Filtrer
robert coover
-
Un penthouse tout en haut d'un gratte-ciel de Manhattan. S'y tiennent d'étranges festivités mais à quoi, ou à qui, tous ces convives piochés au hasard d'une Amérique aussi arrogante que ridicule, livrée à ses caprices et désirs les plus débridés, à ses lubies de grandeur et de pouvoir, de luxe et de stupre, doivent-ils l'honneur d'avoir été invités ?
oeuvre iconoclaste, Mascarade concentre toute la verve comique et grinçante de Robert Coover en un texte carnavalesque et rabelaisien qui, dans le sillage de L'escroc à la confiance d'Herman Melville, cité en exergue, interroge la vanité humaine.
Magistralement construit de manière virale, le récit à une première personne changeante mêle expérimentation formelle et satire sociale. L'occasion pour Coover, dans ce roman testamentaire, d'interroger l'écriture et toute pratique artistique authentique face à la voracité de la mort et à l'insignifiance de l'existence. -
Huck Finn et Tom Sawyer à la conquête de l'ouest
Robert Coover
- Jacqueline Chambon
- Litterature
- 3 Avril 2024
- 9782330189433
Robert Coover, principal romancier postmoderne encore vivant, pose son regard iconoclaste sur un grand classique de la littérature américaine dans cette suite des "Aventures de Huckleberry Finn". On suit ainsi Huck, à la marge, dans sa fuite de la "sivilisation" (sic) et Tom Sawyer en quête de richesse. En décidant de suivre les péripéties des deux compères traçant chacun sa route à l'aube de la ruée vers l'or, c'est le portrait d'une Amérique du 19e siècle qui est dépeint ; une Amérique qui n'est pas sans rappeler celle de Trump...
-
Street Cop
Robert Coover, Art Spiegelman
- Flammarion
- Litterature Etrangere Flammarion
- 3 Novembre 2021
- 9782080262783
Dans un monde changeant à la vitesse d'un jeu de réalité virtuelle, un simple flic doit composer à chaque coin de rue avec toutes les formes de violence d'une société livrée aux crimes les plus divers. Les robots livreurs disputent l'espace aux piétons luttant pour leur survie entre pourvoyeurs de drogues, publicités numériques et drones tueurs de terroristes présumés. Existe-t-il encore une place pour les émotions humaines dans un univers aussi toxique qui ressemble déjà tant au nôtre ?
Un flic capable d'empathie dans de telles circonstances ne deviendrait-il pas un danger pour la « fluidité » du système ?
Entre film noir et dystopie urbaine, Street Cop place l'humain au coeur d'une enquête policière digne d'un Sam Spade des temps modernes.
-
'Paul stepped off the curb and got hit by a truck. He didn't know what it was that hit him at first, but now, here on his back, under the truck, there could be no doubt.' One of 50 original and exciting books of short stories, publishing in February to celebrate half a century of Penguin Modern Classics.
This book contains Romance of the Thin Man and the Fat Lady, The Babysitter, and A Pedestrian Accident.
-
Phil M. Noir, détective privé, est le rejeton le plus désaxé de New London. Trench-coat défraîchi, menton mal rasé et clope au bec, il écume les ruelles les plus glauques de la ville pour élucider les affaires troubles de ses clients, telle celle de cette veuve en voilette noire et toute en jambes dont le mari s'est fait tuer dans un règlement de comptes. De bar en bar et d'informateur en informateur, il glane des tuyaux pour coincer le meurtrier. Lorsque la veuve se fait refroidir et que le corps est dérobé à la morgue, Noir refuse de lâcher l'affaire, malgré les exhortations de sa très efficace assistante, Blanche, et tous les passages à tabac que truands et policiers lui font subir.
-
-
-
A marvellous magician . a maker of miracles, a comic, a sexual tease (The New York Times Book Review )
-
'A hallucinogenic, phantasmagoric nightmare of mayhem and ecstasty' (The New York Times )
-
Robert Coover is one of our masters now. He seems to be able to do anything (The New York Times Book Review )
-
Un homme sans nom marche dans le désert américain.
