïf, sauvage, fauve, de l'humanité" , sur les traces, on l'aura pressenti, d'un certain Vincent Van Gogh.
Jean-Claude Pinson : philosophe, poète et essayiste, il a publié, parmi de nombreux livres livres : J'habite ici, Champ Vallon, 1991 ; Laïus au bord de l'eau, Champ Vallon, 1993 ; Habiter en poète, Essai sur la poésie contemporaine, Champ Vallon, 1995 ; Free Jazz, Joca Seria, 2004 ; Poéthique, Une autothéorie, Champ Vallon, 2013 ; Alphabet cyrillique, Champ Vallon, 2016 ; Autrement le monde : sur l'affinité de la poésie et de l'écologie, Joca Seria, 2016.
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Ce nouveau recueil d'Emmanuel Moses devrait faire du bien à ceux qui ont l'âme morose. L'auteur en verve y retourne comme un gant les images d'un quotidien «sombre comme le temps» et nous les rend colorées comme des cornets de glace qu'il déguste à la file avec une joie réjouissante. L'ensemble éclabousse d'allégresse et de trouvailles. On dirait du Chagall en poésie.
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Ce recueil comporte neuf nouvelles. Il s'ouvre sur les souvenirs flous d'un vieil écrivain et s'achève avec la description d'une rupture. Entre ces deux récits, sept autres qui mettent en scène des couples plus ou moins satisfaits, un hôpital où il se passe d'étranges choses, un homme qui rajeunit dangereusement, pour n'en citer que quelques-uns. Si ce livre a un thème récurrent, c'est, tantôt évoqué en filigrane, tantôt exposé ouvertement, celui de l'Histoire, telle qu'elle peut apparaître à un écrivain né dans la seconde moitié de ce siècle, pleine «de bruit et de fureur», avec son cortège d'horreurs. S'il a un héros, c'est la littérature. Nous ne livrerons aucun nom. Au lecteur de découvrir allusions, hommages et clins d'oeil. Les nouvelles qui le composent en sont truffées.
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Ce recueil poétique est divisé en trois séquences distinctes, l'ensemble formant un triptyque : des poèmes à la fois tendres et désabusés, suivis de poèmes en prose qui sont des croquis de la vie telle qu'elle est et du monde à la dérive, laissant place à la fin à des scènes burlesques et des paysages rêvés.
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Emmanuel Moses a dessiné d´un trait léger et précis des petits tableaux mélancoliques non dénués d´humour. Comme si le passé et la mémoire, sa matière, étaient un sourire au bord de l´abîme. On parle de l´élégance du désespoir, peut-être ici on trouve l´élégance de la mélancolie.
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« Il suffit de si peu pour ébranler un sentiment. En nous, tout oscille tout le temps. »Une tempête fait rage. Perdues au milieu d'un immense parc, cinq personnes se sont réfugiées dans un abri. La nuit mouvementée qu'ils passeront ensemble à huis clos les révélera à eux-mêmes, tant il est vrai que le destin porte parfois le masque du hasard.
Emmanuel Moses est écrivain. Il a reçu le Prix Méditerranée en 2018 pour sonrecueil Dieu est à l'arrêt du tram (Gallimard, 2017).
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«Großvater (grand-père) Kühlbrand faisait l'objet, non sans raison d'ailleurs, d'un véritable culte. Cet aïeul, médecin, était évoqué bien plus comme une figure de légende que comme une personne de chair et de sang et, tout bien considéré, il ne serait pas exagéré d'affirmer qu'il formait la souche sur laquelle s'était développée la chronique familiale et que l'auréole qui l'entourait rejaillissait sur ses descendants - en tous cas dans l'esprit de ma grand-mère - de même que, dans la Bible, les actes d'un ancêtre se ressentent sur sa postérité jusqu'à la millième génération.»
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Qu'est devenu le célèbre écrivain Paul Averroès ? pourquoi se fait-il si rare ? On possède si peu d'informations à son sujet qu'il faut s'en tenir à des hypothèses, des scénarios plus ou moins fantasques.
Il se serait réfugié dans un palace sur les rives d'un lac suisse. On l'aurait vu discuter avec son ami, Maximilien Beaver, prix Nobel de littérature. Il communiquerait avec les morts. Seule une poignée d'élus - Maurice Capvilliers le milliardaire burlesque, la troublante Cléa Stern et Patrick Varig le chasseur d'étoiles -, parvenus à retrouver sa piste, lèvent partiellement le voile sur cette énigme.
Mais, malgré tout, Averroès, l'auteur du bord du monde, garde son secret.
Cette vie de Paul Averroès, d'une inquiétante et belle étrangeté, renoue avec la manière d'Emmanuel Moses : éluder l'évidence pour prolonger l'attente et épaissir le mystère. Une plongée aux accents oniriques dans l'univers de la création.
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La poésie d'Emmanuel Moses a pour elle d'être immédiatement reconnaissable par sa forme narrative, prosaïque; par son contenu entre prière et comptine, entre réel et rêve(rie), entre philosophie et théologie; enfin par sa voix simple, juste et sans effets de style. Son entreprise poétique voyage sur une ligne de crête qui l'expose à tous les dangers, en répétant ce que les traditions anciennes ont magnifiquement dit et chanté:les dieux, Dieu, le destin, le temps, la mort, les sentiments humains, l'amour. Pourtant il paraît neuf et échappe à toute banalité par la sobre justesse de son expression et une fraîcheur de tonalité qui rend tout ce qu'il «répète» actuel et présent.
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Un homme marche, qui pourrait se réciter les vers de Rilke : «...quelque chose qui est hors de notre vouloir ; nous nous engouffrons en elle comme dans un rêve, nous mourons en elle sans nous réveiller». Il commence par déambuler dans les couloirs labyrinthiques d'un hôpital psychiatrique, y faisant d'étranges rencontres, réelles ou imaginaires, puis il se retrouve expulsé dans le monde glacial d'une grande ville en proie à la violence politique, criminelle et sociale. Un monde où la chaleur humaine n'est qu'un vain mot et où l'alcool noie les égarés.