Il va successivement croiser un pianiste chauve dans un saloon où claquent les coups de revolver, une tribu indienne se livrant à des sacrifices humaines, ou encore la fascinante reine des bandits, toute vêtue de noir, qui l'entraînera dans une course folle en diligence. Quant à l'amour, il faudra choisir entre la chanteuse de bar aux cheveux orange, aux seins outrageusement exhibés, et l'institutrice austère au chignon serré.
Parfois tout se brouille et ces figures disparaissent, tout comme cette ville fantôme qui ne cesse d'apparaître, de le rattraper puis et de se diluer dans le morne horizon. Série de mirages, hallucinations ? Peut-être que l'objet de la quête n'est pas là où on l'attend.
Robert Coover revisite le genre du western pour en repousser très loin les limites, dans une langue débordante d'inventions et avec l'humour qu'on lui connaît.
-
-
Demandez le programme ! " Notre aimable clientèle peut en toute confiance fréquenter cette salle où ne sont jamais projetés de films susceptibles de la choquer.
" La promesse est incluse dans le prix du billet. Et pourtant, cinéphiles, méfiez-vous ! Chaque soir, " le visiteur de minuit " revient brouiller dans votre tête son jeu d'images. Du haut-de-forme d'un danseur au melon d'un certain Charlie, des jupons d'une ingénue au fourreau de Gilda, d'un duo de Casablanca à un duel dans l'Ouest américain, tout " ça doit vous rappeler quelque chose ". L'" effondrement des frontières " entre les genres a certes " quelque chose de corrompu, peut-être de dangereux, mais c'est également une libération qui accroît de façon exponentielle "notre" cinémathèque ".
Dans la salle désertée où le projectionniste superpose les rubans de celluloïd, la rébellion gronde " entre les cadres ". Accompagnant les ébats érotiques de l'" espace masculin " et du " temps féminin ", notre mémoire-musée rejoue avec ces bouts de pellicule et les pyrotechnies d'une fiction savante la grande scène triangulaire des boulevards. " Le fantôme du cinéma " vous convie à des projections privées dont nul magnétoscope ne permet de rêver.
Palais du cinéma, palais des glaces, palais des horreurs... Demandez le programme ! C. B. et M. C.
-
Gerald reçoit.
Gerald et sa femme reçoivent leurs amis. Le roman tout entier est le récit de cette soirée (beuverie et rigolade, sexe et chahut) qui paraît une illustration en bonne et due forme des règles de la tragédie antique : unité de lieu, c'est un huis clos, personne ne sortira avant la fin de l'action, avant la fin de la nuit ; unité de temps, le temps de la réception ; unité d'action, mais c'est ici que cela se complique et que l'art de l'auteur s'épanouit, au rythme d'une nuit follement mouvementée, qui commence par la découverte du cadavre de la jolie Ros (sorte d'idole érotique, figure de déesse-mère).
Les buveurs s'affolent, on appelle la police, l'inspecteur Pardew enquête. On prend des photos, on tourne des vidéos, on parle de théâtre. Le remue-ménage s'accélère : les conversations se croisent vertigineusement, l'érotisme emballe hommes et femmes, amants ou couples défaits, enfants et jeunes filles vierges. D'autres cadavres sont découverts, le sang est projeté partout et, comme dans une bacchanale, on est tribade ou fou, diable, clown ou squelette, satyre en érection, masque.
On pense à l'Ange exterminateur de Bunuel. Dans cet effarant huis clos tout est spectacle et sono, et les rituels les plus archaïques (sous couvert de constantes références au théâtre et à ses succédanés : mime, mascarades, cirque, porno, etc.) refont surface : veillée funèbre, rites orgiaques, contes pour enfants, histoires de corps de garde alternent en une sorte de ronde burlesque qui trouvera son apogée avec l'entrée en scène d'une troupe d'acteurs, les anciens partenaires de Ros, qui vont transformer la soirée en carnaval funéraire.
Peut-on imaginer Euripide au milieu d'un tel chahut de paroles et de sperme ? Un charivari, sorti tout droit d'un rituel préhistorique, mettant à mal une soirée chic, genre Rotary Club, dans une ville de province ? Des flics, des cadavres, des scènes de copulation frénétique, tandis qu'un plombier flegmatique s'en vient déboucher tranquillement les cabinets engorgés ?
-
John est riche, brillant, puissant.
C'est, dans tous les sens du terme, un "bâtisseur". Il règne sur une petite ville typique de l'Amérique des plaines. On peut dire aussi de John que tout lui réussit et que tout lui réussira toujours. Si John est l'action, sa femme - tout le monde l'appelle la femme de John - est un miroir : dans sa beauté, dans son élégance, c'est toute une société qui se mire. Elle est convoitée, enviée, admirée, jalousée.
Les hommes sont fous d'elle : Floyd, Otis, Kevin, Lenny, Alf... Mais la femme de John est insaisissable, et quand Gordon, le photographe, la mitraille à son insu dans une cabine d'essayage, c'est pour s'apercevoir ensuite qu'il avait déjà utilisé sa pellicule pour faire des photos de sa propre femme. On r'attrape pas un reflet... La petite ville qu'on croyait si policée révélera peu à peu ses secrets : impostures, trahisons, incestes, meurtres, incendies.
Tous les masques tombent. Seule la femme de John reste intacte. Immuable...
-
Lucky Pierre, star du porno à Cinecity, est l'objet de toutes les convoitises : adulé, il est celui dont la vie semble n'être faite que de sexe, dans une activité permanente. Prisonnier de sa propre image mais aussi du fantasme à chaque fois différent de neuf réalisatrices qui scandent le livre, il n'a de cesse de vouloir s'échapper de l'écran. Et le voilà courant nu et en érection dans la ville
hivernale, fuyant les milices de l'industrie cinématographique, se croyant sauvé avant de réaliser que tout ceci n'était qu'illusion, sa fugue faisant partie du scénario. Roman cinématographique, Les Aventures de Lucky Pierre est aussi une gigantesque mise en abyme de l'acte d'écriture, une réflexion souvent ironique sur les limites et les débordements de la fiction. Recourant aux techniques du burlesque, de la satire, de l'humour, de la répétition en variations, Robert Coover nous invite dans un univers où le réel semble supplanté par sa représentation, dans un jeu vertigineux qui est aussi un terrible miroir de nos propres fantasmes et de nos névroses.
-
Tout comme il faut parfois prêcher le faux pour obtenir le vrai, il peut arriver que certaines vérités profondes de l'histoire d'un pays n'apparaissent jamais aussi clairement que dans les déformations, exagérations et divagations de la fiction. La grande démocratie américaine a son versant obscur, dont les heures les plus sombres furent les délires et les persécutions du Maccarthysme avec en point d'orgue l'exécution des époux Rosenberg. C'est ce point noir de la conscience américaine que Robert Coover revisite avec une audace débridée : par la puissance de l'imagination et la lucidité de l'intuition, il se fait rouvrir les dossiers secrets du FBI, il dévoile les magouilles sous-jacentes à la Guerre froide, et plonge le lecteur dans un monde pourri en quête d'une fausse pureté. Par ses travestissements de l'Histoire, le Bûcher de Times Square (titre désignant la vision de la mise à mort des Rosenberg en plein New York) joue avec une réalité historique shootée à la plus extravagante imagination, et constitue un des chefs-d'oeuvre de la littérature contemporaine. Un roman culte que l'actualité récente remet au goût du jour, selon la vieille intuition de Vico et Michelet que l'Histoire est une spirale.
-
" Elle sent l'aneth, la citronnelle, la lavande et la menthe, auxquels s'ajoutent la poussière et des odeurs moins plaisantes, et elle reconnaît l'odeur de son enfance : les ajoncs mêlés d'herbes aromatiques qui jonchaient le sol du grand hall, où elle était souvent restée à jouer sous les tables à tréteaux pendant que les adultes mangeaient.